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Allocution au Centre de recherche et d'innovation d'Ottawa


Discours par Reg Alcock,
président du Conseil du Trésor,
dans le cadre du programme Government Opportunities (GO)
du Centre de recherche et d'innovation d'Ottawa (OCRI)

Le texte prononcé fait foi

le 24 janvier 2005
à l'hôtel Crowne Plaza
d'Ottawa (Ontario)

Merci et bon après-midi, mesdames et messieurs.

Je me suis fixé une règle lorsque je prends la parole en public : je ne m'offusque pas si les gens regardent leur montre pendant que je parle, mais j'essaie toujours de finir avant qu'ils se mettent à la secouer pour s'assurer qu'elle fonctionne toujours.

Je me contenterai donc d'une courte introduction, parce que j'aimerais qu'il nous reste du temps pour vos questions et commentaires.

Je suis toujours heureux de parler d'un de mes sujets favoris : tirer parti des possibilités qu'offre la technologie de l'information, surtout avec un groupe de spécialistes comme le vôtre.

L'OCRI est une des organisations de partenariat qui connaît le plus de succès au Canada dans le secteur de la haute technologie. Il rassemble des gens, des idées et des ressources pour renforcer l'activité économique d'Ottawa axée sur le savoir et améliorer encore la qualité de vie dans notre belle ville.

D'un point de vue national, cela représente une part importante de mon travail à moi aussi.

Je sais que le programme GO de l'OCRI a deux grands objectifs.

Premièrement, donner à vos membres les clés qui ouvrent les portes des marchés de l'État.

Malheureusement, je ne peux pas le faire aujourd'hui.

D'une part, parce que je ne veux pas priver mon collègue Scott Brison du plaisir de faire lui‑même certaines annonces le mois prochain.

D'autre part, parce qu'il est encore trop tôt pour entrer dans les détails des marchés de GI passés avec le secteur privé. Nous voulons nous assurer qu'il y a bel et bien quelque chose derrière ces portes avant que vous essayiez de les ouvrir.

Cependant, je peux — et je vais — atteindre le deuxième objectif de votre programme : vous aider à mieux comprendre les besoins, les possibilités et les obstacles associés aux initiatives de TI du gouvernement.

Je ne pourrai donc pas vous ouvrir ces portes aujourd'hui, mais je crois que notre rencontre vous donnera certaines indications utiles pour profiter des occasions qui se présenteront à l'avenir.

Avant d'aller plus loin cependant, j'aimerais vous expliquer en quelques mots d'où nous partons.

Je suis tombé en amour avec la TI en 1980.

Je venais d'accéder à un poste de gestionnaire au gouvernement provincial du Manitoba. Mon premier ordinateur avait 48 Ko de mémoire vive et une capacité de stockage de 150 Ko.

Plutôt faible, selon les normes d'aujourd'hui. Mais cette petite boîte m'a beaucoup appris :

Essentiellement, elle m'a aidé à repenser ma façon de travailler.

Plus important encore, elle m'a montré que la technologie de l'information peut transformer la façon dont nous créons de la valeur au gouvernement.

Au cours des années qui ont suivi, ces leçons ont pris de plus en plus d'importance dans ma carrière à la fonction publique.

Aujourd'hui, les citoyens veulent que l'information gouvernementale soit pertinente, à jour et facile à utiliser.

Ils cherchent un guichet unique multimodes, leur assurant un accès pratique à des services gouvernementaux intégrés de façon homogène à l'échelle des programmes, des ministères et des administrations.

Le gouvernement du Canada a amorcé plusieurs initiatives de transformation dans le but de répondre à ces attentes du public.

Au cours des dix dernières années, nous avons passé beaucoup de temps à renforcer notre capacité en GI/TI. Nous avons multiplié les initiatives pour constituer un noyau de fonctionnaires qui s'y connaissent dans ce secteur.

Au départ, nous voulions simplement construire des systèmes qui nous permettraient d'essayer les technologies, afin de voir comment nous pourrions les utiliser pour offrir des services.

Depuis, nous avons connu quelques beaux succès :

  • Environ 70 pour cent de nos opérations financières, de nos paiements et de nos transferts se font maintenant au moyen de notre réseau de téléservices bancaires avec les institutions financières du Canada.
  • L'Agence du revenu du Canada est devenue une des administrations fiscales les plus informatisées et efficaces au monde.
  • Bon nombre de grands ministères utilisent maintenant de grands systèmes de gestion d'entreprise semblables à ceux des organisations du secteur privé, comme PeopleSoft pour la gestion des RH ou le SAP pour la gestion financière.
  • Les fonctionnaires de tous les ministères sont reliés à leurs collègues et au public au moyen de systèmes modernes de courrier électronique et de messagerie, et peuvent compter sur le soutien de la bureautique et d'outils de productivité.

Nous avons aussi essuyé quelques échecs, en grande partie parce que notre démarche n'a pas toujours tenu compte des réalités de la gestion publique.

Heureusement, nous avons fait beaucoup de chemin depuis deux ans environ.

