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le 12 septembre 2005

Notes d’allocution de l’honorable Ralph Goodale, c.p., député ministre des Finances du Canada devant les membres de la chambre de commerce de Winnipeg

Winnipeg (Manitoba)

Le texte prononcé fait foi


Bonjour Mesdames et Messieurs. Au nom du gouvernement du Canada, je vous présente mes plus sincères salutations.

Je suis heureux d’être de retour à Winnipeg – une ville qui compte une représentation solide et constructive au sein du gouvernement grâce à Reg Alcock, à Anita Neville et à Ray Simard, ainsi qu’à un certain nombre de sénateurs.

C’est un plaisir de travailler avec eux sur des enjeux comme le canal d’évacuation de la rivière Rouge, le nouveau Musée canadien des droits de la personne, l’emplacement à Winnipeg de l’administration centrale de l’Agence de santé publique du Canada et l’évolution ambitieuse d’une ville qui pourrait ultérieurement devenir un centre « biomédical ». Et bien d’autres initiatives comme les projets de renouvellement urbain et une nouvelle entente Canada-Manitoba de 120 millions de dollars pour les infrastructures, l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, les questions autochtones, l’appui au secteur agricole et plus encore.

Je me réjouis à l’idée de travailler ensemble à continuer à bâtir Winnipeg, le Manitoba et le Canada!

Une question d’importance pour beaucoup de Canadiens est la façon d’améliorer le régime de péréquation du pays – un régime grâce auquel le gouvernement du Canada peut renforcer la capacité financière des provinces moins nanties pour leur permettre d’offrir un niveau acceptable de programmes et de services provinciaux.

L’an dernier, nous avons lancé la plus vaste révision du Programme de péréquation depuis ses débuts en 1957. Nous avons établi un niveau plancher pour l’ensemble des fonds fédéraux disponibles. Ce plancher était de 10,9 milliards de dollars, ce qui représente le montant le plus élevé de péréquation jamais versé! Nous indexerons automatiquement ce plancher de 3 % par année et tous les ans par la suite. Nous procéderons à une réévaluation de l’ensemble du programme tous les cinq ans.

Nous avons demandé à un groupe indépendant de Canadiens émérites, des personnes hautement respectées des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ainsi que du milieu universitaire, de nous faire part de manière impartiale des meilleurs conseils possibles sur la façon de répartir les fonds fédéraux disponibles parmi les provinciaux bénéficiaires.

En octobre dernier, les provinces ont demandé de pouvoir nommer deux membres au sein de ce groupe. Entre novembre et mars, nous avons demandé à trois reprises aux provinces de nous indiquer leurs nominations. Nous avons retardé le début des travaux du groupe d’experts pour donner le temps aux provinces de choisir leurs candidats. Mais en bout de ligne, les provinces n’ont simplement pas pu s’entendre sur le choix de deux personnes! Ceci démontre bien combien il est difficile de traiter de ce sujet.

Les nominations fédérales comprennent néanmoins de fortes compétences provinciales. Le groupe d’experts a consulté de façon exhaustive toutes les provinces et territoires pour veiller à ce qu’ils soient tous inclus et qu’aucun ne soit traité injustement.

En grande partie aujourd’hui, j’aimerais profiter de l’occasion pour me pencher sur les perspectives économiques canadiennes dans les prochaines années.

Pour commencer, nous allons tirer profit de plus de 12 années consécutives de croissance économique ininterrompue au Canada depuis le début des années 1990 – il s’agit de l’une des meilleures périodes de succès économique soutenu de notre histoire.

Nous avons aussi l’avantage d’afficher le rendement financier le plus robuste des pays les plus développés qui forment le G7 au cours des dernières années et nous possédons la meilleure feuille de route financière de tous les gouvernements canadiens qui se sont succédés depuis 1867.

Les Canadiennes et les Canadiens ont de quoi être fiers, mais doivent éviter de se montrer présomptueux. Il ne nous viendrait pas à l’idée de tenir quoi que ce soit pour acquis. Nous avons certes réalisé quelques prouesses économiques et budgétaires, mais le monde qui nous entoure a connu des changements spectaculaires.

