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Le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes



le 9 avril 2003
Ottawa

Introduction

Monsieur le président,
Messieurs et mesdames les députés(es)

Je suis heureuse d'être aujourd'hui parmi vous pour discuter des langues officielles dans la fonction publique. Avant toute chose, j'aimerais vous remercier pour l'intérêt soutenu que vous accordez tous et toutes au dossier des langues officielles.

Comme vous le savez, beaucoup de choses se sont passées au cours de la dernière année. Vous vous souviendrez que, dans mon rapport annuel de 2001-2002, je précisais que la relance du Programme des langues officielles était amorcée alors que, une année auparavant, j'indiquais que le gouvernement en était à la planification.

Depuis lors, le Premier ministre Jean Chrétien a dévoilé le 12 mars dernier le plan d'action pour les langues officielles dont l'un des volets vise une fonction publique exemplaire.

Une fonction publique vraiment exemplaire serait en mesure de servir les Canadiens et les Canadiennes dans la langue officielle de leur choix, de permettre aux employés de travailler dans la langue officielle de leur choix dans les régions désignées bilingues et de favoriser la promotion du développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire.

Nous sommes maintenant prêts à passer à l'action et à mettre en oeuvre ce plan d'action et je puis vous assurer que je compte bien jouer un rôle prépondérant dans ce grand mouvement.

Nécessité d'une nouvelle approche

Bien entendu, nous avons fait des progrès considérables au cours des trente dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire avant que la fonction publique puisse devenir exemplaire en matière de langues officielles.

Certes, une approche qui met l'accent sur les règles et sur le respect des dispositions de la Loi sur les langues officielles était indispensable à l'époque, et elle l'est toujours aujourd'hui, mais une telle approche ne suffit plus pour parvenir à nos objectifs. Nous avons besoin de moderniser notre approche afin de mettre davantage l'accent sur les valeurs et le respect d'autrui. De fait, servir la population dans les deux langues officielles est vraiment une question de respect du public. Aussi, la population canadienne est en droit de s'attendre à ce que sa fonction publique soit habitée de la culture des deux langues officielles du pays.

La stratégie qui en découlera débouchera sur une campagne de sensibilisation à l'échelle de la fonction publique. Cette stratégie visera entre autres à transformer les attitudes et les comportements des fonctionnaires de manière à créer un climat encore plus propice aux langues officielles. Elle permettra aussi d'inciter les gestionnaires à faire preuve d'un leadership soutenu et à travailler avec leurs employés à ancrer davantage le bilinguisme dans le milieu au travail plutôt que de se contenter de respecter les exigences minimales dictées par des règles.

Renforcement de l'expertise et de la capacité

En plus, grâce au financement nouvellement approuvé, nous pourrons renforcer les mesures de suivi auprès des ministères et organismes fédéraux et faire en sorte que la Direction des langues officielles du Secrétariat du Conseil du Trésor devienne un centre d'excellence qui appuiera les efforts du gouvernement pour servir la population canadienne dans la langue de son choix et pour créer un milieu travail où les deux langues officielles ont leur place.

Ce centre pourrait devenir un point névralgique vers lequel les ministères et organismes assujettis à la Loi sur les langues officielles se tourneraient pour obtenir appui, conseils et informations afin qu'ils puissent viser et atteindre l'excellence en matière de langues officielles. En outre, il se consacrera à l'orientation des politiques, à l'évaluation des ministères et à la communication des résultats.

Il y a déjà, dans l'exercice de préparation du rapport annuel du Secrétariat du Conseil du Trésor, une évaluation des activités des ministères, organismes et société d'État au moyen de bilans d'activités. Pour rendre cette évaluation encore plus efficace, le SCT envisage élaborer de nouveaux indicateurs de rendement ainsi que des outils d'évaluation et d'auto-évaluation qui seront ensuite utilisés dans le cadre des activités de suivi.

De fait, ce centre d'excellence jouera un rôle de premier plan dans l'exercice visant à rendre la fonction publique exemplaire dans ce domaine.

Investissement dans l'innovation

Comme je l'ai déjà mentionné, un changement durable, y compris un meilleur service au public et une plus grande utilisation des deux langues officielles au travail, n'est possible que si la culture d'ensemble de la fonction publique change à l'égard des langues officielles.

Aussi, pour valoriser la dualité linguistique dans toute la fonction publique et aider les ministères et organismes à en faire un élément intégral de leurs pratiques et de leurs valeurs de base, le Conseil du Trésor a décidé d'investir dans l'innovation.

Ainsi, deux nouveaux fonds seront bientôt créés : un fonds de partenariats régionaux et un fonds d'innovation en matière de langues officielles. Grâce à ces deux fonds qui seront gérés par le Secrétariat du Conseil du Trésor, le centre d'excellence en matière de langues officielles pourra désormais appuyer l'effort de changement de culture au sein de la fonction publique en incitant les institutions fédérales à innover dans la mise en oeuvre du Programme.

