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Allocution de l’honorable Maurizio Bevilacqua,  secrétaire d’État (Institutions financières internationales), à l’Association canadienne de l’immeuble

Ottawa (Ontario)
le 31 mars 2003

Le texte prononcé fait foi


Introduction

Permettez­-moi d’abord de vous remercier de m’avoir donné l’occasion de m’adresser à l’une des plus importantes associations professionnelles du Canada. Je suis heureux de participer aux célébrations marquant votre 60e anniversaire et de souligner le 20e anniversaire de votre Comité d’action politique. Ce précieux réseau formé de plus de 200 membres des chambres immobilières locales a toujours su définir de façon précise les priorités économiques du pays. J’aimerais également signaler le 100e anniversaire de la Winnipeg Real Estate Board, la plus ancienne chambre immobilière au Canada toujours en fonction.

De toute évidence, il y a bien plus de 60 ans que les professionnels de l’immobilier apportent une contribution à notre pays. Alors qu’aujourd’hui vous allez discuter de l’avenir du secteur immobilier au Canada, votre histoire en tant que bâtisseurs de notre nation remonte presque à la Confédération, lorsque la première chambre immobilière a été mise sur pied à Vancouver, en 1888. Votre secteur a suivi le rythme des progrès réalisés par le Canada au cours du XXe siècle. D’après les statistiques de votre propre service interagences, les transactions immobilières ont représenté une activité économique de 73 milliards de dollars en 2001, dont 65 milliards en ventes résidentielles.

Et malgré l’évolution des secteurs de l’éducation et de la technologie, sans parler des prix, vous n’avez jamais abandonné votre objectif : bâtir des collectivités et aider les familles à réaliser leurs rêves. Les membres de votre profession ne font pas que vendre des biens immobiliers. Vous permettez aux familles canadiennes d’acquérir un foyer et leur ouvrez ainsi un monde de possibilités. Vous ne faites pas que frapper aux portes. Vous en ouvrez, de manière à permettre aux Canadiennes et aux Canadiens d’une génération à l’autre de bâtir une vie meilleure.

Et vous n’avez jamais abandonné votre engagement, qui consiste à bâtir un Canada encore meilleur. Le Comité d’action politique de l’Association canadienne de l’immeuble a exercé une influence sur la politique économique canadienne et a su très bien servir ses 65 000 membres. Je peux en témoigner, car j’ai compté sur vos conseils tout au long de ma carrière politique. En tant que président du Comité des finances de la Chambre des communes, j’ai accueilli vos points de vue sur diverses questions allant de l’augmentation du plafond des cotisations aux régimes enregistrés d’épargne-retraite à la lutte contre le blanchiment de capitaux.

Le Régime d’accession à la propriété constitue peut-être le meilleur exemple de l’influence que vous exercez. Ce régime a permis de financer l’achat de plus d’un demi-million de résidences et a donné lieu à des retombées économiques de plus de 7,5 milliards de dollars. Votre groupe devrait être fier de cette réalisation. Vous avez été les premiers à soumettre l’idée au ministère des Finances et en avez toujours été d’ardents défenseurs. Vous méritez également d’être félicités non seulement d’avoir été un important promoteur du Programme de stages parlementaires, mais aussi d’avoir doublé votre appui au programme l’année dernière.

Je suis bien conscient du fait que vous avez de nombreuses questions à débattre cette semaine. J’espère toutefois que vous prendrez le temps de réfléchir à ces réalisations, entre autres, et à tous les efforts que vous avez déployés pour faire de ce pays ce qu’il est aujourd’hui. Comme vous êtes les protagonistes d’un chapitre important de l’histoire de l’essor du Canada, vous jouez un rôle essentiel dans l’histoire d’une nation qui a su prendre conscience des défis qui l’attendaient et qui les a relevés avec brio. Vous êtes un élément essentiel d’une histoire que je raconte partout où je vais, que ce soit à Londres, à Paris, à Rome ou à New York. En tant que Canadiens, il nous arrive d’être trop timides pour célébrer nos réalisations. Cela doit changer.

