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Accueil Ministère Archives Pèlerinage Canada - Norvège Raport quotidien - Le 23 avril 

graphique en-tête du pèlerinage Canada - Norvège

Rapport quotidien - Le lundi 23 avril

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M. Gunnar Sonsteby était responsable des opérations secrètes en Norvège pendant la Seconde Guerre mondiale et est l'ancien combattant norvégien le plus décoré. Âgé de 83 ans, il est énergique, jeune d'esprit et charmant, même charismatique.

M. Ernest « Smoky » Smith, V.C., le seul récipiendaire survivant de la Croix de Victoria au Canada, possède bon nombre des mêmes traits : esprit vif, visage souriant et une joie de vivre qui se manifeste dès qu'il vous serre la main.

M. Ingwal Wahl a, lui aussi, toujours le sourire aux lèvres et n'hésite pas à parler de son séjour au Camp Norway, près de la municipalité historique de Lunenburg, sur la côte Sud de la Nouvelle-Écosse, reconnue pour son industrie de construction navale.

Aujourd'hui, sous un éclatant soleil printanier dans la cour du centre commémoratif Camp Hill, à Halifax, « Smoky » Smith et ces deux charmants anciens combattants norvégiens se rencontrent pour la première fois. Ils parlent, plaisantent et échangent des histoires comme s'ils avaient servi ensemble pendant cette sombre période de l'histoire, il y a de cela une soixantaine d'années.

MM. Smith, Sonsteby et Wahl à Camp Hill
Ernest « Smoky » Smith, V.C. (à gauche) rencontre Gunnar Sonsteby (à droite) et Ingvald Wahl à l'Édifice commémoratif Camp Hill, à Halifax.
Photo de Smoky Smith, Gunnar Sonsteby, Olga Massicotte, Ingvald Wahl et Steiner Engeset
De gauche à droite : MM. « Smoky » Smith, V.C. et Gunnar Sonsteby, Mme Olga Massicotte, directrice générale de la région de l'Atlantique d'Anciens Combattants Canada, M. Ingvald Wahl et M. Steiner Engeset, consul honoraire, Consulat royal de Norvège à Halifax.

Ils racontent d'autres histoires une fois à l'intérieur, où ils passent une heure avec quelques-uns des 175 anciens combattants qui vivent à Camp Hill. M. Wahl et M. Karistoffer Maro, le seul ancien combattant norvégien qui réside à Camp Hill, ont un entretien qui suscite beaucoup d'émotions. M. Maro est déménagé en Nouvelle-Écosse après la guerre. Marguerite Boutilier raconte son expérience et celle de son mari dans l'armée britannique. Elle était radiotélégraphiste. Son mari a perdu la vie en Norvège juste avant la fin de la guerre et c'est là qu'il est enterré. Puis, au beau milieu de la réception, un homme costaud et robuste en fauteuil roulant pénètre dans la salle et demande où sont les anciens combattants norvégiens. Ancien pilote dans l'ARC, il a ravitaillé les membres de la résistance en Norvège. Après un des largages, son avion a été abattu près de la côte du Danemark, où un navire allié l'a repêché des eaux glaciales de l'Atlantique avant que les Allemands ne puissent le faire prisonnier. Dans la salle, l'énergie est manifeste autour de ces trois hommes, réunis après plus de cinquante ans.

Photo de la visite aux anciens combattants de Camp Hill
Les anciens combattants de Camp Hill rencontrent les anciens combattants de la Norvège et « Smoky »Smith, V.C., du Canada.
Photo de MM. Wahl et Maro
M. Wahl s'entretient avec M. Karistoffer Maro, le seul ancien combattant norvégien vivant à Camp Hill.

Une jeune de l'équipe d'écrivains en herbe fait un comte rendu personnel de la réunion à Camp Hill.

Ernest « Smoky » Smith, V.C., entre dans la salle ensoleillée où attendent des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale avec qui il a tant en commun. Quelques-uns applaudissent. Tous ont hâte de faire la connaissance de cet homme qu'ils n'ont jamais rencontré, mais qui était leur allié pendant la guerre. On présente « Smoky » et les deux anciens combattants norvégiens, MM. Sonsteby et Wahl, puis les trois hommes circulent parmi les Canadiens et Canadiennes qui sont impatients de leur parler.

Une des anciennes combattantes, Mme Marguerite Boutilier, est ravie d'avoir l'occasion de faire la connaissance des Norvégiens. Elle se sent particulièrement proche d'eux parce que son mari a été tué en Norvège pendant la guerre et est enterré dans le cimetière britannique La Del Virande.

Mme Boutilier était radiotélégraphiste en Angleterre et a intercepté des messages envoyés par Hitler à son armée. Elle est d'avis que son travail, et celui des interprètes, a joué un rôle important dans la défaite nazie : « Nous perdions littéralement la guerre, quand j'ai intercepté des messages d'Hitler. Je les ai envoyés à Londres, où ils ont été traduits en anglais, et c'est comme ça que nous avons gagné la guerre. »

Elle est déçue du fait que les Norvégiens ne semblent pas vouloir lui parler. « Je n'ai pas piloté d'avion, donc je suppose que je ne suis pas digne d'intérêt, dit-elle en riant. Mais je suis une ancienne combattante, et j'ai participé à la guerre du début jusqu'à la fin. Ils devraient s'intéresser à tous ceux et celles qui ont fait leur part. »

Ses yeux s'allument quand M. Sonsteby s'assied pour l'écouter raconter ses histoires de guerre et celles de son mari. Le fait que le mari de Mme Boutilier soit enterré dans le cimetière britannique en Norvège éveille sa curiosité. Il s'ensuit un entretien sur l'emplacement du cimetière La Del Virande. M. Sonsteby l'interroge sur les expériences de son mari dans l'armée britannique avant le début de la guerre, et Mme Boutilier prend plaisir à lui en parler.

