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Conseil national mixte


Discours par
L'honorable Lucienne Robillard
Présidente du Conseil du Trésor, et députée de Westmount-Ville-Marie

Le 11 Septembre 2003  
St-John's (Terre-neuve)


Introduction

Bonne soirée mesdames et messieurs et chers membres de Conseil national mixte, il me fait plaisir de me joindre à vous aujourd'hui. Je tiens à remercier le Comité exécutif du Conseil national mixte de m'avoir invitée à prendre part à cet atelier d'automne.

Il va sans dire que le CNM est une organisation très importante, et j'applaudis à vos efforts pour promouvoir une plus grande collaboration et un dialogue plus soutenu sur les enjeux syndicaux patronaux. À titre de présidente du Conseil du Trésor, j'ai été témoin de progrès très positifs dans nos rapports. Le crédit vous revient à vous tous, et je l'attribue aussi à votre détermination à participer à des activités comme celle d'aujourd'hui pour discuter franchement et ouvertement.

C'est la troisième année consécutive que je me joins à vous et la troisième fois que je livre un discours sur la modernisation de la gestion des ressources humaines. J'espère que je ne commence pas a me répéter comme un vieux disque usé. En début de semaine, j'ai parcouru le programme initial qui avait été élaboré en mai pour le présent événement. Bon nombre d'entre nous pensions que le projet de loi C-25 serait déjà en vigueur aujourd'hui. S'il existe une leçon que j'ai bien apprise durant mes 14 années en politique, c'est que les événements se produisent rarement comme nous l'avions souhaité ou planifié.

Le projet de loi C-25 est un peu comme le " lapin Energizer ", il fonctionne encore et encore... Heureusement, des améliorations y sont apportées tout au long de ce processus.

J'apprécie que vous ayez pris le temps de vous adresser aux membres du comité sénatorial, la semaine dernière, pour leur faire part de vos observations concernant le projet de loi. Je serai entendue la semaine prochaine et je devrai sans doute répondre à certaines préoccupations que vous avez soulevées.

Je suis consciente du fait que nous ne sommes pas entièrement d'accord en ce qui concerne certains aspects du projet de loi C-25, ainsi que sur d'autres questions relatives à la modernisation de la gestion des ressources humaines. Je crois que ces quelques divergences sont tout à fait normales. Les relations syndicales-patronales seront toujours un peu tendues et susceptibles de causer des désaccords; cela tient à leur nature même et je crois sincèrement qu'une certaine tension peu parfois être bénéfique. En de telles circonstances, nous devons faire preuve de créativité, accepter des compromis et adopter une attitude plus mesurée.

Néanmoins, nous ne pouvons pas permettre qu'une divergence d'opinion occasionnelle atténue une réalité bien concrète : tout compte fait, nous partageons les mêmes buts fondamentaux. Nous souhaitons que l'appareil gouvernemental fonctionne; nous voulons que les Canadiens et les Canadiennes reçoivent les excellents services auxquels ils ont droit; nous voulons créer des milieux de travail favorables. Et, qui plus est, nous voulons tous être fiers d'être associés à la fonction publique du Canada et croyons en son potentiel d'avenir.

Nul ne saurait douter de la qualité de la fonction publique au Canada. Et nous devrions nous en réjouir, tout en reconnaissant qu'il y a encore place à l'amélioration.

Je suis heureuse de pouvoir souligner que nous faisons des progrès. Le document Des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes a posé les principes directeurs d'une saine gestion. La modernisation de la fonction de contrôleur est en train de renforcer notre capacité de gérance, et l'initiative Gouvernement en direct a permis d'améliorer la prestation des services. Pourtant, il nous reste encore de très grands défis à relever. De fait, il reste beaucoup à faire en ce qui a trait à la gestion des ressources humaines.

Nous avons des objectifs fondamentaux à réaliser en abordant les enjeux de la gestion des ressources humaines dans la fonction publique.

Objectifs fondamentaux de la gestion des RH

D'abord, nous devons nous assurer que la fonction publique peut continuer d'attirer et de maintenir en poste un effectif compétent, talentueux et motivé, un effectif reflétant la diversité de la population qu'il sert : des hommes et des femmes qui désirent faire du bon travail et sont fiers des excellents services qu'ils accomplissent pour les Canadiens.

Deuxièmement, nous devons créer un environnement de travail au sein duquel les gens se sentent respectés, sont traités de façon équitable et peuvent contribuer pleinement en accomplissant leurs tâches le mieux possible.

