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Débat sur les rapports de la vérificatrice générale pour 2002


Discours par
L'honorable Lucienne Robillard
Présidente du Conseil du Trésor, et députée de Westmount-Ville-Marie

le 24 février 2003
Ottawa


Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est alloué avec le député de Hillborough.

Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre part à ce débat sur les rapports de la vérificatrice générale pour 2002. Toutefois, je dois mentionner que je m'interroge sur l'utilité de cette motion puisque nous ne sommes pas sans savoir que cette Chambre étudie régulièrement ces importants rapports.

Ceci dit, je suis heureuse d'être ici car je crois qu'il s'agit d'une question fondamentale pour notre gouvernement démocratique; un gouvernement moralement et légalement responsable auprès du Parlement et des citoyens du Canada.

Monsieur le Président, les Canadiens et les Canadiennes exigent que les impôts qu'ils paient soient utilisés de la meilleure façon possible. La confiance envers notre système démocratique repose sur la certitude que les deniers publics sont dépensés intelligemment et de façon efficace. Pour ce faire, il est essentiel que le gouvernement fasse preuve de transparence et rende des comptes sur une base régulière.

Nous disposons de bons mécanismes pour assurer une bonne reddition de comptes. Le gouvernement doit faire rapport sur son rendement par l'intermédiaire des Comptes publics, du Budget des dépenses et de différents rapports annuels. Ces documents, et plusieurs autres, fournissent aux députés et aux Canadiens une grande quantité d'information qui permet de tenir le gouvernement responsable.

Un des éléments essentiels de cette imputabilité est le caractère indépendant du processus de vérification de ces informations.

De par la Loi sur le vérificateur général, il incombe à la vérificatrice générale d'examiner l'exactitude des états financiers et de déterminer si le gouvernement administre bien ses affaires.

Monsieur le Président, notre gouvernement tient tellement à cette notion de vérification indépendante qu'il a, en 1994, modifié cette loi après son entrée en fonction pour permettre à la vérificatrice générale de faire rapport jusqu'à quatre fois par année en plus des études spéciales.

Ces rapports indépendants sont essentiels afin de nous aider à améliorer le fonctionnement de l'appareil gouvernemental.

Dans ses évaluations, la vérificatrice générale se pose trois grandes questions :

Tout d'abord : « Le gouvernement comptabilise-t-il correctement l'information et est-elle présentée de façon exacte dans les états financiers du gouvernement ? » C'est ce qu'on appelle la «vérification d'attestation ». La vérificatrice atteste de, ou encore analyse, l'exactitude des états financiers.

Puis, la deuxième question : « Le gouvernement perçoit-il ou dépense-t-il les montants autorisés, et aux fins prévues par le Parlement ? » C'est ce qu'on appelle la «vérification de la conformité aux autorisations législatives ». La vérificatrice détermine si le gouvernement a respecté la volonté du Parlement.

Enfin, « Les programmes ont-ils été mis en oeuvre de façon la plus efficace du point de vue économique ? Le gouvernement dispose-t-il de moyen pour mesurer leur efficacité? » C'est ce qu'on appelle la «vérification de l'optimisation des ressources » ou la vérification du rendement. La vérificatrice détermine si les contribuables en ont eu pour leur argent.

La vérification de l'optimisation des ressources permet d'évaluer le succès d'une politique ou d'un programme. Le Conseil du Trésor, à titre de Conseil de gestion du gouvernement du Canada, fait la même chose.

Monsieur le Président, la vérificatrice générale est une partenaire importante dans nos efforts visant à améliorer les pratiques de gestion du gouvernement. Quand elle parle, nous écoutons, et quand il est opportun de le faire, nous agissons.

Laissez-moi vous donner quelques exemples qui témoignent de la reddition de comptes au Parlement au cours des dernières années.

Modernisation de la gestion des ressources humaines

Pendant de nombreuses années, la vérificatrice générale et ses prédécesseurs ont souligné la nécessité de réformer la gestion des ressources humaines dans la fonction publique.

La vérificatrice générale a recommandé que des modifications, législatives et non-législatives, soient faites afin de clarifier le rôle des principaux intervenants, d'améliorer la planification des ressources humaines et de les gérer dans une perspective davantage stratégique. Cela nécessitait une refonte en profondeur du système complexe de dotation basé sur des règles qui faisaient obstacle au recrutement de candidats qualifiés dans la fonction publique.

Le gouvernement a agi. Nous avons proposé la plus importante réforme législative en plus de 35 ans. Cette Chambre étudie présentement le projet de loi sur la modernisation de la gestion des ressources humaines, qui donnera plus de latitude aux gestionnaires dans l'embauche de personnel d'un côté et prévoit un cadre de responsabilisation et des mécanismes de protection de l'autre pour équilibrer adéquatement les pouvoirs de chacun. Le projet de loi clarifie également le rôle des principaux intervenants en gestion des ressources humaines.