À la fin de la réunion, je comprends enfin le pourquoi de ce pèlerinage. Il permet aux Canadiens et aux Norvégiens, hommes et femmes, de renouer des liens d'amitié et d'en créer de nouveaux.

Photo de la lieutenant-gouverneure de la Nouvelle-Écosse, et MM. Smith, Sonsteby et Whal
Son Honneur Myra Freeman, lieutenante-gouverneure de la Nouvelle-Écosse (au centre) anime une discussion sur l'Holocauste, parrainée par le Atlantic Jewish Council à Government House (Halifax). Également sur la photo,MM. « Smoky » Smith, V.C. (à gauche), Gunnar Sonsteby et Ingvald Wahl.
Photo de M. Engeset, des étudiants et des membres du Atlantic Jewish Council
M. Engeset (à gauche), étudiants et membres du Atlantic Jewish Council pendant les entretiens.

Dans la salle de Government House, de jeunes étudiants juifs occupent les chaises disposées en cercle, alors que les anciens combattants, les Norvégiens Ingvald Wahl et Gunnar Sonsteby, et le Canadien Ernest « Smoky » Smith, V.C., sont assis sur le côté. Tous sont vêtus de noir et de bleu foncé. Son Honneur Myra Freeman, lieutenante-gouverneure de la Nouvelle-Écosse, qui porte un costume rouge vif, entre dans la salle et l'activité commence. À l'ordre du jour : l'Holocauste. Même si j'assiste à l'activité pour en faire un compte rendu par la suite, je me concentre sur ce qui se dit plutôt que sur ce que je vais écrire plus tard.

Je suis une jeune Juive de dix-sept ans.

Je connais l'histoire des six millions de Juifs qui ont péri dans l'Holocauste, mais je ne l'ai jamais entendue raconter par des personnes qui vivaient à l'époque.

Zachary Abrahams met le doigt sur l'essentiel : « Ce genre de rencontre soulève un autre point important. Heta (une des participantes) a dit tantôt que rien ne vaut le contact direct avec une personne qui y était. Je suis du même avis. Malheureusement, le nombre de personnes qui peuvent nous faire part de leur expérience de la guerre décline. Or, il ne faut pas laisser l'Holocauste tomber dans l'oubli. Le temps atténue les émotions et les souvenirs. La guerre perd de son importance. Il faut éviter que le même sort ne soit réservé à l'Holocauste. Les mauvais souvenirs et le sentiment d'horreur ne doivent pas s'estomper. Nous devons faire tout notre possible pour qu'on se souvienne des atrocités de la Seconde Guerre mondiale. »

Voilà exactement ce que je pense. L'histoire se répète lorsque le souvenir des événements horribles s'estompe. Des millions d'Arméniens ont été massacrés en Turquie juste avant la Première Guerre mondiale. Combien de personnes sont au courant de ce génocide? Si le monde avait su maintenir son effroi face à cet événement, l'Holocauste aurait-il eu lieu? Dans leurs communiqués sur l'Holocauste, les SS mentionnaient souvent le génocide des Arméniens: « Les gens ont déjà oublié ce qui s'est passé en Turquie. Ils oublieront bientôt ce qui se passe maintenant. »

Il ne faut pas oublier les horreurs de l'Holocauste, ni laisser l'opinion publique devenir insensible à ces atrocités. Des familles entières, voire des civilisations, ont été décimées. Et ce ne sont pas que des Juifs qui ont été tués. Selon les documents officiels, 14 millions de morts sont dues à l'Holocauste. Huit millions des victimes étaient des communistes, des handicapés mentaux et physiques, des tsiganes et des homosexuels. Bref, toute personne membre d'un groupe minoritaire était menacée.

Les Allemands ne sont toutefois pas les seuls à blâmer pour l'Holocauste. En 1938, lors d'une conférence tenue à Évian, les nations d'Europe et d'Amérique du Nord se sont prononcées d'une seule voix sur la situation des Juifs : les Juifs ne seraient admis dans aucun de ces pays. Par la suite, le Canada a refusé l'asile à des milliers de Juifs à bord du SS St. Louis. Ces politiques antisémitiques ont été en vigueur au Canada jusqu'au début des années 50.

Il faut savoir tirer la leçon des événements du passé et se souvenir des erreurs pour éviter de les répéter. Les rencontres comme celle à laquelle Nathaniel Zilbert, Zachary Abrahams, Yolana Wassersug, Jill Chatt, Sarah Joudrey, Leah Zilbert et Eric Goldberg ont assisté aujourd'hui à Government House aident en ce sens. Après la rencontre, je me suis dit que j'allais encourager tout le monde à visiter les camps, à parler avec les survivants et à faire part à d'autres de ce qu'ils ont appris. Mais il faut faire vite, car les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et les survivants de l'Holocauste diminuent en nombre, et ils ne seront bientôt plus là pour nous rappeler cette période de notre histoire.


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M. Ingvald Wahl raconte quelques-unes de ses expériences pendant son service dans la marine marchande norvégienne. 28.8K   56.6K



Rapport quotidien - Archives

 
Mise à jour : 2001-4-21