Troisièmement, nous devons garantir que les employés de tous les échelons soient dotés des bonnes compétences afin de maximiser leur rendement.

Qui plus est, nous devons encourager la créativité et l'innovation, tout en établissant clairement les attentes et en distinguant ce qui est acceptable de ce qui ne l'est pas.

Le projet de loi C 25 est le meilleur outil qui ait été mis à notre disposition depuis des décennies pour apporter des changements utiles à la législation régissant la gestion de nos ressources humaines. S'il est adopté par le Parlement, nous aurons un défi de taille à relever pour mettre en place le nouveau régime. Notre réussite dépendra du temps et des efforts que nous y consacrerons et de notre capacité à collaborer.

Les mécanismes institutionnels changeront. Nos politiques devront être révisées en fonction du nouveau cadre législatif. Et nos méthodes de gestion des ressources humaines devront aussi évoluer.

Les gestionnaires et les employés de première ligne devront accueillir favorablement les changements et acquérir de nouvelles compétences dans des domaines comme celui du processus informel de résolution de conflits.

L'apprentissage sera essentiel. Ce sera l'un des éléments dont dépendra le succès de la réforme. La manière dont nous arriverons collectivement à fournir des résultats pour les Canadiens et les Canadiennes dépendra en grande partie de notre aptitude à promouvoir une culture d'apprentissage continu et à créer ainsi une organisation ouverte à l'innovation, disposée à prendre des risques de façon responsable et axée sur l'amélioration constante de la manière dont elle remplit sa mission.

Je crois aussi qu'il nous faut revenir à l'essentiel. Nous devons nous concentrer sur l'acquisition de connaissances fondamentales pour les employés et les gestionnaires à tous les échelons afin que ces derniers disposent des compétences dont ils ont besoin pour faire leur travail. Nous devons également cibler les nouveaux fonctionnaires et leur insuffler un plus fort sentiment d'appartenance et une conscience plus aiguë de leur participation à la mission commune par le truchement d'un programme commun d'orientation des nouveaux fonctionnaires.

La refonte législative de la gestion des ressources humaines n'est qu'un volet de notre programme. Nous devrons aussi lancer bon nombre de mesures non législatives dans ce domaine au cours des prochaines années. À cela s'ajoute un vaste programme de réforme de la gestion que nous devrons exécuter pour être mieux à même de fournir les services et de gérer les ressources de façon efficace.

Tout cela est important, mais nous devons faire face aujourd'hui à un autre défi important.

Code de valeurs et d'éthique de la fonction publique

Je voudrais bien vous parler davantage de ce que j'ai personnellement constaté au sujet du dévouement, de l'application au travail et des normes éthiques élevées dont fait preuve la vaste majorité des milliers de fonctionnaires qui oeuvrent d'un bout à l'autre du pays.

Je voudrais bien vous parler de ces personnes qui veillent sur notre sécurité, notre santé et notre prospérité au jour le jour mais dans le contexte actuel, c'est difficile.

C'est difficile parce que récemment, la conduite discutable de quelques individus a été portée à notre attention. Ces événements regrettables risquent de jeter une ombre sur la réalité quotidienne qui est celle que vous et moi connaissons, sur l'honnêteté et l'intégrité des personnes qui ont choisi de servir notre pays.

Nous sommes mis à l'épreuve mais nous relèverons ce défi.

Notre engagement en matière de valeurs et d'éthique représente la pierre angulaire de la gestion publique moderne et de la prestation de services à l'endroit des Canadiens.

Je pense que nous avons fait un pas décisif en adoptant le Code de valeurs et d'éthique de la fonction publique, qui a été publié au printemps et qui est entré en vigueur le 1er septembre.

Le Code exprime les principes de la fonction publique et décrit la relation qui doit exister entre les représentants élus et les fonctionnaires, en précisant les valeurs fondamentales qui sont le coeur de notre institution, comme l'honnêteté, l'excellence et l'intégrité.

Le Code renforce les bons comportements de la majorité plutôt que de se contenter de punir les actes fautifs de quelques-uns.

Pour parler simplement, cela signifie qu'il faut agir, à tout instant, d'une façon qui puisse résister à l'examen public le plus rigoureux.

Le Code est le fruit d'années de travail accompli par des fonctionnaires de tous les niveaux. Il s'applique à tous et à chacun, autant aux gestionnaires qu'aux employés. Et, comme de nombreux fonctionnaires l'ont demandé, il a de la poigne.

