Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada - Gouvernement du Canada
Sautez à la colonne latéraleSautez à la colonne principale
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Quoi de neuf? À notre sujet Politiques Carte du site Accueil

Page des médias
Communiqués de presse
Discours
Avis aux médias

Version imprimable

Le séminaire annuel d'automne du Conseil National Mixte

 

Discours par
L'honorable Lucienne Robillard
Présidente du Conseil du Trésor, Ministre responsable de l'Infrastructure
et députée de Westmount-Ville-Marie

le 13 septembre 2001
Bromont, PQ

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureuse d'être parmi vous ce soir et je désire remercier le Comité exécutif du Conseil national mixte de m'avoir invitée au séminaire annuel d'automne.

Avant d'aller plus loin, j'aimerais vous dire que je suis désolée que les membres de l'Alliance de la fonction publique du Canada ne puissent être avec nous ce soir. La situation actuelle n'est pas facile pour personne, mais nous gardons bon espoir que nous pourrons bientôt trouver une solution négociée à cette impasse car, comme vous le savez, les deux parties retournent demain à la table de négociations.

Cela étant dit, ce séminaire représente une bonne occasion et nous force en quelque sorte à prendre du recul par rapport au processus de négociation collective et à nous pencher sur des questions plus générales touchant tous les employés syndiqués de la fonction publique fédérale.

Aujourd'hui, l'un des principaux enjeux auquel nous devons tous faire face porte sur l'avenir de la fonction publique du Canada.

Le CNM est un partenaire important

Je crois sincèrement que les forums comme le Conseil national mixte et le présent séminaire témoignent bien de l'orientation pour la fonction publique du XXIe siècle. Il importe de soutenir des organisations, telles que le CNM, et de permettre à la direction et aux syndicats, à l'extérieur de la table de négociations, de discuter et de travailler ensemble sur les questions qui touchent les employés.

Vous êtes venus ici dans un esprit de collaboration, de consultation et de partage d'information, en ayant à coeur de contribuer à assurer un meilleur environnement pour tous dans la fonction publique fédérale. Et en jetant un coup d'oeil à votre programme, je constate que votre engagement envers des changements positifs se poursuit, qu'il s'agisse de l'examen des initiatives de formation conjointe, l'état du bilinguisme dans la fonction publique fédérale ou le nouveau cadre de travail de santé et sécurité au travail.

Mais je dois dire que je me réjouis particulièrement à l'idée de savoir que le CNM a consacré toute la journée d'aujourd'hui à la question de la gestion de la modernisation des ressources humaines au gouvernement canadien. Et je suis heureuse de voir Ranald Quail et Monique Boudrias dans la salle. J'ai cru comprendre qu'ils ont participé à une discussion très productive avec vous aujourd'hui à ce sujet.

Ce genre de discussions et d'échanges est vital. En tant que représentants des travailleurs syndiqués, vous contribuez de façon indéniable aux efforts visant à accroître constamment le bien-être des employés et l'efficacité du gouvernement lui-même.

Pourquoi une réforme s'impose

Les ressources humaines sont au coeur même de toute organisation, que ce soit dans le secteur privé ou le secteur public. Pour moi, cela est d'autant plus vrai pour le secteur public, puisque la mission de tout gouvernement est de livrer des services de qualité aux citoyens. Nos employés sont le visage humain de l'administration gouvernementale. D'où l'importance d'avoir un cadre de gestion des ressources humaines bien adapté à la réalité d'aujourd'hui.

Des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes : un cadre de gestion pour le gouvernement du Canada nous engage à la création d'un « milieu de travail exemplaire » comme un préalable à la prestation d'un service de qualité au public.

L'une de nos priorités est donc de garder et d'embaucher du personnel compétent, d'où la nécessité d'attaquer de front la question du départ à la retraite d'un nombre sans précédent de fonctionnaires au cours des prochaines années. En effet, nous risquons de perdre une partie de notre mémoire institutionnelle; les bases de notre leadership risquent de s'affaiblir considérablement.

