Gouvernement du Canada - Ministère des Finances
Éviter tous les menus (touche d'accès : 2) Éviter le premier menu (touche d'accès : 1)
Menu (touche d'accès : M)
Info budgétaire
Info économique et financière
Institutions et marchés financiers
Questions internationales
Questions d'ordre social
Impôts et tarifs
Paiements de transfert aux provinces

 

Nouvelles - Communiqués
Site FTPAvis aux médiasDiscours

Dubaï, Émirats arabes unis
le 22 septembre 2003

Allocution prononcée par l’honorable John Manley, vice-premier ministre et ministre des Finances du Canada, devant le Conseil canadien des gens d’affaires à Dubaï, Émirats arabes unis

Le texte prononcé fait foi.


Mes amis, distingués invités. Al salaam a' Laykum. Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui, et je vous suis reconnaissant de l’accueil chaleureux qui nous a été réservé cette semaine.

Dubaï est une ville remarquable, non seulement pour son architecture et sa modernité, mais aussi pour la transformation qu’elle a subie. En 40 ans seulement, Dubaï est devenu un grand centre de commerce international, un carrefour de la finance et du transport. Votre ville est un exemple édifiant de ce qui se produit lorsque les ressources naturelles d’une nation sont utilisées au profit de tous, un exemple parfait de retombées réelles et durables découlant de choix stratégiques favorisant l’investissement et la croissance. Dubaï est un modèle de réussite, et c’est à ses habitants que le mérite revient. Je les en félicite.

Je prise notre rencontre. C’est une merveilleuse occasion d’apprendre à mieux connaître non seulement les gens d’affaires qui représentent le Canada dans les Émirats arabes unis, mais également les gens d’affaires locaux avec lesquels ceux-ci travaillent.

Nos deux pays entretiennent une relation fructueuse et grandissante. En 2002, rien que le commerce de marchandises entre nous a dépassé 340 millions de dollars. Les exportations canadiennes vers les Émirats arabes unis ont atteint plus de 100 millions seulement au premier trimestre cette année, et les importations au Canada en provenance des Émirats arabes unis continuent d’augmenter.

Grâce à la vitalité de cette relation, les Émirats arabes unis sont le quatrième partenaire commercial du Canada au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cela étant dit, la vigueur de nos liens est le résultat de l’humanité qui les sous-tend, ce que je salue. Les contacts, les liens et les amitiés que vous avez créés et maintenus constituent la base sur laquelle les relations entre pays sont établies.

On oublie trop souvent que les relations internationales sont le fait de rapports entre personnes, plutôt qu’entre gouvernements. Chacune des transactions et chacune des initiatives entre nos deux pays nous rapproche, parce qu’elles sont produites par des personnes – des particuliers qui travaillent en collaboration, et qui mettent en commun leur énergie, leur imagination et leur intelligence dans le domaine du commerce. Le fait que ces qualités puissent être exprimées dans des contextes totalement différents sur le plan culturel ne rend l’expérience qu’encore plus stimulante à mes yeux, et c’est pourquoi je tiens à vous remercier encore de m’avoir invité aujourd’hui, afin que je puisse prendre connaissance sur place de cet environnement et de cette énergie.

J’aimerais profiter de l’occasion pour parler – dans la même veine – d’un autre genre d’énergie. Je ne traiterai pas de combustible fossile ni d’énergie hydroélectrique, mais plutôt de l’énergie produite par l’économie canadienne au cours des dernières années.

Je suis heureux de déclarer que la réussite économique canadienne a fait la une des journaux récemment. En fait, le journal parisien Le Figaro faisait état il n’y a pas si longtemps du succès de l’économie de notre pays en parlant de « la recette canadienne ».

Malgré ces rapports favorables, le Canada demeure pour grand nombre de personnes un secret bien gardé. En dépit du grand nombre de reportages positifs dont nous avons pu faire l’objet, j’ai bien peur que ces nouvelles ne soient pas celles que la plupart d’entre vous avez retenues, pas après un été où les grands titres ont fait état du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), de la maladie de la vache folle et des feux de forêt.

Il est vrai que les derniers mois n’ont pas été faciles. Des secteurs clés de l’économie canadienne ont été durement touchés – l’industrie bovine, les pâtes et papiers, le tourisme – et ont été ébranlés par des événements tragiques et imprévus. Cependant, les qualités d’un pays sont souvent mises en évidence quand les difficultés frappent le plus durement. C’est exactement ce qui est arrivé au Canada.

