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Ottawa, le 25 avril 2004
2004-032

Déclaration préparée à l’intention du Comité du développement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international

L’honorable Ralph Goodale,
ministre des Finances du Canada

Washington, D.C.

Le texte prononcé fait foi


Introduction

Hier, à l’occasion de la réunion du Comité monétaire et financier international, nous avons noté bon nombre d’indices encourageants qui pointent vers de meilleures perspectives économiques mondiales. Dans la plupart des pays en développement, l’amélioration du rendement macroéconomique, l’augmentation des prix des produits de base et une plus grande stabilité politique ont favorisé une croissance économique plus vigoureuse cette année. Une croissance plus soutenue représente un facteur essentiel pour réduire la pauvreté à l’échelle mondiale; il s’agit, en dernier ressort, de la meilleure façon de nous assurer d’atteindre l’objectif de développement du millénaire (ODM), qui consiste à réduire de moitié la pauvreté mesurée par le revenu à l’échelle mondiale d’ici 2015.

Malgré des tendances économiques mondiales généralement positives, il subsiste d’importants écarts au titre des modèles de croissance régionaux, et nous sommes encore confrontés à la dure réalité selon laquelle bon nombre des pays en développement les plus pauvres, particulièrement ceux de l’Afrique subsaharienne, risquent encore de ne pas atteindre un certain nombre d’ODM d’ici la date cible de 2015. Les cibles des ODM présentent également un défi de taille pour les pays de l’Asie du Sud, où vivent la majorité des pauvres du monde. Même dans les pays en développement, où l’objectif consistant à réduire le nombre de personnes gagnant moins de un dollar par jour sera vraisemblablement atteint dans l’ensemble, le maintien des inégalités fait en sorte que des millions de personnes sont menacées de demeurer sous ce seuil inacceptable. L’an prochain marquera la première étape des ODM, soit d’assurer l’égalité d’accès aux études primaires et secondaires pour les filles et les garçons d’ici 2005, et celle-ci ne sera franchie que dans un bien trop petit nombre de pays.

Le défi des Objectifs de développement du millénaire

Dans ces circonstances, et compte tenu de la période relativement courte qui nous sépare de 2015, il est évident que nous devons redoubler d’efforts pour que les ODM deviennent une réalité pour les plus démunis de la planète. Nous devons évaluer nos priorités d’action pour aider les pays en développement, particulièrement les pays à faible revenu, à atteindre les ODM.

Progrès au chapitre du commerce

Il est évident que l’accès aux marchés est essentiel pour aider les pays en développement à enregistrer la croissance économique nécessaire pour atteindre les ODM. Il faudra donc faire des progrès dans le cadre du Programme de développement de Doha. Selon le Canada et les pays des Antilles du Commonwealth, l’élimination des subventions à l’exportation et la réduction sensible de l’aide nationale au secteur agricole sont primordiaux. Parallèlement, l’élimination des obstacles au commerce et la promotion du commerce entre les pays en développement constituent des mesures essentielles pour la croissance économique. En assurant une meilleure cohérence entre nos politiques en matière de commerce et celles des institutions internationales, et en alignant convenablement les réformes, nous pourrons utiliser efficacement le commerce comme moteur de développement durable et de réduction de la pauvreté.

Des ressources suffisantes doivent être disponibles

Bien entendu, des ressources suffisantes sont nécessaires pour relever les défis des ODM. Nous sommes impatients de poursuivre les travaux que proposera la Banque mondiale à notre rencontre de septembre 2004 sur le financement dans le cadre des ODM. Tous les donateurs doivent respecter les engagements qu’ils ont pris à Monterrey en 2002. Le Canada s’est engagé à doubler les sommes qu’il verse au chapitre de l’aide internationale d’ici 2010, et il est en bonne voie d’atteindre cet objectif. L’Irlande s’est fixé comme objectif de faire passer son aide au développement à 0,7 % du revenu national brut d’ici 2007. Le Canada s’est engagé à éliminer la dette envers lui de tous les pays pauvres très endettés (PPTE), à mesure que ces pays achèveront le processus appliqué aux PPTE. L’Irlande a adopté une stratégie nationale d’allégement de la dette qui vise notamment le remboursement intégral de la dette. Puisque certains PPTE ne seront pas en mesure de respecter les critères relatifs au point de décision dans les délais prescrits, nous en appelons encore une fois aux membres de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) pour qu’ils envisagent une prolongation de la « disposition de temporisation » dans le cadre de l’Initiative des PPTE d’ici la fin de l’année prochaine.

