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le 21 juin 2005

Notes d’allocution de l’honorable Ralph Goodale, c.p., député, ministre des Finances devant l’Economic Club of Toronto

Le texte prononcé fait foi


Bonjour à tous. Je vous offre les salutations et les bons vœux du gouvernement du Canada.

Je suis heureux de me trouver ici à Toronto pour vous parler d’un sujet qui a des répercussions importantes pour l’avenir de cette grande ville, et pour tout le pays : je veux parler de l’accroissement de la productivité de l’économie canadienne, afin de conserver un pays prospère et sûr et offrir une qualité de vie incomparable à l’ensemble de nos citoyens.

En sa qualité de plus grande ville du Canada, Toronto est un puissant moteur de l’économie. Les faits sont éloquents. Un quart de la richesse du Canada provient d’ici. Toronto est la capitale des entreprises au pays, et le nombre de sociétés nationales et internationales de premier plan qui ont leur siège ici dépasse celui de tous les autres grands centres canadiens.

Toronto a aussi l’une des économies les plus diversifiées en Amérique du Nord, animée par les services bancaires et financiers et soutenue par une forte croissance du tourisme, du secteur manufacturier et de la nouvelle technologie. En fait, le secteur de la communication et de la technologie de l’information de Toronto est maintenant le troisième en importance sur le continent, derrière San Francisco et New York.

Au cœur des efforts déployés pour accroître la productivité du Canada, il faut veiller à ce que Toronto fonctionne à plein régime. C’est la raison pour laquelle notre gouvernement a travaillé en collaboration avec le maire Miller et la Fédération canadienne des municipalités au façonnement d’un « nouveau pacte pour les villes et les collectivités ». Comme nous l’avons annoncé vendredi dernier, Toronto recevra une somme substantielle d’argent neuf pour revitaliser son infrastructure et son réseau de transport public.

Cette ville sera aussi la principale bénéficiaire de notre récente entente conclue avec l’Ontario au sujet d’une majoration du financement affecté à l’éducation, à l’acquisition de compétences et à l’intégration au marché du travail des nouveaux arrivants au Canada.

Toutes ces initiatives, ainsi que d’autres dont je parlerai dans les cinq prochaines minutes, ne visent qu’un seul objectif – accroître la capacité de production de l’économie canadienne.

Une solution canadienne

Mettons tout de suite les choses au clair : l’amélioration de la productivité des travailleurs canadiens n’est pas synonyme de baisses de salaires, d’allongement des heures de travail ou de compressions des effectifs. En obligeant les gens à travailler davantage pour moins, on n’en tire aucune augmentation de la productivité. Ce genre de course à la catastrophe ne nous intéresse pas!

Ce que nous voulons, c'est rendre notre économie vigoureuse, lui donner les moyens de croître et de créer des emplois rémunérateurs et satisfaisants pour les Canadiennes et les Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Il faudra également que les gouvernements, les entreprises, les syndicats et les milieux universitaires collaborent intelligemment dans un effort national pour doter notre pays de l’économie la plus novatrice, la plus efficiente et la plus compétitive qui soit.

Il ne s’agit pas simplement d’un objectif facultatif abstrait qu’il serait « agréable » d’atteindre à un moment donné. Nous devons accroître la capacité de production de notre économie si nous voulons continuer de bénéficier des avantages qu’offre l’une des sociétés les plus compatissantes et les plus équitables du monde, et bâtir une économie encore meilleure pour la prochaine génération de Canadiens, et même au-delà.

Les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Depuis 1997, lorsque nous avons équilibré la situation financière du pays pour la première fois – la productivité canadienne a augmenté de 1,7 %, ce qui constitue le deuxième meilleur taux de croissance des pays du G-7 et représente une amélioration pour le Canada de plus de 50 % par rapport au rendement annuel moyen de notre productivité des 17 années précédentes. Il reste toutefois encore beaucoup à faire.

