Gouvernement du Canada - Ministère des Finances
Éviter tous les menus (touche d'accès : 2) Éviter le premier menu (touche d'accès : 1)
Menu (touche d'accès : M)
Info budgétaire
Info économique et financière
Institutions et marchés financiers
Questions internationales
Questions d'ordre social
Impôts et tarifs
Paiements de transfert aux provinces
Nouvelles - Communiqués
Site FTPAvis aux médiasDiscours

le 25 juin 2003
2003-034

Déclaration de l’honorable John Manley, vice-premier ministre et ministre des Finances, devant les membres de l’Economic Club of Toronto

Toronto, Ontario 

Le texte prononcé fait foi


Voir aussi :


Introduction

Je tiens à remercier l’Economic Club of Toronto de m’avoir invité à prendre la parole devant un auditoire si prestigieux.

J’aimerais vous faire part aujourd’hui de notre point de vue actuel quant à l’état de l’économie canadienne. Comme d’habitude, je présenterai cet automne notre mise à jour économique et financière au Parlement.

Dans mon budget de 2003, j’ai indiqué que les prévisionnistes du secteur privé s’attendaient à ce que le Canada connaisse une autre année de solide croissance économique, mais que nous étions confrontés à un risque évident lié à la nature inégale de la reprise de l’économie américaine, surtout en cas de conflit militaire en Irak.

Ce risque s’est effectivement concrétisé. La relance de l’économie américaine tarde à se manifester, et ce retard se répercute sur l’économie mondiale tout entière. De plus, la demande intérieure en Europe et au Japon demeure plus faible que prévu, nous privant d’un contrepoids face aux hésitations de l’économie américaine.

À cela s’ajoutent des événements complètement inattendus : l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et la découverte d’un cas unique de maladie de la vache folle dans le cheptel albertain.

Au plan humain, l’épidémie de SRAS a prélevé un lourd tribut à travers le monde. Au plan économique, elle a incité les organismes prévisionnaires à revoir à la baisse leurs estimations de croissance pour certains pays du monde, plus particulièrement la Chine, Taïwan, Hong Kong et d’autres pays d’Asie du Sud-Est.

Sans oublier le Canada. Ici, aucune ville n’a été plus touchée par le SRAS que Toronto.

La bataille visant à circonscrire cette maladie pose des défis évidents pour cette ville et pour l’ensemble du pays. Or, les Torontois et les autres citoyens du Canada ont bien réagi à ces défis. Ainsi, les Canadiens d’un océan à l’autre se sont mobilisés pour appuyer Toronto, y compris des groupes comme la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers et le Conseil canadien du commerce de détail, qui ont tenu leurs congrès annuels ici au cours des dernières semaines.

Je sais que, grâce aux efforts combinés de tous les gouvernements et au dévouement de nos professionnels de la santé des plus compétents, nous gagnerons la bataille contre le SRAS. Notre gouvernement est venu en aide sur un certain nombre de fronts. Nous nous sommes engagés à fournir des fonds pour la recherche médicale afin de trouver la cause de cette maladie. Nous avons pris des mesures pour offrir un appui aux travailleurs de la santé et à d’autres personnes touchées par l’épidémie de SRAS. Nous avons renforcé notre système national de santé publique et nous avons fourni des ressources pour promouvoir Toronto comme destination touristique.

Tout récemment, l’interruption de nos exportations de bœuf après la découverte d’un cas isolé de maladie de la vache folle dans le nord de l’Alberta engendre également de l’incertitude pour un important secteur de notre économie. Les fonctionnaires de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et des gouvernements provinciaux mettent tout en œuvre pour garantir l’intégrité des approvisionnements alimentaires du Canada. En outre, les gouvernements fédéral et provinciaux travaillent en étroite collaboration avec les éleveurs pour traiter de l’incidence immédiate de cette maladie au Canada. Nous travaillons également avec des fonctionnaires américains pour obtenir la levée de l’embargo américain sur les exportations canadiennes de bœuf dans les plus brefs délais.

