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Journées presidentielles de FADOQ

 

Discours par
L'honorable Lucienne Robillard
Présidente du Conseil du Trésor, Ministre responsable de l'Infrastructure
et députée de Westmount-Ville-Marie

le 17 octobre 2001
Quebec City, PQ

Mesdames et messieurs, bonsoir.

Permettez-moi tout d'abord de vous remercier de m'avoir invitée à partager avec vous ces quelques moments de vos Journées présidentielles. A en juger par ce que je vois, la FADOQ demeure un organisme de premier plan pour nos personnes aînées, et le fait que vous ayez choisi d'inscrire ces journées dans le cadre de l'Année internationale des bénévoles démontre bien votre engagement. J'aimerais donc remercier les organisateurs et féliciter du même souffle les récipiendaires de vos prix d'excellence.

Il me fait d'autant plus plaisir d'être parmi vous parce que, comme vous le savez sans doute, le Premier ministre du Canada m'a confié la responsabilité de coordonner le travail d'un groupe de référence ministériel sur le secteur bénévole et communautaire. C'est donc à ce titre que je m'adresse à vous ce soir.

L'initiative du secteur bénévole : reconnaître l'interdépendance de nos actions

Pourquoi avoir mis sur pied un tel groupe de travail ? Parce que le gouvernement canadien a reconnu que le secteur bénévole et communautaire est, de fait, le troisième pilier de notre société. Nous avons reconnu que, sans l'apport de ce secteur, ni les gouvernements, ni le secteur privé ne pourraient répondre à tous les besoins de nos sociétés modernes. Et l'impact du secteur bénévole et communautaire n'est pas, contrairement à l'image souvent véhiculée, que social. Bien sûr, les retombées sociales sont souvent les plus visibles, mais nous oublions que les retombées économiques sont tout autant importantes. Des milliers d'emplois sont générés par le secteur bénévole. Nous devons donc redoubler d'effort afin de mieux appuyer les bénévoles et les organisations : ils sont essentiels au maintien de notre tissu social, culturel et économique.

Mais notre engagement ne se résume pas à la reconnaissance de la contribution des bénévoles dans notre société. Nous avons voulu concrètement formaliser nos rapports, les encadrer, non pas pour les contrôler, mais pour nous permettre mutuellement d'atteindre nos objectifs communs.

Nous avons par conséquent entrepris une démarche conjointe avec les représentants nationaux du secteur bénévole à l'échelle du pays. Des tables conjointes ont travaillé sans relâche afin de produire un plan d'action pour les prochaines années. Le gouvernement a accepté, en totalité, ce plan d'action et a annoncé en juin 2000 son intention d'investir 94 millions de dollars au cours des prochaines années afin d'en assurer la mise en oeuvre.

L'un des éléments clés de cette initiative est la conclusion d'un Accord entre le gouvernement canadien et le secteur bénévole. D'autres pays, comme l'Angleterre et l'Écosse, se sont dotés d'un tel outil qui reflète l'engagement mutuel des deux partenaires à travailler de concert pour le bien-être de l'ensemble de notre société et qui encadre les processus de décision. Cet accord définira les éléments d'une relation solide, c'est à dire une vision commune, des principes orientant la relation à mesure qu'elle se développe et un énoncé des rôles respectifs du gouvernement et du secteur bénévole.

Je le répète : l'Initiative n'est pas une mesure unilatérale menée par le gouvernement. Elle est le fruit et se veut le reflet de notre interdépendance, d'où la nécessité de conclure un Accord engageant non seulement le secteur bénévole et communautaire, mais également le gouvernement. Le projet d'Accord est actuellement en consultation auprès des différents intervenants, et je suis confiante que nous pourrons le signer avant la fin de l'année.

Nous travaillons également sur d'autres fronts : une partie des sommes consacrées à l'Initiative est destinée à la recherche ; nous examinons l'ensemble de la réglementation pour faciliter l'action et réduire les aspects administratifs ; nous encourageons l'utilisation des nouvelles technologies comme l'Internet. Bref, nous travaillons conjointement sur plusieurs plans et je dois vous dire à quel point les progrès réalisés à ce jour me réjouissent. Je vous encourage d'ailleurs à prendre connaissance des différents volets de l'Initiative à travers nos publications et notre site Internet.

S'impliquer et devenir un agent de changement

À mon point de vue, la FADOQ est une illustration éloquente de l'implication des personnes aînées dans notre société, et un exemple parfait de l'impact que vous pouvez, et devez avoir. Bien sûr, la Fédération se consacre au mieux-être des personnes aînées, en revendiquant sur plusieurs fronts votre participation entière à la bonne marche de notre société. Aucun gouvernement ne peut prendre de décisions à votre place et je sais, pour avoir également oeuvré au sein du Gouvernement du Québec, à quel point vous avez voix au chapitre quand vient le temps d'élaborer des politiques vous concernant directement.

