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Le secteur canadien des valeurs mobilières |
Maison | Propriétaire majoritaire |
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BMO Nesbitt Burns | Banque de Montréal |
CIBC World Markets | Banque Canadienne Impériale de Commerce |
National Bank Financial | Banque Nationale du Canada |
RBC Dominion Valeurs mobilières | Banque Royale du Canada |
Scotia Capital | La Banque de Nouvelle-Écosse |
TD Securities | La Banque Toronto-Dominion |
À la fin de 1999, 188 maisons de courtage étaient actives au Canada. De ce nombre, 7 peuvent être considérées comme de grands courtiers traditionnels offrant un vaste éventail de services, 53 s'adressent surtout au marché institutionnel, et les 128 autres se concentrent sur le courtage au détail. Le nombre de maisons de courtage s'est accru de 26 % entre 1993 et 1997, et il est demeuré assez stable depuis (graphique 1).
En 1999, les maisons de courtage ont aidé les sociétés à mobiliser pour 39 milliards de dollars de titres et pour 21 milliards de dollars d'actions. Le tableau 2 donne un aperçu des principaux participants au marché des titres privés. Les maisons de courtage ont également aidé les gouvernements provinciaux à obtenir pour 25 milliards de dollars de titres, et elles ont participé à la syndication et à l'adjudication d'obligations négociables du gouvernement du Canada d'une valeur de 50 milliards de dollars.
Tableau 2
Part du marché du financement des sociétés canadiennes en 1999
Maison de courtage | Part du marché |
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(%)1 | |
RBC Dominion | |
Valeurs mobilières | 15,5 |
BMO Nesbitt Burns | 13,8 |
CIBC World Markets | 12,7 |
Scotia Capital | 10,2 |
TD Securities | 9,7 |
Merrill Lynch | 6,8 |
Source : The Globe and Mail 1 Mesuré d'après les ventes d'actions ordinaires, d'actions privilégiées, de fonds fiduciaires et de titres du secteur privé d'au moins 5 millions de dollars, et excluant les effets à moyen terme et les valeurs mobilières vendus au marché américain. |
En 1999, les recettes brutes du secteur ont totalisé environ 8,8 milliards de dollars. De cette somme, les grands courtiers traditionnels ont obtenu 6,2 milliards (70 %), les sociétés qui se concentrent sur le marché institutionnel, 1,1 milliard (13 %), et les maisons de courtage au détail, 1,5 milliard (17 %) (graphique 2). Le groupe des maisons de courtage au détail a affiché la plus forte croissance des recettes en pourcentage depuis 1993.
L'emploi dans le secteur des valeurs mobilièresa augmenté de façon constante pendant la majeure partie des années 1990. Se chiffrant tout juste au-dessous de 20 000 en 1992, le nombre d'emplois s'était accru à près de 36 000 à la fin de 1999.
Après une année de faible rentabilité, le secteur des valeurs mobilières a rebondi vigoureusement en 1999. Le revenu net pour le secteur a augmenté de 47 %, pour être porté à 582 millions de dollars en 1999, comparativement à 395 millions en 1998. Ce résultat est toutefois largement inférieur au sommet de 850 millions de dollars établi en 1996.
Le rendement des capitaux du secteur des valeurs mobilières dans l'ensemble a été supérieur à celui des institutions de dépôt et des assureurs. De même, au sein de l'industrie, un écart notable a été observé entre le rendement des courtiers appartenant à des banques et celui des courtiers indépendants. En 1998, les courtiers appartenant à des banques ont obtenu un rendement des capitaux de 17,7 %, comparativement à 10,6 % pour les courtiers indépendants (graphique 3).
À la fin de 1999, le capital réglementaire du secteur des valeurs mobilières au Canada totalisait 8,7 milliards de dollars. Les grands courtiers traditionnels représentaient près de 70 % de cette somme. Les exigences de capital des divers organismes de réglementation des valeurs mobilières sont sensiblement les mêmes.
Les marchés boursiers canadiens ont récemment fait l'objet d'un réalignement en profondeur visant à leur permettre de mieux concurrencer les marchés boursiers étrangers et les nouveaux systèmes de négociation électronique qui font leur entrée sur le marché canadien. La Bourse de Toronto est désormais le seul marché des actions supérieures au Canada, et la Bourse de Montréal assume la responsabilité de la négociation des instruments dérivés1. La Bourse CDNX, produit de la fusion de la Bourse de l'Alberta et de la Bourse de Vancouver, est maintenant le principal marché boursier canadien de petite capitalisation. Le Réseau canadien de transactions, en Ontario, un marché hors cote entre courtiers axé sur les petites sociétés, et la Bourse de Winnipeg ont accepté de se joindre à la Bourse CDNX.
