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le 10 juin 2005

Notes d’allocution de l’honorable Ralph Goodale, c.p., député ministre des Finances du Canada sur le développement en Afrique en prévision de la réunion du G-7

Chatham House, 
Londres, Angleterre

Le texte prononcé fait foi


Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui afin de poursuivre le dialogue ayant trait à l’avenir de l’Afrique.

Il s’agit d’un sujet qui m’intéresse particulièrement en tant que l’un des 17 commissaires qui ont siégé au sein de la Commission pour l’Afrique (CFA) du premier ministre Tony Blair. Notre rapport de la CFA a été rendu public il y a environ trois mois, après une année complète d’étude et de délibération.

Je tiens à féliciter le gouvernement du Royaume-Uni et le secrétariat de la CFA pour leur excellent travail de création et de soutien de la Commission, ainsi que pour la publication de notre rapport. Grâce à cet effort, l’Afrique et son avenir sont encore une fois en évidence à l’ordre du jour de la collectivité internationale – y compris lors du sommet du G-8 qui se tiendra le mois prochain à Gleneagles.

Ce ne sera pas la première fois qu’un sommet des dirigeants du G-8 est axé sur les défis auxquels l’Afrique est confrontée. En 2002, au sommet de Kananaskis, au Canada, nous avons lancé le dialogue et produit un plan d’action du G-8 pour l’Afrique – surtout à l’appui des dirigeants africains qui s’étaient réunis au sein du NPDA, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique.

Leur leadership et leur initiative purement africaine bâtie autour d’une saine gouvernance et d’un véritable progrès socio-économique étaient encourageants. Le G-8 devait montrer son appui. Et nous avons commencé à le faire.

Les sommets de 2003, à Evian, et de 2004, à Sea Island, ont mis l’accent sur d’autres problèmes. Cette année, grâce au leadership du Royaume-Uni, la réunion de Gleneagles permettra d’établir un nouveau plan d’action pour l’Afrique. Et le Canada s’en réjouit!

En raison de la mondialisation et de la nouvelle technologie, de plus en plus de gens se considèrent comme des citoyens – non seulement de leur propre pays – mais aussi d’une communauté mondiale plus vaste caractérisée par l’interdépendance. Nous savons que la sécurité et la prospérité mondiales exigent que toutes les personnes et tous les pays estiment avoir leur rôle à jouer dans l’avenir de cette communauté mondiale. Ils doivent savoir qu’ils peuvent pleinement en profiter, et qu’ils ont la responsabilité d’y contribuer. Cette situation ne pourrait être plus pertinente ou plus stimulante que par rapport à l’Afrique.

C’est dans cet esprit que j’ai accepté, sur l’invitation de M. Blair, de me joindre à la Commission pour l’Afrique, qui se compose de 17 femmes et hommes, dont plus de la moitié sont des Africains. Nous avons rempli notre rôle à titre privé, et non en tant que représentants d’une organisation, d’un parti politique ou d’un pays. Toutefois, au nom du gouvernement du Canada, je suis heureux de confirmer qu’en ce qui a trait à la recommandation la plus fondamentale de la CFA, soit celle de doubler les flux de l’aide mondiale pour l’Afrique dans l’avenir immédiat, mon pays atteindra cet objectif d’ici 2008.

L’objectif de la Commission consistait à formuler des conseils pratiques en vue de la réalisation de progrès tangibles en Afrique. Cela exigeait de faire preuve de réalisme au sujet de questions comme la pauvreté et la corruption sur le continent africain, ou encore la propension des pays développés à l'indifférence ou à l'inaction à ce sujet.

Au début, la tâche semblait insurmontable. À de nombreux égards, le contient africain traverse une véritable crise. Il est aux prises avec des problèmes économiques et des enjeux de développement humain dont la portée et l’ampleur dépassent l’entendement. Par exemple, le nombre de morts causées chaque mois par le sida et le paludisme en Afrique dépasse les 260 000, ce qui équivaut au nombre total de victimes du tsunami qui a dévasté l’Asie récemment.

Mais on observe aussi des signes de progrès importants. Le nombre de conflits a diminué. La gouvernance s’améliore. L'Afrique recèle un grand potentiel au chapitre de l'entreprise, et les gouvernements du continent délaissent les anciennes façons de faire dans le but de mettre en place un environnement qui donnera aux Africains les moyens de devenir les principaux vecteurs de leur économie dans l'avenir.

