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Notes d’allocution de l’honorable Ralph Goodale, ministre des Finances, lors de la conférence tenue sous le thème « Débloquer des fonds pour des projets d'infrastructure en Afrique »

Toronto (Ontario)
le 25 avril 2005


Introduction

Monsieur Daignault, Monsieur Bradet, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, chers invités.

Je tiens d’abord à remercier le Conseil canadien pour l’Afrique d’avoir réuni un aussi large éventail de spécialistes pour débattre des enjeux cruciaux liés au financement et à l’infrastructure en Afrique.

J’accueille avec joie cette occasion d’accroître la sensibilisation à l’égard du continent africain, et plus particulièrement de faire connaître le Fonds d’investissement du Canada pour l’Afrique. Il s’agit de l’un des moyens utilisés par le gouvernement du Canada pour favoriser l’établissement de partenariats entre le secteur privé et les pays africains en développement.

Le nation canadienne est fondée sur certaines valeurs et convictions – une volonté de justice et d’équité, un profond esprit de générosité, de compassion, de tolérance et d’ouverture. Ces valeurs ont en retour façonné l’âme de notre pays et ont contribué à définir le rôle que nous jouons sur la scène internationale.

C’est dans cette perspective que j’ai accepté l’invitation de joindre les rangs de la Commission pour l’Afrique, mise sur pied il y a 12 mois par le premier ministre du Royaume-Uni, Tony Blair.

Je suis heureux de constater que le développement de l’Afrique est de nouveau au centre de l’actualité internationale, et je me réjouis à l’idée de voir l’Afrique occuper une place de choix à l’ordre du jour du Sommet du G-8, qui se tiendra à Gleneagles, en Écosse, cet été.

Ce ne sera pas la première fois que l’Afrique constitue un thème central lors d’un sommet du G-8. En effet, au sommet de 2002 à Kananaskis, en Alberta, le leadership exercé par le Canada a conduit à la création du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, un partenariat officiel réunissant les dirigeants du G-8 et ceux des pays africains.

Au total, 17 personnes, dont la moitié venant d’Afrique, ont été conviées à faire partie de la Commission pour l’Afrique il y a un peu plus d’un an. Nous avons rempli notre rôle à titre privé, et non en tant que représentants des organisations ou des gouvernements auxquels nous appartenons.

Notre objectif consistait à formuler des conseils pratiques en vue de la réalisation de progrès socio-économiques tangibles en Afrique. Cela exigeait de faire preuve de réalisme au sujet de questions comme la pauvreté et la corruption sur le continent africain, ou encore la propension des pays développés à l’indifférence ou à l’inaction à ce sujet.

Comme vous le savez peut-être, la Commission pour l’Afrique a rendu public son rapport final le 11 mars 2005. Le rapport fixe des objectifs assez élevés et je pense qu’il nous fournit une orientation adéquate. Cela dit, lors de la rédaction du rapport, l’un des points les plus importants sur le plan stratégique a été de faire en sorte que, par delà les 17 membres de la Commission ayant participé directement à son élaboration, le rapport ait pour effet d’inciter un nombre de plus en plus grand de parties prenantes à emboîter le pas au fil du temps.

À bien des égards, le continent africain est en crise. Il est aux prises avec des problèmes économiques et des enjeux de développement humain dont la portée et l’ampleur dépassent l’entendement. Par exemple, le nombre de morts causées chaque mois par le sida et le paludisme en Afrique dépasse les 260 000, ce qui équivaut au nombre total de victimes du tsunami qui a dévasté l’Asie récemment.

Mais on observe aussi des signes de progrès importants. Les conflits sont en recul. La gouvernance s’améliore. L’Afrique recèle un grand potentiel au chapitre de l’entreprise, et les gouvernements du continent délaissent les anciennes façons de faire dans le but de mettre en place un environnement qui donnera aux Africains les moyens de devenir les principaux vecteurs de leur économie dans l’avenir. Vous avez pu en voir de parfaits exemples dans le film présenté ce soir.

J’ai eu l’occasion de constater moi-même cette évolution lors de mon séjour en Afrique l’an dernier, dans le cadre de consultations que j’ai tenues afin d’entendre les Africains me parler directement des solutions fructueuses, de celles qui ne donnent pas de bons résultats et des choses qui doivent être accomplies selon eux.