La crise du SRAS a grandement éprouvé des familles et des particuliers partout dans le monde. Au Canada, aucune ville n’a été plus sévèrement touchée que notre plus grand centre, Toronto. La lutte contre la maladie a constitué un défi de taille pour la ville et pour l’ensemble du pays. Les Torontois, et tous les Canadiens, ont toutefois su relever ce défi avec brio.

À la différence du SRAS, la maladie de la vache folle s’est limitée à un cas isolé, une seule vache dans le Nord de l’Alberta. Cependant, comme dans le cas du SRAS, ses effets ont été ressentis à grande échelle. Avant la levée partielle de l’interdiction des exportations de bœuf canadien vers les États-Unis et le Mexique, notre industrie bovine avait épongé des pertes de millions de dollars qui ont eu des répercussions sur l’ensemble de l’économie.

Encore une fois, les Canadiennes et les Canadiens ont bien réagi. Des éleveurs de bétail aux exploitants de parcs d’engraissement, en passant par les consommateurs, les Canadiens ont su s’épauler. Aujourd’hui, des mesures ont été adoptées afin de veiller à ce que le bœuf canadien demeure de la plus haute qualité, et je suis convaincu que cette industrie ne fera pas que rebondir, mais en ressortira plus forte que jamais.

À l’heure actuelle, les Canadiens du centre de la Colombie-Britannique continuent d’évaluer l’étendue des dommages causés par les incendies qui ont ravagé les forêts de leur région, ébranlé leur économie et, dans un grand nombre de cas, rasé leur domicile. Là encore, les Canadiens ont affiché leur solidarité. Les gouvernements, les collectivités et les familles s’affairent à rebâtir.

L’année 2003 a comporté sa part d’adversité, mais les Canadiens ont surmonté les obstacles auxquels ils faisaient face. En bout de ligne, ils ressortiront de ces épreuves encore plus forts qu’avant.

Évidemment, ces événements ont eu des répercussions à court terme sur l’économie. En fait, au deuxième trimestre de cette année, celle-ci a accusé un léger recul, soit trois dixièmes de un pour cent. Ce recul est le premier depuis le tumultueux automne de 2001. Avant cela, le Canada n’avait pas connu de croissance négative en près d’une dizaine d’années, soit au début de 1992.

Une reprise solide semble toutefois bien entamée aux États-Unis, et il y a lieu de se montrer optimiste. Je ne suis pas le seul à afficher une telle confiance. La plupart des économistes du secteur privé s’entendent pour dire que le recul du deuxième trimestre n’était qu’un soubresaut. La reprise est déjà amorcée.

Sur quoi basons-nous cette confiance? Nous la basons sur le travail acharné et l’énergie des Canadiens, qui ont érigé une économie fondée sur l’entrepreneuriat et la solidité, l’une des meilleures du monde industrialisé. Cette performance s’appuie sur quatre piliers économiques et financiers.

Le premier est la saine gestion budgétaire. Les faits sont éloquents : au cours des 10 dernières années, nous avons effacé le déficit, affiché une série de budgets équilibrés et, grâce à nos efforts de réduction de la dette, nous avons placé la dette nationale sur une trajectoire descendante permanente et soutenable.

Le deuxième pilier est le maintien de l’inflation à un niveau faible et stable. Le maintien de l’inflation à l’intérieur de la fourchette cible de 1 à 3 % a permis aux consommateurs et aux entreprises de prendre des décisions financières dans un contexte d’inflation faible, stable et prévisible.

Troisièmement, le Canada a établi un programme économique et social qui favorise la croissance et l’innovation, en apportant notamment un certain nombre de réformes structurelles. Nous avons instauré en 2000 un Plan quinquennal de réduction des impôts d’une valeur de 100 milliards de dollars qui continue de réduire l’impôt sur le revenu des particuliers de millions de Canadiens. Nous avons réduit l’impôt des sociétés et l’impôt sur le capital afin de créer un avantage canadien distinct, sur le plan de l’impôt des sociétés, par rapport aux États-Unis. Depuis le rétablissement de l’équilibre budgétaire, nous avons investi plus de 13 milliards de dollars dans l’innovation et l’acquisition de compétences, des éléments cruciaux pour assurer la prospérité des Canadiens. Nous avons renforcé notre réseau public de soins de santé en y injectant 34,8 milliards de dollars sur les cinq prochaines années. Nous avons de plus amélioré les chances des enfants de familles à faible revenu en faisant des investissements considérables dans une nouvelle Prestation nationale pour enfants de 10 milliards de dollars par année et dans le soutien afférent des enfants handicapés.