Par exemple, le Canada a acquis une réputation bien méritée de chef de file mondial du gouvernement en direct.

Notre gouvernement s'est engagé à être connu dans le monde entier comme le gouvernement le plus branché à ses citoyens d'ici 2005.

Et nous réalisons des progrès bien réels.

Dans son plus récent rapport sur le leadership dans ce secteur, Accenture indique que le programme du gouvernement électronique du Canada demeure la norme pour le reste du monde. Par exemple :

  • Notre Réseau de la Voie de communication protégée (SCNet) est entièrement opérationnel pour tous les ministères.
  • Notre processus d'authentification en ligne des citoyens et des entreprises a été mis à l'essai avec succès et est en train d'être mis en œuvre.
  • Et nos 130 services les plus utilisés sont maintenant offerts en ligne.

Nous sommes premiers au classement pour une quatrième année de suite, en grande partie grâce à notre orientation sur le citoyen.

Suis-je fier de cet honneur? Et comment!

Mais je ne suis pas encore prêt à sabler le champagne. Il nous reste encore quelques difficultés à surmonter.

À l'heure actuelle, nous n'avons pas la vision d'entreprise nécessaire pour coordonner nos initiatives de changement en GI/TI. Par exemple :

  • Les ministères et organismes ne suivent pas tous de la même manière le rendement ou les coûts de la prestation des services.
  • Nous n'avons pas de définitions ou de méthodes homogènes pour la collecte de données.
  • Et nous avons besoin de mécanismes communs pour surveiller, déclarer et évaluer le rendement des différents modes de prestation à l'échelle du gouvernement.

Le problème est en partie dû à la taille du gouvernement fédéral.

Nous sommes le plus gros organisme au Canada, et de loin. Nous avons 411 secteurs d'activité, répartis entre 119 entités organisationnelles.

Nous devons optimiser nos ressources en établissant de nouveaux liens entre les organisations, les programmes et les ministères, jusqu'à ce que nous commencions à fonctionner comme un seul gouvernement, et non comme plus d'une centaine d'organismes distincts.

Nous essayons aussi d'obtenir une meilleure vision « horizontale » de l'activité gouvernementale, parce que nous nous apercevons souvent qu'un groupe de clients donné ne reçoit pas de services d'un seul de nos ministères, mais bien de plusieurs.

Je crois que notre programme le plus important sur le plan stratégique à l'heure actuelle est celui qui vise à réunir toutes ces activités en un cadre de GI commun.

Nous n'aurions pas pu essayer de faire cela de la manière dont nous le faisons aujourd'hui si nous n'avions pas passé les dernières années à renforcer notre capacité et à habituer les gens à travailler en direct.

Nous travaillons maintenant à une infrastructure de l'information d'entreprise qui nous permettra de mettre en place une vision commune de ce que fait le gouvernement.

Nous voulons donner aux gestionnaires les outils nécessaires pour comprendre leur secteur d'activité et savoir où il se situe dans le reste des activités gouvernementales.

Et nous ne limiterons pas nos efforts à la GI/TI.

Pour trouver des façons de réaliser des gains d'efficience, nous avons entrepris une série d'examens opérationnels, notamment de la gestion de la TI, qui touchent l'ensemble de la fonction publique fédérale.

De plus, dans 12 secteurs, nous menons des initiatives à l'échelle de l'administration fédérale qui portent sur les activités fonctionnelles du gouvernement.

Par exemple, nous mettons en œuvre un nouveau système en ligne d'information sur la gestion des dépenses.

Nous essayons d'établir des liens entre l'information et les politiques et objectifs stratégiques du gouvernement, en tenant compte des projets, des dépenses réelles et des résultats de ces 411 secteurs d'activité.

Nous menons aussi des initiatives clés qui nous permettent d'apporter des changements importants à notre façon d'administrer.

Pensons à la gestion de la chaîne d'approvisionnement et aux acquisitions. Nous avons entrepris de rationaliser notre système d'approvisionnement, nos biens immobiliers et nos systèmes de passation de marchés.

L'amélioration de la GI et de la TI figure aussi sur cette liste. Notre rapport devrait être prêt au cours du premier trimestre de 2005.

Les examens horizontaux que nous effectuons sont axés sur la gestion, l'exécution, la responsabilisation, les mécanismes de rapport et les possibilités de remodeler les dépenses et la prestation des programmes.

Il se peut très bien que cet exercice ouvre la voie à de nouvelles possibilités qui pourraient intéresser les membres de l'OCRI.

Par exemple, nous retravaillons actuellement les politiques fédérales sur l'impartition et les partenariats public‑privé. Je n'ai pas encore entamé de discussions à ce sujet avec la collectivité des fournisseurs, mais nous le ferons bientôt.

TPSGC a déjà amorcé le processus avec la collectivité de la TI dans le cadre du Forum des politiques publiques.

Nous continuerons de collaborer étroitement avec vous, les associations de gens d'affaires et les principaux intervenants, afin de suivre les répercussions des changements apportés à notre politique d'approvisionnement et de régler les problèmes au fur et à mesure.

