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HR 2001 - Human Resources Solutions Show

 

Discours par
L'honorable Lucienne Robillard
Présidente du Conseil du Trésor, Ministre responsable de l'Infrastructure
et députée de Westmount-Ville-Marie

le 04 décembre 2001
Ottawa

Introduction

Mesdames et Messieurs, bonjour. Je suis honorée d'avoir l'occasion de vous adresser la parole cet après-midi en tant que représentante du gouvernement du Canada.

C'est un privilège pour moi de m'adresser à un auditoire aussi diversifié de professionnels des ressources humaines représentant autant d'organisations différentes. Notre mission à nous tous est la même : servir les citoyens et citoyennes du Canada, voire du monde. Il s'agit d'une excellente occasion de partager nos connaissances et d'échanger nos meilleures pratiques.

D'ailleurs, de plus en plus, un partenariat s'installe entre le secteur public et le secteur privé. À mon point de vue, ces échanges entre nos deux secteurs sont excellents pour deux raisons : ils nous permettent mutuellement de se comprendre mieux, en réalisant les contraintes inhérentes à chacune des organisations, et ils contribuent donc à les démystifier. De plus, ces nouveaux partenariats nous permettent d'échanger sur nos meilleures pratiques et d'en influencer leur modernisation.

Je crois fermement que nous devons profiter des occasions comme celle-ci lorsqu'elles se présentent, surtout dans le contexte économique en évolution d'aujourd'hui. Les événements qui se sont multipliés au cours des dernières années, tant au pays qu'à l'étranger, nous ont obligés à examiner sous un autre jour la façon dont nous gérons nos précieuses ressources humaines.

Pour ce qui est du gouvernement fédéral, cela veut dire entreprendre une réforme d'envergure de notre cadre de gestion des ressources humaines. Il faut apporter des changements, et ce, dès maintenant. Je peux vous affirmer qu'il existe un appui politique clair et sans équivoque pour mettre en place les changements qui nous permettront de faire de la fonction publique un employeur de choix pour nos jeunes diplômés, une source de fierté pour tous les Canadiens et les Canadiennes et une organisation apte à relever les défis du XX1e siècle.

Pourquoi changer?

Notre environnement a beaucoup évolué dans les vingt, voire les cinq dernières années.

L'explosion technologique a transformé nos façons d'interagir, autant avec les gens à l'intérieur de nos organisations qu'à l'extérieur de celles-ci. De même, les besoins et les attentes des gens que nous servons ont changé radicalement. Ce nouveau contexte nous a obligés à modifier sensiblement nos façons de faire. Entre autres choses, il nous a doté de nouveaux moyens d'attirer des employés. À cet égard, il suffit de penser au recrutement en direct et aux entrevues interactives par vidéoconférence.

Les fluctuations économiques ont posé de nombreux défis à nos organisations et à nos spécialistes des ressources humaines. Au cours du récent boom économique, les organisations ont livré une concurrence très vive pour attirer des professionnels de talent et les maintenir à leur service. Mais maintenant, dans ce nouveau contexte d'incertitude économique, les paramètres ont changé du tout au tout. Bien que notre objectif premier à nous tous continue d'être le recrutement et le maintien en poste d'employés compétents, la réduction des effectifs est devenue une réalité encore pour certains d'entre nous. Le gouvernement du Canada a dû procéder à un tel exercice au cours des années 90, par l'entremise de l'Examen des programmes. Il s'agit sans aucun doute de l'une des expériences les plus difficiles à vivre pour une organisation et ses employés.

De même, l'évolution démographique nous appelle tous à nous adapter. Un des problèmes à relever a trait au fait que de nombreux employés de niveau supérieur approchent l'âge de la retraite. Nous devons donc mettre l'accent sur le perfectionnement de nos employés - nos futurs leaders, de manière à assurer un transfert sans heurt du savoir institutionnel, et sur le recrutement de nouveaux employés.

Par ailleurs, l'évolution démographique nous offre l'occasion de tirer profit du talent d'une population plus diversifiée. Nous avons déployé des efforts énormes pour faire en sorte que notre fonction publique soit plus représentative de la population, sachant qu'une main-d'oeuvre formée d'employés aux antécédents ethniques, linguistiques, culturels et scolaires diversifiés est beaucoup mieux préparée à assurer au public le service exceptionnel qu'il exige et qu'il mérite.

Ce ne sont là que quelques-uns des facteurs qui nous ont tous obligés à changer nos façons de faire et à modifier nos méthodes de gestion des ressources humaines. Le nouveau contexte nous appelle à faire preuve d'une plus grande souplesse, à être plus novateurs et à nous adapter aux exigences et aux réalités changeantes.