Pourquoi? Parce que d'importants acteurs nouveaux, notamment la Chine et l'Inde, font leur apparition et sont dotés de la volonté et des outils, de la technologie et des personnes qu'il faut pour concurrencer les meilleurs au monde. Ensemble, ces deux pays comptent pour plus du tiers de la population mondiale et grâce à la croissance d'une nouvelle classe moyenne massive, ils se transforment en énormes marchés de consommation, comme jamais le monde n'en a connus auparavant.

En outre, certains facteurs sont présents à l’intérieur de nos frontières – notamment le vieillissement de la population et le ralentissement de la croissance de notre population active – ce qui fait qu’il est non seulement souhaitable, mais impératif de planifier et d’insister sur les mesures à prendre pour garantir l’accroissement de la productivité.

En fait, le pays est confronté à une bombe à retardement au plan démographique. Au moment où les membres de la génération du baby-boom commenceront à partir à la retraite en grand nombre au cours des cinq à 10 prochaines années, les autres participants de la population active appuieront une population d’aînés en croissance. On s’en remettra de plus en plus aux soins de santé, aux pensions et à d’autres programmes sociaux, et les cotisants seront moins nombreux.

Par conséquent, afin de maintenir, voire renforcer notre position économique, nos programmes sociaux et notre niveau de vie, comment relever le défi? Tout compte fait, la réponse tient en une seule chose : une meilleure productivité.

Mais comment procéder? Nous devons notamment investir dans les domaines à la base de la croissance de la productivité au sein de l'économie : notre capital physique, notre capital humain et l'innovation. J’aborderai chacun de ces éléments dans quelques instants.

Mais tout d'abord, nous devons, à titre de gouvernement, mettre en place le contexte économique et financier qui permettra aux entreprises de prospérer.

Responsabilité financière

Depuis 1993, la responsabilité budgétaire est une caractéristique qui définit notre gouvernement.

Nous avons mis fin à 27 années consécutives de déficits fédéraux. Nous avons rétabli l’équilibre budgétaire en 1997 et nous avons affiché sept excédents budgétaires de suite. Nous avons réduit la dette fédérale de plus de 60 milliards de dollars et regagné notre cote de crédit triple-A.

Sous les administrations antérieures (avant 1993), les dépenses de programmes fédérales en pourcentage du PIB pouvaient atteindre 19,2 % et n’étaient jamais inférieures à 15 %. Nous avons ramené ces dépenses à environ 12 % – et elles demeurent à ce niveau, malgré toutes les pressions exercées sur un gouvernement minoritaire.

Je ne m’attarderai pas sur ce point, mais je tiens à le préciser clairement : notre gouvernement et tous les Canadiens ont travaillé trop fort dans la dernière décennie, en récoltant les fruits de la discipline, de la prudence et de la responsabilité budgétaire, pour courir le risque de voir tous ces efforts réduits à néant.

Nous affichons la meilleure performance financière de tous les pays du G7, soit les principales économies de la planète. Aucun gouvernement du Canada n'a obtenu d'aussi bons résultats financiers depuis 1867. Et j’ai la ferme intention de continuer dans cette voie.

Des impôts justes et concurrentiels

Ensuite, les entreprises canadiennes ont besoin d’un régime fiscal juste, efficient et concurrentiel. Depuis le rétablissement de l'équilibre budgétaire il y a huit ans, nous avons réduit les impôts chaque année, conférant ainsi au Canada un avantage modeste, mais important, au chapitre du taux de l'impôt des sociétés par rapport à celui des États-Unis.

En 2000, nous avons instauré un Plan quinquennal de réduction des impôts de 100 milliards de dollars qui est maintenant bien en place. Il s'agit des réductions d'impôt les plus importantes de l'histoire canadienne. Et nous continuons de donner des avantages réels à chaque année à des millions de Canadiens et à des petites et grandes entreprises.