La combinaison de ces facteurs a une incidence fort claire : à mi-parcours de cette année 2003, nous sommes aux prises avec un contexte économique riche en défis. Il faut se rappeler que les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont d’envergure mondiale même si leurs répercussions nous touchent de très près. En fait, ces problèmes soulignent l’interdépendance des nations à l’échelle internationale. Aujourd’hui plus que jamais, les problèmes économiques et sociaux qu’éprouve un pays peuvent avoir une incidence considérable sur presque toutes les autres nations du monde.

Cette interdépendance ne signifie toutefois pas que les problèmes sont inévitables. Pour résister avec succès aux chocs qui surviennent sur la scène internationale, il faut une économie nationale vigoureuse reposant sur des bases solides. Le Canada a bien appris cette leçon, et il a dominé le Groupe des Sept (G-7) ces dernières années. Comme nous l’avons démontré au cours de la récession de 2001 aux États-Unis et du ralentissement économique mondial l’an dernier, l’économie canadienne a réussi à afficher une croissance vigoureuse et à créer un nombre record d’emplois. Par conséquent, le travail acharné et l’engagement des Canadiens, doublés d’une saine gestion économique et financière, portent leurs fruits, et j’estime qu’il continuera d’en être ainsi.

Les éléments d’une économie à l’épreuve des chocs

Depuis 1994, les politiques économiques et financières du Canada reposent sur quatre piliers.

Premièrement, une gestion financière saine. Les faits sont éloquents. Au cours des 10 dernières années, nous avons éliminé le déficit, présenté des budgets équilibrés consécutifs et, grâce à nos efforts de réduction de la dette, placé cette dernière sur une pente descendante à la fois permanente et durable.

Deuxièmement, une inflation faible et stable. Le maintien de l’inflation à l’intérieur de la fourchette cible de 1 à 3 % a aidé les consommateurs et les gens d’affaires à prendre des décisions financières en s’appuyant sur un environnement de faible inflation à la fois stable et prévisible.

Troisièmement, un contexte économique et social qui favorise la croissance et l’innovation, y compris les réformes structurelles suivantes :

  • Nous avons instauré des réductions d’impôt réelles et durables : notre Plan quinquennal de réduction des impôts de 100 milliards de dollars continue d’abaisser l’impôt sur le revenu de millions de Canadiens.
  • Nous avons forgé un avantage fiscal distinct pour les entreprises canadiennes face aux États-Unis en réduisant de façon substantielle l’impôt sur les bénéfices des sociétés et l’impôt sur le capital.
  • Nous avons reconnu que l’innovation et le développement des compétences sont essentiels à notre prospérité future, de sorte que nous avons investi plus de 13 milliards de dollars dans ces domaines depuis le retour à l’équilibre budgétaire.
  • Nous avons renforcé notre système national de santé publique en y investissant 34,8 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
  • Nous avons amélioré les perspectives des enfants de familles à faible revenu en investissant de façon énergique dans une nouvelle Prestation nationale pour enfants de 10 milliards de dollars par année et dans des mesures connexes pour les enfants handicapés.

Quatrièmement, des échanges commerciaux plus ouverts et plus équitables. Nous avons cherché activement à libéraliser les échanges commerciaux par le biais de l’Organisation mondiale du commerce, et nous nous sommes efforcés de développer nos liens commerciaux avec d’autres pays. Parallèlement, lorsque d’autres nations ont tenté d’utiliser des tactiques inéquitables qui portaient atteinte aux intérêts du Canada, nous avons réagi de façon énergique.

Ces quatre piliers sont les fondements de nos politiques économiques et financières, et ils nous ont aidés à devenir un chef de file au sein du G-7.

