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Ouvrir la voie aux leaders : qui est responsable ?


On parle beaucoup de leadership à la fonction publique. Nous disons en avoir besoin. Toutefois, nous oublions de nous poser la question : « Qui est responsable du leadership ? » De plus, si nous nous arrêtons à réfléchir, nous constatons que les leaders ne peuvent agir en tant que tels sans l'engagement de ceux qui les suivent et que les suiveurs non engagés peuvent désarçonner n'importe quel leader, quels que soient le talent et la sincérité de ce dernier. Le leadership peut être la solution à de nombreux problèmes, mais cette solution n'est effective QUE SI nous sommes engagés à l'égard d'un avenir différent et si nous assumons notre responsabilité en tant que leaders et apprenons à habiliter ceux que nous suivons.

Les qualités de chef et de suiveur sont les deux éléments dynamiques du leadership. à tout moment dans nos relations de travail, nous nous trouvons à diriger et à suivre simultanément, et ces aspects du leadership n'ont rien à voir avec le poste que nous occupons. Ils sont fonction de notre façon d'interpréter qui nous sommes, d'interpréter notre environnement et nos engagements. Dans le présent article, nous remettons en question l'idée que les leaders sont des personnes spéciales dotées d'une capacité innée qui leur permet de devenir des leaders. à notre avis, les leaders sont des personnes tout ce qu'il y a de plus normal qui prennent des engagements qui sortent de l'ordinaire. De plus, le leadership ne se manifeste pas de façon interne mais dans le contexte des relations et en rapport avec des actions et des pratiques au sein d'une collectivité. Dans ce sens, il s'agit d'un phénomène social qui est dû autant à ceux qui suivent qu'à ceux qui sont publiquement reconnus et acceptés comme leaders.

La responsabilité a trait à la façon dont nous réagissons face aux circonstances et ne constitue pas un jugement visant à déterminer un coupable en rapport avec les circonstances. La responsabilité est la prise en charge d'une situation; c'est la façon d'indiquer notre présence dans le monde. On ne saurait codifier la responsabilité, tout comme on ne saurait le faire pour toute autre qualité humaine... cependant, la responsabilité peut s'apprendre, s'enseigner et constituer le fondement d'une culture axée sur le leadership où nous pouvons tous contribuer à façonner l'avenir.

Dans la perspective suggérée par le cours « Coaching vers les percées et l'engagement » du CCG, la responsabilité est une déclaration au sujet de « qui nous sommes » dans une situation particulière. Le terme signifie littéralement
« réponse-habileté »... la liberté d'agir. Lorsque nous adoptons une position, nous déclarons notre engagement d'une façon qui n'est subordonnée ni aux circonstances ni à la sagesse conventionnelle face à ce qui est possible et à ce qui ne l'est pas. Par exemple, si nous disons « ceci est mon pays, mon gouvernement, mon organisation, mes circonstances et mes enjeux », nous pourrions tout aussi bien dire « je suis responsable » de tout ce qui se manifeste dans mon environnement --- non pas pour reconnaître un écart de conduite ou le fait d'avoir créé la situation, mais en guise de déclaration offrant une possibilité en matière de choix ou d'intervention. Si nous ne pouvons assumer la responsabilité au niveau personnel, alors il n'y a aucune possibilité d'aller au-delà pour faire face à des circonstances qui nous dépassent, aspirer à des temps meilleurs et faire le nécessaire pour survivre.

Quel que soit l'avenir, nous pouvons certainement affirmer qu'il sera le résultat des mesures que nous aurons prises aujourd'hui... à cet instant précis. Cette idée selon laquelle l'avenir dépend de nos actions nous apparaît comme étant évidente, qu'il s'agisse de fixer un rendez-vous pour prendre un café en compagnie d'un ami, de planifier la carrière d'une personne ou d'apporter des changements au sein de la fonction publique. Ce qui est moins évident, c'est le fait que nous agissons tous au mieux de nos compétences, compte tenu de notre perception des circonstances, cette dernière étant fonction de la façon dont nous imaginons que le monde évolue et de ce que nous considérons comme étant possible. En d'autres termes, nos actions sont normalement des réponses à nos explications et justifications de ce qui s'est produit dans le passé. Nous assumons que « le système » est plus ou moins gravé dans la pierre et, par conséquent, nous ne prenons des engagements qu'à l'égard de ce que nous croyons raisonnable et faisable. Les actions qui découlent de cette façon de voir les choses produiront toujours les mêmes résultats, compte tenu du passé, et viendront renforcer le statu quo culturel et circonstanciel. C'est peut-être à cela que George Bernard Shaw pensait lorsqu'il a dit :

Les gens raisonnables s'adaptent aux circonstances
Les gens déraisonnables adaptent les circonstances à eux-mêmes
Le progrès (le leadership) dépend des gens qui ne sont pas raisonnables

Qu'arriverait-il si nous décidions de nous montrer « déraisonnables » ? Qu'arriverait-il si nous cessions de blâmer le système, les politiciens, les médias ou nos charges de travail pour des motifs que nous considérons négatifs dans notre situation actuelle ? Qu'arriverait-il si nous transformions l'idée de leadership pour la faire passer de solution à un problème à une expression de la responsabilité qui incombe à chaque personne de contribuer à l'édification de l'avenir ? Qu'arriverait-il si nos actions étaient axées sur notre engagement ou notre responsabilité à l'égard d'un avenir souhaitable... une vision de service aux Canadiens basée sur le respect, la franchise, une coopération entière et sincère et une culture où nous accordons de la valeur aux différences individuelles ?