  • Nous avons ramené de 28 % à 21 % le taux général de l'impôt des sociétés, de manière à uniformiser les règles du jeu dans le secteur des services au Canada.
  • Nous avons annoncé l’élimination graduelle de l’impôt fédéral sur le capital, en vue de son élimination complète d’ici 2008.
  • Nous avons réduit le taux d’imposition sur le revenu tiré de ressources naturelles. Le taux sera ramené à 21 % d’ici 2007, et nous avons amélioré la structure fiscale appliquée à ce secteur.
  • De plus, nous assurons une meilleure concordance entre les déductions pour amortissement et la durée de vie utile d’actifs comme les ordinateurs, l’accès à large bande et le matériel internet.

Le gouvernement s'est appuyé sur ces efforts en proposant dans le budget de 2005 de nouvelles mesures fiscales de 13 milliards de dollars, au profit des entreprises et des particuliers, pour les cinq prochaines années.

Parmi ces mesures, mentionnons le fait de relever les plafonds de cotisation aux REER à un maximum annuel de 22 000 $ d’ici 2010 et la hausse de l'exemption personnelle de base de l'impôt des particuliers pour la porter à 10 000 $. Cette dernière mesure rayera près de 860 000 personnes du rôle d'imposition, dont un quart de million d'aînés.

Je tiens aussi à préciser le plus clairement possible que notre gouvernement met en œuvre les réductions de l'impôt des sociétés annoncées dans le budget de 2005, mais suivant une formule législative et un processus parlementaire différents. Nous abolirons la surtaxe des sociétés en 2008 et ramènerons le taux général d'imposition des sociétés de 21 % à 19 % d'ici 2010. Cette mesure aura pour effet de maintenir notre avantage fiscal par rapport aux États-Unis, un avantage qui nous permet d'attirer de nouveaux investisseurs et de créer de nouveaux emplois au pays.

Et c’est exactement ce à quoi se résument nos propositions. Il ne s’agit pas d’avantages fiscaux pour les bien nantis. Il s’agit de croissance de l’économie et d’emplois bien rémunérés pour les Canadiennes et Canadiens – des emplois au Canada – des emplois pour l’avenir – des emplois qui ont de l’avenir.

Je continuerai de viser des réductions d’impôt, dans la mesure où elles sont raisonnables et abordables. Je chercherai en particulier à accroître l’équité et ainsi contribuer à stimuler la productivité canadienne.

Renforcer l’union économique

Une autre façon de soutenir l’investissement, l’esprit d’entreprise et la libre circulation des biens, des services et des capitaux consiste à favoriser une union économique plus vigoureuse et efficace.

Par exemple, le gouvernement du Canada continue d'appuyer fermement l'établissement d'un organisme national de réglementation des valeurs mobilières. Notez bien que j’ai dit « national », et non pas « fédéral ». Nous estimons que notre structure actuelle, avec son système morcelé et coûteux qui compte de nombreux organismes de réglementation provinciaux et territoriaux, est dépassée. En cette ère de capitaux d’envergure mondiale, les marchés des capitaux provinciaux ne sont tout simplement plus à la hauteur.

Bien que les provinces aient déployé certains efforts pour mieux coordonner leur situation, leurs initiatives sont insuffisantes pour doter le Canada d'un régime de réglementation des valeurs mobilières de catégorie mondiale. Mes collaborateurs ont amorcé le dialogue avec leurs homologues des provinces afin de trouver une façon raisonnable de mieux progresser dans le cadre de cet enjeu important, du moins parmi les instances disposées à aller de l’avant maintenant.

Je tiens à préciser que je suis ravi du leadership de l’Ontario dans ce domaine, et surtout du travail accompli par David Brown, de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, et de Gerry Phillips, le ministre provincial chargé de la réglementation des valeurs mobilières.

Sur un autre front, comme beaucoup d’entre vous l’ont remarqué, le budget a éliminé la « règle sur les biens étrangers », augmentant ainsi les possibilités d’investissement des Canadiens sur la scène internationale, tout en réduisant du même coup les obstacles à l’investissement dans notre secteur national de capital de risque.