Le premier de ces changements concerne le prix de l’énergie. Je me rappelle que, de 1997 à 2002 (à l’époque où j’étais ministre des Ressources naturelles), le cours mondial du pétrole a oscillé entre 11 $ et 37 $ le baril. Il est maintenant presque deux fois plus élevé. En qualité d’important producteur et d’exportateur net d’énergie, le Canada tire un énorme avantage de ces prix. Mais à titre de grands consommateurs d’énergie, les Canadiens subissent un réel contrecoup et des chiffres récents émis par le Conference Board montrent un déclin de la confiance des consommateurs qui découle en grande part des prix plus élevés de l’énergie.

Un autre changement touche le dollar canadien, qui s’est apprécié du tiers environ dans les deux dernières années seulement. Cette valeur accrue témoigne certes de la vigueur économique et financière du Canada, mais elle complique l’accès aux marchés d’exportation et contraint certains secteurs de l’économie à des rajustements.

La situation a aussi changé aux États-Unis. Leur profonde angoisse dans la foulée des événements du 11 septembre 2001 est maintenant aggravée par la dévastation causée par l’ouragan Katrina. L’heure est au protectionnisme. Les taux d’intérêt augmentent. Les déficits commercial et budgétaire sont énormes. Pendant combien de temps encore ces déficits peuvent-ils continuer à se creuser? Quand et comment seront-ils comblés? Les répercussions pour le Canada pourraient être très significatives.

Un autre changement important est l’émergence de nouveaux géants à l’échelle internationale comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Ensemble ils regroupent 40 % de l’humanité. Avec une population de plus en plus instruite ayant aisément accès aux technologies les plus innovatrices, ce sont des consommateurs de masse et des producteurs économiques qui représenteront une force implacable et exerceront un pouvoir accru sur l’offre et la demande à l’échelle internationale.

La Chine et l’Inde représentent aussi la réalité d’un monde nouveau qui rapetisse et s’uniformise – un monde dans lequel les chaînes d’approvisionnement ne sont plus uniquement locales ou régionales, ou même nationales, mais véritablement mondiales par leur étendue et leur spécialisation. Comment s’assurer que le Canada soit bien positionné dans le segment à forte valeur ajoutée de ces chaînes d’approvisionnement mondiales? Faut-il exécuter les processus les plus complexes, créer les emplois les plus exigeants (et les plus valorisants) ici?

Enfin, je ne saurais passer sous silence l’un des plus importants changements à venir – l’explosion imminente de la « bombe à retardement » démographique que constitue le départ à la retraite au cours des cinq à 10 prochaines années de la multitude d’enfants du baby-boom au Canada.

On peut d’ores et déjà envisager au moins deux conséquences.

Il y aura une demande croissante de services de santé, de pensions, de maisons de retraite et d’autres programmes sociaux liés à l’âge. Et la génération qui suit sera beaucoup moins nombreuse, ce qui signifie qu’il y aura moins de travailleurs qu’auparavant pour payer la note et maintenir le taux de succès économique du Canada.

Dans ce tourbillon de changements et de défis, je suis d’avis que notre but et notre plan devraient viser une économie de plus en plus intelligente et sophistiquée. Elle devrait être équipée pour concurrencer dans la plus haute gamme des marchés (c’est-à-dire, se lancer vers le sommet et non pas le bas de la montagne) et avoir les moyens pour continuer à assurer la croissance, en dépit d’une main-d’œuvre relativement moins nombreuse.

Il faut créer non seulement plus d’emplois, mais aussi de meilleurs emplois, des emplois bien rémunérés. Des emplois pour l’avenir – des emplois qui ont de l’avenir.

Notre économie devrait assurer des revenus plus élevés, augmenter le pouvoir d’achat, resserrer la sécurité économique, hausser le niveau de vie, et garantir une meilleure qualité de vie.

En premier lieu, tout programme national ayant pour but de jeter les bases d'une croissance soutenue et d'une prospérité accrue doit se fonder sur des politiques-cadres conçues pour créer un climat propice à l'épanouissement des entreprises.

Cela exige notamment une rigueur financière à toutes épreuves, des budgets équilibrés, des excédents, ainsi que la réduction de la dette.

Au risque de me répéter, je tiens à dire très clairement ceci : après tous les efforts déployés et tout le chemin parcouru par le gouvernement et par les Canadiens au cours de la dernière décennie afin de pouvoir cueillir enfin les fruits d’une saine gestion financière, il est hors de question de prendre le risque de voir notre réussite s’envoler en fumée.