Pour que ces « qu'arriverait-il ? » deviennent des « pourquoi pas ? », il faudra prendre différentes mesures que nous aurions prises normalement et remettre en question certaines de nos hypothèses parmi les plus fondamentales au sujet de la nature de notre « réalité ». Si nous acceptons l'hypothèse selon laquelle nos actions ont déjà une corrélation avec le passé, il s'ensuit que pour aboutir à un avenir différent il nous faudra envisager des actions ayant une corrélation avec l'avenir que nous nous sommes engagés à édifier. Nos leaders doivent se montrer à la hauteur de la tâche --- et non se montrer raisonnables et chercher des excuses pour expliquer la difficulté qu'il y aurait à réaliser nos rêves dans les circonstances actuelles.

Pour devenir un leader et faire preuve de responsabilité, il faut commencer par accepter que ce qui nous apparaît comme étant « réel » n'est toujours qu'une simple interprétation. Par exemple, lors d'une récente allocution, le greffier du Conseil privé nous a tous exhortés à créer un milieu de travail plus « réceptif » aux valeurs humaines et à la créativité. Les cyniques pourraient interpréter cela comme une réalité relevant d'un « chef de claque », alors que d'autres pourraient l'interpréter comme une réalité où il encourage de nouvelles formes d'expression, de nouveaux débats au sujet de ce que nous sommes et de nouvelles actions plus conformes aux souhaits que nous avons exprimés. La question n'est pas de savoir ce qu'est la « réalité », mais à l'égard de quelle interprétation de la réalité nous sommes-nous engagés et, en fonction de cette interprétation, quelles mesures prenons-nous ?

Une autre notion à remettre en question est celle qui suppose qu'il faut occuper un poste élevé, avoir de l'autorité ou exercer un contrôle pour disposer du pouvoir nécessaire et changer la situation. Au cours de l'histoire, nous avons vu de nombreux exemples de personnes comme le Mahatma Gandhi, Martin Luther King et Pierre Trudeau ou de groupes comme Amnistie internationale et Greenpeace prendre position pour ce qu'ils considéraient comme étant juste. Même si nous ne sommes pas d'accord avec tous leurs points de vue, pour lesquels ils ont consenti de lourds sacrifices jusqu'à y laisser leur vie, il n'en demeure pas moins qu'ils ont réorienté les grands débats et les interprétations en notre faveur et créé une nouvelle réalité fondée sur les préoccupations au sujet du bien-être de la société en général et des générations futures. Ces actes sont toujours déraisonnables; ils s'opposent invariablement à la sagesse conventionnelle et au simple bon sens. Et pourtant, il s'agit là d'actes de leadership parmi les plus puissants que l'on puisse imaginer, des actes dus à des êtres humains conscients de leurs responsabilités face à une situation, qui n'hésitent pas à aller de l'avant, mus par un sentiment d'entière confiance dans leur vision, dans les autres êtres humains et par la volonté de risquer le tout afin de renverser une situation.

Nous pouvons aussi remettre en question l'idée selon laquelle les leaders sont des personnes spéciales dotées d'une capacité innée qui leur permet de devenir des leaders. Une idée plus puissante encore est celle qui préconise que les leaders sont des personnes tout ce qu'il y a de plus normal qui prennent des engagements qui sortent de l'ordinaire. De plus, le leadership ne se manifeste pas de façon interne mais dans le contexte des relations et en rapport avec des actions et des pratiques au sein d'une collectivité. Dans ce sens, il s'agit d'un phénomène social qui est dû autant à ceux qui suivent qu'à ceux qui sont publiquement reconnus et acceptés comme leaders.

En conclusion, nous devrions toujours nous rappeler que l'avenir ne se produit pas « quelque part ailleurs » et qu'il ne s'agit pas d'un problème à résoudre ou d'une réalité « fixe » en attente de notre arrivée. L'avenir est toujours une possibilité et, lorsque celle-ci se matérialise, elle est toujours fonction des actions individuelles et collectives... que nous accomplissons aujourd'hui. Que nous attendions un grand leader, que nous aspirions à devenir des leaders nous-mêmes ou que nous constations une absence de leadership dans notre situation actuelle --- notre choix consiste à apporter notre contribution et à créer le leadership nécessaire ou à attendre, voir venir les choses et supposer que quelqu'un d'autre est responsable. Si nous choisissons de ne pas être responsables, alors nous n'aurons aucun pouvoir et nous ferons face à un avenir que nous n'aurons pas souhaité. En revanche, si nous assumons nos responsabilités et contribuons à l'édification de l'avenir, alors - comme l'a dit le Mahatma Gandhi - nous « serons le changement que nous souhaitons voir »... Nous sommes responsables du leadership et nous travaillons ensemble à transformer notre situation difficile en la matière première qui permettra d'édifier l'avenir que nous méritons et auquel nous aspirons.

Au sujet de l'auteur : Jim Selman est un formateur de personnel cadre de niveau international qui travaille avec des particuliers et des organisations à la recherche de meilleures perspectives. Depuis 1999, il a collaboré avec le gouvernement du Canada afin d'instaurer un nouveau paradigme pour le leadership et le changement. Jim Selman est PDG de Paracomm Partners International.