Le présent rapport expose les conclusions d'un projet de recherche
qualitative réalisé auprès de fonctionnaires fédéraux. Ce projet avait pour
objectif de vérifier la perception voulant que les politiques en matière de
langues officielles constituent un obstacle spécifique à l'avancement
professionnel des minorités visibles dans la fonction publique fédérale, dans
le but de mieux comprendre la nature du problème. Ce processus de recherche
qualitative s'inscrit dans une initiative globale et vise uniquement à mettre
en évidence les perceptions entourant ces questions et la façon de percevoir
les problèmes relevés. D'autres éléments d'enquête sont prévus.
L'un des impératifs de ce projet découle du principe couramment invoqué
selon lequel les minorités visibles sont désavantagées du point de vue de
l'avancement professionnel dans la fonction publique fédérale en raison des
exigences des politiques en matière de langues officielles. On a donc jugé
qu'il serait important pour la Direction des langues officielles (DLO) et la
Division de l'équité en emploi (DEE) de mieux connaître les expériences et
les perceptions des employés afin de cerner et de supprimer les obstacles
perçus que peuvent présenter les politiques en matière de langues officielles,
notamment l'accès à la formation linguistique. Selon le cadre de référence
de ce projet :
Ce projet particulier de recherche qualitative était constitué de dix
groupes de discussion qui se sont réunis à Montréal, à Ottawa et à
Vancouver (sept en anglais et trois en français) et de quatre entrevues
individuelles, les participants étant tous des fonctionnaires fédéraux
représentant divers ministères et occupant des postes de niveaux différents
dans la hiérarchie de la fonction publique. Les discussions se sont déroulées
du 19 janvier au 5 février 2004. Quant aux entrevues individuelles, elles ont
eu lieu en décembre 2003.
1.2 LIMITES DE L'ÉTUDE
Le lecteur doit tenir compte des limites de la présente étude. Celle-ci
vise à déterminer l'existence perçue d'obstacles à la mobilité
professionnelle des fonctionnaires fédéraux appartenant à des minorités
visibles. Dans ce contexte, il est important de déterminer dans quelle mesure
des méthodes qualitatives comme celles que nous avons employées, bien qu'elles
mettent en lumière les perceptions des obstacles, sont limitées dans leur
capacité de mesurer les obstacles de façon tangible.
Aux fins de la présente étude, les " obstacles " à la
mobilité professionnelle désignent les manifestations aux plans de l'attitude,
de la culture, des procédures ou des processus qui peuvent entraver ou
restreindre la capacité d'un employé d'obtenir de l'avancement. Les obstacles,
tangibles ou intangibles, peuvent se situer au niveau des perceptions de ceux
qui les subissent ou des personnes qui les entourent. Ainsi, la présente étude
pourrait reconnaître comme un obstacle la réticence des gestionnaires à
accorder une formation en langue seconde aux membres des minorités visibles, de
même que la réticence de ces derniers à demander une telle formation. Les
méthodes quantitatives permettraient sans doute de révéler ces deux types
d'obstacles, tandis que les méthodes qualitatives donnent au chercheur la
possibilité de se livrer à un examen attentif et approfondi de ces perceptions
et de déterminer comment et pourquoi elles existent.
Par ailleurs, les méthodes qualitatives comportent des limites
importantes. En effet, la méthodologie employée étant de nature qualitative,
les conclusions ne doivent pas être considérées comme étant statistiquement
représentatives de l'ensemble des fonctionnaires fédéraux. Les résultats de
cette étude peuvent donc nous éclairer sur les perceptions de ces obstacles et
sur la nature du problème, mais non sur l'ampleur de ce problème.
En conséquence, nous avertissons le lecteur qu'il devra faire preuve de
prudence lorsqu'il tirera des conclusions des observations présentées dans le
présent rapport.