Gouvernement du Canada - Ministère des Finances
Éviter tous les menus (touche d'accès : 2) Éviter le premier menu (touche d'accès : 1)
Menu (touche d'accès : M)
Info budgétaire
Info économique et financière
Institutions et marchés financiers
Questions internationales
Questions d'ordre social
Impôts et tarifs
Paiements de transfert aux provinces
Nouvelles - Communiqués
Site FTPAvis aux médiasDiscours

Ottawa, le 20 novembre, 2003

Discours de l’honorable John Manley, vice-premier ministre et ministre des Finances devant la Metropolitan Halifax Chamber of Commerce

Halifax, Nouvelle-Écosse

Le texte prononcé fait foi


Introduction

Comme vous le savez, j’aimerais vous entretenir aujourd’hui d’un thème qui, à mon avis, prend de plus en plus d’importance pour les Canadiennes et les Canadiens, soit « Un Canada confiant dans un monde incertain ».

Halifax est quant à moi une ville de choix pour aborder ce sujet, qu’il s’agisse de l’engagement du gouvernement du Canada envers la sécurité internationale et des rapports étroits mutuellement respectueux avec nos voisins du Sud ou de son engagement envers une économie nationale vigoureuse dans un environnement mondial sur la voie de la relance.

Votre communauté connaît très bien les deux volets de ces engagements.

Du côté de l’économie, le Halifax métropolitain, dirigé par des organisations comme la vôtre, bénéficie d’une économie de plus en plus diverse et croissante. La ville est un centre de premier rang pour les importations et les exportations grâce à l’un des plus grands ports naturels au monde et à son aéroport international tout récemment agrandi.

Bien ancrée dans la communauté grâce à ses six institutions décernant des grades universitaires et les trois campus du Nova Scotia Community College, la ville est également un centre pour l’innovation. Si l’on y combine une scène culturelle dynamique, une histoire riche et une beauté naturelle qui en fait une destination touristique de choix, il n’est pas surprenant que la région de Halifax représente l’un des principaux moteurs économiques du pays. Il n’est pas surprenant non plus que Halifax mènera la croissance économique de la province en 2004 selon les plus récentes prévisions du Conseil économique des provinces de l’Atlantique.

Du côté de la sécurité, le rôle historique et moderne joué par la ville pour défendre le Canada est bien connu. Pour des milliers d’hommes et de femmes dévoués de cette région qui sont membres de nos forces armées, les questions de sécurité constituent leur engagement quotidien.

La semaine dernière, je me suis rappelé le service et les sacrifices de ces hommes et de ces femmes lorsque j’ai pris part à la cérémonie du Jour du souvenir qui a eu lieu à Ottawa. J’ai bien dit « rappelé », parce que j’ai moi-même grandi dans une famille qui connaît le prix humain qui se rattache à la liberté, longtemps après que les fusils se soient tus. Je peux comprendre ce que vivent les familles aujourd’hui, lorsque papa ou maman sert son pays à des milliers de kilomètres d’ici. Et je sais pertinemment qu’à l’occasion, le prix à payer est des plus élevés.

Pour bien saisir cette dimension, nous n’avons qu’à nous tourner vers les familles et les amis des soldats Richard Green et Nathan Smith qui ont perdu la vie en Afghanistan en 2002. Ces braves jeunes hommes ont donné leur vie pour nous défendre contre la menace du terrorisme mondial et pour offrir de l’espoir en l’avenir au peuple de l’Afghanistan. Nous, le peuple canadien, pleurons ces braves soldats. Nous partageons la souffrance de leur famille. Nous n’oublierons jamais l’ultime sacrifice qu’ils ont fait.

Mais le Canada ne reculera pas devant son engagement à préserver la paix et la sécurité et à lutter contre le terrorisme partout où celui-ci se manifeste, aussi bien en Amérique du Nord qu’à l’étranger. Cet engagement, pris par les courageux hommes et femmes qui composent nos forces armées et qui n’hésitent pas à effectuer des tâches difficiles et dangereuses pour se porter à la défense du Canada, est un véritable témoignage de l’esprit qui a servi à bâtir notre pays et qui mérite le respect de tous les Canadiens. Leurs efforts pour sauvegarder nos valeurs et nos intérêts, et pour lutter contre le terrorisme et l’anarchie, contribuent fondamentalement à protéger notre qualité de vie et nos intérêts.