Enfin, le quatrième pilier est celui d’un commerce libéralisé et davantage équitable. La valeur du commerce n’est un secret pour personne à Dubaï. Le commerce a été le moteur de l’économie de cette région pendant des siècles, avant même l’existence du Canada. Cependant, malgré son arrivée relativement récente, le Canada a beaucoup appris sur le commerce. Aujourd’hui, il aspire activement à la libéralisation du commerce dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, et il déploie de grands efforts afin d’élargir ses horizons commerciaux partout dans le monde.

Ces quatre piliers constituent le fondement de nos politiques économiques et financières, et ils nous ont permis de mener les pays du Groupe des Sept (G-7). Les faits sont les suivants :

Le produit intérieur brut (PIB) du Canada a connu une croissance de 3,3 % en 2002, ce qui signifie que nous avons dépassé tous nos homologues du G-7 à ce chapitre l’an dernier. En fait, nous avons mené le G-7 sur le plan de la croissance économique réelle, en moyenne, depuis que notre gouvernement a rétabli l’équilibre budgétaire en 1997-1998.

Depuis le début de l’année dernière, 612 000 emplois, dont les deux tiers à plein temps, ont été créés au sein de l’économie canadienne.

Nous affichons également un excédent du compte courant depuis 16 trimestres consécutifs, et notre dette extérieure nette est passée de 45 % du PIB il y a 10 ans à 16 % aujourd’hui – son plus bas niveau en 50 ans.

Enfin, depuis 1997, le Canada est devenu un chef de file de la croissance de la productivité, et il a surpassé tous les pays du G-7 sur le plan de la croissance de l’emploi. En conséquence, le niveau de vie des Canadiens, exprimé en PIB réel par habitant, a grimpé de 20 % dans les six dernières années, le rythme le plus rapide des pays du G-7.

Il s’agit là de réalisations impressionnantes.

Cela dit, nous demeurons tous aux prises avec une conjoncture économique délicate. Ces difficultés sont mondiales, mais leurs répercussions sont régionales, et elles mettent en relief l’interdépendance des pays. Maintenant plus que jamais, les problèmes sociaux et économiques qui touchent un pays peuvent avoir une grande incidence sur pratiquement tous les pays.

La clé du succès pour surmonter les chocs mondiaux réside dans une économie fondée sur de saines données fondamentales. Comme je viens de le décrire, le Canada a bien retenu cette leçon, ce qui lui a permis de devenir un chef de file du G-7. Le travail acharné et l’engagement des Canadiens, jumelés à une saine gestion de l’économie et des finances, ont rapporté des dividendes. Je suis persuadé que cette tendance se poursuivra.

J’ai mentionné de nombreuses raisons de me réjouir d’être ici aujourd’hui. Une autre a trait à l’interdépendance des pays dont je viens de parler. Je suis heureux d’être parmi vous parce que j’estime qu’il est bien qui j’y sois.

Il est approprié que nous nous trouvions dans cette ville et dans cette région pour tenir les assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, ainsi que les réunions automnales des ministres des Finances du G-7. Dubaï nous montre ce qu’une ville peut accomplir en choisissant de s’engager dans le monde, d’inviter les investissements, de faire le commerce de ses biens et services. Les répercussions d’une telle croissance ne se font pas seulement sentir sur la ville, mais sur la région entière. Le succès de Dubaï n’est donc pas seulement le sien. Nous en partageons tous les retombées.

Notre planète est peut-être divisée en régions, mais le monde constitue un tout. Ce qui se produit ici m’importe. Les décisions qui sont prises ici me touchent, tout comme les plans élaborés dans une autre hémisphère ont des conséquences pour vous.

C’est la raison pour laquelle il est opportun que les pays du G-7 se réunissent ici, et que le FMI et la Banque mondiale en fassent autant. Les trois groupes ont des répercussions sur le monde entier, et vice versa.

C’est pourquoi je suis si heureux d’être ici, parce que nous comptons les uns pour les autres. Nos deux pays, nos deux peuples, les relations commerciales et les amitiés qui nous unissent – tout cela est précieux et mérite notre respect et notre appui.

Pour conclure, au risque de vous divertir encore une fois, je vous dis en arabe : « Shoo kran ». C’est ma façon de vous remercier, mais si vous ne m’avez pas bien compris, permettez-moi de le faire de deux autres façons. Thank you very much. Merci beaucoup.


Dernière mise à jour :  2004-03-17 Haut

Avis importants