J'ai eu l'occasion de constater moi-même cette évolution lors de mon séjour en Afrique l'an dernier, dans le cadre des consultations que j'ai tenues afin d'entendre les Africains me parler directement des solutions fructueuses, de celles qui ne donnent pas de bons résultats et des choses qui doivent être accomplies selon eux.

J’ai visité quatre pays – la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Mali et le Nigeria.

J'ai eu la chance insigne de rencontrer des gens de tous les milieux – des présidents et des premiers ministres, des ministres et des fonctionnaires, des gens d'affaires, des universitaires, des membres d'organisations non gouvernementales, les porte-parole de la société civile et de simples citoyens.

J'ai été captivé par les récits passionnants de Trevor Manuel sur les derniers jours de l'apartheid, de même que sur le jour où Nelson Mandela a été libéré de prison et sur la façon dont les choses ont évolué en Afrique du Sud depuis ces événements qui remontent à une quinzaine d’années.

J’ai écouté des planteurs de coton et des ouvriers d’usine du Mali qui voulaient que l’on accroisse les activités de transformation du coton à forte valeur ajoutée et un accès aux autres marchés du globe qui soit plus ouvert et libre de toute distorsion.

Je me souviens avoir arpenté le marché de Tandale, en Tanzanie, où les propriétaires d'échoppes m'ont entretenu avec passion de la nécessité d'améliorer les infrastructures et d'assurer un meilleur accès au capital.

D'un point de vue nord-américain, on voit mal comment il est possible de se passionner pour ce genre de sujet. Mais en Tanzanie et au marché de Tandale, les discussions au sujet de l’infrastructure et du financement, en raison de leur grand manque, suscitent de vives émotions.

Je me souviens aussi des législateurs nigérians qui disaient que leur pays étouffait littéralement sous le poids de sa dette. Ils affirmaient aussi être au courant de la réputation de corruption qu'on leur avait faite et de la nécessité de convaincre le reste du monde, à l'aide de preuves solides, de leur volonté de combattre ce fléau ainsi que des progrès accomplis. Gardez aussi à l'esprit qu'il y a maintenant une nouvelle génération de dirigeants nigérians qui sont vraiment résolus à ce que les choses changent.

Je me remémore souvent les propos du président Obasanjo, qui m'avouait avec franchise, et peut-être aussi avec un certain scepticisme, que le simple fait de prendre des mesures pour réaliser une ou deux des bonnes idées contenues dans le rapport final de la Commission irait déjà bien au-delà des attentes de la plupart des Africains relativement à ce qu'ils perçoivent comme un rapport officiel parmi tant d'autres.

Par la suite, j'ai rencontré des représentants du secteur privé et des ONG du Canada. Toutes ces rencontres ont transformé la perception que j’avais de l’Afrique et des nombreux défis qui l’attendent.

En tout premier lieu, et cela constitue d'ailleurs un thème central de notre rapport, pour que l'Afrique connaisse la prospérité, les Africains doivent être à même de prendre en main les rênes de leur propre développement. Des progrès concrets et durables doivent trouver leur source, non dans les efforts des pays étrangers, mais au sein même des pays concernés, surtout dans les domaines cruciaux de la gouvernance et de la sécurité. C’est la raison pour laquelle il est si crucial d’appuyer le NPDA.

Cependant, si l'on veut que l'Afrique atteigne ses Objectifs du Millénaire pour le développement, il faudra faire davantage que seulement prendre conscience de l'importance du leadership africain. Il faudra trouver des façons de soutenir ce leadership pour qu’il réussisse à instaurer des progrès économiques, sociaux et politiques durables.

Avec Gordon Brown, chancelier de l’Échiquier, et Trevor Manuel, ministre des Finances de l’Afrique du Sud, nous avons mis l’accent sur l’économie au moment de rédiger le rapport de la CFA. Comment bâtir une économie plus vigoureuse, viable et durable? Et comment engager les entreprises dans le processus du développement?