Nous continuerons de réduire les obstacles à la circulation des capitaux, parce que nous pouvons avoir confiance dans la vigueur et la compétence du secteur des services financiers canadiens et dans l'attrait du Canada comme destination pour les investisseurs. Le Canada peut gagner et gagnera la course aux capitaux à l’échelle mondiale.

Afin de favoriser d’autres façons l’efficience des marchés financiers, le gouvernement a annoncé dans le budget de 2005 plusieurs autres initiatives, y compris la réduction des chevauchements entre des organismes fédéraux comme le Bureau du surintendant des institutions financières et la Société d’assurance-dépôts du Canada. Nous avons également lancé des consultations au sujet de l’assouplissement des règles sur l’accès au pays des banques étrangères, et nous avons adopté des mesures visant à mieux protéger les consommateurs, et à assurer une transparence accrue au chapitre de la gouvernance d’entreprise des banques.

Nous poursuivons également nos efforts pour alléger le fardeau de la réglementation pour toutes les entreprises canadiennes.

Toutes ces initiatives viennent appuyer un objectif global – la création d’une union économique plus solide au Canada et l’abolition des entraves qui nuisent à la productivité.

Investissements dans la productivité

La responsabilité financière, l'équilibre budgétaire, la réduction de la dette, un meilleur régime fiscal et une union économique plus vigoureuse engendrent un contexte favorable à l'investissement du secteur privé. Mais le gouvernement du Canada doit également investir dans les domaines où il occupe une place qui lui permettra de faire changer les choses.

Au cours des dernières années, nous avons beaucoup investi dans les trois vecteurs nationaux de la productivité dont je parlais plus tôt, à savoir

  • le capital physique, qui englobe le déploiement de la technologie de même que l'infrastructure publique;
  • le capital humain, tout particulièrement le perfectionnement des compétences et les études supérieures;
  • l'innovation, pour élaborer et commercialiser de nouveaux produits et services afin de permettre au Canada de maintenir une longueur d'avance sur ses concurrents mondiaux.

Permettez-moi d’approfondir chacun de ces points.

Capital physique

Le capital physique est probablement l’aspect le plus visible de notre engagement envers la productivité.

Depuis le milieu des années 1990, le gouvernement du Canada a investi plus de 12 milliards de dollars dans des programmes visant à reconstruire et à revitaliser l'infrastructure publique du Canada. Nos investissements – dans les rues et les autoroutes, les aqueducs, les égouts et les systèmes d’évacuation des eaux usées, l’amélioration de l’environnement, l’accroissement de l’efficacité énergétique et les collectivités d’un bout à l’autre du pays – permettent de récolter un investissement total de la part de tous les partenaires, y compris les provinces et les municipalités, de plus de 30 milliards de dollars à l’échelle nationale. Nos collectivités deviennent ainsi plus attrayantes comme lieux de résidence, de travail et d'investissement, ce qui accroît du même coup leur productivité et leur compétitivité.

Il reste encore du temps avant que tous nos programmes d'infrastructure fédéraux actuels prennent fin, mais ils seront renouvelés en temps et lieu – parce que leur efficacité et leur efficience ont été établies. Et aussi parce qu’il nous reste manifestement du travail à accomplir avec nos partenaires provinciaux et municipaux.

Dans cette même optique, le budget de 2005 a ajouté 300 millions de dollars aux Fonds municipaux verts, portant ainsi à 550 millions les fonds alloués à des projets environnementaux innovateurs. Et les administrations municipales partout au Canada reçoivent désormais un remboursement intégral de la TPS payée sur tous les achats municipaux – un gain de quelque 600 millions par année.