J’ai eu la chance insigne de rencontrer des gens de tous les milieux – des présidents et des premiers ministres, des ministres et des fonctionnaires, des gens d’affaires et des universitaires, des membres d’organisations non gouvernementales, les porte-parole de la société civile et de simples citoyens de quatre pays, soit la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Mali et le Nigeria.

J’ai été captivé par les récits passionnants de Trevor Manuel sur les derniers jours de l’apartheid, de même que sur le jour où Nelson Mandela a été libéré de prison et sur la façon dont les choses ont évolué en Afrique du Sud depuis ces événements qui remontent à quelque 10 ans. J’ai aussi rencontré des entrepreneurs canadiens qui collaborent avec des concepteurs et des banquiers sud-africains dans le domaine des technologies de l’information destinées aux petites et moyennes entreprises.

Je me souviens d’avoir arpenté le marché de Tandale, en Tanzanie, où les propriétaires d’échoppes m’ont entretenu avec passion de la nécessité d’améliorer les infrastructures et d’assurer un meilleur accès au capital. D’un point de vue nord-américain, on voit mal comment il est possible de se passionner pour ce genre de sujet. Mais en Tanzanie, sur le marché de Tandale, cette question revêt au quotidien une grande importance pratique, ce qui explique pourquoi la présence là-bas du Groupe Desjardins est si cruciale.

J’ai écouté des planteurs de coton et des ouvriers d’usine du Mali qui voulaient que l’on accroisse les activités de transformation du coton à forte valeur ajoutée et un accès aux autres marchés du globe qui soit plus ouvert et libre de toute distorsion. Ils ont aussi évoqué l’utilité de pouvoir compter sur un service ferroviaire assurant la liaison jusqu’à la côte. Rappelons que ce service a été mis en place grâce à l’aide et à l’expertise de l’entreprise canadienne CANAC.

Je me souviens aussi des législateurs nigérians qui disaient que leur pays étouffait littéralement sous le poids de sa dette. Ils affirmaient aussi être au courant de la réputation de corruption qu’on leur avait faite et de la nécessité de convaincre le reste du monde, à l’aide de preuves solides, de leur volonté de combattre ce fléau ainsi que des progrès accomplis. Gardez aussi à l’esprit qu’il y a maintenant une nouvelle génération de dirigeants nigérians qui sont vraiment résolus à ce que les choses changent.

Je me remémore souvent les propos du président nigérian Obasanjo, qui m’avouait avec franchise, et peut-être aussi avec un certain scepticisme, que le simple fait de prendre des mesures pour réaliser une ou deux des bonnes idées qu’il s’attendait à retrouver dans le rapport final de la Commission irait déjà bien au-delà des attentes de la plupart des Africains relativement à ce qu’ils perçoivent comme un rapport officiel parmi tant d’autres.

Par la suite, j’ai rencontré des représentants du secteur privé et des ONG du Canada. Je reconnais d’ailleurs parmi vous quelques-unes des personnes ayant pris part à ces consultations, et je suis heureux que certaines entreprises qui y ont participé aient jugé bon de déléguer des représentants à cette conférence. Certains d’entre vous ont également participé aux discussions amorcées par mon ministère sur le Web. En bout de ligne, nous avons reçu de nombreuses présentations d’organismes et de particuliers portant sur une variété de sujets et proposant des solutions à un très large éventail de problèmes.

Les consultations auprès de groupes du secteur privé présentaient en soi un caractère assez singulier. En effet, on commet trop souvent l’erreur d’exclure les entreprises des débats sur le développement, en dépit de leur capacité à stimuler la croissance économique, et ce, même au sein des pays les plus pauvres. C’est pourquoi la Commission a fait de grands efforts pour entamer un dialogue avec des groupes représentant le secteur privé, et je tire beaucoup de fierté de la collaboration et de la coopération dont ont fait preuve les deux parties dans le cadre de l’élaboration de notre rapport final.

Ces consultations ont aussi contribué à modeler ma conception de l’Afrique et de ses nombreux défis. En tout premier lieu, et cela constitue d’ailleurs un thème central de notre rapport, pour que l’Afrique connaisse la prospérité, elle doit être à même de prendre en main les rênes de son propre développement économique.

