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Ottawa, le 18 novembre 2001
2001-108

Déclaration préparée à l’intention du Comité du développement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international

L’honorable Paul Martin,
ministre des Finances du Canada

Ottawa (Ontario)

Le texte prononcé fait foi.


Introduction

Les attentats du 11 septembre constituent une terrible tragédie, et nous sommes indignés de la mort d’un si grand nombre d’innocentes victimes. La menace continue du terrorisme a modifié la façon dont nous percevons le monde et elle a créé un climat d’incertitude croissante. Il est toutefois clair que nous ne pouvons laisser ces événements entraver la poursuite de nos activités. Dans le climat de tension accrue qui règne aujourd’hui, il est encore plus crucial de travailler en collaboration pour veiller à assurer un meilleur avenir à tous les pauvres de la planète. Le Canada est particulièrement ravi d’accueillir aujourd’hui cette réunion du Comité du développement en vue de poursuivre cet objectif.

Les conséquences du 11 septembre

Les administrations publiques de partout dans le monde sont aux prises avec un ralentissement économique plus grave que prévu, avec le rétrécissement des ressources budgétaires et l’accroissement de la demande sur les services sociaux qui en résultent. Les événements du 11 septembre ont également créé une plus grande incertitude au chapitre des perspectives économiques. Il y a tout de même lieu de demeurer optimiste. Grâce à l’application de solides politiques économiques et budgétaires, les pays industrialisés et les économies de marché émergentes sont actuellement en meilleure position qu’ils ne l’ont été depuis nombre d’années pour affronter la tourmente économique. En travaillant collectivement – administrations publiques, institutions multilatérales et secteur privé – nous pourrons surmonter les difficultés actuelles.

Même si nous souffrons tous des conséquences du 11 septembre, il importe de regarder la situation en face. Les économies les plus pauvres et les plus vulnérables – celles qui sont les moins capables d’absorber le choc de la turbulence économique mondiale et qui ont le moins de ressources pour contrer les impacts sociaux des récents événements – figurent parmi les pays les plus durement touchés. La baisse des prix des produits de base, la chute du tourisme, et la diminution des investissements ne sont que quelques-uns des problèmes auxquels ces pays sont confrontés. Des millions de personnes de pays en développement seront privées de la possibilité qu’elles avaient de sortir de leur extrême pauvreté, et les progrès qui étaient envisageables dans des domaines comme la santé et la réduction de la mortalité infantile sont désormais menacés. Les programmes de réforme économique appliqués dans bon nombre de ces pays subiront des pressions croissantes. Les pays d’Afrique ont été particulièrement touchés par la chute des prix des produits de base, et nous voulons que la Banque collabore étroitement avec les dirigeants africains à l’élaboration d’un cadre de reprise économique et de croissance à long terme.

À l’échelle mondiale, nous avons la responsabilité de maintenir la stabilité financière et de veiller à ce que la mondialisation profite à tous. Nous devons être particulièrement attentifs aux besoins des pays les plus pauvres à mesure que nous progresserons en ce sens. Dans certains cas, la situation des pays pauvres très endettés (PPTE) devra être réévaluée afin de veiller à ce que le niveau d’endettement soit soutenable au terme du processus d’aide aux PPTE. En outre, pour un grand nombre de pays qui sont grandement tributaires du tourisme, surtout les petits États insulaires, les conséquences des attentats ont été immédiates et elles vont se répercuter sur l’ensemble du paysage économique et social de ces pays. Une aide exceptionnelle de la Banque sera nécessaire à court terme. Le document de la Banque renferme un certain nombre de bonnes suggestions pour régler ces problèmes et surmonter d’autres difficultés auxquelles sont confrontés les pays en développement, comme des prêts à décaissement rapide additionnels, une assistance technique accrue et des conseils stratégiques plus ciblés. Cependant, pour que ces suggestions se transforment en mesures concrètes, la Banque devra faire preuve d’innovation et de souplesse afin de s’adapter à l’évolution de la situation à laquelle doivent faire face bon nombre de ses clients en vue de garder l’accent sur la réduction de la pauvreté.

Par suite des événements du 11 septembre, il est également clair que nous devrons redoubler d’efforts pour mettre fin au financement du terrorisme. Les efforts qui se poursuivent au chapitre de la lutte contre le blanchiment de capitaux devront dorénavant tenir compte de l’utilisation abusive éventuelle des systèmes financiers par les terroristes, leurs mandataires et leurs supporters. Dans ce contexte, des ressources accrues seront nécessaires dans bien des cas pour soutenir le renforcement des capacités afin de permettre à ces pays de respecter les nouvelles normes et les nouveaux engagements convenus internationalement.

