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Ottawa, le 19 novembre, 2003

Allocution de l’honorable John Manley, vice-premier ministre et ministre des Finances à un dîner en l’honneur de la délégation commerciale de l’Espagne au Canada

Montréal, Québec

Le texte prononcé fait foi


M. le ministre Rato [Son Excellence Rodrigo Rato y Figaredo, premier vice-président du gouvernement et ministre de l’Économie du Royaume d’Espagne], distingués invités, mesdames et messieurs.

Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui pour accueillir le ministre Rato et les membres de sa délégation dans la chaleureuse ville de Montréal et au Canada. À chacun de vous, je souhaite la « bienvenida ».

Des liens communs

Le Canada et l’Espagne entretiennent depuis longtemps de fructueux rapports. En fait, les Espagnols ont été parmi les premiers visiteurs au pays.

Aux XVe et XVIe siècles, des explorateurs espagnols ont été parmi les premiers à visiter les Grands Bancs de Terre-Neuve-et-Labrador et plus tard, soit au XVIIIe siècle, la côte Ouest du Canada. Des noms comme Port Aux Basques, à Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île aux Basques, dans le fleuve Saint-Laurent, ainsi que l’île Galiano et le détroit de Juan de Fuca, en Colombie-Britannique, nous rappellent ces lointains repères de l’histoire du Canada.

Plus récemment, le Canada a accueilli des immigrants espagnols en quête de nouveaux débouchés. Certains d’entre eux étaient des agriculteurs arrivés au début du siècle afin de s’établir dans des régions rurales. Des professionnels sont ensuite venus s’établir dans les années 1950 et 1960 à Montréal, à Toronto et à Vancouver.

De nos jours, un nombre croissant de sociétés espagnoles découvrent les avantages de s’établir au Canada ou de travailler en partenariat avec des sociétés canadiennes afin d’avoir accès au grand marché nord-américain.

Au cours des cinq dernières années, il y a eu croissance phénoménale de l’investissement direct du Canada en Espagne, et vice versa. En 1997, cet investissement totalisait 371 millions de dollars, mais en 2002, il était passé à un peu plus de 1,5 milliard. Les sociétés espagnoles, grâce à leurs propres investissements ou avec la collaboration de partenaires canadiens, ont figuré parmi les investisseurs étrangers ayant connu le plus de succès au Canada au cours des dernières années.

Par exemple, Groupo Ferrovial est l’une des plus grandes sociétés espagnoles de construction et un chef de file mondial dans le développement de l’infrastructure de transport privé. En 1999, la société a obtenu le contrat de développement de l’autoroute 407, près de Toronto, la première autoroute à péage à accès entièrement électronique au monde. À un coût total de plus de 4 milliards de dollars, l’autoroute 407 constitue l’investissement espagnol le plus important au Canada et le plus grand projet d’investissement direct à l’étranger de l’histoire de l’Espagne.

Pour ce qui est de l’industrie pétrochimique, Groupo Cepsa est au Canada depuis 1993, année où elle a établi à Bécancour, au Québec, une usine de produits chimiques entrant dans la fabrication de détergents biodégradables. En 2001, Cepsa a uni ses forces à celles de la Société générale de financement du Québec afin de financer la construction d’une usine de produits chimiques dans l’Est de Montréal. Chaque année, cette installation produit plus de 1 demi-million de tonnes d’acide téréphtalique purifié, un élément constitutif majeur des fibres textiles et des produits du plastique recyclables.

Parlant de textiles, je m’en voudrais de ne pas parler d’Inditex, une grande compagnie de vêtements à propriété espagnole qui mène des activités dans 33 pays. Les Canadiens connaissent cette compagnie sous le nom des établissements de détail Zara. Zara a déjà des magasins de vêtements à Montréal, à Toronto et à Vancouver et a l’intention d’établir un réseau de 20 magasins dans les grands centres du Canada et d’élargir son réseau aux États-Unis.

Ces sociétés, qui représentent des industries et des secteurs économiques différents, ont réussi au Canada. Cette réussite est toutefois bien loin d’être unilatérale. Des sociétés canadiennes sont aussi bien accueillies en Espagne.

Bombardier Inc. est le plus grand fabricant canadien de matériel de transport ferroviaire. Bombardier a établi deux usines en Espagne et a obtenu plusieurs contrats d’envergure de trains à haute vitesse et de systèmes de transport à Madrid et à Barcelone.

Nortel Networks est un géant canadien des télécommunications. Nortel est en Espagne depuis 1990 et fournit désormais du matériel et des services de télécommunication à certaines des plus grandes sociétés espagnoles.

La société Québécor est le plus grand imprimeur au monde. Elle a établi un certain nombre de filiales en Espagne afin de produire des magazines, des livres, des catalogues et des annuaires de haute qualité.

Je pourrais continuer, mais je crois que mon message est clair. Le Canada et l’Espagne ont beaucoup à offrir l’un à l’autre, et il ne fait aucun doute que leur relation continuera de s’épanouir au cours des prochaines années.