Des progrès concrets et durables doivent trouver leur source, non dans les efforts des pays étrangers, mais au sein même des pays concernés, surtout dans les domaines cruciaux de la gouvernance et de la sécurité.

Cependant, si l’on veut que l’Afrique atteigne ses Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici l’échéance de 2015, il faudra faire davantage que seulement prendre conscience de l’importance du leadership africain. Il faudra aussi trouver le moyen d’appuyer ce leadership grâce à des outils rendant possible un progrès économique durable.

Il est fini le temps où le développement et les affaires étaient incompatibles. Il existe désormais un consensus international sur cette nécessité que la mobilisation du secteur privé – à la lumière de sa contribution à la croissance économique, à la création d’emploi et à la hausse du revenu des pauvres – fasse partie intégrante de tout effort soutenu et viable de réduction de la pauvreté.

Un secteur privé prospère rendra en outre possible l’expansion de la classe moyenne qui fait augmenter la demande de consommation et la croissance, tout en favorisant l’essor de la démocratie.

On supposera souvent à tort que le secteur privé en Afrique est encore embryonnaire. Ce n’est pas le cas : on retrouve en Afrique des millions d’hommes et de femmes pauvres qui gagnent leur vie en fournissant à d’autres personnes des biens et des services, que ce soit sur des marchés informels ou simplement au coin des rues.

Le problème est que ces entrepreneurs sont aux prises avec de sérieux obstacles qui limitent leur capacité à prospérer et à rendre leur entreprise officielle, et qui freinent les investissements intérieurs et étrangers.

Parmi ces obstacles, il faut mentionner l’accès fort limité aux services de financement et aux capitaux privés, des politiques, des lois et des cadres financiers et réglementaires inadéquats, une gouvernance déficiente et des infrastructures publiques insuffisantes dans des domaines comme les transports, les communications, l’énergie et l’eau.

Tous ces obstacles ont fait en sorte que l’Afrique connaît le taux d’exode de capitaux le plus prononcé de la planète, soit 40 %, comparativement à 4 % seulement pour l’Asie.

Ce ne sont là que quelques-unes des entraves énumérées dans le rapport Libérer l'entreprenariat publié par l’ONU en 2004 et dont les auteurs sont le premier ministre Paul Martin et l’ancien président mexicain Ernesto Zedillo.

On insiste dans ce rapport sur l’importance cruciale de mettre en place un environnement propice à l’investissement – c’est-à-dire un environnement où prévaut la règle de droit et où l’on vise à accroître les capacités d’épargne et d’investissement des ménages pauvres – pour favoriser les investissement intérieurs et étrangers, et par le fait même la croissance économique et le développement.

Misant sur notre aide tactique et sur un soutien bien concret, les gouvernements africains devront prendre des engagements stratégiques clairs et résolus en faveur du développement durable du secteur privé. Ils doivent investir dans les infrastructures publiques, éliminer les pratiques inefficaces, résoudre les problèmes et les lacunes au chapitre des lois et de la sécurité, et améliorer l’accès au financement.

Ils doivent aussi veiller à accroître la capacité commerciale en atténuant les contraintes s’exerçant au niveau de l’offre et en renforçant la capacité d’exportation, ce qui passe entre autres par l’accès au capital et aux compétences.

Ils doivent en outre supprimer les obstacles aux échanges intra-africains : en Amérique du Nord, les échanges intrarégionaux en vertu de l’Accord de libre-échange nord-américain ont rendu possible une très forte croissance économique au Canada, aux États-Unis et au Mexique. L’expérience que nous avons acquise ainsi pourrait contribuer à l’avènement d’une zone de libre-échange dynamique en Afrique. D’autres leçons, apprises parfois difficilement, nous permettent d’affirmer que le fait de céder à l’instinct protectionniste ne peut conduire qu’à des difficultés et à des échecs.

Plus important encore, ces gouvernements doivent permettre au secteur privé national de participer au processus d’élaboration de la politique publique. L’établissement d’un partenariat bien réel entre les gouvernements et les petites et moyennes entreprises est de première importance si l’on veut entamer un vrai dialogue sur la croissance économique et, à partir de là, sur la réduction de la pauvreté.