Le financement du développement

L’économie de plus en plus mondialisée et les défis qui en découlent exigent une collaboration accrue. Si nous n’en étions pas déjà convaincus, les attentats du 11 septembre nous l’ont cruellement rappelé. Il est donc particulièrement opportun que nous discutions de la Conférence des Nations Unies sur le financement du développement à l’occasion de cette réunion du Comité du développement. La réunion du réseau des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en vue de la réalisation des objectifs de développement du millénaire, est sans précédent et nous accordons notre appui total à ce processus.

Il est évident que chacune de ces institutions a ses propres points forts et qu’elle doit travailler en fonction de son mandat et de son avantage comparatif. Nous devons avant tout veiller à éviter les chevauchements et le double emploi – aucune institution ne peut faire tout le travail pour tout le monde. La solution ne réside pas non plus dans la création de nouvelles institutions. Nous devons surtout nous attarder au renforcement des institutions existantes et à l’amélioration des mécanismes de collaboration et de coordination entre elles. Nous demandons aux institutions internationales de procéder à une analyse détaillée des moyens qu’elles ont d’accroître leurs mécanismes de collaboration mutuelle.

Nos discussions sur le financement du développement ont également révélé que même si les pays industrialisés ont un rôle de partenaire crucial à exercer, le développement est un processus déterminé par la population, les ressources et les politiques des pays en développement. Un bon régime de gouvernance, de saines politiques financières et macroéconomiques, et l’observation de la règle de droit sont tous cruciaux pour faire en sorte que les ressources puissent être mobilisées et utilisées à bon escient. Nous devons également veiller à ce que les pays en développement participent comme il se doit aux tribunes décisionnelles et à l’élaboration des politiques économiques internationales et aient ainsi leur mot à dire dans le façonnement des politiques internationales. En particulier, le commerce peut constituer un véhicule clé pour améliorer la croissance dans les pays en développement. Il est particulièrement important que les pays en développement aient la possibilité de participer pleinement et efficacement aux travaux de l’OMC. À l’heure actuelle, un grand nombre de pays en développement, surtout en raison de l’insuffisance de leurs capacités institutionnelles, ne profitent pas encore pleinement des avantages d’un système de commerce multilatéral.

Il ne suffit toutefois pas de se concentrer exclusivement sur la politique macroéconomique ou sur les enjeux structurels qui relèvent habituellement des ministres des Finances. Si nous voulons réaliser notre objectif consistant à bâtir une économie mondiale plus viable qui répartit les bienfaits de la croissance, nous devons mettre l’accent sur le renforcement des mécanismes de soutien social. À Montréal l’automne dernier, le G-20 a souligné cette importance de se concentrer sur les aspects sociaux et humains de la mondialisation et de la croissance, parallèlement à la mise en œuvre de saines politiques économiques. Le consensus de Montréal cherche donc à concilier les politiques économiques de marché et les impératifs sociaux et politiques qui doivent présider à une croissance permettant de réduire la pauvreté et d’améliorer la qualité de vie de centaines de millions de personnes de pays en développement.

Éducation

L’éducation doit être la pierre angulaire des efforts que nous déployons pour appliquer un programme favorisant la croissance et établissant les fondements économiques et sociaux essentiels au succès de l’économie. Les gens doivent avoir les compétences requises pour prendre la place qui leur revient et prospérer au sein de la nouvelle économie, davantage axée sur la technologie. Comme la connaissance est de plus en plus importante dans le cadre de l’économie mondiale, les pays qui n’y ont pas accès prennent souvent du retard. L’exclusion du monde des connaissances a des conséquences dévastatrices et à long terme sur les pauvres de partout dans le monde, car elle consacre l’inégalité et est contraire aux principes de la démocratie, de la justice, de la saine gouvernance et du partage des débouchés économiques.

Nous avons soulevé la question de l’éducation à la plus récente réunion du Comité du développement quand nous avons fait ressortir l’importance d’une meilleure collaboration en vue de réaliser les objectifs du cadre de Dakar, surtout celui de l’enseignement primaire pour tous d’ici 2015 et l’élimination des inégalités entre les sexes au chapitre de l’enseignement de base d’ici 2005.

La Banque a préparé un document d’information très utile pour nous permettre d’entreprendre les travaux. Ce document nous montre clairement qu’un grand nombre de pays continuent d’accuser un très grand retard par rapport à l’objectif de l’enseignement primaire pour tous d’ici 2015. Ce qui est toutefois le plus encourageant, c’est qu’un certain nombre de pays – même parmi les plus pauvres – ont réussi dans une mesure remarquable à augmenter le nombre d’inscriptions et à réduire les inégalités entre les sexes à l’école.

