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Ottawa, le 18 avril 1996

Notes pour une allocution de l'honorable Doug Peters, Secrétaire d'État (Institutions financières internationales), à la cinquième assemblée annuelle de La Banque européenne pour la reconstruction et le développement

Sofia, Bulgarie
Le 15 avril, 1996

Le texte prononcé fait foi


Introduction

Je souhaite remercier le Gouvernement bulgare et la ville de Sofia de l'accueil qu'ils nous ont réservé en ce cinquième anniversaire de la BERD.

Nous espérons que cette assemblée démontrera aux investisseurs les immenses possibilités offertes par la Bulgarie et ses voisins. Le Canada a incité la Banque à déplacer son centre de gravité vers l'Est et à intensifier son action dans les pays tels que la Bulgarie. Nous comptons que cette réunion encouragera ces pays, y compris notre nouveau membre, la Bosnie-Herzégovine, à poursuivre leurs efforts de transition.

Les grands espoirs qui ont entouré lancement de la BERD au début de 1991 ne pouvaient se concrétiser qu'au moyen d'une gestion scrupuleuse et d'une vision réaliste. Le Président, Jacques de Larosìere, avec le concours des Administrateurs et du personnel, a conduit la Banque au point où ses actionnaires envisagent de doubler son capital. Nous tenons à lui rendre hommage ainsi qu'à ses collaborateurs. Le Canada appuie avec enthousiasme l'augmentation de capital proposée.

Progrès de la transition

Si digne que soit la Banque de l'appui de ses actionnaires, nous n'envisagerions pas d'augmenter ses ressources si les pays d'opérations n'avaient pas réalisé des progrès constants dans la transition vers l'économie de marché. Le développement du secteur privé est au coeur de la mission de la Banque. Ce développement est en marche dans toute la région et crée la demande de services de la BERD.

La croissance en Europe centrale est désormais bien assurée et cela, conjugué au renforcement des systèmes juridiques, devrait attirer de plus en plus de capitaux privés. On observe aussi des progrès satisfaisants, dans les pays de l'ancienne Union soviétique, dans la mise en place des conditions nécessaires à la reprise de la croissance.

Le cas des pays où la transition est le plus avancée démontre clairement que les niveaux de vie s'améliorent lorsque des politiques macroéconomiques saines sont complétées par un secteur privé dynamique. Le secteur privé croît et s'approfondit lorsque les pays persévèrent dans la voie de la libéralisation du marché, de la privatisation, de la réforme des institutions financières et de la mise au point d'un cadre juridique approprié.

Résultats récents de la BERD

S'agissant de l'évolution récente des événements à la BERD, Monsieur le Président, je voudrais signaler cinq domaines précis qui nous donnent particulièrement satisfaction.

En premier lieu, il est spécialement encourageant de noter que le revenu d'exploitation apporte une contribution croissante au revenu de la Banque et que, grâce à l'amélioration de la productivité, le portefeuille s'est considérablement étoffé sans que les dépenses administratives n'augmentent pour la troisième année consécutive.

En deuxième lieu, la BERD a élargi la portée de ses opérations dans les pays où la transition en est à ses débuts ou à un stade intermédiaire.

En troisième lieu, les projets intéressant le secteur privé représentent maintenant les trois quarts des opérations de la Banque. Cependant, dans certains pays, les opérations relatives au secteur privé n'ont pas atteint le niveau désiré de 60 %.

En quatrième lieu, pour la première fois l'année dernière, la Société canadienne pour l'expansion des exportations et des banques canadiennes ont participé avec la BERD à une opération de cofinancement en faveur d'un projet d'extraction de l'or au Kirghizistan. Le rôle de catalyseur de la BERD a été capital.

Enfin, au début du mois, le Conseil d'administration de la Banque a adopté des règles relatives à l'accès du public à l'information, qui s'inspirent de celles de la Banque mondiale (BIRD) pour les transactions relatives au secteur public, et de celles de la SFI pour les transactions concernant le secteur privé. Cette politique aidera la Banque à s'assurer du soutien du public en faveur de son action.