Fonction de contrôleur moderne

Un autre élément sur lequel nous sommes d'accord avec la vérificatrice générale est la nécessité de renforcer les fondements mêmes de la gestion moderne, c'est-à-dire l'information sur le rendement, la gestion du risque, la bonne intendance des ressources publiques, les valeurs et l'éthique. C'est ce que nous appelons la fonction de contrôleur moderne.

Monsieur le Président, le Conseil du Trésor exige que tous les ministères et organismes mettent en oeuvre la fonction de contrôleur moderne et je suis heureuse de vous annoncer que 89 ministères et organismes ont instauré cette pratique nouvelle. Et nous commençons à observer une différence. En fait, dans son rapport de 2002, la vérificatrice générale a re-confirmé l'importance de cette initiative pour renforcer les capacités de gestion du gouvernement

Amélioration des rapports

Nous convenons également avec la vérificatrice générale de la nécessité d'améliorer les rapports des ministères au Parlement. Au cours des dernières années, nous avons renouvelé nos directives aux ministères au sujet des rapports sur le rendement, et nous avons augmenté nos investissements dans l'évaluation et dans la mesure du rendement. Nous avons parrainé des activités d'apprentissage et nous continuons d'examiner les rapports ministériels sur le rendement sur une base annuelle.

Dans le budget de cette année, nous avons renouvelé notre engagement d'améliorer les rapports sur le rendement. Nous cherchons constamment à accroître la pertinence et la clarté des informations sur le rendement à le faire le plus rapidement possible. Nous examinerons la possibilité d'utiliser les méthodes électroniques de présentation de rapports de même que d'autres moyens afin d'augmenter la transparence et l'imputabilité du gouvernement envers les parlementaires et les Canadiens.

Rapports financiers et comptabilité d'exercice intégrale

Depuis plusieurs années, les vérificateurs généraux recommandent au gouvernement d'adopter la comptabilité d'exercice intégrale. Dans ses observations sur les états financiers du gouvernement dans les Comptes publics de 2002, la vérificatrice générale prie le gouvernement de mettre en oeuvre, de façon globale, cette importante initiative

De nouveau, nous avons agi. Après plusieurs années de travail acharné, nous avons annoncé l'adoption de la comptabilité d'exercice intégrale dans le Budget de 2003. Ce dernier reflète l'adoption de cette nouvelle méthode et les états financiers pour les Comptes publics de 2003 seront également préparés selon ce type de comptabilité. En outre, les résultats financiers des années précédentes ont été refaits selon cette méthode. Monsieur le Président, l'adoption de la comptabilité d'exercice intégrale aidera le Canada à demeurer un leader mondial en matière d'ouverture et de transparence de ses rapports financiers.

Fondations

Depuis plusieurs années, la vérificatrice générale et ses prédécesseurs recommandent que le gouvernement renforce l'imputabilité des fondations recevant des fonds fédéraux envers le Parlement.

Nous avons encore agi. Les ententes sur les fondations, établies en vertu du budget de 2001, ont été renforcées afin de répondre à bon nombre des préoccupations de la vérificatrice générale. De plus, le budget de 2003 contient un certain nombre de mesures qui assureront une responsabilisation accrue quant à l'utilisation de fonds fédéraux. Cela inclus des rapports annuels au Parlement, de vérifications de la conformité aux autorisations et de mécanismes de règlement des différends. Des mesures sont aussi prévues pour récupérer les sommes non dépensées si une fondation cesse ses activités.

Conclusion

Monsieur le Président, tout comme la vérificatrice générale, le gouvernement cherche constamment à améliorer ses pratiques de gestion, ses contrôles et ses façons de faire rapport. Cela faisait d'ailleurs partie de l'engagement que nous avons pris quant à la bonne intendance des fonds publics en 2000, dans Des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes : Le cadre de gestion pour le gouvernement du Canada.

Aucune organisation n'est parfaite, surtout quand elles ont la taille et la complexité de celle du gouvernement du Canada. Un gouvernement responsable sait reconnaître que des erreurs et des problèmes peuvent survenir, et il adopte alors des mesures correctives.

Monsieur le Président, en tant que gouvernement responsable nous avons mis en place un système qui permet justement d'apporter des correctifs, et la vérificatrice générale en est un partenaire essentiel. Notre objectif commun est préserver la confiance des Canadiennes et des Canadiens envers leurs institutions publiques.

Merci.