Il est fini le temps de l’incompatibilité entre le développement et les affaires. Il existe désormais un consensus international sur cette nécessité que la mobilisation du secteur privé – à la lumière de sa contribution à la croissance économique, à la création d'emploi et à la hausse du revenu des pauvres – fasse partie intégrante de tout effort soutenu et viable de réduction de la pauvreté.

Un secteur privé prospère et dynamique rendra en outre possible l'expansion de la classe moyenne, ce qui fera augmenter la demande de consommation et la croissance, tout en favorisant l'essor de la démocratie.

On supposera souvent à tort que le secteur privé en Afrique est encore embryonnaire. Ce n’est tout simplement pas le cas. On trouve en Afrique des millions d'hommes et de femmes pauvres qui gagnent leur vie en fournissant à d'autres personnes des biens et des services, que ce soit sur des marchés informels ou simplement au coin des rues.

Le problème est que ces entrepreneurs sont aux prises avec de sérieux obstacles qui limitent leur capacité à prospérer et à rendre leur entreprise officielle, et qui freinent les investissements intérieurs et étrangers.

Parmi les obstacles, il faut mentionner l'accès fort limité aux services de financement et aux capitaux privés, des politiques, des lois et des cadres financiers et réglementaires inadéquats, une gouvernance déficiente et des infrastructures publiques insuffisantes dans des domaines comme les transports, les communications, l'énergie et l'eau.

Ce sont tous ces obstacles qui ont fait en sorte que l'Afrique connaisse le taux d'exode de capitaux le plus prononcé de la planète, soit 40 %, comparativement à 4 % seulement pour l'Asie.

Ce ne sont là que quelques-unes des enjeux particuliers énumérés dans le rapport « Libérer l'entreprenariat », publié par l'ONU en 2004 et dont les auteurs sont le premier ministre Paul Martin et l'ancien président mexicain Ernesto Zedillo.

L’analyse Martin-Zedillo et le rapport de la CFA insistent sur l'importance cruciale de mettre en place un environnement propice à l'investissement – c'est-à-dire un environnement où prévaut la règle de droit et où l'on vise à accroître les capacités d'épargne et d'investissement – pour favoriser les investissements intérieurs et étrangers, et par le fait même la croissance économique et le développement. Il est aussi crucial que les petits entrepreneurs et que les personnes des ménages pauvres sentent qu’ils font partie (ou qu’ils peuvent faire partie) de ce mouvement, et qu’ils en sont les bénéficiaires.

Misant sur notre aide tactique et sur un soutien bien concret, les gouvernements africains devront prendre des engagements stratégiques clairs en faveur du développement durable du secteur privé. Ils doivent investir dans les infrastructures publiques, éliminer les pratiques inefficientes, résoudre les problèmes et lacunes au chapitre des lois et de la sécurité, et améliorer l'accès au financement.

Ils doivent aussi veiller à accroître la capacité commerciale en atténuant les contraintes s'exerçant au niveau de l'offre et en renforçant la capacité d'exportation, ce qui passe entre autres par l'accès au capital et aux compétences.

Ils doivent en outre supprimer les obstacles aux échanges intra‑africains. En Amérique du Nord, avec les échanges intrarégionaux effectués en vertu de l'Accord de libre-échange nord-américain, et ici en Europe, dans le cadre de l’Union européenne, les résultats obtenus ont été impressionnants. L’expérience que nous avons acquise ainsi pourrait contribuer à l’avènement d’une zone de libre-échange dynamique en Afrique. D'autres leçons, apprises parfois difficilement, nous permettent d'affirmer que le fait de céder à l'instinct protectionniste ne peut conduire qu'à des difficultés et à des échecs.

Plus important encore, ces gouvernements doivent permettre au secteur privé national de participer au processus d'élaboration de la politique publique. L'établissement d'un partenariat bien réel entre les gouvernements et les petites et moyennes entreprises est de première importance si l'on veut entamer un vrai dialogue sur la croissance économique et, à partir de là, sur la réduction de la pauvreté.

Il serait toutefois irréaliste de s’attendre à ce que les Africains et leurs gouvernements accomplissent ces progrès par leurs seuls moyens. Bien que je sois convaincu que les Africains doivent être les catalyseurs du changement, les pays riches et les organismes donateurs ont un rôle important à jouer au chapitre de la réduction de la pauvreté, ce qui contribuera à rendre ce changement profond et durable.