Il devrait en être de même pour l'ensemble du secteur bénévole et communautaire. C'est d'ailleurs un des objectifs que nous poursuivons. En renforçant ce secteur, nous lui donnerons la capacité d'influencer directement les politiques et les programmes du gouvernement. Le secteur bénévole doit devenir une voix forte et cohérente, un lien privilégié entre les préoccupations des citoyens et les actions des gouvernements. Qui de mieux placé pour unir, autour de causes communes, des citoyens qui, autrement, n'ont pas de canaux pour se faire entendre, que nos associations communautaires ?

Quotidiennement, nos décisions gouvernementales sont influencées par les rencontres que nous faisons avec les citoyens, les associations et les regroupements. Nous devons donc mettre en place des mécanismes qui permettront que soient entendues et écoutées, puis transformées en politiques publiques ces préoccupations et ces valeurs fondamentales de nos concitoyens.

Vous avez donc, à cet égard, une responsabilité importante : celle de devenir des agents de changement dans notre société. Au-delà de l'action, votre rôle de sensibilisation et de mobilisation est essentiel. Il en va, à mon avis, de la santé de nos institutions et de notre démocratie, et plus que jamais, le gouvernement a l'intention de s'ouvrir à cet apport. À preuve, le comité consultatif qui conseille mon collègue le ministre de la Santé, Allan Rock, sur les questions relatives à la santé des aînés.

Nos aînés : une force vive pour le secteur bénévole et communautaire

J'avais d'autant plus hâte, ce soir, de m'adresser à vous parce que je sais que pour nombre de nos personnes aînées, l'implication sociale n'est pas nouvelle. Vous connaissez sans doute aussi bien que moi les statistiques vous concernant : la dernière enquête nationale sur le don, le bénévolat et la participation révèle que si, toute proportion gardée, nos aînés font moins de bénévolat, ceux qui en font consacrent en moyenne plus d'heures à leur communauté. Et ce sont souvent des raisons de santé qui empêchent nos personnes aînées de s'investir davantage.

A l'instar des 6,5 millions de canadiens et canadiennes qui ont une activité bénévole soutenue, nos personnes aînées se dévouent, souvent anonymement et sans compter leur temps, à diverses causes. Et il est bien qu'il en soit ainsi : vous avez non seulement l'expérience et les connaissances, mais le temps pour consacrer à vos communautés respectives un peu de votre énergie.

C'est pourquoi je souhaiterais voir nos personnes aînées s'impliquer, s'engager encore davantage: nos organisations communautaires ne peuvent que bénéficier de votre expertise, de votre connaissance et de votre contribution. Autant il est important de reconnaître l'interdépendance entre le gouvernement, le secteur privé et le secteur bénévole, autant il nous faut la promouvoir entre les différents groupes qui constituent notre société.

Un des dangers qui nous guettent tous est de compartimenter notre action communautaire, en la tournant vers nos propres communautés d'intérêt. Or, la force même du bénévolat réside souvent dans sa capacité de combler des fossés, qu'ils soient économiques, culturels, sociaux ou générationnels.

Un exemple me vient en tête : les «Grands-mamans caresses», où nos aînées donnent non seulement du répit aux jeunes mamans, mais les font profiter de conseils judicieux et de leur propre expérience de mère. Et je pourrais multiplier les exemples de ce type. Mais je souhaite profondément voir se développer, au cours des prochaines années, de plus en plus de ce type d'action dans les communautés, où vous, les personnes aînées, serez le moteur et la force vive de l'action bénévole.

*******

L'Année internationale des bénévoles se terminera en décembre, mais cette date ne marquera pas la fin de notre travail. Au contraire, beaucoup reste à faire, car nous devrons bâtir sur les bases solides dont nous nous serons dotés.

Je suis persuadée que nous avançons dans la bonne direction, et ma conviction profonde est ancrée dans la certitude que fondamentalement, partout dans ce pays, la solidarité est une de nos valeurs de base. Les manifestations de solidarité, de générosité et de compassion à chaque fois qu'un événement inattendu nous atteint me réconfortent quant à notre capacité, comme société, de prendre soin les uns des autres, et de veiller à ce que personne ne soit exclu. C'est la base même de l'action bénévole et communautaire, c'est la base même de ce qui nous caractérise comme citoyens du Canada.

Nous partageons des valeurs, et c'est dans l'action que nous transposons nos valeurs. Nos valeurs ont guidé notre passé et éclairent notre présent. Elles constituent la pierre angulaire d'un avenir meilleur.

Je vous rends donc hommage ce soir.

Je vous remercie de votre attention.