Il serait toutefois irréaliste de s’attendre à ce que les Africains et leurs gouvernements accomplissent tous ces progrès par leurs seuls moyens. Bien que je sois convaincu que les Africains doivent être les catalyseurs du changement, les pays riches et les organismes donateurs ont un rôle important à jouer au chapitre de la réduction de la pauvreté, ce qui contribuera à rendre ce changement profond et durable.

Pour freiner le déclin économique de l’Afrique et relancer le progrès, il faut tout d’abord améliorer les règles du jeu en vigueur à l’échelle internationale. Nous devons faire davantage pour aider l’Afrique à être concurrentielle sur les marchés internationaux. Pendant que la part des échanges internationaux du reste du monde en développement a augmenté ou est à tout le moins demeurée stable, celle de l’Afrique est passée de 6 % à 2 % au cours des 20 dernières années.

L’accès aux marchés est un facteur de première importance en vue d’aider les pays en développement à connaître la croissance économique nécessaire à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement.

Et cela ne vaut pas uniquement pour les échanges entre l’Afrique et les pays développés. La possibilité pour l’Afrique d’avoir accès aux marchés des pays en développement des autres continents peut également contribuer de façon sensible à la croissance économique.

Nous devons veiller à ce que le système commercial international soit plus équitable et à ce que le cycle de négociations de Doha, qui sert de tribune à différentes initiatives de réforme en matière d’échanges commerciaux et de développement, aboutisse comme prévu à un élargissement des perspectives commerciales, grâce à l’élimination totale des subventions à l’exportation, à la disparition des mesures de soutien au niveau national, qui engendrent des effets de distorsion, et à la possibilité d’accéder à de nouveaux marchés.

Nous pouvons aussi aider l’Afrique à se doter d’une capacité accrue en matière d’échanges commerciaux. L’aide technique des pays donateurs dans ce domaine peut accélérer le processus. Le Canada a déjà fourni de l’aide technique d’une valeur totalisant 316 millions de dollars environ dans le cadre d’initiatives bilatérales et multilatérales. Nous devons faire encore plus.

Nous devons aussi exploiter le potentiel associé aux investissements directs étrangers, qui ont toujours été plus importants que l’aide financière offerte par les pays donateurs. Ainsi, en 2002, les flux de capitaux privés vers les pays en développement, qui s’élevaient à quelque 150 milliards de dollars américains, ont été plus de trois fois supérieurs à l’aide publique au développement, qui a totalisé 50 milliards de dollars américains.

C’est pour cette raison que les pays donateurs comme le Canada doivent trouver des façons d’inciter leurs entreprises à faire davantage affaire en Afrique.

Le Fonds d’investissement du Canada pour l’Afrique (FICA) est un outil important à cette fin. Créé grâce au Fonds canadien pour l’Afrique, établi au sein de l’Agence canadienne de développement international, le FICA a pour objet de fournir du capital de risque en vue d’alimenter les investissements privés à l’appui de la croissance économique en Afrique. Cette initiative va dans le sens des recommandations formulées dans le rapport Martin-Zedillo.

Le FICA vise à stimuler les investissements étrangers et intra-africains à l’appui du développement durable. Le but consiste à acheminer des investissements privés d’au moins 100 millions de dollars vers l’Afrique, à quoi s’ajouteront des fonds publics de contrepartie s’élevant eux aussi à 100 millions de dollars.

Pour que ce fonds porte ses fruits, il faut d’abord que des gens comme vous exerciez un leadership résolu et fassiez preuve d’innovation entrepreneuriale. Les entreprises canadiennes ont non seulement de formidables possibilités d’élargir leurs activités sur de nouveaux marchés dynamiques mais peuvent aussi contribuer énormément à la croissance de l’Afrique dans un esprit de responsabilité sociale.

De nombreuses entreprises canadiennes ont déjà conçu des modèles parfaitement fonctionnels qui rendent compte de la dimension humaine du commerce : la responsabilité sociale dont font preuve les entreprises a des retombées positives sur tous, car les entreprises tiennent compte des besoins des collectivités locales et de la situation des travailleurs sur ces marchés étrangers sans pour autant mettre en péril leur essor économique.

