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Sommet sur l’apprentissage du CCG

 

Discours par
L'honorable Lucienne Robillard
Présidente du Conseil du Trésor, Ministre responsable de l'Infrastructure
et députée de Westmount-Ville-Marie

Centre des conférences
Hôtel Hilton Lac Leamy
Hull (Québec)
Le 27 novembre 2001

Introduction

Mesdames et Messieurs, je suis heureuse d'être parmi vous à l'occasion du tout premier Sommet sur l'apprentissage - le tout premier tenu dans la fonction publique du Canada.

Cet événement souligne notre volonté de répondre à l'appel du Premier ministre de préparer la fonction publique à servir à l'ère du savoir. Il met en lumière l'importance que nous accordons à faire de la fonction publique du Canada une organisation axée sur l'apprentissage et reconnue pour son savoir, son savoir-faire, et sa capacité d'innover pour répondre aux besoins des citoyens.

Il s'agit d'un événement important qui nous fournira l'occasion d'apprendre les uns des autres et de décupler nos efforts en vue de préparer notre institution et les gens qui y œuvrent à faire face aux défis du XXIe siècle.

Je tiens tout d'abord à remercier tous les organisateurs : le Centre canadien de gestion, les 17 membres du Comité de sous-ministres chargé de l'apprentissage et du perfectionnement, les 18 membres du réseau des instituts d'apprentissage et de perfectionnement et les nombreux bénévoles provenant des 17 ministères et organismes participants.

Je vous remercie tous pour cette initiative qui permet de nous réunir pour ce sommet.

Mais j'aimerais tout particulièrement remercier les participants au sommet. Le fait que vous soyez présents aujourd'hui indique que vous comprenez et que vous saisissez entièrement l'importance de ce sommet. Malgré les pressions exercées et la charge de travail dans le cadre de vos fonctions quotidiennes, vous avez décidé de prendre le temps de partager vos connaissances et vos pratiques exemplaires avec vos collègues.

Qu'est-ce que l'apprentissage ?

Le concept de l'apprentissage signifie beaucoup de choses pour un grand nombre de personnes. Lorsqu'on réfléchit à ce que le mot « apprentissage » signifie réellement, on pense d'abord au niveau de scolarité et aux études qu'on a poursuivies avant de commencer sa carrière. Mais, en fait, cela signifie beaucoup plus puisque l'apprentissage n'a pas de commencement ni de fin - il s'agit d'un processus qui dure toute la vie.

Pour moi, « apprendre » signifie : relever le défi de chercher et d'explorer constamment de meilleures façons d'accomplir sa mission, prendre l'engagement personnel de se garder à la fine pointe des connaissances dans son domaine d'activités pour accroître sa capacité d'innover, et ne pas se contenter de faire plus par souci de faire mieux.

Apprendre et innover, c'est un effort collectif, campé dans l'action et encadré par notre engagement à toujours mieux servir le bien public et l'intérêt collectif.

Acquérir de nouvelles connaissances, se renouveler, explorer de nouvelles façons de faire... en un mot accroître la capacité collective de la fonction publique du Canada d'apprendre et d'innover va dans une large mesure déterminer sa pertinence et sa capacité de répondre aux besoins du Canada et aux attentes des citoyens à l'avenir.

Faire de la fonction publique du Canada une organisation axée sur l'apprentissage va au coeur de sa mission et de sa raison d'être.

Votre présence ici aujourd'hui témoigne de votre engagement à relever ce défi, et je vous en remercie.

Servir à l'ère du savoir

Le passage de l'ère industrielle à l'ère du savoir s'accompagne de bouleversements profonds. Cette transformation résulte de l'effet combiné de la globalisation, de l'impact des technologies modernes d'information et de communication et finalement du rythme accéléré des innovations technologiques.

Étant donné que l'économie du savoir est, d'abord et avant tout, une fonction du capital humain, cette transformation a des conséquences profondes pour tous les Canadiens. Cette transformation nous oblige à mettre à jour continuellement nos connaissances et nos compétences pour pouvoir nous adapter aux changements continus. Tel qu'indiqué dans le discours du Trône, il est évident que ce projet sera couronné de succès seulement si nous mettons l'accent sur l'ingéniosité, l'innovation et l'éducation.

Les citoyens se tournent vers le secteur public pour les aider à faire la transition et à relever les défis de l'ère du savoir. Le gouvernement du Canada et sa fonction publique ont un rôle essentiel à jouer pour entreprendre les réformes nécessaires permettant aux Canadiens de se préparer aux défis du XXIe siècle tout en préservant les valeurs que nous chérissons et en maintenant notre qualité de vie.

Mais, au même moment où les citoyens découvrent l'impact de la nouvelle économie et se tournent vers le gouvernement et la fonction publique pour obtenir le soutien nécessaire, cette même transformation présente des défis internes énormes pour les institutions de la fonction publique.