Nous savons tous que la force de notre société et de notre économie est redoublée par le travail qu’ils accomplissent. Or, aucun pays ne saurait faire les investissements nécessaires pour sa propre protection ou la protection d’autres pays si sa propre situation économique était précaire. Les Canadiens le savent. Notre gouvernement le sait. Ces 10 dernières années, le recul s’est transformé en progrès, la stagnation en innovation et la division en unité.

Le bilan économique

Plus tôt ce mois-ci, j’ai pu présenter aux Canadiennes et aux Canadiens une mise à jour sur l’état de notre économie en 2003. Cet exercice visait en partie à rappeler à la population canadienne l’ampleur des progrès que nous avons réalisés en 10 ans à peine.

Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 1993, la situation économique et financière était des plus moroses. La dette fédérale atteignait les deux tiers de la production économique annuelle totale de notre pays. À eux seuls, les intérêts sur la dette grugeaient plus de 35 cents de chaque dollar de revenus fiscaux. Nous avions un taux de chômage élevé, une faible croissance économique, des déficits fédéraux élevés et une faible confiance des marchés.

Notre gouvernement a rapidement pris le pouls de la situation et constaté tout ce qu’il y avait à faire, quelle que soit la difficulté des mesures à prendre. Il a fait ce qui s’imposait, non pas en recourant à des solutions simplistes ou en liguant un groupe contre un autre, mais en appliquant de saines mesures de gestion financière et en faisant des investissements ciblés, garants d’un avenir meilleur.

Quels ont été résultats? Eh bien, examinons quelques faits.

Nous avons mis un terme aux déficits. Nous avons déposé des budgets équilibrés à six reprises et nous sommes en voie de le faire pour une septième fois. Le montant de la dette fédérale a reculé de 52,3 milliards de dollars au cours des six dernières années. Nous avons maintenu un faible taux d’inflation. Nous avons cherché activement à libéraliser les échanges commerciaux et à les rendre plus équitables. Nous avons favorisé la croissance et l’innovation en offrant la série la plus importante de réductions d’impôt de l’histoire canadienne et en investissant dans l’innovation, l’acquisition d’habiletés, le régime de santé du Canada et la fourniture d’un bon départ dans la vie aux enfants de notre pays.

Grâce à ces efforts, le produit intérieur brut (PIB) du Canada s’est accru de 3,3 % en 2002, soit la meilleure performance des pays du Groupe des Sept (G-7) l’an dernier. Même en tenant compte de l’impact du syndrome respiratoire aigu sévère, de la maladie de la vache folle et de catastrophes naturelles comme l’ouragan Juan ici et les incendies de forêt en Colombie-Britannique, une croissance du PIB de 1,9 % est maintenant prévue en 2003.

J’aimerais souligner ici les efforts extraordinaires déployés par de nombreuses personnes dans votre communauté et dans l’ensemble de la Nouvelle-Écosse, pour aider leurs voisins après le passage de l’ouragan Juan. La compassion, la générosité et le courage que les habitants de la Nouvelle-Écosse ont démontrés en réaction à cette terrible tempête témoignent de la force du Canada et sont un emblème des raisons pour lesquelles nous réussirons comme pays dans l’avenir.

Et, en dépit de ces événements marquants, l’économie canadienne compte déjà 164 000 nouveaux emplois cette année.

Enfin, depuis 1997, le Canada figure parmi les premiers pays pour la croissance de sa productivité et occupe la tête du peloton des pays du G-7 au chapitre de la croissance de l’emploi.

Ce sont là de beaux chiffres, mais ce qui est le plus marquant, c’est la croissance de 20 % de notre niveau de vie, le PIB réel par habitant, au cours des six dernières années. Aucun pays du G-7 n’a connu une croissance aussi rapide.

Initiative de la frontière intelligente

Ces résultats ne s’expliquent pas seulement par les choix que nous avons faits en matière d’investissement financier et social. Nous savons qu’un pays confiant doit sauvegarder ses intérêts sur son territoire et à l’étranger, qu’il doit tenir compte des réalités de ses partenaires commerciaux et prendre les mesures qui s’imposent pour combler leurs besoins tout autant que les siens.

Cet engagement se manifeste surtout dans les efforts que nous déployons avec les États-Unis, qui se traduisent par un accès durable au marché américain pour les Canadiens et les exportations canadiennes.