Ces entreprises investissent dans les collectivités locales parce qu’elles peuvent ainsi hausser le niveau de vie des travailleurs qui en font partie, ce qui se traduit par une productivité accrue, par une dynamisation de l’économie locale et, de ce fait, par une réduction durable de la pauvreté des membres des collectivités. Cela a aussi d’autres effets, comme une plus grande sécurité, un recul de la violence et une meilleure gouvernance.

Le fait de se tourner vers les marchés en développement peut supposer des risques plus importants mais peut aussi permettre d’obtenir un rendement plus élevé pour les entreprises qui osent le faire. Si l’on ajoute à l’équation l’aide que peut apporter le gouvernement du Canada, je suis persuadé que nous pouvons, tous ensemble, élaborer des modèles plus efficaces et des méthodes encore plus innovatrices, et, ultimement, concourir à une amélioration sensible de la situation des gens les plus pauvres de la planète.

Il suffit simplement d’être disposé à étudier les différentes solutions possibles. Le gouvernement du Canada est prêt à coopérer avec les entreprises du secteur privé dans le cadre de nouvelles initiatives pouvant être profitables aux Africains. Je vous encourage à joindre vos efforts aux nôtres dans ce but.

En terminant, je voudrais évoquer deux autres obstacles au bien-être des Africains qui devraient interpeller tout particulièrement les Canadiens : l’endettement et la maladie.

Du point de vue canadien, de trop nombreuses ressources en Afrique servent à rembourser les dettes du passé, alors qu’elles devraient être consacrées à l’amélioration des perspectives économiques et sociales.

Dans le cas d’un continent où les jeunes constituent la moitié de la population, l’importance des investissements axés sur l’avenir est primordiale.

C’est pourquoi le Canada a fait la promotion de l’allégement de la dette des pays les plus pauvres, que ce soit en vertu de mesures multilatérales ou dans le cadre de notre propre initiative bilatérale d’allégement de la dette. J’ajouterai que nous ne nous sommes pas cantonnés à de belles paroles, mais que nous avons aussi pris des mesures concrètes.

Les allégements accordés permettent aux pays africains de disposer d’une plus grande partie de leurs ressources financières pour investir dans leurs priorités.

La maladie est l’autre grand obstacle au progrès. L’incidence de maladies comme le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et la poliomyélite est telle que l’on ne peut plus simplement parler d’enjeu social, car la situation a des répercussions énormes sur l’avenir des économies de marché de l’Afrique.

Il n’est pas rare de voir des entreprises africaines ne pas fonctionner à plein régime parce qu’une partie de leur personnel est malade. Je suis personnellement profondément bouleversé par les conséquences humaines de cette pandémie. En tant que commissaire de la Commission pour l’Afrique et ministre des Finances de l’un des pays membres du G-7, je suis aussi troublé par les effets de cette situation sur la capacité des pays d’Afrique à ériger et à soutenir une économie dynamique.

Sans cette capacité, l’Afrique ne sera jamais en mesure de prendre en main les rênes de sa destinée. C’est donc à nous qu’il appartient d’aider l’Afrique à lutter contre la maladie, afin de mettre en place un environnement qui sera plus propice à la santé et à la croissance économique. J’ai été heureux de pouvoir incorporer plusieurs mesures importantes en ce sens dans mon budget de février dernier.

L’avenir

Vous tous qui êtes présents ici ce soir avez un rôle à jouer en vue de transformer la réalité économique de l’Afrique.

En tant que commissaire de la Commission pour l’Afrique, je crois que nous devons modifier la façon dont nous menons nos activités, c’est-à-dire améliorer non seulement le volume, mais également la qualité du soutien que nous accordons, et aussi établir et renforcer les partenariats entre l’Afrique et les pays donateurs.

Je suis convaincu que les Canadiennes et les Canadiens veulent jouer un rôle plus grand en vue d’aider les pays en développement, en particulier les pays africains, à assurer l’essor de leur secteur privé et de leurs marchés intérieurs, ce qui leur donnera les moyens de venir en aide aux pauvres et d’être compétitifs sur la scène internationale.

À mes yeux, il ne s’agit pas simplement de théorie économique ou de saine gestion des affaires. C’est tout bonnement une question d’humanité.


Dernière mise à jour :  2005-05-02 Haut

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