Cela signifie que les pays en développement qui ont pris l’engagement d’offrir l’éducation pour tous (EPT) ont mis au point eux-mêmes des modèles gagnants, en matière d’éducation, qui correspondent à leurs besoins. Même s’il n’existe pas de modèle unique pour garantir l’EPT, nous devons faire en sorte que ces pays partagent leur expérience avec d’autres pays en développement. Le cas de l’Irlande est fort instructif. Le pays a déjà profité de l’aide de la Banque mondiale en matière d’éducation. L’accent à long terme qui a été mis sur l’éducation est à la base de la récente croissance économique affichée par l’Irlande. La disponibilité d’une main-d’œuvre jeune et instruite est un facteur clé ayant permis d’intéresser les investisseurs, et l’Irlande constitue un excellent exemple des dividendes obtenus au chapitre du développement en mettant l’accent sur le secteur de l’éducation.

À Dakar, les ministres ont invité les pays à mettre au point ou à renforcer leurs plans nationaux d’EPT d’ici 2002. Ils ont insisté pour dire qu’aucun pays appliquant un solide programme en matière d’éducation ne devrait être privé de la possibilité de mettre en œuvre sa stratégie d’EPT en raison de ressources insuffisantes. Il est clair que la collectivité internationale doit être prête à aider les pays qui ont pris un engagement d’EPT en consacrant davantage de ressources à leurs programmes d’aide bilatérale et en invitant les institutions internationales à insister dans une plus grande mesure sur le secteur de l’éducation.

L’éducation, qui est essentielle au développement durable et à l’éradication de la pauvreté à long terme, demeure hautement prioritaire aux fins du budget d’aide au développement de l’Irlande, près du tiers de ses fonds d’aide bilatérale étant consacrés à l’éducation en Afrique. L’Irlande finance des initiatives multilatérales en matière d’éducation par l’entremise de l’Institut de la Banque mondiale, de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique et de l’Institut international de planification de l’éducation. Plus tôt cette année, l’Irlande a annoncé un soutien accru à l’éducation dans le cadre de son programme d’aide au développement. Le gouvernement d’Irlande a récemment établi un fonds en fiducie à la Banque mondiale pour l’éducation en Afrique.

Le Canada évolue également dans cette direction – l’éducation est une composante clé des priorités de développement social de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), et celle-ci a pris l’engagement de quadrupler les dépenses consacrées à l’éducation pour les porter à 160 millions de dollars sur cinq ans. Parallèlement à la nécessité d’en faire davantage pour les personnes touchées par les événements du 11 septembre, nous nous sommes également mis d’accord sur un échange de créances avec le Pakistan pour les secteurs sociaux, échange en vertu duquel le Canada annulera la dette bilatérale d’aide publique au développement de ce pays si les ressources ainsi libérées sont affectées à des priorités sociales comme l’éducation et la santé.

Il apparaît aussi clairement que la collectivité internationale doit appliquer les leçons du passé et collaborer plus étroitement avec les autorités nationales et régionales de l’éducation au titre de la conception des projets d’aide à l’éducation. Beaucoup trop souvent par le passé, l’aide extérieure, isolée du réseau national d’éducation, produisait des résultats qui n’étaient pas intégrés au système national et qui demeuraient donc non viables. À l’avenir, l’aide internationale doit être fondée sur les principes de l’autonomie des pays en développement et d’une plus grande efficacité de l’aide au moyen d’une meilleure coordination.

Toutes les parties doivent s’engager afin que l’EPT soit garantie. Les pays en développement eux-mêmes doivent déterminer avec soin comment faire des dépenses plus judicieuses en matière d’éducation et ils doivent établir la mesure dans laquelle d’autres dépenses budgétaires peuvent être réaffectées à ce secteur.

Même si l’augmentation des dépenses n’entraîne pas nécessairement une augmentation directement proportionnelle du nombre d’inscriptions et un accroissement correspondant de la qualité (p. ex., des professeurs mieux formés, un programme d’enseignement plus pertinent, l’obtention par les étudiants de meilleurs résultats mesurables), l’expérience indique que les progrès en vue de l’EPT tardent à se produire dans les pays où les dépenses consacrées à l’éducation sont les plus faibles en pourcentage du produit intérieur brut .

Les leçons tirées des études sur l’efficacité de l’aide demeurent valides pour le secteur de l’éducation. L’aide internationale est plus efficace quand elle est acheminée aux pays qui appliquent de sains régimes de gouvernance et de solides politiques.