Modernisation des ressources humaines dans la fonction publique fédérale

Au cours des dernières années, le gouvernement du Canada a dû admettre que son régime de gestion des ressources humaines ne répondait pas à ces exigences. La vérificatrice générale du Canada a déclaré que nous risquions une crise potentielle de gestion des ressources humaines compte tenu des défis auxquels doit faire face la fonction publique et de la complexité croissante des besoins qu'elle doit combler. Cela revient à dire tout simplement que nous ne sommes pas aussi bien placés que nous devrions l'être pour maintenir, attirer et perfectionner les employés dont nous avons besoin pour affronter les réalités de la nouvelle économie.

Il est donc plus que temps de procéder à une réforme de la gestion de nos ressources humaines. Cela dit, je tiens à souligner que nous ne procédons pas à cette initiative parce que nous pensons que la fonction publique est déficiente. Au contraire, j'estime, et je parle au nom de notre gouvernement, que notre fonction publique est l'une des meilleures au monde. La fonction publique du Canada, et les hommes et les femmes dévoués et professionnels qui la compose, est l'un des plus grands atouts de notre pays. C'est pourquoi nous voulons veiller à ce qu'elle croisse et puisse s'adapter aux défis posés par la nouvelle économie.

Le discours du Trône de cette année place la réforme de la fonction publique comme l'une des priorités. Le gouvernement du Canada s'est engagé à faire en sorte que nous puissions attirer les employés du plus haut calibre afin de servir les Canadiens et les Canadiennes et de relever les défis du XXIe siècle.

À la suite du discours du Trône, le premier ministre m'a nommée championne de la modernisation de la gestion des ressources humaines dans la fonction publique fédérale et a constitué un groupe de travail chargé de la réforme législative, dirigé par Ranald Quail.

Nous avons passé les derniers mois à consulter les employés de tous les niveaux et dans toutes les régions, ainsi que d'importants intervenants, tels les syndicats. Nous voulions savoir comment ils entrevoyaient, dans l'idéal, la fonction publique de l'avenir. J'ai moi-même participer, d'un bout du pays à l'autre, à certaines de ces consultations, en rencontrant des gestionnaires et des employés de première ligne. Ils m'ont fait part de leur expérience quotidienne des limites de notre régime de gestion des ressources humaines.

Ce qui m'a le plus frappée, c'est que partout on nous a fait part des mêmes sujets de préoccupation, ce qui me confirme qu'on avait bien cerné les principaux problèmes auxquels nous devons nous attaquer en priorité. Les points de vue et les opinions ainsi exprimés nous aideront à rédiger les modifications législatives nécessaires, et je prévois déposer une loi à l'été 2002.

Il est encore trop tôt pour préciser la nature exacte de ces modifications législatives. La modernisation de la gestion des ressources humaines est un projet complexe qui nécessitera le remaniement de certaines des lois qui régissent actuellement nos pratiques en matière de gestion des ressources humaines. J'aimerais toutefois vous faire part de certains grands thèmes et orientations que j'entrevois.

Le premier secteur de changement en est un que les gestionnaires ont dit considérer comme prioritaire. Il s'agit de la dotation en personnel. J'ai entendu parler de processus de dotation en personnel qui duraient des mois. Il faut absolument simplifier cette fonction. Nous devons favoriser l'innovation, promouvoir la souplesse et venir en aide aux gestionnaires et aux employés en les dotant des bons outils. Ils ne devraient jamais avoir l'impression de devoir lutter ou de contourner les règles pour faire un bon travail.

Un autre secteur important est celui des recours. À l'heure actuelle, il existe 12 mécanismes de recours différents dans la fonction publique. C'est beaucoup trop. On accorde trop d'importance aux processus sans se préoccuper de savoir si les griefs ont été traités de façon équitable et rapide. Nous devons mettre en place un processus simplifié qui protège les droits de nos employés, mais ne les oblige pas à attendre des années pour que leurs griefs soient réglés.

Nous devons aussi favoriser la création de relations plus productives avec nos partenaires syndicaux. La fonction publique est syndiquée et elle le restera. Il importe donc d'améliorer nos rapports avec nos agents négociateurs, de sorte que nous puissions collaborer dans les dossiers qui revêtent de l'importance pour nos employés. Nous devons établir avec eux un véritable partenariat - c'est-à-dire un partenariat qui nous amène, entre autres choses, à relever ensemble les problèmes, à formuler ensemble des points de vue et à trouver ensemble des solutions.

Le gouvernement doit également améliorer la formation et le perfectionnement des employés. Pour ce faire, il doit mettre en oeuvre une politique globale en matière d'apprentissage qui favorise l'épanouissement personnel et le perfectionnement professionnel de ses employés. Lorsque nous embauchons quelqu'un, c'est parce que son niveau de scolarité et ses compétences cadrent avec nos exigences. Mais nous savons tous à quel point notre environnement évolue. Il nous appartient donc de veiller à ce que nos employés demeurent à la fine pointe de la technologie et jouissent de toutes les occasions d'apprentissage possible.