Qu’on en juge :

  • Le produit intérieur brut (PIB) du Canada a progressé de 3,3 % en 2002, ce qui signifie que nous avons devancé tous les autres membres du G-7 l’an dernier. En fait, le Canada domine le G-7 pour la croissance économique réelle moyenne depuis que le gouvernement a rétabli l’équilibre budgétaire national en 1997-1998.

  • L’économie canadienne a créé plus de 550 000 emplois en 2002, dont les deux tiers étaient à temps plein.
  • Le Canada affiche un excédent du compte courant depuis 15 trimestres consécutifs et notre dette extérieure nette a chuté, passant de 45 % du PIB il y a 10 ans à 16 % aujourd’hui, son plus bas niveau en 50 ans.
  • Depuis 1997, le Canada domine le G-7 pour la croissance tant de l’emploi que de la productivité.
  • C’est ainsi que le niveau de vie réel des Canadiens, mesuré en fonction du PIB réel par habitant, a progressé de 20 % au cours des six dernières années, la plus forte expansion parmi les pays du G-7.

Ces réalisations canadiennes sont des plus impressionnantes. Et nous sommes vraiment un « tigre du Nord ».

Cela dit, il nous reste d’autres grands défis économiques à relever alors que nous aurons à composer avec les retombées de la lenteur persistante de la reprise économique mondiale.

Perspectives économiques internationales

À l’extérieur de l’Amérique du Nord, tandis que l’incertitude engendrée par les préparatifs entourant le conflit militaire en Irak contribuait à freiner la croissance économique, d’autres facteurs, comme la contraction observée en Allemagne au premier trimestre de 2003 et la nette faiblesse de la demande intérieure dans le reste de l’Europe, ont aggravé la situation. Rien n’indique que cette faiblesse ni le ralentissement en cours de l’économie japonaise se dissiperont à court terme.

Parmi les marchés émergents, nous avons été heureux de constater les progrès réalisés par plusieurs pays de l’Amérique latine, particulièrement le Brésil et l’Argentine, dans le règlement de problèmes structurels liés à leurs économies. Néanmoins, les perspectives pour un certain nombre de marchés émergents, plus particulièrement ceux d’Asie, demeurent préoccupantes, surtout en raison du resserrement des conditions financières, du repli des marchés d’exportation et de l’impact du SRAS en Asie.

Par conséquent, en avril, le Fonds monétaire international a ramené de 3,7 à 3,2 % ses prévisions de croissance de l’économie mondiale. Il faut noter que ces projections révisées ne tiennent pas compte de l’incidence potentielle de l’épidémie de SRAS en Asie du Sud-Est. À coup sûr, cette épidémie pèsera lourd sur l’évolution de l’économie mondiale au deuxième trimestre de cette année, et peut-être à plus long terme.

Aux États-Unis, l’incertitude entourant la guerre a miné la confiance des consommateurs et des entreprises. Cela s’est traduit par une baisse de la demande au dernier trimestre de l’an dernier et au cours de la première moitié de cette année. L’expansion de l’économie américaine a atteint un taux annuel de 1,9 % au premier trimestre de 2003. Cette croissance nettement inférieure à son potentiel constitue un autre indice du caractère chancelant de la reprise économique aux États-Unis. Les données économiques récentes provenant des États-Unis sont mitigées, ce qui cause de l’incertitude parmi les autorités économiques américaines. La déclaration que fera aujourd’hui l’Open Market Committee du Federal Reserve Board constituera une mise à jour importante des plus récentes opinions au sujet de l’économie américaine.

Tout compte fait, une reprise soutenue a besoin d’un accroissement des dépenses d’investissement, lesquelles demeurent faibles à l’heure actuelle. Les sociétés américaines hésitent à effectuer d’importants nouveaux investissements notamment parce que les scandales comptables qui ont ébranlé les milieux d’affaires récemment font que les entreprises sont réfractaires au risque. La stagnation de l’emploi aux États-Unis pourrait également toucher la planification des entreprises parce qu’une faible progression de l’emploi réduit la demande des consommateurs, ce qui a des répercussions négatives sur les bénéfices.