Quiconque pense que le Code a été enfreint ou est en train de l'être peut en faire part à l'agent de l'intégrité de la fonction publique. Les infractions au Code peuvent donner lieu à des mesures disciplinaires allant jusqu'au congédiement.

Nous disposons d'un plan détaillé visant à faire connaître le Code aux fonctionnaires. Nous veillerons à ce que tous les employés reçoivent un exemplaire du Code et comprennent de qu'elle façon celui-ci les concerne. Nous remettrons aussi une copie aux nouveaux fonctionnaires et nous leur rappellerons que le respect du Code est une condition d'emploi.

Le Code s'accompagne d'autres initiatives, comme le Guide du sous ministre et le Cadre de responsabilisation de gestion. Ces documents mettent en relief les responsabilités qui incombent aux administrateurs généraux tout en précisant leurs liens avec les ministres et les parlementaires. La mise en place du Cadre de responsabilisation sera l'objet principal de nos efforts dans l'année à venir. Je crois que ces initiatives constituent un ensemble de mesures qui viennent renforcer l'intégrité dans la fonction publique du Canada.

Cela m'amène au dossier de la dénonciation. Je sais que cette question alimente un large débat, mais certaines choses sont déjà évidentes. Nous avons mis en place une nouvelle politique sur la divulgation interne, il y a moins de deux ans et, l'an dernier, nous avons nommé le premier Agent d'intégrité de la fonction publique. Les fonctionnaires qui ont pris connaissance de la politique soulèvent effectivement des problèmes à l'interne ou par le biais de l'Agent d'intégrité de la fonction publique, et ces problèmes sont en voie d'être réglés. Cela est encourageant.

Mais trop de fonctionnaires sont peu informés de la politique ou de la façon de s'en prévaloir ou craignent qu'elle ne les protège pas suffisamment. Nous devons corriger cette situation dans les plus brefs délais.

Le gouvernement du Canada est déterminé à bâtir une fonction publique où les employés peuvent discuter franchement et ouvertement de leurs préoccupations, sans craindre des représailles. Nous mettrons tout en oeuvre pour protéger les dénonciateurs. Nous voulons que les actes fautifs soient signalés et entraînent les mesures qui s'imposent.

Plusieurs, dont bon nombre d'entre vous, disent que nous devons faire plus. Vous avez raison, mais nous ne pouvons agir de façon précipitée dans un dossier aussi important. Je compte bien prendre connaissance des conseils des parlementaires et du premier rapport que l'Agent d'intégrité de la fonction publique déposera dans quelques jours. Je serai également heureuse d'entendre vos commentaires au sujet du rapport et de la façon dont nous pouvons travailler ensemble pour améliorer le milieu de travail, comme nous l'avons fait sur la question de la lutte contre le harcèlement.

Je le répète: nous ferons tout en notre pouvoir pour résoudre le problème. À titre d'exemple, nous devons démontrer un leadership fort. Je fais appel à vous les gestionnaires et les agents négociateurs pour que vous endossiez et défendiez les questions qui touchent les valeurs et l'éthique. Les politiciens doivent en faire tout autant. Ensemble, nous devons maintenir ce lien de confiance qui existe entre les politiciens, les fonctionnaires et la population que nous sommes appelés à servir.

Conclusion

En conclusion, je me suis laissée dire que les gens ont trop souvent entendu la même rhétorique entourant nos tentatives de réforme et qu'ils ont une attitude désabusée face à celles-ci. Nous devons en être conscients et agir vite et bien. Personne ne doute du bien fondé de la réforme. Il nous faut maintenant démontrer qu'elle est possible.

Je suis heureuse que les membres du Conseil national mixte aient déjà commencé à réfléchir sur la manière de contribuer à la transformation qui nous attend. Vous aurez un rôle de premier plan à jouer pour veiller à ce que les mesures que nous prenons fassent de la fonction publique un meilleur endroit où travailler.

Il faudra du temps. La transformation de la fonction publique est un processus graduel et permanent qui nécessite une grande collaboration. J'ai la ferme conviction que les changements que nous adoptons auront sur la fonction publique un effet positif - un petit peu à chaque jour. Au bout du compte, tous y gagneront, surtout le public canadien qui sera le premier à bénéficier des améliorations apportées à la fonction publique de notre pays.

Je vous suis reconnaissante de m'avoir invitée à prendre la parole aujourd'hui et j'espère que vous profiterez bien de la conférence.