Mobilisation des ressources du secteur privé

Le secteur privé, officiel ou non, possède les atouts nécessaires pour mobiliser les ressources les plus importantes afin de promouvoir la croissance économique nécessaire pour atteindre les ODM. Comme l’indique le rapport de cette année de la Commission du secteur privé et du développement des Nations Unies, qui est coprésidée par le premier ministre Paul Martin et l’ancien président mexicain Ernesto Zedillo, les ressources nationales du secteur privé dans les pays en développement peuvent éclipser les transferts étrangers privés et publics. Cependant, des obstacles structurels et institutionnels qui entravent l’investissement privé dans bon nombre de pays en développement limitent grandement les possibilités de croissance du secteur privé.

Un environnement plus propice – bien enraciné dans la règle de droit et visant à accroître le rendement des placements des ménages pauvres, notamment les petits exploitants agricoles – constitue un élément essentiel pour mettre en valeur le potentiel du secteur privé. Le Groupe de la Banque mondiale, en étroite collaboration avec les gouvernements des pays en développement, est un intervenant de premier plan au chapitre des efforts pour éliminer les obstacles institutionnels à l’investissement privé national et à l’appui du développement du secteur privé dans les pays membres. Le soutien bilatéral et multilatéral du développement du secteur privé doit continuer d’être intimement lié aux efforts des gouvernements des pays en développement pour améliorer le contexte de l’investissement en ciblant l’aide aux politiques et programmes propres à chaque pays, qui sont élaborés dans le cadre des stratégies nationales de réduction de la pauvreté.

Une aide plus efficace

La qualité, l’efficience et l’efficacité de l’investissement dans la réduction de la pauvreté sont tout aussi essentielles, voire davantage importantes, que l’ampleur des moyens. Les donateurs et les bénéficiaires doivent intensifier leurs efforts pour accroître l’efficacité de l’aide. La leçon la plus évidente que l’on peut tirer de décennies de résultats au chapitre du développement révèle que l’aide est des plus efficaces lorsqu’elle est destinée à des pays qui s’engagent à appliquer de saines politiques économiques, sociales et de gouvernance. Les discussions stratégiques au sujet de l’aide au développement ont largement sous-estimé le type d’aide qui convient le mieux à chaque pays, compte tenu des écarts au chapitre de leur cheminement de croissance, et de l’utilisation la plus efficace de cette aide. Il convient d’accorder davantage d’attention aux pays qui appliquent des stratégies nationales détaillées de réduction de la pauvreté et qui sont disposés à accepter une aide accrue et à l’utiliser de façon efficace.

Pour leur part, les donateurs doivent mieux coordonner leurs efforts d’aide entre eux et avec les pays bénéficiaires. Le rapport de la Commission du secteur privé et du développement des Nations Unies demandait explicitement aux banques multilatérales de développement d’améliorer leurs efforts de coordination et de réduire le chevauchement de leurs activités. La Déclaration de Rome sur l’harmonisation énonce un programme précis visant à améliorer les politiques, procédures et pratiques de tous les donateurs. Cette approche sous-entend que les donateurs doivent insister davantage sur les priorités énoncées par les pays en développement dans leurs Stratégies de réduction de la pauvreté (SRP). L’Agence canadienne de développement international (ACDI) s’oriente de plus en plus dans cette voie. Les programmes des pays se trouvant dans la mire de l’ACDI se fondent maintenant sur les SRP. L’Irlande et certains autres donateurs déploient de nouveaux efforts novateurs afin de promouvoir l’initiative d’harmonisation des pratiques de la Zambie. En vertu de cette initiative, le groupe des donateurs rassemblera des ressources, adoptera des exigences communes au chapitre des rapports, de la vérification et de l’évaluation, et cherchera à négocier collectivement avec des partenaires de la Zambie.