Au cours des prochaines années, le secteur public fera face à une forte concurrence pour recruter sa juste part des meilleurs talents de notre société au moment même où nos besoins en recrutement augmenteront compte tenu du profil démographique de la fonction publique du Canada.

Que pouvons-nous faire pour transformer la fonction publique du Canada en organisation axée sur l'apprentissage et, ce faisant, l'aider à faire face aux défis de l'ère du savoir ?

La réponse à cette question passe par une action concertée de l'État et de l'ensemble de la fonction publique, de chaque ministère et organisme et surtout, de tous et chacun des gestionnaires et des employés.

Cela dit, examinons la contribution importante envers l'organisation axée sur l'apprentissage des grandes initiatives qui sont déjà en cours. Nous avons trop souvent tendance à considérer les nouvelles initiatives comme autant de gestes isolés, alors qu'en fait, chacune fait partie d'un tout cohérent visant à nous rapprocher des objectifs visés.

Faire place au changement

Premièrement, la fonction publique du Canada s'est donnée comme objectif de mieux refléter la diversité de la société canadienne. En nous appuyant sur le travail de Lewis Perinbam et de Janet Smith, nous nous sommes fixé des objectifs précis de recrutement de minorités visibles d'ici 2003 et 2005.

Je tiens à préciser que la fonction publique du Canada adopte le concept de la diversité de la société non pas pour souscrire à une doctrine politiquement correcte, mais parce que ce concept fait de la fonction publique une meilleure institution.

Au sein d'une organisation axée sur l'apprentissage, il faut exploiter la diversité comme source d'innovation. L'intégration ne signifie pas seulement la participation de personnes ayant des caractéristiques, des expériences et des antécédents différents - mais aussi la mise en place d'une main-d'œuvre diversifiée représentant une source riche d'idées et de connaissances.

Il s'agit d'une étape importante en vue de devenir une organisation axée sur l'apprentissage et en vue d'améliorer la fonction publique.

Le gouvernement en direct

Deuxièmement, le gouvernement s'est donné comme objectif de servir les citoyens en direct d'ici 2004.

En plus de viser à préparer le Canada, les Canadiens et les Canadiennes aux défis du XXIe siècle, cette initiative fait partie intégrante de nos efforts pour moderniser la fonction publique.

Progressivement, la fonction publique se transforme. Nous avons d'abord utilisé le pouvoir des technologies modernes de communications pour gérer des données. Ensuite, nous avons entrepris de gérer de façon intégrée l'information. Finalement, nous devrons apprendre à gérer notre savoir collectif. Il s'agit là d'une étape indispensable pour faire de la fonction publique du Canada une organisation axée sur l'apprentissage.

C'est un autre pas important dans la bonne direction.

Les citoyens d'abord

L'apprentissage au sein de la fonction publique est ancré dans notre mission visant à servir le bien public et l'intérêt collectif. Une fonction publique axée sur l'apprentissage doit continuellement et soigneusement tenir compte des besoins et des aspirations des citoyens et y répondre.

Nos initiatives dans le domaine de la participation des citoyens et de la prestation de services orientés vers les citoyens sont deux exemples démontrant dans quelle mesure nous tenons compte tout d'abord des besoins des citoyens au moment de structurer et de réorganiser les services que nous offrons.

À cette fin, le document Des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes : Un cadre de gestion pour le gouvernement du Canada souligne notre vision de la gestion moderne et indique comment nous pouvons mieux servir les citoyens de ce pays. Ce document présente quatre engagements en matière de gestion qui façonnent une nouvelle vision du gouvernement au XXIe siècle - mettre l'accent sur les besoins de nos citoyens, se conformer à de saines valeurs au sein de la fonction publique, atteindre des résultats continus et mesurables pour les Canadiens et faire preuve de diligence pour dépenser judicieusement les fonds publics.

Ce cadre et les engagements que nous avons énoncés en tant que piliers de la gestion moderne nous permettent de nous rapprocher de notre objectif visant à créer une organisation axée sur l'apprentissage et contribuent à améliorer les services au public.

Modernisation de la gestion des ressources humaines

J'aimerais aborder le dernier point mais non le moindre. Il s'agit de la vaste initiative menée actuellement en vue de moderniser la gestion des ressources humaines à l'échelle de la fonction publique. Cette initiative contribue à bâtir une organisation axée sur l'apprentissage puisqu'elle aide à créer un milieu de travail exemplaire qui est capable de maintenir en poste, d'attirer et de perfectionner les employés dont nous avons besoin pour relever les défis à venir.