Les marchés financiers canadiens demeurent parmi les plus actifs au monde pour ce qui est des titres publics, des titres du secteur privé et des actions. Avec une capitalisation boursière intérieure de 789 milliards de dollars américains, la Bourse de Toronto constituait le septième marché boursier en importance au monde en 1999 (tableau 3), et il s'y est négocié pour un peu plus de 332 milliards de dollars américains. La Bourse de Montréal a récemment élargi son marché de produits dérivés pour inclure les options sur actions et les options sur indice boursier. À la nouvelle CDNX, où les activités ont débuté le 29 novembre 1999, le volume des transactions a augmenté de 130 % pendant les trois premiers mois.
Tableau 3
Les 10 principaux marchés boursiers selon la capitalisation boursière des sociétés du pays
Bourse | Capitalisation boursière des sociétés du pays à la fin de 1999 |
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(milliards $US) | |
Bourse de New York | 11 432 |
Nasdaq | 5 205 |
Bourse de Tokyo | 4 455 |
Bourse de Londres | 2 855 |
Bourse de Paris | 1 503 |
Bourse de Francfort | |
(Deutsche Börse) | 1 432 |
Bourse de Toronto | 789 |
Bourse de Milan | 728 |
Bourses d'Amsterdam | 695 |
Bourse suisse SWX | 693 |
Source : Fédération internationale des bourses de valeurs |
Le 3 avril 2000, la Bourse de Toronto est devenue le premier marché boursier en Amérique du Nord à opter pour la démutualisation afin de se transformer en une société par actions à but lucratif. Cette modification de la structure de la société devrait lui permettre d'avoir un meilleur accès aux capitaux. La Bourse de Toronto étudie également la possibilité de former une alliance mondiale de marchés boursiers avec la Bourse de New York et huit autres marchés boursiers du monde.
Comme dans d'autres pays, le changement technologique a favorisé l'émergence de nouveaux participants dans le secteur canadien des valeurs mobilières. Des sociétés comme Instinet et VERSUS Technologies Inc., qui jouent le rôle de systèmes de négociation alternatifs (SNA) aux États-Unis, ont fait leur entrée au Canada. Les organismes canadiens de réglementation des valeurs mobilières réexaminent actuellement la réglementation des SNA dans le cadre d'un examen plus complet de la réglementation des marchés boursiers.
Nasdaq, qui vient de conclure avec le gouvernement du Québec un accord visant à faciliter son établissement au Canada, est un autre nouveau participant sur le point de faire son entrée sur notre marché. Initialement, cet accord propose de fournir aux Canadiens un meilleur accès aux actions cotées sur le Nasdaq en dollars américains. Une fois l'accord entièrement mis en uvre, les émetteurs et les investisseurs canadiens auront accès à un régime d'échange mondial.
Tous les courtiers en valeurs mobilières canadiens sont enregistrés par les organismes provinciaux et territoriaux de réglementation des valeurs mobilières, qui sont responsables de la réglementation du secteur2. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières constituent la tribune au sein de laquelle les organismes provinciaux et territoriaux de réglementation se réunissent tous les trimestres pour approfondir les objectifs d'harmonisation réglementaire et de reconnaissance mutuelle des normes.
Les organismes provinciaux de réglementation des valeurs mobilières délèguent une partie de leurs pouvoirs aux organismes d'autoréglementation, qui réglementent et surveillent l'intermédiation sur le marché au Canada depuis longtemps. Parmi les organismes d'autoréglementation reconnus, mentionnons la Bourse de Toronto, la Bourse de Montréal, la Bourse CDNX, la Bourse de Winnipeg et l'Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières, qui inclut la majorité des sociétés négociant activement des valeurs mobilières au Canada. Une autre association, la Mutual Fund Dealers Association of Canada, a demandé le statut d'organisme d'autoréglementation. Lorsqu'elle sera entièrement opérationnelle, l'Association sera responsable de la réglementation de toutes les ventes de fonds communs de placement au Canada, sauf au Québec. Elle ne sera toutefois pas responsable de la réglementation des fonds en soi. Les sociétés qui n'appartiennent pas à un organisme d'autoréglementation sont réglementées directement par leur organisme provincial de réglementation des valeurs mobilières.