Un dernier élément, mais non le moindre, nous devons créer un milieu de travail sain, où les gens se sentent valorisés. Je veux que nos employés aient envie de se mettre au travail chaque jour. Il faut donc favoriser la mise en place de régimes de travail novateurs, comme le télétravail et le partage de poste. Il importe aussi que nous montrions aux employés l'importance que nous accordons à leur vie en dehors du bureau en insistant sur la conciliation des obligations professionnelles et personnelles.

Voilà donc les orientations qui guideront les modifications législatives nécessaires. Par ailleurs, les gestionnaires partout au pays m'ont dit que les modifications législatives devaient être accompagnées d'une transformation profonde de la culture organisationnelle au sein de la fonction publique, et qu'il fallait adopter un ensemble commun de valeurs et de principes pour orienter le régime modernisé de gestion des ressources humaines. Je suis persuadée que de nombreux autres changements seront apportés au cadre de gestion des ressources humaines du gouvernement au cours de la prochaine année. Ensemble, les modifications législatives et administratives feront de la fonction publique fédérale un endroit plus stimulant où travailler.

La fonction publique du Canada, un milieu de travail de choix

J'avoue que, par le passé, il pouvait sembler plus avantageux de faire carrière dans le secteur privé que dans le secteur public. Nous connaissons tous les vieux clichés - une bureaucratie imposante et impersonnelle, un milieu où les employés s'occupent de paperasse toute la journée et où rien ne s'accomplit.

Je suis, quant à moi, persuadée du contraire. En fait, de plus en plus de Canadiens et de Canadiennes cherchent à faire carrière dans la fonction publique. Notre plus récent salon des carrières dans la région de la Capitale nationale, dont le thème était la promotion de la diversité dans la fonction publique, a attiré plus de 6 000 visiteurs. À l'automne, pour chaque emploi annoncé sur Internet, nous avons reçu 65 demandes. Ce chiffre est maintenant passé à 100 candidats par poste.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet intérêt renouvelé à l'égard de la fonction publique.

On peut penser d'abord aux programmes novateurs qui sont en train d'être mis en oeuvre et qui vont au-delà de tout ce qu'a pu tenter le gouvernement jusqu'à maintenant. Par exemple, grâce à notre projet Gouvernement en direct, nous comptons pouvoir offrir tous nos services et programmes en direct d'ici 2004. Ce projet, auquel s'ajoutent notre ligne 1-800 et nos centres de service en personne, permet aux citoyens et aux citoyennes de choisir la méthode qui leur convient pour interagir avec nous.

C'est donc dire que les travailleurs du savoir, comme on les appelle, jouent déjà et joueront un rôle de plus en plus prépondérant dans les services gouvernementaux. Alors qu'il n'y a pas si longtemps, on pouvait penser que pour faire une carrière intéressante et stimulante, le secteur privé offrait de meilleures opportunités, il est maintenant possible de retrouver, maintenant, ces mêmes opportunités d'avancement et de carrière stimulante dans le secteur public.

Les Canadiens et les Canadiennes se rendent également compte de plus en plus du rôle essentiel que jouent les fonctionnaires fédéraux dans l'administration sans heurt de notre pays et dans la prestation d'aide à nos amis et voisins d'autres pays.

Aussi, bien sûr, j'aimerais croire que nos efforts en vue de modifier la façon dont nous gérons nos précieuses ressources humaines ont contribué à attirer de nouveaux employés. Les réformes que nous proposons témoignent de notre sérieux pour ce qui est de relever les défis et de tirer profit des occasions que nous présente la nouvelle économie.

Conclusion

Les défis des derniers mois et des dernières années, nous les avons relevés ensemble en tant qu'organisations et professionnels des ressources humaines. Nous vivons dans un monde en évolution constante et, dans un tel contexte, devons nous assurer de garder les gens de talent que nous avons, d'assurer leur perfectionnement et d'attirer des employés possédant les compétences dont nous avons besoin.

Car soyons réalistes : le défi démographique de notre pays touche tout autant le secteur public que le secteur privé. Nous devrons affronter, si nous ne nous y préparons pas adéquatement, les mêmes pénuries de personnel et les mêmes difficultés de recrutement. Nous serons bientôt en concurrence pour dénicher et garder les meilleurs employés. Mais je crois que cette compétition est saine puisqu'elle nous forcera, nous du gouvernement comme vous du secteur privé, à revoir nos pratiques et nos méthodes de gestion, et à apprendre les uns des autres.

Les activités telles que celles à laquelle nous participons aujourd'hui sont essentielles si nous voulons réussir dans la nouvelle économie. Je vous félicite d'avoir choisi de participer à cet événement aujourd'hui et d'avoir accepté de partager vos connaissances et d'apprendre de vos collègues.

Tâchez de bien profiter du reste de la conférence. Je vous souhaite à toutes et à tous beaucoup de succès.