Pour freiner le déclin économique de l'Afrique et relancer le progrès, il faut tout d'abord améliorer les règles du jeu en vigueur à l'échelle internationale. Nous devons faire plus pour aider l’Afrique à être concurrentielle sur les marchés internationaux. Pendant que la part des échanges internationaux du reste du monde en développement a augmenté ou est à tout le moins demeurée stable, celle de l'Afrique est passée d’un maigre 6 % à un encore plus maigre 2 % au cours des 20 dernières années.

L’accès aux marchés est un facteur de première importance en vue d’aider les pays en développement à connaître la croissance économique nécessaire à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement.

C’est pourquoi nous devons veiller à ce que le système commercial international soit plus équitable et faire en sorte que le cycle de négociations de Doha, qui sert de tribune à différentes initiatives de réforme en matière d'échanges commerciaux et de développement, aboutisse comme prévu à un élargissement des perspectives commerciales.

Nous, des pays industrialisés, pouvons aussi aider l'Afrique à se doter d'une capacité accrue en matière d'échanges commerciaux. L’aide technique des pays donateurs dans ce domaine peut accélérer le processus. Le Canada a déjà fourni de l'aide technique d'une valeur totalisant 316 millions de dollars environ dans le cadre d'initiatives bilatérales et multilatérales, et nous devons en faire davantage.

Nous devons aussi exploiter le potentiel associé aux investissements directs étrangers, qui ont toujours été plus importants que l'aide financière offerte par les pays donateurs. Ainsi, en 2002, les flux de capitaux privés vers les pays en développement, s’élevant à quelque 150 milliards de dollars américains, ont été plus de trois fois supérieurs à l'aide publique au développement, qui a totalisé 50 milliards de dollars américains.

Des pays donateurs comme le Canada doivent trouver des façons d'inciter leurs entreprises à faire davantage affaire en Afrique. En favorisant un nombre de plus en plus grand de partenariats entre des entreprises en Afrique et des entreprises de l’étranger, nous stimulons la capacité commerciale de l’Afrique tout en contribuant à la viabilité économique du secteur privé africain. C’est pourquoi nous avons lancé le Fonds d’investissement du Canada pour l’Afrique.

Je conclurai en parlant de deux entraves au mieux‑être africain qu’il faut combattre – l’endettement et la maladie.

Une fraction beaucoup trop importante des ressources financières de l'Afrique sert au remboursement de la dette contractée par le passé, alors que ces ressources devraient être consacrées plus rigoureusement à l'amélioration des perspectives économiques et sociales.

Dans un continent où les jeunes constituent la moitié de la population, l'importance des investissements axés sur l'avenir est primordiale. Les allégements accordés permettent aux pays africains de disposer d'une plus grande partie de leurs propres ressources financières pour investir dans leurs priorités, soit la santé, l’éducation et les débouchés économiques et sociaux.

Le Canada s’est fait depuis longtemps le champion de l’allégement de la dette de nombreux pays pauvres qui affichent leur volonté et leur détermination à se libérer du passé, à adopter des pratiques de saine gouvernance et de transparence, et à bâtir un meilleur avenir pour leurs citoyens.

Nous avons participé entièrement et de façon proactive aux travaux du Club de Paris et aux initiatives mondiales d’allégement du fardeau de certains pays pauvres très endettés (les processus en faveur des PPTE).

En ce qui concerne la dette bilatérale – celle qui doit être remboursée directement au Canada – nous déployons actuellement un effort d’une valeur de 1,2 milliard de dollars afin d’effacer purement et simplement cette dette. Quand nous aurons terminé – et nous en sommes environ à mi-parcours – aucun pays pauvre où qu’il soit ne devra quoi que ce soit au Canada!

Quant à la dette multilatérale que les pays pauvres doivent rembourser à la Banque mondiale, au Fonds africain de développement et au FMI – le Canada propose que les pays riches devraient assumer dès maintenant la totalité des coûts du service de la dette des pays pauvres au cours de la prochaine décennie. Nous mettons l’accent sur les coûts du service car cette technique peut faire en sorte que les ressources disponibles soient mieux utilisées et que l’effort puisse commencer immédiatement parmi ceux qui le veulent sans avoir à attendre tous les donateurs éventuels.