Évidemment, l’une des plus importantes réalisations des deux dernières années a été la collaboration de nos deux pays à l’égard des questions liées à la frontière et à la sécurité, en particulier dans le cadre de l’Initiative de la frontière intelligente. Depuis les événements de l’automne 2001, nous sommes conscients que les Américains ont besoin d’assurer un plus grand contrôle sur leur frontière. Dès le début, le Canada s’est empressé de faire valoir aux États-Unis que l’occasion se présentait de bâtir une frontière plus intelligente, et non plus restrictive. Nous savions qu’il était possible d’accroître la sécurité des deux pays, tout en améliorant les flux transfrontaliers des personnes et des marchandises posant peu de risques. Nous savions qu’il était possible de gérer les risques.

Et ce sont les solides liens d’amitié qui m’unissent depuis notre toute première rencontre au secrétaire américain de la Sécurité intérieure, Tom Ridge, qui nous ont le plus aidé à convaincre le gouvernement des États-Unis du bien-fondé de cette initiative. Bon nombre d’entre vous savez que les rapports canado-américains ne sont pas simplement une notion abstraite. Ils font intervenir des amis, des membres de la famille, des collègues de tous genres qui vivent de l’autre côté de la frontière. Ils nous obligent à miser sur ce que nous avons en commun. C’est exactement que ce Tom Ridge et moi-même avons fait lorsque le temps est venu de cerner la manière de renforcer la sécurité frontalière sans pour autant limiter indûment le flux des personnes et des marchandises.

Quelle approche avons-nous retenue? Pensez au fait de chercher une aiguille dans une botte de foin. Il est beaucoup plus facile de trouver cette aiguille quand on rapetisse la botte de foin. Et c’est ainsi que nous procédons. Nous tentons de soustraire de l’équation les personnes et les marchandises présentant peu de risques pour qu’elles puissent conclure facilement des affaires alors que nos agents des douanes et de la sécurité concentrent leurs efforts sur l’identification des risques élevés.

Dans le cadre de cette initiative, moins de deux ans après avoir signé la déclaration canado-américaine sur la frontière intelligente, nous en sommes arrivés à une entente sur tous les éléments du plan d’action et avons réalisé de grands progrès dans sa mise en œuvre. À titre d’exemple, nous avons amorcé les programmes NEXUS et EXPRES (Programme d’expéditions rapides et sécuritaires) et les avons appliqués à de plus en plus de points de passage routiers. Ces programmes facilitent le passage des grands voyageurs et du trafic commercial à faible risque qui veulent traverser la frontière. On prévoit que 13 sites NEXUS et 12 sites EXPRES seront opérationnels d’ici la fin de l’année.

La précision que j’ai obtenue du secrétaire américain de la Sécurité intérieure, Tom Ridge, au sujet de la politique US-VISIT (U.S. Visitor and Immigrant Status Indicator Technology) est tout aussi importante pour les Canadiens. Aux termes de cette politique, des contrôles des entrées et des sorties seront effectués pour toutes les personnes qui se rendent aux États-Unis. Il a cependant été décidé que les citoyens du Canada et des États-Unis ne seraient pas assujettis à cette politique, ce qui souligne, à mon avis, l’incidence du commerce transfrontalier pour les deux partenaires.

À Halifax, l’administration de l’Aéroport international d’Halifax poursuit ses efforts pour la mise sur pied d’une installation de précontrôle. Nous avons mis à profit les travaux sur la Déclaration sur la frontière intelligente pour mettre à jour l'Accord canado-américain de précontrôle de transport aérien, qui est entré en vigueur en mai 2003.

Au Nouveau-Brunswick, les gouvernements fédéral et provincial ont annoncé cette semaine un nouvel investissement important de 95 millions de dollars pour améliorer l’infrastructure frontalière aux points de passage de St. Stephen et de Woodstock. L’argent sera utilisé pour construire la section canadienne d’un nouveau pont international et une nouvelle autoroute à quatre voies entre St. Stephen et Waweig. À Woodstock, environ 20 millions de dollars seront consacrés à la conversion de 12 kilomètres de l’autoroute 95 en une autoroute à quatre voies reliant la Transcanadienne au passage frontalier.

En plus de travailler à améliorer les frontières, le secrétaire Ridge et moi-même avons réussi à apporter des modifications à l’ébauche du règlement de la U.S. Food and Drug Administration (FDA). Aux termes de ces modifications, la FDA collaborerait avec le service des douanes des États-Unis pour fournir un guichet unique où signaler les expéditions transfrontalières de poissons et de produits agricoles. De plus, ces modifications réduiront considérablement les délais de présentation de rapports, qui s’assimileraient aux délais des préavis fournis par les services douaniers du Canada et des États-Unis.