Compte tenu de ce qui précède, le Fonds monétaire international a ramené de 2,6 à 2,2 % ses prévisions pour la croissance de l’économie américaine en 2003. Les prévisionnistes du secteur privé ont apporté des corrections semblables à leurs évaluations pour l’année en cours. Parallèlement, ils ont clairement indiqué qu’ils s’attendent nettement à ce que l’économie américaine redémarre au cours des prochains trimestres. Le secrétaire américain au Trésor, John Snow, partage ce point de vue. Je me suis entretenu avec lui plus tôt cette semaine et il est confiant que l’économie américaine commencera à rebondir dans la seconde moitié de la présente année. Le moment exact de cette reprise sera important non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour le reste du monde, et plus particulièrement pour le Canada.

Perspectives de l’économie canadienne

L’essoufflement de l’économie mondiale aura une incidence sur notre pays, principalement sous forme d’une baisse de la demande pour nos exportations. Mais au-delà de ces projections plus ou moins encourageantes à propos de l’économie mondiale, nous devons tenir compte de plusieurs autres facteurs.

Plus précisément, nous ne pouvons faire abstraction des conséquences économiques de l’épidémie de SRAS. Il est certain que cette dernière a une incidence négative sur la croissance économique au deuxième trimestre. Cependant, la plupart des économistes du secteur privé croient que l’économie canadienne se sera largement remise des retombées économiques négatives de l’épidémie de SRAS d’ici la fin de l’année.

En outre, même s’il est encore trop tôt pour préciser les répercussions de la découverte d’une seule bête atteinte de la maladie de la vache folle sur la croissance économique en 2003, cette situation demeure un important facteur d’incertitude pour un secteur clé de l’économie canadienne. Notre régime d’inspection des aliments est l’un des plus efficaces au monde, et nous avons déjà pris des mesures pour garantir à nos principaux clients intérieurs et étrangers que le bœuf canadien est sain.

Un autre facteur récent est l’appréciation du dollar canadien et ses effets potentiels. Il ne fait aucun doute qu’une appréciation à la fois forte et rapide du dollar canadien face à la monnaie américaine aura une incidence négative sur les marges de profit et sur les exportations du Canada à court terme jusqu’à ce que les exportateurs s’adaptent.

Toutefois, si certains d’entre vous espéraient connaître mon point de vue à propos des perspectives du dollar, ceux-là seront déçus. Une des premières leçons que j’ai apprises en arrivant au poste de ministre des Finances est d’éviter de prédire la valeur du dollar canadien. J’aimerais toutefois commenter la dynamique entourant les récents rajustements monétaires à l’échelle internationale.

Ces rajustements sont surtout liés au repli du dollar américain. En effet, la forte appréciation du dollar canadien cette année est surtout attribuable à la baisse encore plus marquée du dollar américain sur les marchés monétaires internationaux. Cette chute s’explique par le double déséquilibre du déficit budgétaire et commercial de l’économie américaine, et par l’incertitude entourant les perspectives économiques pour le reste de l’année.

Ces déséquilibres ont incité les investisseurs à réduire leurs actifs en dollars américains au profit d’autres devises. Le dollar canadien n’a pas été la seule monnaie touchée par ce changement. En effet, même si le dollar américain a perdu plus de 15 % de sa valeur face au dollar canadien depuis le début de cette année, il a également fondu de 11 % face à l’euro, de 16 % par rapport au dollar australien et de 4 % face à la livre sterling.

Mais la situation du dollar américain n’explique pas tout. Les cambistes et les investisseurs internationaux ne se tourneraient pas vers le dollar canadien s’ils jugeaient que notre économie était faible ou si nous étions aux prises avec le même genre de déséquilibre économique et budgétaire que les États-Unis. Le fait que les investisseurs internationaux aient opté pour le dollar canadien traduit donc l’amélioration de notre performance économique, y compris nos solides gains de productivité et notre plus grande compétitivité ces dernières années.