Je suis encouragé par les récentes discussions entre le président Bush et le premier ministre Blair, particulièrement en ce qui a trait à l’« additionalité », et nous estimons que d’autres pays du G-7 devraient être disposés à démontrer une même volonté d’agir et de contribuer.

Plus tard aujourd’hui, je discuterai des éléments d’un plan d’allégement de la dette avec mes homologues du G-7. Notre objectif? D’ici le sommet de Gleneagles, mettre au point un plan significatif auquel pourront adhérer tous les pays et qui profitera le plus possible au plus grand nombre de pays admissibles.

Nous parlons non seulement des PPTE, mais aussi de tous les pays à faible revenu.

Non seulement de la dette à rembourser à la Banque mondiale, mais également au FMI.

Indépendamment d’une quelconque modification comptable ou de la vente de réserves d’or ou de la création d’un nouveau régime d’imposition mondial.

Et non « en remplacement » des autres mécanismes d’aide, mais en supplément de ceux-ci.

Le débat actuel portant sur un allégement accru de la dette des plus pauvres d’entre les pauvres doit prendre fin. Il doit prendre fin maintenant. Finies les excuses. Finis les délais. Passons à l’action!

L'autre grand obstacle au progrès est la maladie. L'incidence de maladies comme le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et la poliomyélite est telle que l'on ne peut plus simplement parler d'enjeu social, car cela a des répercussions énormes sur l'avenir des économies de marché de l'Afrique.

Il n'est pas rare de voir des entreprises africaines ne pas pouvoir être exploitées à pleine capacité parce qu'une partie de leur personnel est malade. À titre personnel, je suis profondément bouleversé par les conséquences humaines de cette pandémie; en tant que commissaire de la Commission pour l’Afrique et ministre des Finances de l’un des pays membres du G-7, je suis aussi troublé par les effets de cette situation sur la capacité des pays d’Afrique à ériger et à soutenir une économie dynamique.

C’est donc à nous qu’il appartient d’aider l’Afrique à lutter contre la maladie, afin de mettre en place un environnement qui sera plus propice à la santé et à la croissance économique. Nous devons simplement mettre fin à ce mal qui sème chaque mois la mort et la désolation, à l’image du récent tsunami.

Il est possible d’accomplir des progrès tangibles, et nous y parvenons. Grâce à des programmes comme l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination et l’initiative VIH/sida « 3 millions d’ici 2005 » de l’Organisation mondiale de la santé, davantage de personnes qui en ont le plus besoin obtiennent des thérapies et des vaccins essentiels. En fait, grâce au succès de l’un de ces programmes, soit l’Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, nous sommes à quelques mois d’éliminer cette maladie pour toujours. Dans le budget fédéral de 2005, le Canada a contribué un montant supplémentaire de 342 millions de dollars à la lutte contre la maladie en Afrique.

Conclusion

La Commission pour l’Afrique établit un plan d’action assez ambitieux pour ce continent. Je pense qu'elle nous fournit une orientation adéquate. Lors de la rédaction de notre rapport, il importait, sur le plan stratégique, de veiller à ce qu’au-delà des 17 membres de la Commission, des portes s’ouvrent pour qu’un nombre de plus en plus élevé d’intervenants puissent se joindre à nous au fil du temps.

Dans son autobiographie intitulée « Un long chemin vers la liberté », Nelson Mandela a écrit : « J’ai parcouru ce long chemin vers la liberté. J’ai essayé de ne pas hésiter; j’ai fait beaucoup de faux pas. Mais j’ai découvert ce secret : après avoir gravi une haute colline, tout ce qu’on découvre, c’est qu’il reste beaucoup d’autres collines à gravir. »

Tout les défis auxquels l’Afrique est confrontée tiennent dans ces quelques mots.

J’espère que le rapport de la Commission pour l’Afrique et la réaction de la communauté internationale à ce rapport aideront à abaisser quelques-unes de ces collines, à en atténuer la pente, à augmenter le nombre de grimpeurs volontaires et à atteindre un avenir empreint d’une véritable liberté – libéré de la violence et de l’oppression, libéré de la pauvreté et de la maladie, libéré de l’impuissance et du désespoir.

 


Dernière mise à jour :  2005-06-10 Haut

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