La fonction publique doit donc pouvoir garder, attirer et perfectionner des femmes et des hommes motivés. Nous devons en outre veiller à implanter des mécanismes appropriés de perfectionnement pour nos futurs leaders afin de garantir un transfert sans heurt du savoir institutionnel.

De même, nous devons revoir le cadre juridique et administratif des ressources humaines, à bien des égards trop rigide et dépassé. Nous devons encourager l'innovation, ce qui requiert des politiques et des procédures plus souples. Nous devons fournir aux employés et aux gestionnaires les outils qu'il leur faut de sorte qu'ils n'aient jamais l'impression de devoir se battre contre le système ou de contourner les règles pour faire du bon travail.

Naturellement, un milieu de travail exemplaire possède bien d'autres caractéristiques, y compris celle d'embrasser la diversité. Un milieu de travail exemplaire inspire de la fierté à ses employés, qui peuvent y travailler dans la langue officielle de leur choix et qui, grâce à un système précis de classification des emplois, reçoivent une rémunération équitable pour le travail qu'ils accomplissent. Dans un milieu de travail exemplaire, les gestionnaires encouragent de plus les employés à tirer parti des différents régimes de travail à leur disposition pour mieux équilibrer leurs obligations professionnelles avec leur vie familiale.

Bien sûr, un milieu de travail exemplaire devrait aussi être un endroit où l'harmonie règne dans les relations du travail, un endroit où il y a un véritable esprit de collaboration plutôt qu'un esprit de confrontation, afin de permettre des échanges francs et constructif entre l'employeur et les syndicats.

J'ai cru comprendre que vous avez eu une excellente session hier avec John Fryer. Tout comme vous, j'ai été impressionnée par le travail de John, de même que par la manière extraordinaire qu'il a de présenter les idées de son groupe de travail.

En fait, je suis très fière de l'initiative que nous avons prise pour instituer le groupe de travail Fryer. Le Conseil du Trésor était bien sensibilisé au fait que la confrontation dans les relations entre les syndicats et les employeur n'est pas saine, et qu'elle a des répercussions négatives sur les Canadiens et les Canadiennes, les gens que nous tous nous desservons. En demandant à John et à son équipe de nous présenter des propositions, nous reconnaissons qu'un changement s'impose, et que nous avons la volonté de changer.

Au cours de l'été, tout comme vous, j'ai passé beaucoup de temps à parler avec les gens et à réfléchir au sujet des relations syndicales-patronales, de même que sur la meilleure façon de progresser. Mes rencontres m'ont permis de conclure qu'il y a un vaste soutien parmi les conseils fédéraux régionaux et entre les employés et les gestionnaires pour des relations moins conflictuelles et davantage axées sur la collaboration et la consultation avec les agents négociateurs. D'après les présentations réfléchies et analytiques faites au groupe de travail, je dirais que ce sont tous les intervenants qui exercent une pression pour bâtir des relations plus solides.

Il y a beaucoup d'exemples du type de relations qui sont en train d'être bâties même entre la direction et les syndicats et qui changent de plusieurs façons le milieu de travail.

Le CNM est un exemple du succès qui peut être réalisé.

On fait les éloges d'initiatives telles que le Comité conjoint de Transition de carrière en tant que modèles de succès parce que tous les intervenants ont contribué à ce succès. Il a même été suggéré que le CCTC unisse ses activités à celles du CNM afin de promouvoir une identité à l'échelle du gouvernement.

En première ligne, les conseils fédéraux nationaux ont déclaré sans équivoque que les gestionnaires hiérarchiques considèrent que l'étroite collaboration avec les syndicats est un fait concret. Bien que préoccupés par l'absence de l'employeur dans les régions, les gestionnaires souhaitent une relation plus solide avec les syndicats afin de pouvoir apprendre et se perfectionner ensemble - dans la perspective d'un nouveau cadre sur les ressources humaines.

Par ailleurs, j'ai appris qu'au sein de certains ministères, il y a des discussions à l'échelle locale entre les gestionnaires et les unités de négociation sur les enjeux liés au milieu de travail.