Nos réalisations

Pour vraiment comprendre cette histoire, il faut voir les progrès que nous avons accomplis. Il y a environ dix ans, le Wall Street Journal qualifiait le Canada d’échec économique. Notre niveau d’endettement était écrasant. Nos perspectives d’avenir étaient très peu reluisantes. Nous aurions pu à l’époque nous laisser aller au désespoir, mais nous avons choisi plutôt de retrousser nos manches et d’amorcer ce qui allait devenir la grande renaissance économique du Canada. Nous avons réussi à assainir les finances publiques. Ensemble, nous avons accepté de faire les sacrifices nécessaires pour renforcer notre pays. Ensemble, nous avons créé des conditions économiques favorables pour donner à tous les Canadiens et à tous nos enfants l’occasion d’exceller.

Et regardez où nous en sommes aujourd’hui. Rien ne témoigne mieux de l’esprit exceptionnel qui anime les Canadiens que le retour en force du Canada. Les faits sont éloquents.

Le mois dernier, le gouvernement fédéral a enregistré, pour la première fois en 50 ans, son sixième excédent budgétaire consécutif. L’Organisation de coopération et de développement économiques s’attend à ce que, pour la deuxième année consécutive, nous soyons le seul pays du Groupe des Sept à enregistrer un excédent cette année. Elle s’attend également à ce que, d’ici l’an prochain, le fardeau de la dette du Canada se situe juste derrière le plus faible parmi tous les pays du Groupe des Sept et, pour la première fois en 15 ans, qu’il soit au même niveau que celui des États-Unis.

Nos excédents accumulés nous ont permis de rembourser plus de 47 milliards de dollars de la dette fédérale depuis le rétablissement de l’équilibre budgétaire, en 1997-1998. C’est ainsi que nous avons pu ramener le rapport de la dette publique au produit intérieur brut de son point culminant de 67,5 %, enregistré en 1995-1996, à moins de 45 %, soit la plus forte diminution observée dans les pays du Groupe des Sept.

Mais ce n’est pas tout. La dette étrangère du Canada en proportion du produit intérieur brut est passée de 45 % au milieu des années 90 à moins de 19 % à l’heure actuelle, ce qui constitue son niveau le plus bas en 50 ans. Pour la première fois de notre histoire, le pourcentage de la dette étrangère du Canada est inférieur à celui des États-Unis.

Cette gestion budgétaire prudente est soutenue par un engagement renouvelé envers la gestion des dépenses, y compris un examen permanent des dépenses à l’échelle de tous les ministères fédéraux et une réaffectation des ressources aux priorités les plus importantes. Ainsi, les dépenses du gouvernement en proportion du produit intérieur brut demeureront sensiblement inférieures au niveau enregistré il y a dix ans.

Il ne faut surtout pas oublier les impôts. L’assainissement de nos finances nous a donné la marge de manœuvre nécessaire pour les réduire, et c’est ce que nous avons fait. En 2000, nous avons annoncé les réductions d’impôt sur le revenu des particuliers et d’impôt sur les bénéfices des sociétés les plus importantes de notre histoire. La valeur totale de ces réductions dépasse les 100 milliards de dollars sur cinq ans. D’ici la mise en œuvre intégrale de ce plan de réduction des impôts, l’impôt fédéral aura été réduit de 27 % en moyenne pour les familles ayant des enfants.

Il n’est pas étonnant que le Canada ait réussi, au cours de cette période d’incertitude à l’échelle mondiale, à profiter à la fois de la croissance de l’emploi et d’une hausse de la productivité. Pas étonnant non plus que notre niveau de vie soit à la hausse, la plus importante de tous les pays du Groupe des Sept. Avec un taux de croissance du produit intérieur brut par habitant de 2,75 %, le Canada jouit du taux de croissance le plus rapide de tous les pays du Groupe des Sept depuis 1997.