Nos efforts en vue de la modernisation incluent de vastes consultations auprès des employés de tous les niveaux de la fonction publique et dans toutes les régions du pays. Nous avons également consulté un grand nombre d'intervenants clés tels que nos agents de négociation de la fonction publique.

Les réformes législatives seront mises en place à l'été 2002. Il est trop tôt pour prédire la nature exacte des changements qui surviendront. Mais je peux déjà constater l'évolution de certains thèmes clés et de certaines orientations.

En premier lieu, nous simplifierons nos processus de dotation. Ceux-ci doivent être rationalisés afin que nous puissions jouir d'une plus grande marge de manœuvre pour maintenir en poste et perfectionner nos employés et pour recruter les personnes dont nous avons besoin. Il faudra donc fournir les outils nécessaires aux gestionnaires qui devraient avoir la responsabilité ultime de leurs employés et qui auront cette responsabilité.

Nous simplifierons également nos mécanismes de recours afin de pouvoir résoudre les plaintes au niveau le plus bas possible, de manière équitable et au moment opportun. Nous devrons donc recourir à des méthodes telles que les modes alternatifs de règlement des conflits.

Nous devons améliorer nos rapports avec les syndicats et favoriser un partenariat fondé sur la confiance et le respect mutuels. Les employés de la fonction publique sont syndiqués et ils le demeureront. Par conséquent, nous devons prendre des mesures maintenant en vue d'établir des relations plus productives. Le rapport Fryer contribue aux efforts que nous déployons à cet égard.

Nous devons prendre toutes ces mesures tout en ayant une assise solide dans des valeurs établies et dans l'éthique. Nous ignorons encore si ces mesures seront incorporées à la législation que nous déposerons, mais nous savons qu'elles doivent faire partie intégrante d'une nouvelle organisation décentralisée.

Il est évident que l'instauration d'un environnement favorisant l'apprentissage continu constitue également un élément clé des efforts de modernisation.

À cet égard, je salue le travail du comité des sous-ministres sur l'apprentissage et le développement. Ils nous ont montré la voie pour que notre engagement à supporter la formation continue prenne vie dans chacun de nos ministères.

Nous devons maintenant travailler avec nos partenaires, les syndicats, les conseils régionaux fédéraux et les dirigeants responsables de la formation continue dans les différents ministères, afin de finaliser cette politique d'encadrement dans les prochaines semaines.

Conscients des contraintes de temps et des ressources avec lesquelles nous vivons, nous visons, entre autres, à :

  • doter la fonction publique d'une politique d'encadrement pour reconnaître l'importance de l'investissement dans la formation continue;
  • encourager l'auto-évaluation et le développement d'un plan d'apprentissage personnalisé;
  • favoriser la formation à distance assistée par ordinateur; et
  • se doter de systèmes communs d'information pour favoriser les investissements stratégiques dans le développement de nos gens.

Conclusion

Il ne s'agit que de quelques-unes des initiatives actuellement en cours à l'échelle du gouvernement qui contribuent directement ou indirectement à faire de la fonction publique fédérale du Canada une organisation axée sur l'apprentissage.

Les ministères et les organismes font eux aussi leur part. Certains d'entre eux ont mis à l'essai de nouvelles façons innovatrices de pratiquer l'art de l'apprentissage et je suis heureuse de constater dans le programme de ce Sommet que certaines personnes feront part de la richesse de leur expérience. Je sais très bien que cela ne représente que la pointe de l'iceberg en ce qui a trait à toutes les mesures entreprises dans les ministères et les organismes. Nous avons accompli des progrès énormes et nous devons célébrer ces réalisations.

Mais je dois poser une question : ces mesures sont-elles suffisantes ? Les initiatives lancées à l'échelle de la fonction publique et dans les ministères suffisent-elles pour faire de l'apprentissage et de l'innovation une image de marque de la fonction publique et pour relever les défis que j'ai mentionnés précédemment en matière de recrutement et de gestion ?

J'ai bien peur que la réponse soit NÉGATIVE. Toutes les initiatives mentionnées précédemment, même si elles sont combinées aux réformes que nous prévoyons, ne suffiront jamais à moins que tous et chacun d'entre vous, que vos collègues et que vos équipes ne prennent en main leur apprentissage et ne tirent vraiment profit des possibilités offertes par l'apprentissage continu et l'innovation.

Je suis enthousiaste à l'idée des possibilités qui s'offrent et j'ai pleinement confiance en votre capacité de faire de ce pays le meilleur qu'il puisse être. Je sais que vous saurez relever le défi - que vous ne cesserez de contribuer à une fonction publique de renommée internationale et que vous ferez face aux défis du XXIe siècle.

Je vous remercie d'avoir pris le temps d'assister à ce Sommet malgré votre horaire chargé et de partager vos connaissances et d'apprendre les uns des autres. J'espère que ce Sommet sera des plus intéressants !