L’exercice d’évaluation des politiques et des institutions nationales (EPIN) de l’Association internationale de développement (IDA), qui insiste fortement sur la gouvernance et qui sous-tend le système utilisé par l’IDA pour attribuer une aide financière aux pays clients d’après leur rendement, pourrait devenir un outil précieux pour aider les organismes bilatéraux à mieux cibler leur aide publique au développement aux pays qui présentent de bons rendements. C’est la raison pour laquelle nous demandons à tous les actionnaires de la Banque d’appuyer l’attribution de notes aux pays visés par l’EPIN dès le début de la Quatorzième reconstitution des ressources de l’IDA en 2005. En attribuant des notes dans le cadre de l’EPIN, la Banque mondiale prêcherait par l’exemple en vue de promouvoir la transparence, ce qui représente un élément crucial de la gouvernance. En outre, cette démarche inciterait davantage les pays membres de l’IDA à obtenir un meilleur rendement et accroîtrait la responsabilisation de la Banque mondiale à l’égard de ces évaluations.

Éducation pour tous

L’éducation est l’un des outils les plus puissants dont nous disposions pour combattre la pauvreté et les inégalités, ainsi que pour établir l’assise nécessaire à une croissance économique soutenue. Aucun pays n’est jamais parvenu à prospérer s’il ne misait pas sur une population instruite. Le Comité du développement a joué un rôle crucial en ce qui touche l’Initiative accélérée – Éducation pour tous, dont le but est de faire des progrès plus rapides dans l’atteinte des objectifs de développement du millénaire qui ont trait à l’éducation. Dans le cadre de nos activités de supervision constante, nous sommes heureux de prendre connaissance du rapport d’étape publié en prévision de la présente réunion. Ce rapport expose bien les principales réalisations faites à l’intérieur d’une période relativement courte dans le cadre de l’Initiative accélérée et souligne les défis auxquels il faut s’attendre, compte tenu du fait que nous connaissons encore peu ce nouveau modèle de partenariat.

Nous convenons que la mise en œuvre de l’Initiative accélérée et l’élargissement de son champ d’action sont des activités importantes en vue d’aider les pays à atteindre l’objectif de développement du millénaire consistant à faire de l’enseignement primaire universel une réalité d’ici 2015. L’Initiative accélérée – Éducation pour tous permet de relier directement les efforts de développement avec les SRP et les plans relatifs aux secteurs nationaux de l’éducation. Elle a stimulé les réformes stratégiques, a rendu possible un dialogue stratégique plus unifié et une plus grande harmonisation entre donateurs, et a renforcé le lien entre les mesures d’aide et les résultats obtenus par les pays. Elle a aussi commencé à donner lieu à une mobilisation de ressources d’aide supplémentaires à l’intention des pays participants. Par exemple, le Canada fournira des fonds supplémentaires de 100 millions de dollars au Mozambique et à la Tanzanie, et de 20 millions au Honduras sur une période de cinq ans, afin que ces pays puissent compter sur un soutien plus prévisible et à plus long terme pour leurs programmes d’enseignement primaire. Il faut toutefois faire bien plus encore. Nous demandons aux autres donateurs de respecter, à l’instar du Canada, le principe énoncé à Monterrey, qui consiste à rattacher l’aide fournie aux résultats, et à appuyer pleinement l’atteinte de l’objectif d’enseignement primaire universel, selon une approche axée sur les pays. Si les objectifs relatifs à l’éducation posent problème, cela rendra plus difficile encore l’accomplissement des autres objectifs de développement du millénaire.

Durabilité de la dette à long terme des pays à faible revenu

Une aide efficace signifie également que les transferts doivent être effectués de manière à éviter d’affecter la durabilité des créances à long terme dans les pays à faible revenu. L’Initiative des PPTE révèle sans détour les coûts qu’assument les pays à faible revenu pour une dette excessive. Nous saluons donc les efforts déployés par la Banque et le FMI pour élaborer et appliquer un cadre de gestion durable de la dette, notamment par le recours à des subventions, pour éclairer les décisions de financement. Nous pressons les administrateurs des deux institutions de même que les représentants de l’IDA d’examiner de près les options, y compris celles qui portent sur les chocs exogènes, dans le but d’enregistrer des progrès d’ici la fin de l’année. Nous appuierions une discussion plus poussée sur cette question, de même que d’autres initiatives profitant aux pays à faible revenu, aux petits États insulaires et aux pays d’Afrique subsaharienne à l’occasion de notre prochaine réunion.