Des économies dynamiques en position de croissance

M. le ministre, même s’il est évident que le Canada et l’Espagne sont séparés par des milliers de milles d’océan et par des centaines d’années d’histoire, il est aussi vrai qu’ils ont beaucoup en commun. Cela est particulièrement manifeste quand on se penche sur les mesures économiques et financières adoptées par nos deux gouvernements au cours des dernières années afin que nos pays soient davantage compétitifs dans un monde de plus en plus complexe.

Les deux pays ont connu une croissance économique remarquable au cours des dernières années. Cette croissance est largement attribuable aux importantes sommes investies par le Canada et l’Espagne afin d’améliorer leurs infrastructures et d’accroître la compétitivité des industries dans un contexte mondial axé sur la technologie. Parallèlement, les deux pays ont assaini leurs finances publiques afin d’appuyer des politiques de réduction des impôts qui profitent aux particuliers comme aux entreprises.

Pour la gouverne du ministre Rato et des membres de votre délégation, j’aimerais mettre en relief quelques-unes des grandes réalisations économiques des 10 dernières années au Canada.

D’abord, nous avons éliminé les déficits budgétaires. Notre gouvernement a mis fin en 1997-1998 à 27 exercices déficitaires consécutifs, et depuis a affiché six excédents de suite, ce qui a permis de réduire notre dette fédérale de 52,3 milliards de dollars.

Le succès de nos efforts de réduction de la dette a donné au gouvernement la marge de manœuvre nécessaire pour se lancer dans des réductions d’impôt d’application générale. Nous avons donc instauré en 2000 notre Plan quinquennal de réduction des impôts, d’une valeur supérieure à 100 milliards de dollars, le plus important de l’histoire du pays.

Pour les particuliers, ce plan se traduit par une réduction moyenne de 21 %.

Pour les entreprises, le taux général d’impôt des sociétés est passé de 28 % à 23 %, et il sera encore réduit, pour s’établir à 21 % cette fois-là, à compter du 1er janvier 2004. Jumelé à un certain nombre de réductions de l’impôt des sociétés à l’échelon provincial, le taux fédéral-provincial moyen d’impôt des sociétés est actuellement inférieur à celui des États-Unis.

En outre, grâce à la réduction en 2000 du taux d’inclusion des gains en capital, ces derniers sont désormais imposés à un plus faible taux au Canada qu’aux États-Unis.

Nous avons aussi pris l’engagement, dans notre plus récent budget fédéral, de mettre en œuvre une loi qui éliminera d’ici 2008 l’impôt fédéral sur le capital. Quand toutes ces initiatives auront été entièrement instaurées, l’avantage canadien sur le plan de l’impôt des sociétés sera supérieur à six points de pourcentage par rapport aux États-Unis.

Nous avons également adopté des mesures visant à stimuler notre capacité d’innovation. Dans le contexte mondial hautement compétitif d’aujourd’hui, la vitalité de notre économie et notre qualité de vie reposent sur la création d’un climat propice à la recherche et au développement. Nous avons investi depuis 1997 quelque 13 milliards de dollars afin de rendre notre économie plus novatrice.

Comme vous pouvez le constater, nous avons pris dans les 10 dernières années des mesures importantes et nécessaires pour faire du Canada un pays plus dynamique et compétitif à l’échelle internationale, et les résultats sont éloquents :

  • Au cours des cinq dernières années, notre économie a affiché une croissance soutenue. Cette croissance devrait atteindre 3 % en 2004.
  • Le Canada est le seul pays du G-7 qui s’attend à afficher un équilibre budgétaire cette année, et les économistes prévoient que notre budget sera équilibré ou excédentaire à chacun des cinq prochains exercices.
  • Selon une étude préparée par KPMG, le Canada est le pays du G-7 où les coûts des entreprises sont les moins élevés.
  • Parmi les grands pays industrialisés, les travailleurs canadiens comptent le pourcentage le plus élevé de diplômés collégiaux et universitaires.

À la lumière de ces faits, il n’est pas étonnant que le Canada ait fait l’objet cette année d’une reconnaissance unique de la publication britannique de renommée mondiale The Economist. En octobre, les rédacteurs de The Economist ont fait état de notre combinaison unique de responsabilité sociale et de prudence économique et financière, et ils ont déclaré à leur lectorat mondial que, selon eux, le Canada était un pays plutôt « cool ». Je ne peux que souscrire à cette évaluation, tout comme les milliers d’investisseurs étrangers qui ont réussi au Canada.

Conclusion

Mesdames et messieurs, le Canada est un pays relativement jeune, surtout si on le compare à l’Espagne. Dans ses 136 ans d’existence toutefois, sa contribution mondiale a été importante. Mais le Canada a aussi profité de l’apport d’autres pays, qui y ont envoyé leurs fils et leurs filles afin de bâtir un pays qui a su gagner le respect et l’admiration du reste du monde.

J’estime que pour le Canada comme pour l’Espagne, le meilleur reste à venir. J’ai également l’intime conviction que nous saurons continuer ensemble de rendre nos économies encore plus solides et prospères. Il me tarde de collaborer avec vous afin de transposer ces convictions dans la réalité.

Je vous remercie.


Dernière mise à jour :  2004-03-17 Haut

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