Le Fonds pour les partenariats régionaux vise à venir aider les conseils fédéraux régionaux à financer des projets visant à améliorer le service au public. En fait, il permettra à plusieurs ministères de se mettre ensemble pour parrainer des projets d'intérêt global, mais adaptables aux situations locales.

Quant au Fonds d'innovation en matière de langues officielles, il fournira des ressources de contrepartie aux divers ministères et organismes pour la réalisation de projets novateurs visant à améliorer le service au public, la langue de travail dans les régions désignées bilingues ou encore l'accès à l'emploi et la promotion à l'intention des deux collectivités de langue officielle.

Révision des politiques du Conseil du Trésor

Il devient évident aussi qu'une nouvelle approche ne peut pas voir le jour si nos politiques continuent de véhiculer les principes de l'ancienne. Le moment est donc venu de repenser les politiques afin de pouvoir communiquer aux gestionnaires les grandes orientations de cette nouvelle approche et de les aider à la mettre en application.

Aussi le Secrétariat du Conseil du Trésor a-t-il amorcé récemment un projet de révision des politiques du Conseil. Ce projet nous permettra de nous pencher sur la raison d'être de certaines pratiques et de déterminer si elles sont toujours valables.

Politique sur la dotation

En regard de la politique sur la dotation, lors d'un discours à Dieppe en novembre 2002, j'ai indiqué que nous examinerions l'élimination progressive de la dotation non impérative à partir du niveau de sous-ministre adjoint et en allant vers le bas, combinée à l'accès à la formation linguistique en début de carrière. Nous analysons présentement l'impact d'une telle politique car nous constatons que présentement le résultat de la dotation de l'ensemble des postes bilingues se rapproche dans les faits d'une dotation impérative, à savoir que 96.6% des titulaires de postes bilingues satisfont aux exigences linguistiques lors de la nomination.

Nous analysons également la proposition de la Commissaire aux langues officielles lors de sa comparution le 20 mars dernier au comité parlementaires des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires au sujet du projet de loi C-25. La Commissaire a proposé l'élimination de la dotation non-impérative en commençant d'abord par la dotation interne pour les cadres à partir d'avril 2004 et pour les autres postes à compter d'avril 2006. Pour ce qui est de l'embauche externe, la commissaire a suggéré qu'on maintienne encore pour une certaine période (sans la préciser) la possibilité de recruter des personnes ne répondant pas aux exigences du bilinguisme

Bien entendu, le gouvernement ne souhaite pas se priver d'employés ni de cadres compétents pour parvenir à atteindre ses objectifs de bilinguisme. Aussi, au lieu d'opter pour une démarche radicale d'élimination de la dotation non impérative, le gouvernement envisagerait une démarche progressive privilégiant l'exemple de la haute direction.

Politique sur la formation

On compterait aussi s'assurer que la formation linguistique est accessible plus tôt dans la carrière et vraiment intégrée aux plans de carrière des fonctionnaires et que le recrutement de candidats déjà bilingues soit davantage utilisé. Ainsi, le bilinguisme deviendra un atout parmi plusieurs autres pour accéder aux postes bilingues de la fonction publique.

En ce qui concerne la formation linguistique, le plan d'action et les sommes qui y sont allouées vont non seulement nous permettre de réduire les délais de formation à la Commission de la fonction publique, mais aussi d'informatiser le matériel pédagogique et de le rendre accessible sur le web ainsi que d'adapter davantage la pédagogie utilisée aux fonctionnaires allophones et à ceux qui éprouvent des difficultés d'apprentissage. On sera en mesure aussi de procéder à la réalisation d'une étude sur la gouvernance de la formation linguistique.

Conclusion

Monsieur le coprésident,
Messieurs et mesdames les députés(es),

Comme vous pouvez le constater, la démarche du Secrétariat du Conseil du Trésor à l'égard du Programme des langues officielles comporte de multiples facettes : modification de la culture organisationnelle, renforcement de l'expertise et de la capacité, investissement dans l'innovation et révision des politiques.

Toutes ces facettes font partie intégrante de la stratégie globale visant à opérer un changement de culture durable en vue de rendre la fonction publique fédérale plus efficace et plus efficiente.

Quant à la démarche proposée, elle s'inscrit dans un cadre de saine gestion des pratiques en matière de ressources humaines et dans un esprit de respect pour les communautés de langues officielles en situation minoritaire et pour les employés de la fonction publique au service de notre pays. C'est dans cet esprit que nous voulons continuer à faire les choses, construire une fonction publique à l'image de l'excellence et à l'image de la société qu'elle sert.

Le fait d'avoir deux langues officielles est un atout important pour la fonction publique et les Canadiens. Dans une économie mondiale moderne, la population canadienne a besoin d'une fonction publique moderne qui est en mesure de la servir dans les deux langues officielles et qui est représentative des différentes collectivités composant notre société. En outre, une fonction publique exemplaire a certainement un rôle central à jouer dans une économie performante. Elle peut constituer un outil de compétitivité.

Permettez-moi encore de vous dire à quel point je suis heureuse d'être parmi vous aujourd'hui.

Mes collègues et moi sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.