Nous avons également annoncé dans le budget de 2005 que nous mettons en oeuvre comme promis le partage des revenus tirés de la taxe fédérale sur l’essence avec les municipalités. Comme je l’ai dit plus tôt, en vertu des ententes annoncées la semaine dernière avec la ville de Toronto et l’Association des municipalités de l’Ontario, les villes et les villages de l’ensemble de la province bénéficieront d’un montant supplémentaire de plus de 1,8 milliard de dollar de l’administration fédérale dans les cinq prochaines années. Une fois le programme entièrement mis en oeuvre, les municipalités de l’Ontario recevront près de 750 millions de dollars par année qu’elles pourront investir dans des projets vitaux d’infrastructure qui procurent d’importants bienfaits sur le plan de l’environnement.

En outre, nous fournirons jusqu’à 310 millions de dollars à l’Ontario pour relancer le transport en commun. Une partie de ce financement viendra appuyer l’agrandissement et le renouvellement de la TTC et du réseau GO.

Capital humain

Passons maintenant au capital humain. Le matériel représente un élément clé de l'accroissement de la productivité, mais le volet humain est encore plus crucial. Nous devons veiller à ce que tous les Canadiens aient la chance d’acquérir les compétences et les connaissances dont ils auront besoin pour réussir tout au long de leur vie.

Le Canada possède l'une des meilleures fiches parmi toutes les grandes économies sur le plan de l'éducation. Au sein des pays du G7, nous comptons le pourcentage le plus élevé de personnes ayant une formation postsecondaire, et nos étudiants du secondaire occupent en moyenne le premier rang en lecture et le deuxième rang en mathématiques et en sciences. Nous devons continuer à nous appuyer sur cet avantage, et nous le ferons.

Le budget de 2005 fait fond sur notre engagement en matière d’apprentissage continu en investissant 5 milliards de dollars dans un régime national d’apprentissage et de garde de jeunes enfants pour faire en sorte que tous nos enfants connaissent le meilleur départ possible dans la vie. Des services de garde de grande qualité, d’accès universel, abordables, et surtout, qui favorisent le développement contribuent à la productivité, et ce, de deux façons :

  • ils donnent aux jeunes parents la tranquillité d’esprit dont ils ont besoin pour poursuivre leurs objectifs de carrière sans compromettre l’avenir de leurs enfants;
  • ces enfants obtiendront les services d'apprentissage qui leur permettront de s'engager et de devenir des personnes compétentes et productives.

Il ne s’agit pas uniquement de mon point de vue personnel, c’est l’opinion des principaux experts du secteur de l’économie, y compris du gouverneur de la Banque du Canada.

Nous avons également engagé des fonds fédéraux supplémentaires pour appuyer davantage l'accès des étudiants aux études supérieures, aux programmes de formation de la main-d’œuvre, aux services de perfectionnement sur le marché du travail, et à l'alphabétisation. Il s’agit là d’investissements sociaux, mais il ne faut pas s’y tromper : ce sont aussi des investissements dans notre avenir économique.

Dans une société du savoir axée sur la technologie, à forte intensité de compétences et très concurrentielle, nous réussirons en rehaussant la qualité de nos ressources intellectuelles. Il s'agit probablement du facteur le plus important de la productivité à long terme.

L'inclusion constitue une autre préoccupation fondamentale.

Comme je l'ai mentionné plus tôt, le taux de croissance de notre main-d’œuvre ralentit en raison du départ à la retraite des baby-boomers et du nombre moins élevé de jeunes travailleurs qui les remplaceront, ce qui signifie que nous devons tirer le maximum des segments démographiques démontrant une croissance plus rapide. Par conséquent, le Canada s’en remettra de plus en plus aux nouveaux immigrants et aux jeunes Autochtones canadiens pour satisfaire les besoins futurs de notre marché du travail.

C’est pourquoi nous avons investi, dans le budget de 2005, 345 millions de dollars dans l’éducation, la garde des enfants et la formation des Autochtones. Nous avons ajouté à cette somme près de 300 millions de dollars dans les cinq prochaines années pour aider les nouveaux arrivants à s’intégrer à la vie économique du Canada. Notre entente conclue récemment avec l’Ontario permettra de dégager des fonds supplémentaires qui viendront soutenir ces efforts.