Le défi particulier des pays d’Afrique subsaharienne et des pays à faible revenu en difficulté

L’Afrique subsaharienne pose un défi particulier. Bien que bon nombre de pays aient commencé à profiter d’une croissance positive pour la première fois depuis plus d’une décennie, dans la plupart des cas, les taux de croissance ne suffisent pas encore à atteindre les ODM. Si les tendances de la croissance ne changent pas dans cette région, seulement quatre pays enregistreront vraisemblablement une croissance économique annuelle de plus de 3 % par habitant. En outre, les conflits armés dans certains pays et l’effet dévastateur de la progression de l’épidémie de VIH/SIDA continuent d’entraver les efforts visant à améliorer les perspectives économiques et sociales. Cette région comprend les pays qui présentent les fiches les moins reluisantes au chapitre de la gouvernance, des institutions et des politiques économiques et sociales. Ces pays, également désignés « pays à faible revenu en difficulté », présentent les pires perspectives au chapitre de l’atteinte des ODM et font face aux problèmes de sécurité les plus graves à l’échelle régionale et mondiale. Compte tenu de leurs lacunes en matière de gouvernance, bon nombre de ces pays ne sont pas des clients réguliers des organismes de coopération bilatérale en développement. De concert avec les Nations Unies, particulièrement le Programme des Nations Unies pour le développement, la Banque mondiale a un grand rôle à jouer pour ce qui est de fournir des conseils stratégiques à ces pays. Elle représente également une source fondamentale de renforcement des capacités et d’autres formes d’aide technique ciblée.

Le cas spécial des petits États

Dans une économie de plus en plus mondiale, les petits États constituent une catégorie unique de clients de la Banque mondiale. Le rapport du Groupe d’intervention commun du Secrétariat du Commonwealth et de la Banque mondiale sur les petits États souligne que l’ouverture extrême de ces pays peut accroître leur vulnérabilité aux chocs externes. La susceptibilité aux catastrophes naturelles, le potentiel de diversification économique restreint, la capacité limitée des secteurs privé et public, le niveau de pauvreté élevé, la progression de l’épidémie du VIH/SIDA, et l’accès limité aux capitaux privés compliquent les efforts visant à alléger cette vulnérabilité. Les petits États relèvent ces défis en toute bonne foi, et ils s’adressent au Groupe de la Banque mondiale et à d’autres partenaires dans le domaine du développement multilatéral et bilatéral pour jouer un rôle important dans le soutien de leurs efforts. Pour exercer un impact véritable, les partenaires du développement bilatéral et multilatéral doivent faire davantage que de mentionner les défis particuliers auxquels font face les petits États dans leurs stratégies nationales et régionales.

La Banque mondiale joue un rôle important pour aider les petits États au chapitre de l’atténuation des effets des catastrophes et de la gestion des risques, notamment en offrant une aide substantielle pour combattre la progression du VIH/SIDA. Les petits États considèrent comme de grandes priorités l’adaptation au système commercial international et au développement du secteur privé, dont le transfert essentiel de la technologie en cette ère de plus en plus numérique. La capacité accrue des technologies de l’information et un meilleur accès à Internet pourraient permettre de réduire une partie de l’isolement physique qui caractérise les petits États.

Le Groupe de la Banque mondiale peut également représenter une force importante comme catalyseur du développement du secteur privé, que ce soit directement par un appui aux petites et moyennes entreprises, ou indirectement par des initiatives de renforcement des capacités dans le secteur financier, notamment la mise en place de fonds de capitaux de risque. Dans le domaine du commerce, la Banque mondiale doit continuer de jouer un important rôle de défenseur des petits États sur la scène internationale, et maintenir son aide technique et stratégique.

Activités de la Banque mondiale dans les pays à revenu moyen

Au cours de notre rencontre, nous nous sommes également penchés sur les défis particuliers auxquels sont confrontés les pays à revenu moyen. Bien qu’ils regroupent plus de la moitié des pays les plus pauvres du monde, ils possèdent de plus grandes ressources et des institutions plus fortes pour relever les défis du développement. Cela soulève la question de l’approche que doit adopter la Banque mondiale à leur égard.

Les gouvernements de bon nombre de pays à revenu moyen sont en mesure d’effectuer des emprunts sur les marchés financiers internationaux; les institutions financières internationales ne doivent pas concurrencer le secteur privé pour trouver des débouchés de financement. Un meilleur accès aux marchés financiers privés représente un élément positif et constitue une preuve tangible des progrès réalisés par ces pays dans le processus de développement. L’accès des pays à revenu moyen aux capitaux privés peut toutefois être sporadique.