Alors que 220 000 emplois ont été perdus aux États­Unis cette année, notre économie en a créé plus de 560 000. Alors que la reprise aux États-Unis a été inégale, le Canada a affiché, pour la première fois en 25 ans, un rendement supérieur à celui de son voisin du sud durant une période de ralentissement économique. De plus, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques et le Fonds monétaire international, le Canada devrait, encore une fois en 2003, arriver au premier rang des pays du Groupe des Sept au chapitre de la croissance.

Devant de telles réalisations, force est de s’imaginer quelles auraient été les conséquences pour les Canadiens si nous n’avions pas pris les mesures nécessaires pour trouver des solutions aux maux de notre économie. Si le gouvernement avait continué d’essuyer de lourds déficits, une fraction de plus en plus grande des ressources budgétaires aurait dû être consacrée au financement de la dette publique au lieu de réaliser des investissements importants dans les soins de santé, l’éducation, la recherche et la technologie. Les entreprises à forte croissance et leurs employés auraient déserté le Canada, ce qui se serait traduit par un recul de l’emploi et de l’investissement.

L’économie canadienne connaît vraiment son moment de gloire. Nous avons adopté une approche disciplinée, nous avons maintenu le cap, et nous nous sommes assurés de tabler sur des facteurs économiques fondamentaux solides. Combinées au maintien d’une inflation faible, ces politiques ont contribué à accroître la confiance du public et des entreprises. Grâce à ces progrès, nous avons retrouvé notre crédibilité auprès des marchés financiers internationaux.

Malheureusement, toutefois, j’ai constaté que ce succès chèrement gagné pouvait facilement être négligé. Il ne devrait pas en être ainsi. Nous avons besoin de vous pour diffuser ce message et pour nous assurer que le Canada et le monde entier savent que notre économie est en plein essor. Le Canada pourrait-il faire encore plus? Il ne fait pas de doute.

Bâtir l’économie dont nous avons besoin

Le budget du mois dernier, par exemple, prévoit des mesures qui renforceront la position du Canada en tant que l’un des meilleurs endroits au monde où investir et faire des affaires.

Le programme de réduction des impôts de 100 milliards de dollars est un des moyens que nous avons pris pour y arriver. Il s’agit d’un des facteurs importants qui a contribué à notre performance économique parmi les meilleures au monde. Le budget de 2003 soutient, par exemple, l’investissement et l’esprit d’entreprise en prévoyant l’élimination progressive de l’impôt fédéral sur le capital. Le taux moyen de l’impôt fédéral des sociétés au Canada est maintenant inférieur au taux moyen en vigueur aux États­-Unis. Lorsque l’impôt fédéral sur le capital aura été éliminé, le Canada jouira d’un avantage fiscal de 6,6 points de pourcentage.

Les gens ici présents ont proposé d’autres mesures à l’appui de notre programme de réduction des impôts. À la fin de l’année dernière, vous avez en fait enjoint le gouvernement d’augmenter le plafond des cotisations aux régimes enregistrés d’épargne-retraite et d’indexer ce plafond. Nous avons bien reçu votre message et avons réagi en conséquence. Le budget du mois dernier prévoit des augmentations du plafond des cotisations à un régime enregistré d’épargne-retraite, de manière à ce qu’il atteigne 18 000 $ d’ici les quatre prochaines années, et l’indexation de ce plafond tous les ans par la suite. Nous reconnaissons que les régimes enregistrés d’épargne-retraite jouent un rôle primordial pour les Canadiens, notamment ceux qui sont établis à leur compte. Ces changements les aideront à se préparer une retraite sûre et prospère.

Les recommandations de l’Association canadienne de l’immeuble ne se sont pas limitées au régime fiscal du gouvernement. Vous avez également recommandé au gouvernement de rétablir la réserve pour éventualités de 3 milliards de dollars et de fournir d’autres garanties afin qu’il ne retombe pas en situation déficitaire. Nous avons bien reçu votre message et avons réagi en conséquence. Encore une fois, notre récent budget s’appuie sur une réserve pour éventualités de 3 milliards de dollars et prévoit une protection supplémentaire de 3 milliards de dollars sur deux ans dans le contexte actuel d’incertitude mondiale.