Il nous reste à mettre tout cela en pratique. A nos deux dernières Assemblées, j'ai demandé que la Banque réunisse et publie des données sur la passation des marchés, les décaissements et l'attribution des marchés, comme le font les autres banques multilatérales de développement. Je suis heureux d'apprendre qu'une méthodologie et des données préliminaires ont été tout récemment présentées à l'examen du Conseil d'administration.

Nouvelles ressources - orientations futures

Je voudrais maintenant, Monsieur le Président, me tourner vers l'avenir et examiner comment la Banque utilisera le doublement du volume de ses ressources. Etant donné que c'est la dernière fois, selon nous, que les actionnaires seront appelés à verser des fonds à la Banque, il est tout à fait normal qu'ils demandent aux Administrateurs et à la direction de la Banque de réfléchir aux orientations futures. Je voudrais suggérer ici quelques axes de réflexion :

En premier lieu, nous devons nous assurer que l'augmentation de capital sera réellement suffisante pour permettre à la Banque d'appuyer le processus de transition pendant de nombreuses années. La Banque doit continuer à formuler des politiques et des programmes précis, qui utiliseront ses ressources de manière optimale, notamment par le biais des cofinancements, des syndications de prêts, de la rotation du portefeuille et de mesures visant à accroître le ratio de mobilisation en coopération avec des partenaires du secteur privé.

En deuxième lieu, il nous faut mettre en place dès cette année une politique énergique et axée sur le marché de sortie de la transition. La Banque pourra ainsi mettre progressivement fin à ses opérations dans les régions où les capitaux privés sont de plus en plus facilement disponibles. Nous devons libérer graduellement des ressources suffisantes pour que la Banque puisse répondre à l'accroissement de la demande dans les pays qui en sont actuellement au début ou au stade intermédiaire de la transition.

La sortie de la transition est déjà en cours dans certains des pays avancés, à mesure que des fonds privés à court et moyen termes deviennent disponibles. La Banque doit s'adapter à cette évolution des marchés et non pas y résister. Elle ne doit pas tomber dans le piège de l'immobilisme institutionnel dans lequel sont tombées d'autres organisations internationales pour avoir refusé de recentrer leurs opérations tandis que leurs marchés évoluaient.

En troisième lieu, nous devons réfléchir davantage au rôle et à la gamme de produits de la Banque dans les pays qui en sont au début ou à un stade intermédiaire de la transition. Il convient à cet égard d'effectuer des recherches plus poussées sur la mesure de l'impact sur la transition et sur les aspects de nos activités qui touchent la répartition du revenu.

En quatrième lieu, nous devons nous demander comment la Banque peut encourager plus activement l'établissement d'institutions démocratiques stables. Cela va de pair avec la promotion du développement du secteur privé et de l'investissement et avec la mise en place de systèmes de protection sociale appropriés.

Enfin, la Banque doit se pencher sur sa gestion à plus long terme. En dépit des réductions de coûts effectuées jusqu'à présent, elle doit veiller, à l'avenir, à consacrer des ressources suffisantes au suivi de ses projets, d'une part, en raison de leur caractère dispersé, et de son portefeuille, d'autre part, en raison de sa croissance. Elle doit envisager des mesures supplémentaires pour renforcer la gestion des risques, mesures qui s'ajouteront à la politique de provisionnement suivie ces dernières années.

La Banque devra également analyser son processus de décision. Le Conseil a pris des mesures importantes de réduction des coûts. A lui maintenant d'examiner comment il pourrait consacrer plus de temps aux questions de politique générale et de contrôle et moins aux projets individuels.

Aucun de ces éléments n'influera de manière fondamentale sur les orientations prises par la Banque depuis que nous avons approuvé sa stratégie à moyen terme voici deux ans. Cette stratégie a démontré sa valeur et sa souplesse. Nous pensons néanmoins qu'il serait utile, à notre Assemblée annuelle de 1997, d'examiner sa mise en oeuvre. Nous devrions demander à la Banque de faire rapport à cette occasion sur les mesures visant à assurer la viabilité à long terme de ses opérations, à mieux adapter sa gamme de produits aux différentes catégories de pays dans la poursuite de sa stratégie à moyen terme, et à améliorer encore la gestion de l'institution.

Merci Monsieur le Président.


Dernière mise à jour :  2004-03-21 Haut

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