Maintenant. Je sais que bon nombre d'entre vous souhaitent savoir ce que je pense du rapport Fryer, mais ce n'est pas le temps ce soir de déclarer quelles seront les conclusions du gouvernement. Il faudra vraisemblablement attendre quelques mois avant de le savoir.

Cependant, je voudrais vous faire part de plusieurs pensées qui serviront à orienter nos réflexions.

D'abord, la fonction publique fédérale est en grande partie syndiquée et cette situation ne changera pas. Cette affirmation est peut-être évidente pour le public réuni ici ce soir, mais je crois qu'il vaut la peine d'affirmer très clairement ce point pour que tout le monde l'entende.

Deuxièmement, il est largement reconnu, partout à travers le monde, et tant dans le secteur public que dans le secteur privé, que les milieux de travail syndiqués efficaces sont façonnés en grande partie par les relations de confiance et de respect établies entre l'employeur et les syndicats qui représentent les employés.

En troisième lieu, pour bâtir de telles relations, il ne faut pas se limiter à ce que nous appelons communément des consultations. Il ne suffit pas que les gestionnaires présentent leurs idées aux syndicats avant qu'elles ne soient mises en oeuvre. Il faut établir un véritable partenariat, un partenariat qui comporte notamment le fait de définir ensemble des enjeux, d'élaborer ensemble les options et de déterminer ensemble les meilleures solutions.

Quatrièmement, il faut affirmer clairement qu'en fin de parcours, les ministres et les gestionnaires de la fonction publique doivent produire les résultats que les Canadiennes et les Canadiens attendent d'eux. Nous avons des comptes à rendre à cet égard. Nous ne pouvons donc pas avoir un système qui risque d'être paralysé lorsqu'il y a des décisions nécessaires à prendre.

Cinquièmement, bon nombre d'entre nous n'ont pas les compétences et l'expérience requises pour assurer le succès d'un tel partenariat. Au cours de mes voyages cet été, j'ai rencontré beaucoup de gens opérationnels qui savent très bien comment faire fonctionner le partenariat. Mais bon nombre d'autres personnes, je soupçonne que c'est la majorité, peut-être bien autant du côté des syndicats que du côté de la direction, ont encore beaucoup à apprendre dans ce domaine et il faudrait encourager l'apprentissage conjoint.

En sixième lieu, notamment au cours des dernières semaines, j'ai eu l'occasion d'observer de près notre système de négociation collective. Je crois bien que vous conviendrez avec moi qu'il est loin d'être parfait. Il faudra donc pouvoir compter sur un renouvellement imaginatif dans ce secteur.

Enfin, des changements institutionnels s'imposent pour appuyer un meilleur système, mais cette solution ne suffira pas. Pour ma part, je crois qu'il est préférable d'avoir un plus petit nombre d'institutions que plus d'institutions. La clarté et la simplicité devraient avoir préséance. Mais il nous faut aussi un nouvel esprit, un nouvel ensemble d'attitudes des deux côtés. Seul ce changement de dispositions, et non pas uniquement les changements institutionnels, apportera un changement concret.

Conclusion - engagement envers le changement

J'aimerais conclure en réitérant l'engagement du gouvernement du Canada de faire de la modernisation des ressources humaines une réalité.

À mon avis, le succès de cette modernisation passe nécessairement par une nouvelle approche des relations syndicales-patronales. Pour y arriver, des changements d'attitude des deux côtés devront être envisagés.

Alors que nous nous attardons à l'amélioration de la fonction publique fédérale, nous ne devons pas oublier que notre fonction publique est l'une des meilleures au monde. Nous sommes fiers et apprécions à leur juste valeur les femmes et les hommes dévoués, compétents et professionnels qui travaillent chaque jour pour le bénéfice des Canadiennes et des Canadiens. C'est pourquoi nous voulons assurer la continuité de cette institution. Elle est l'essence même de la modernisation de la gestion des ressources humaines.

Je vous remercie de m'avoir invitée à dîner avec vous et de m'avoir donné l'occasion de partager quelques réflexions sur l'avenir de la fonction publique du Canada. J'ai bien hâte d'entendre parler des progrès que vous aurez réalisés ici à Bromont.

Merci et bonne fin de soirée!