Passons maintenant aux perspectives de notre économie.

D’après les chiffres publiés à la fin de mai, l’économie canadienne a progressé au taux annuel de 2,4 % au premier trimestre de cette année. Les économistes du secteur privé s’attendent à ce que la croissance au deuxième trimestre soit beaucoup plus faible étant donné l’incidence du SRAS, de la maladie de la vache folle et des rajustements monétaires. Compte tenu de ces chiffres, les économistes du secteur privé interrogés par le ministère des Finances ramènent leurs prévisions de croissance économique pour 2003 à 2,2 % en moyenne. Parallèlement, les prévisionnistes s’attendent toujours à une reprise de la croissance dans la seconde moitié de cette année et l’an prochain. Selon eux, la croissance pourrait atteindre 3 % en 2004.

Même si l’idée d’une croissance plus faible que prévu en 2003 est décevante, il faut mettre ces chiffres en perspective. Tous nos partenaires du G-7 sont aussi en train de revoir à la baisse leurs projections de croissance. Même si les économistes du secteur privé anticipent une croissance économique au Canada et aux États-Unis plus faible que prévu pour cette année, on s’attend tout de même à ce que nos deux pays fassent mieux que tous les autres membres du G-7. Bref, nous prévoyons que, cette année encore, le Canada sera en tête du G-7, ou tout près.

Les progrès financiers du Canada

Au point de vue financier, le Canada continue d’afficher des budgets équilibrés et de profiter de la décision du gouvernement contenue dans le budget de 2003 de rétablir intégralement la réserve pour éventualités et la mesure de prudence économique pour constituer une protection contre les circonstances économiques imprévues.

D’après les statistiques publiées par le ministère des Finances le 14 mai, notre excédent budgétaire cumulatif s’établissait à 10,4 milliards de dollars en mars 2003. Ce chiffre ne correspond évidemment pas à l’excédent définitif pour l’exercice 2002-2003 parce qu’il ne tient pas encore compte des 5,2 milliards consacrés cette année à des initiatives d’envergure annoncées dans le budget de février dernier, y compris le montant de 4,6 milliards inscrit dans le cadre de l’Accord de 2003 des premiers ministres sur le renouvellement des soins de santé.

Comme je l’ai annoncé dans le budget, nous mettons en œuvre une importante recommandation de la vérificatrice générale, et nous présenterons désormais aux Canadiens des états financiers établis selon la méthode de la comptabilité d’exercice intégrale. Cela rehaussera la transparence et la reddition de comptes des dépenses publiques en donnant une image plus complète des actifs et des passifs du gouvernement. Puisqu’il s’agit du premier exercice d’application de la comptabilité d’exercice intégrale, il se pourrait que les résultats définitifs de 2002-2003 soient disponibles uniquement à la mi-octobre plutôt qu’au milieu ou à la fin de septembre comme c’est habituellement le cas.

Je m’attends à ce que les résultats définitifs de 2002-2003 indiquent un excédent de 3 milliards de dollars, soit à peu près le montant de la réserve pour éventualités prévu dans le budget de 2003. Cet excédent servira à réduire la dette fédérale.

Le Canada aura donc dégagé six excédents budgétaires de suite. Cela portera à plus de 50 milliards la tranche de la dette fédérale qui aura été remboursée depuis le retour à l’équilibre budgétaire en 1997-1998. Notre ratio de la dette au PIB, une mesure déterminante de notre santé financière, aura reculé à moins de 44 % en 2002-2003, ce qui est nettement inférieur au sommet de 68 % enregistré en 1995-1996. Le ratio de la dette détenue sur les marchés en pourcentage du PIB sera encore plus faible puisqu’il s’établira à 38 %.