Tous ces progrès sont encourageants, mais je ne cesse de faire valoir au secrétaire Ridge et à l’administration américaine l’importance d’harmoniser complètement les exigences en matière de préavis des États-Unis, y compris la nécessité de reconnaître le risque réduit que présentent les expéditeurs participant au programme EXPRES. Je continuerai également de collaborer avec mes collègues, Geoff Regan et Robert Thibault, qui se sont engagés à l’égard de ces questions au nom de leurs commettants.

Je pourrais vous signaler de nombreuses autres réalisations, mais vous pouvez constater l’orientation que nous prenons. Nous voulons faciliter le mouvement des personnes et des marchandises présentant de faibles risques et laisser les employés de première ligne s’occuper des situations comportant des risques plus élevés.

Je crois qu’une collaboration de ce genre est la marque d’un Canada confiant. Nous savons combien il importe de travailler de concert avec les Américains sur des dossiers qui tiennent à cœur à nos deux pays. Et nous savons que, pour ce faire, nous ne sommes pas obligés de mettre de côté nos points de vue et nos intérêts. C’est ce que peut faire un pays qui a pris en main sa situation économique. C’est ce que peut faire un pays qui a jeté aujourd’hui de solides assises sur lesquelles bâtir des lendemains encore plus florissants. Voilà ce qu’a accompli notre gouvernement ces 10 dernières années. Et voilà ce qu’il continuera de réaliser dans les années qui viennent.

Conclusion

Pour conclure, permettez-moi de vous présenter quelques réflexions personnelles sur ce que nous avons été comme pays et l’orientation que nous prenons.

Ces 10 dernières années, notre gouvernement a pris des décisions et des mesures qui ont réussi à inspirer un nouveau niveau de confiance au Canada. Les Canadiens connaissent la réalité du cycle d’activités et ils savent que nous avons maintenant instauré les facteurs économiques fondamentaux qui nous permettront de composer avec tout ce que ce cycle peut présenter. Nous avons investi dans l’apprentissage et dans notre contrat social de sorte que les Canadiens ont plus que jamais facilement accès aux outils dont ils ont besoin pour réussir, quels que soient les aléas.

Notre cadre financier parle de lui-même. La sensibilisation accrue à l’échelle internationale à l’égard de la performance et des forces du Canada n’est qu’une autre preuve parmi tant d’autres.

Mais nous ne pouvons jamais tenir ces forces pour acquises. Nous avons fait des choix parfois difficiles pour arriver où nous sommes aujourd’hui. Nous serons peut-être appelés à faire de même dans l’avenir.

De fait, au début de mon allocution, j’ai parlé du courage et de l’engagement des membres des Forces canadiennes. Ce n’est pas d’hier qu’ils font preuve de ce courage et de cet engagement, comme on me l’a rappelé de façon si éloquente en juin. Lorsque je me suis rendu en France pour assister à une réunion des ministres des Finances du G-8, j’ai accompagné mes homologues français et américain sur les plages de Normandie. Nous avons vu les champs de bataille où a pris naissance l’impulsion pour libérer tout le nord-ouest de l’Europe. Nous avons vu des cimetières où des milliers de soldats ont été enterrés.

Ce fut un Canada fort et confiant qui a envoyé ses jeunes hommes et femmes pour anéantir les forces de l’Axe, ici et ailleurs. Ce fut un pays fort et confiant qui a compris et respecté les sacrifices consentis par ceux et celles qui sont revenus au Canada et ceux et celles qui ne sont pas revenus.

Leurs contributions ont créé les conditions qui nous permettent de profiter du train de vie que nous avons aujourd’hui. Ils regardaient au-delà de notre frontière vers un monde meilleur, vers un monde qui reflète les valeurs du Canada et la croyance des Canadiens selon laquelle tous peuvent profiter de la paix et de la prospérité.

Mesdames et Messieurs, les Canadiennes et les Canadiens voient avec optimisme leur pays et leur propre vie. Notre gouvernement continuera de prendre les mesures qui s’imposent pour prouver le bien-fondé de cet optimisme. Je suis convaincu que le nouveau gouvernement renchérira sur ce qui a été accompli à ce jour pour créer un Canada qui travaille pour nous tous et pour le monde entier.

Je vous remercie.


Dernière mise à jour :  2004-03-17 Haut

Avis importants