Par ailleurs, vous aviez recommandé d’accroître le financement accordé au Programme d’aide à la remise en état des logements afin de miser sur le succès de ce programme. Dans vos présentations prébudgétaires, vous aviez décrit ce programme comme étant peut-être l’élément de la politique fédérale en matière de logement ayant connu le plus de succès, puisqu’il avait contribué à la création de milliers d’emplois. Nous avons bien reçu votre message et avons réagi en conséquence. Le budget de 2003 prévoit l’amélioration continue de nos quartiers grâce à un investissement de plus de 400 millions de dollars sur trois ans et à la continuation du Programme d’aide à la remise en état des logements et d’autres programmes qui devaient se terminer aujourd’hui même. Les propriétaires, les locataires, les personnes qui résident dans des maisons de chambres, les personnes handicapées, les ménages résidant sur les réserves, les aînés et les victimes de violence familiale bénéficieront tous de cet engagement du gouvernement en vue d’améliorer l’état des logements actuels, ainsi que des mesures que vous avez prises pour défendre leurs droits.

Il s’agit là d’une partie seulement de notre plan visant à venir en aide aux Canadiens dans leurs collectivités. Dans le budget du mois dernier, le ministre des Finances a également annoncé, dans le cadre de l’Initiative pour le logement abordable, un investissement supplémentaire de 320 millions de dollars sur cinq ans, dont 80 millions au cours des deux prochaines années, afin d’accroître l’offre de logements abordables. Le gouvernement aura donc investi 1 milliard de dollars au total dans cette initiative d’ici 2007-2008.

Pour aider à la lutte contre les sans-abri, nous avons également prolongé de trois ans l’Initiative de partenariats en action communautaire pour aider les groupes communautaires à poursuivre leurs efforts visant à assurer de meilleurs services de soutien aux sans-abri et à mettre plus d’installations à leur disposition.

En outre, nous consacrerons une somme supplémentaire de 3 milliards de dollars au soutien à l’infrastructure, dont 1 milliard de dollars à un programme d’infrastructure municipale. Étant donné que plus de 5 milliards de dollars ont déjà été annoncés dans des budgets précédents, ce nouvel apport de fonds signale non pas la fin de notre engagement, mais bien un témoignage de notre intention de continuer à faire en sorte que nos villes attirent les entreprises et les familles.

Combinées à toutes nos réussites sur le plan économique, ces initiatives contribueront à bâtir un Canada encore meilleur, en accroissant notre compétitivité et la prospérité de nos collectivités. Ces initiatives donneront aux Canadiens l’espoir d’un avenir prometteur pour leurs enfants. J’espère aussi qu’elles amèneront plus de Canadiens à s’attendre à ce que le Canada affiche une performance économique parmi les meilleures au monde et non pas à s’en étonner.

Conclusion

Pendant que vous poursuivrez vos travaux aujourd’hui en vue de bâtir un Canada meilleur et que vous célébrerez vos nombreuses réalisations, j’aimerais que vous réfléchissiez au point suivant : ensemble, nous avons imposé le rythme économique en ce début du XXIe siècle. Nous avons montré ce qu’il fallait faire pour soutenir la concurrence et obtenir du succès.

Il reste encore bien des chapitres à écrire dans l’histoire de l’essor du Canada, et le moment de le faire n’a jamais été aussi propice. Il existe d’innombrables possibilités d’investissement et de croissance au pays. On peut également miser sur des travailleurs parmi les plus instruits au monde, sans compter des taux d’imposition concurrentiels, des technologies de plus en plus perfectionnées ainsi qu’une qualité de vie et un niveau de vie incomparables.

Notre économie est solide. Les Canadiennes et les Canadiens sont confiants. Notre avenir est prometteur. C’est là où nous en sommes. Merci.


Dernière mise à jour :  2004-03-17 Haut

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