Quant aux perspectives, en dépit des chocs économiques attribuables au SRAS, à la maladie de la vache folle et à l’économie mondiale chancelante, nous prévoyons maintenir l’équilibre budgétaire cette année et l’an prochain. Plusieurs facteurs sont à l’œuvre ici.

D’abord et avant tout, le budget prévoit un coussin substantiel dans la réserve pour éventualités et la mesure de prudence économique. Ce coussin sera de 4 milliards de dollars pour l’exercice en cours et de 5 milliards en 2004-2005. Nous sommes le seul pays du G-7 dont la planification budgétaire comprend de telles réserves.

Deuxièmement, les prix plus élevés des ressources naturelles, et plus particulièrement de l’énergie, atténueront dans une certaine mesure l’incidence d’une croissance réelle plus faible que prévu sur l’assiette fiscale de l’État.

Troisièmement, les économistes du secteur privé prévoient maintenant que les taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis seront plus bas qu’ils ne l’avaient prévu à l’époque du budget de février. Cela réduira nos frais de service de la dette et contribuera à améliorer notre situation financière.

En fin de compte, nos données économiques et financières fondamentales sont saines. Alors qu’une bonne partie du reste du monde cherche à s’adapter aux nouvelles réalités, l’économie canadienne affiche une nouvelle vigueur et se prépare à récolter les fruits de l’amélioration des perspectives mondiales dans la seconde moitié de l’année.

Cela s’explique non pas par la chance mais par une bonne gestion financière, une gestion dont le premier ministre Chrétien a récemment fait la promotion dans le cadre de ses discussions avec les autres dirigeants des membres du G-8 lors du sommet tenu à Evian, en France.

Mesdames et Messieurs, je veux aussi souligner notre engagement à assurer une gestion prudente des dépenses publiques. À ce chapitre, ma collègue la présidente du Conseil du Trésor assure la direction de l’exercice de réaffectation annoncé dans le budget de février ainsi que l’examen permanent et périodique par notre gouvernement des ministères et de leurs dépenses de programmes.

Évidemment, nous n’aurions pu profiter d’une performance économique aussi vigoureuse sans la volonté et la détermination des Canadiens de conserver les progrès économiques et financiers obtenus de haute lutte au cours des 10 dernières années.

Aujourd’hui, notre plan fonctionne. Nous sommes tout aussi déterminés à maintenir le cap.

Conclusion

Mesdames et Messieurs, j’ai parlé à bon nombre de Canadiennes et de Canadiens en parcourant le pays ces derniers mois. Ils sont très fiers de nos réalisations collectives. Cependant, l’incertitude des perspectives de l’économie mondiale fait que beaucoup d’entre eux s’inquiètent de ce que l’avenir leur réserve, de même qu’à leur famille.

De toute évidence, nous devons continuer de bâtir une économie forte, vigoureuse et innovatrice, une économie ouverte sur le monde. C’est la meilleure façon d’assurer une plus grande sécurité et une plus grande prospérité pour tous les Canadiens.

Voyez tout le chemin que nous avons parcouru.

Il y a quelques années encore, nous étions l’un des pays du G-7 dont l’économie était la moins performante. À cette pénible époque de notre histoire, nous avions peine à trouver les ressources nécessaires pour acquitter l’intérêt sur la dette et investir dans des priorités comme les soins de santé, la pauvreté chez les enfants, l’innovation ou les compétences.

Aujourd’hui, nous sommes en tête du peloton et nous investissons plus que jamais dans les priorités sociales et économiques des Canadiens.

Sommes-nous capables de prendre appui sur nos récents succès et de demeurer l’un des pays les plus compatissants, les plus inclusifs et les plus progressistes de la planète? Oui, nous le sommes.

Pouvons-nous réussir au sein d’une économie mondiale en évolution rapide et de plus en plus concurrentielle? Je vous assure qu’ensemble, nous le pouvons et nous le ferons.

Je vous remercie.


Dernière mise à jour :  2004-03-17 Haut

Avis importants