Les cinq organismes d'autoréglementation susmentionnés parrainent le Fonds canadien de protection des épargnants, qui a été mis sur pied en 1969 pour protéger les clients en cas d'insolvabilité d'une société membre d'un organisme d'autoréglementation. Le Fonds couvre les comptes clients distincts, dans le respect de certaines lignes directrices, jusqu'à concurrence de 1 million de dollars par compte. Le Fonds, qui est financé au moyen de cotisations établies à l'égard des sociétés membres des organismes d'autoréglementation, a rarement été mis à profit pour régler des demandes de règlement.
Les émetteurs canadiens de titres publics et privés exercent des activités sur les marchés financiers étrangers depuis la fin des années 1800. C'est l'un des facteurs qui a permis aux sociétés canadiennes de valeurs mobilières d'établir des bureaux aux États-Unis, en Europe et, dans une moindre mesure, en Asie.
En 1999, le financement au moyen de nouvelles obligations nettes à l'étranger par des émetteurs canadiens de titres privés a totalisé 8 milliards de dollars, comparativement à 12 milliards au Canada. Les émetteurs de titres publics, qui recourent habituellement dans une large mesure aux marchés étrangers des titres de créance, ont réduit leur dette à l'étranger en 1999. Cette année-là, le financement au moyen de nouvelles obligations nettes au Canada a totalisé 9 milliards de dollars, comparativement à des rachats nets à l'étranger de 9 milliards. Ainsi, le financement au moyen de nouvelles obligations nettes pour les émetteurs de titres privés et de titres publics a totalisé 21 milliards de dollars au Canada, comparativement à des rachats nets à l'étranger d'environ 1 milliard (graphique 4).
Les émetteurs canadiens d'actions recourent aux marchés étrangers dans une bien moindre mesure que les émetteurs de titres. De 1993 à 1999, plus de 95 % des actions canadiennes ont été émises sur les marchés intérieurs (graphique 5).
Plusieurs sociétés canadiennes de valeurs mobilières, surtout celles qui appartiennent à des banques, explorent de nouveaux créneaux, comme le courtage réduit ou la gestion de patrimoine, aux États-Unis et sur certains autres marchés choisis. À mesure que les banques canadiennes continueront de prendre de l'expansion à l'étranger, leur secteur des valeurs mobilières demeurera partie intégrante de cette croissance, à l'appui des activités bancaires et de l'exploitation de nouveaux débouchés.
Un certain nombre de sociétés de valeurs mobilières étrangères, surtout les sociétés américaines, exercent des activités au Canada depuis fort longtemps. Cependant, même si plusieurs sociétés étrangères obtiennent une part croissante du marché du courtage au détail, seule la société Merrill Lynch a réussi à décrocher une part importante du marché. De plus en plus, les sociétés étrangères s'occupent, pour leurs sociétés clientes, d'émissions et de négociation de titres produisant un revenu fixe, et elles prodiguent des conseils au sujet des fusions et des achats.
Comme bon nombre de ses homologues dans d'autres pays, le secteur canadien des valeurs mobilières a dû relever les défis de la mondialisation, de l'évolution technologique rapide et de la consolidation. La proximité des États-Unis, l'accès relativement facile consenti aux sociétés de valeurs mobilières étrangères, la libre circulation des capitaux et les visées de plus en plus nord-américaines d'un grand nombre de sociétés canadiennes ont rendu le secteur canadien des valeurs mobilières beaucoup plus compétitif. En réaction à ce phénomène, les plus grandes sociétés canadiennes de valeurs mobilières ont accru leur capacité de service à la clientèle à l'échelle nord-américaine.
Les marchés boursiers canadiens ont également fait face à une concurrence de plus en plus intense. Les émetteurs ont un accès élargi aux marchés mondiaux, si bien qu'ils n'ont plus autant besoin des marchés locaux et des intermédiaires. Un nombre croissant de sociétés canadiennes choisissent de coter leurs titres sur les marchés boursiers américains. En outre, ainsi que nous l'avons mentionné plus tôt, en vertu d'une entente conclue avec le gouvernement du Québec, Nasdaq viendra s'établir à Montréal.
1 Un petit nombre de titres québécois de second rang demeurent cotés à la Bourse de Montréal.
2 Certaines activités en matière de valeurs mobilières peuvent être exercées de façon interne (et non par une filiale spécialisée dans les valeurs mobilières) par une banque. Ces activités sont surveillées par le Surintendant des institutions financières, qui est l'organisme fédéral de réglementation en la matière.
Ce document fait partie d'une série de courtes monographies préparées par le ministère des Finances pour décrire le système financier canadien. On peut en obtenir copie auprès du ministère des Finances, 140, rue O'Connor, Ottawa, Ontario K1A 0G5.
This document is also available in English.
Dernière mise à jour : 2003-01-16 |