Je crois que le secteur privé et la collectivité des fournisseurs ont toujours compris mieux que la fonction publique les propositions à valeur ajoutée de la GI/TI.

Le secteur public a toujours énormément profité de sa relation avec la collectivité des fournisseurs. Vous nous incitez à aller plus loin, vous proposez des solutions créatives et vous montez constamment la barre.

C'est extrêmement important.

Il y a quelques mois, mon collègue Walt Lastewka est venu vous parler des projets entrepris à l'échelle de l'administration fédérale pour améliorer l'approvisionnement en général.

Le mois prochain, ce sera au tour d'un autre membre du Cabinet, Scott Brison, de venir vous rencontrer.

Tous les trois, nous sommes responsables de différentes pièces du casse‑tête. Mais nous avons en commun une responsabilité : repenser le rôle de l'État et renforcer la gestion de la fonction publique.

Personnellement, je mets beaucoup l'accent sur de nouvelles solutions de GI/TI.

Ce qui me ramène à ces portes dont vous vouliez les clés.

Depuis que je suis devenu président du Conseil du Trésor, je résiste aux pressions exercées pour que je classe mes priorités de changement par ordre d'importance.

Pourquoi? Parce que, dans les très, très grandes organisations, si vous ne modifiez qu'une seule dimension de ce que vous faites, la rigidité inhérente au système risque de tout ramener exactement au point de départ.

Ce que j'essaie de faire, c'est de m'attaquer aux composantes structurelles qui réorganisent la façon dont l'information est conservée et partagée, tout en résistant à l'envie de faire de la micro‑gestion des résultats.

J'évite aussi soigneusement de proposer une vision déterminante pour une autre raison qui revêt un intérêt particulier pour votre groupe.

Une des questions qui me préoccupent au sujet du renforcement de la GI/TI c'est que, dès que vous accolez l'adjectif « électronique » à quelque chose — comme dans gouvernement électronique ou démocratie électronique — vous introduisez une dimension différente dans l'esprit de bien des gens.

Tant que nous définissons notre travail dans le contexte de l'« électronique », nous le séparons de nos activités quotidiennes — ce qui n'est certainement pas propice au type de changement que je veux apporter à la fonction publique fédérale.

Le gouvernement électronique doit devenir partie intégrante de notre façon de travailler. En fait, laissons tomber l'« électronique » et considérons les services en direct uniquement comme un élément clé d'un bon gouvernement.

Ce n'est pas une question de boîtes, de fils ou de logiciels. La prochaine étape consiste à réorganiser en profondeur notre façon de travailler ensemble.

En fait, je pense que l'intégration de l'information et des applications est la carte maîtresse de l'avenir de la GI et de la TI à la fonction publique fédérale.

En mettant en corrélation l'information des divers domaines et paliers de gouvernement, nous pourrions obtenir des résultats révolutionnaires… et surprendre agréablement beaucoup de citoyens sceptiques.

Il nous faut intégrer soigneusement les bons outils de TI et les utiliser pour jeter les bases du renforcement de la gestion du secteur public.

Ce faisant, nous réussirons à accroître considérablement la transparence, à renforcer le processus démocratique et à amener les citoyens à nous faire davantage confiance lorsque nous agissons en leur nom.

L'objectif, ce n'est pas de disposer de meilleurs outils, c'est de mieux gérer.

C'est facile à dire mais moins facile à faire.

Le changement est difficile pour tout le monde, mais il est particulièrement éprouvant dans le secteur public.

Les organisations du secteur privé ont tendance à avoir moins de secteurs d'activité et, grâce à la magie des profits et des pertes, elles peuvent s'autocorriger très rapidement.

Elles peuvent aussi gérer le changement d'une façon plus souple que le secteur public.

Dans le secteur public, la résistance des gens au changement est généralement plus forte parce qu'ils ont tendance à voir leur place dans le flux continu de l'information comme une question déterminante, plus qu'ailleurs.

Mais j'ai été agréablement surpris de voir le nombre de fonctionnaires qui comprennent maintenant qu'il est urgent de trouver de meilleures solutions de GI/TI.

Je n'ai pas encore vu un seul ministère où il n'y a pas un groupe de personnes qui comprenne vraiment la proposition à valeur ajoutée et qui soit capable — et même impatient — de piloter le changement à cet égard dans son organisation.

Nous travaillons très fort pour mettre en place des systèmes d'information modernes, en temps réel, pour assurer le suivi des dépenses et disposer de meilleurs outils afin d'améliorer l'efficacité de l'examen et du processus décisionnel.

Et nous allons respecter cet engagement.

Nous sommes sérieux à propos de la transformation des services.

Mais pour que cela fonctionne, pour que le Canada devienne vraiment le leader mondial du secteur public en GI et en TI, nous aurons besoin de votre aide et de vos sages conseils.

Nous avons encore de lourdes tâches à accomplir, mais, malgré les nombreuses difficultés, je suis impatient de voir ce que l'avenir nous réserve.

J'espère que mes propos d'aujourd'hui vous auront donné quelques raisons de partager mon optimisme.

Merci.