Dans le secteur de l’éducation, l’aide donne de meilleurs résultats quand elle renforce des programmes de réforme de l’éducation bien conçus et efficaces qui visent à améliorer le nombre absolu d’étudiants dans le système (y compris ceux qui étaient auparavant exclus) et à accroître la qualité de l’éducation qui est offerte. L’efficacité est également accrue quand les gouvernements veillent à ce qu’il soit tenu compte de l’apport de la société civile dans les plans de réforme du secteur de l’éducation. Une importante façon d’assurer le succès de l’EPT consiste à instaurer des partenariats élargis à l’échelle du pays.

Nous invitons la Banque mondiale à mettre davantage l’accent sur l’éducation et à contribuer dans une plus grande mesure à la coordination de l’aide internationale.

Initiative en faveur des PPTE et Stratégies de réduction de la pauvreté

L’Initiative concernant la dette des PPTE constitue une façon d’accroître les fonds consacrés à l’éducation. Dans les 23 pays où le processus est ou a été appliqué, l’allégement de la dette permet de libérer jusqu’à environ 1,1 milliard de dollars américains par année. Il est particulièrement réjouissant de constater que les dépenses sociales augmentent actuellement dans ces mêmes pays. La Banque mondiale estime que les dépenses sociales de ces pays ont augmenté d’environ 1,7 milliard de dollars américains par année, et qu’à peu près 65 % de ces dépenses sont affectées à la santé et à l’éducation.

L’éducation est une composante clé de la stratégie de développement – mais elle n’en constitue qu’un aspect. Le reste de la stratégie de développement doit être conçu pour canaliser les possibilités d’une population scolarisée. Nous pouvons dire que les
stratégies de réduction de la pauvreté (SRP) peuvent jouer un rôle crucial à l’appui de ce processus. Notre réunion marque le deuxième anniversaire de l’adoption de l’approche des SRP.

Il est vrai que les SRP ont été vivement critiquées. Je souscris même à certaines de ces critiques. Le lien entre l’Initiative en faveur des PPTE et les SRP a entraîné une trop grande conditionnalité. En outre, les pays ont parfois été incités à établir des SRP trop rapidement, ce qui a nui à la qualité des plans de développement de certains pays et à la capacité qu’ont ces pays de procéder à une vaste consultation auprès de la société civile.

Le document d’examen des SRP révèle toutefois que les actionnaires et la Banque ont adopté des mesures afin de remédier à ces problèmes. Manifestement, les SRP demeurent une œuvre en cours d’élaboration, mais ils ont déjà contribué de manière positive au processus du développement.

  • Premièrement, elles ont constitué un véhicule à l’appui de l’autonomie des pays, c’est-à-dire qu’elles ont permis aux pays d’établir leurs propres stratégies de développement et aux donateurs de s’adapter à ces priorités.
  • Deuxièmement, elles ont établi un cadre qui permet de veiller à ce que les ressources libérées soient affectées à des secteurs prioritaires comme la santé et l’éducation.
  • Troisièmement, elles ont favorisé et, en fait, elles ont accru les consultations entre la société civile et les administrations publiques dans un grand nombre de pays en développement, ce qui a permis à des personnes auparavant démunies, comme le montrent les observations recueillies et l’étude de la Banque intitulée
    La voix des pauvres, de participer dans une plus grande mesure à l’élaboration de plans de développement nationaux et de surveiller leur mise en œuvre.

Il y aura un examen en bonne et due forme des SRP par le Fonds et par la Banque en 2002. La Banque a entrepris un vaste processus de consultation au sujet de cet examen. Nous encourageons fortement le public et les organisations non gouvernementales à élargir et à approfondir ce processus le plus possible.

Le groupe du Canada, de l’Irlande et des Caraïbes prendra cet examen très au sérieux. Tout en reconnaissant la complexité du processus des SRP, nous espérons que cet examen nous permettra de tirer collectivement des leçons du passé et de déterminer les pratiques exemplaires en matière d'élaboration et de mise en œuvre des SRP. Nous espérons également que cet important examen nous donnera une meilleure idée des besoins, au chapitre du renforcement des capacités, des pays qui établissent des SRP et qu’il nous en dira plus long sur la façon dont les pays peuvent améliorer le processus des SRP et mieux utiliser l’aide au développement à l’appui de la réduction de la pauvreté.

Tournés vers l’avenir

Les périodes de grande incertitude entraînent de grands défis, mais elles peuvent également faire ressortir nos forces individuelles et collectives et nous permettre de mieux collaborer pour le bien-être de tous. Les avantages en puissance de la collaboration accrue ont été exprimés clairement dans le cadre des discussions qui ont eu lieu aujourd’hui au Comité du développement au sujet du financement du développement et de la réaction aux conséquences du 11 septembre.


Dernière mise à jour :  2003-02-25 Haut

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