Innovation

Et enfin, l’innovation. Cet élément est essentiel pour nous permettre d’atteindre notre objectif d’une économie très productive. La conversion efficace de nouvelles idées brillantes en technologies et produits nouveaux exige des installations de tout premier ordre, accompagnées de bien du talent, de nombreuses heures et, par-dessus tout, des sommes nécessaires pour faire passer les projets de la table à dessin au marché.

Le gouvernement du Canada s'engage à assurer le leadership canadien dans des travaux de recherche menés en milieu universitaire et hospitalier. Il ne s’agit pas là d’un engagement théorique. Nous avons investi 11 milliards de dollars d’argent neuf dans la recherche-développement sur les campus universitaires et dans les hôpitaux depuis que nous avons assaini les finances publiques en 1997. Ces efforts ont ainsi fait passer le Canada de la sixième à la première place parmi les pays du G7 au titre de la R-D à financement public. Nous ne perdrons pas cet avantage chèrement acquis.

Le budget de 2005 prévoit une somme supplémentaire de 1 milliard de dollars pour l’innovation, y compris un soutien accru à nos trois conseils subventionnaires et une compensation des coûts indirects de la recherche financée par l’administration fédérale dans les universités et les hôpitaux d’enseignement au Canada.

La recherche à financement public ne sera toutefois pas suffisante en soi si nous voulons accomplir des progrès tangibles dans les prochaines années. Pour assurer des percées technologiques et scientifiques de classe mondiale, nous aurons besoin d’une hausse indispensable des investissements privés dans la R-D.

Dans cette optique, certains industries canadiennes ont une longueur d’avance. L’industrie pharmaceutique en est un exemple. Les télécommunications et l’équipement informatique en sont d’autres.

Même si le Canada offre l’un des régimes fiscaux les plus avantageux au monde pour ce qui est de la recherche-développement – et malgré la vigueur de l’économie, le niveau élevé des bénéfices des sociétés, la solidité de la demande intérieure et de l’excédent commercial – certains secteurs s’entêtent à ne pas investir comme il se doit dans la recherche-développement de nouveaux produits et de nouvelles technologies (et, par ricochet, dans leur propre avenir).

C'est là l'un des écarts de productivité entre le Canada et les États-Unis. Nous avons une longueur d'avance pour ce qui est de la R-D dans le secteur public. Mais ils sont bien en avant de nous pour la R-D dans le secteur privé. Nous devons comprendre pourquoi et remédier à la situation!

Le milieu des affaires et les administrations publiques doivent travailler en étroite collaboration pour déterminer exactement ce que chacun doit faire pour combler ces écarts et veiller à ce que dans les secteurs public et privé, les Canadiens soient aussi innovateurs et créatifs que possible. Notre avenir en dépend!

Conclusion

Nos aspirations pour l’avenir sont loin d’être modestes!

Les Canadiens veulent un pays qui demeure le meilleur modèle au monde de diversité, de tolérance et de cohésion.

Ils veulent une société inclusive et bienveillante dans laquelle l'équité et l'égalité des chances sont les baromètres de notre progrès.

Ils veulent un pays propre et écologique fier de son riche patrimoine naturel qu'il préserve avec grand soin pour les générations à venir.

Ils veulent un pays confiant et respecté, bien conscient de son rôle à l'échelle mondiale – pacifiste et gardien de la paix; promoteur de la liberté, de la démocratie et des droits de la personne; défenseur de l'allégement de la dette et de l'aide aux plus démunis.

Les Canadiennes et les Canadiens savent que pour faire tout ceci, pour le soutenir et le réaliser, il faut une excellente économie canadienne, une économie dans laquelle la croissance de la productivité du Canada bat la mesure pour le reste du monde.

Voilà notre défi pour le XXIe siècle.

Je vous remercie.


Dernière mise à jour :  2005-06-22 Haut

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