En période de bouleversements sur les marchés, les mouvements de capitaux privés vers les pays à revenu moyen connaissent souvent des baisses remarquables. Ainsi, cette volatilité a donné lieu à des fluctuations considérables des prêts consentis par la Banque mondiale au cours des dernières années dans ces pays. En période de crise financière, comme ce fut le cas en 1997-1998, la Banque est appelée à intensifier ses activités de rajustement et de protection des programmes sociaux (surtout en raison des écarts de revenu dans certains pays à revenu moyen). Cependant, nous ne devons pas nous éloigner du principe de base, à savoir que le niveau des activités de la Banque dans les pays à revenu moyen doit être fonction d’une évaluation éclairée de la capacité de ces pays d’assumer de nouvelles créances et d’utiliser efficacement les fonds que leur consent la Banque. Par conséquent, le niveau d’activité de la Banque mondiale doit être fonction de la nécessité d’interventions de grande qualité qui raffermissent les perspectives de croissance. À notre avis, la Banque ne doit pas fixer artificiellement des objectifs de prêt théorique élevés.

Un récent examen de l’engagement de la Banque envers les pays à revenu moyen révèle que les complications au chapitre du processus de prêt de la Banque peuvent réduire l’intérêt des pays pour les emprunts. Nous saluons les initiatives de la Banque en vue d’améliorer l’efficience des opérations de prêt. Plus particulièrement, l’on accueillerait favorablement la décision de fixer des normes nationales de protection sociale et environnementale lorsque l’ampleur de ces normes et la mise en œuvre des mesures de protection respectent les critères de la Banque mondiale. Le passage à des normes nationales de protection témoignerait de façon concrète du soutien de la Banque envers la prise en charge du pays. Cependant, la Banque doit faire preuve de rigueur dans son évaluation de la qualité des mesures nationales de protection. Elle doit veiller à ce qu’une culture de décaissement n’entraîne pas de compromis au sujet des normes de protection dans le seul but d’accroître son volume d’affaires.

Le même examen prétend que la Banque doit améliorer l’opportunité et la qualité des services de savoir dans les pays à revenu moyen. À notre avis, cet élément est essentiel. Bien que bon nombre de pays à revenu moyen soient tout à fait en mesure de formuler des politiques convenables pour donner suite à l’évolution du contexte économique et financier, la Banque peut y ajouter afin de parfaire les objectifs de développement. Elle peut effectuer une analyse utile des enjeux et des politiques considérés comme de grandes priorités par les dirigeants des pays à revenu moyen. Un juste équilibre entre le rôle de conseiller stratégique que joue la Banque et son rôle de prêteur raffermira les liens qu’elle entretient avec ses clients des pays à revenu moyen et permettra d’obtenir de meilleurs résultats au chapitre du développement.

Des organismes multilatéraux et autres maintiendront leur engagement auprès des pays à revenu moyen. Bien que la coordination entre les divers intervenants se soit améliorée, il y a encore place pour une collaboration plus étroite et d’autres démarches en matière d’harmonisation. Plus particulièrement, le récent examen qu’a effectué la Banque au sujet des activités des pays à revenu moyen révèle qu’il reste encore beaucoup à faire pour évaluer l’avantage comparatif de la Banque par rapport aux banques régionales de développement pour une vaste gamme de placements.

Que nous réserve l’avenir?

Compte tenu de la différence au chapitre des difficultés et des exigences de développement, il est évident que la Banque devra continuer d’élaborer des méthodes différentes pour les pays en développement à faible revenu et ceux à revenu moyen. Une plus grande précision des rôles respectifs aidera la Banque à mieux orienter ses activités en vue d’atteindre les ODM. Il ne reste qu’un peu plus d’une décennie avant 2015. L’examen de nos activités et politiques ne fera que s’intensifier à mesure que nous nous rapprocherons de l’échéance fixée pour l’atteinte des ODM. Il est encourageant de savoir qu’à l’échelle mondiale nous atteindrons vraisemblablement l’objectif de réduction de moitié de la pauvreté. Cependant, le défi que pose cet objectif au niveau de chaque pays est colossal. En continuant de travailler ensemble et en ciblant mieux nos efforts, nous réussirons à garantir un meilleur avenir aux plus pauvres de la planète.


Dernière mise à jour :  2004-04-25 Haut

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