Soit dit en passant, si l’on tient compte de nos huit excédents budgétaires consécutifs depuis 1997 (après 27 années d’endettement et de déficits chroniques), je m’interroge un peu au sujet de la frénésie que suscite périodiquement dans la presse et dans les milieux politiques la question de l’ampleur de l’excédent budgétaire fédéral. Plus tôt cet été, les experts se sont rués sur les renseignements incomplets publiés en mai, et leurs projections, établies par extrapolation, faisaient état d’un excédent budgétaire fédéral très important pour l’exercice terminé le 31 mars dernier.

Les mises en garde répétées au sujet des données et des ajustements qui restent à venir n’ont pas mis un frein aux conjectures – l’excédent projeté était censé se situer entre 8 et 9 milliards de dollars. Ces prédictions sont tout simplement inexactes! Les données vérifiées définitives seront publiées dans une ou deux semaines. Je m’attends à ce que l’excédent pour 2004-2005 soit conforme à ce que j’ai projeté dans le budget de février, voire un peu plus bas, ainsi que je l’ai déclaré durant tout l’été.

Une chose est certaine toutefois : notre bilan est résolument positif; c'est ce à quoi les Canadiens s'attendent, et ce qu'ils préconisent, peu importe toutes ces conjectures prématurées.

Une autre question cadre primordiale est la fiscalité, une fiscalité concurrentielle.

Depuis le rétablissement de l’équilibre budgétaire en 1997, nous avons en fait réduit le fardeau fiscal des Canadiens (tant les particuliers que les entreprises) année après année. La valeur accumulée des mesures fédérales d’allégement fiscal déjà mises en œuvre dépasse largement les 100 milliards de dollars.

Dans le budget de février dernier, j’ai proposé des allégements fiscaux supplémentaires de l’ordre de 13 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Certaines de ces mesures ont été adoptées au printemps. D’autres seront soumises à la Chambre des communes cet automne. Nous voulons aller de l’avant avec notre plan de réduction des impôts comme nous l’avons promis, et conformément au calendrier prévu.

La raison en est fort simple. Les mesures fiscales que nous proposons ne s’adressent pas aux bien nantis. Avec tout le respect qui s’impose, les slogans partisans qui prétendent le contraire font insulte à l’intelligence des Canadiens.

Grâce à nos allégements fiscaux, 860 000 contribuables à faible revenu n’auront plus aucun impôt à payer. Les mesures que nous mettons de l’avant visent également à conserver, pour les entreprises canadiennes, le léger avantage – mais un avantage d’une importance stratégique – que nous avons sur les États-Unis au chapitre du taux d'imposition, de manière à attirer les investissements et à créer des emplois au Canada.

Tout se résume à des emplois, des emplois, et encore des emplois!

Également, en ce qui concerne l’établissement des éléments de base qui favoriseront la croissance et la prospérité, le gouvernement du Canada doit redoubler d’efforts pour instaurer des régimes réglementaires pertinents et plus efficaces. Nous avons besoin de frontières efficientes, qui, d’une part, sont fermées aux terroristes et aux criminels, mais qui d’autre part sont ouvertes au commerce, aux investissements et à l’immigration. Nous avons aussi besoin d’échanges intérieurs qui se font sans difficulté; à ce chapitre, rien ne doit entraver la mobilité des personnes, des capitaux, des biens et des services.

Dans certains de ces domaines, la collaboration active des autres ordres de gouvernement sera nécessaire.

  • Pour établir un réseau d’électricité pancanadien pleinement intégré, par exemple.
  • Ou pour reconnaître convenablement les titres de compétence des nouveaux Canadiens.
  • Ou encore pour alléger les impôts provinciaux sur le capital.
  • À une époque où les marchés de capitaux sont actifs à l’échelle mondiale, le Canada a besoin d’un système de réglementation du commerce de valeurs mobilières de calibre mondial. (J’avais l’habitude de blaguer en disant que la Bosnie-Herzégovine était le seul autre pays avec un système aussi fragmenté et inefficace que le nôtre. Mais on me dit que la Bosnie-Herzégovine a depuis amélioré son système. Nous pouvons sûrement le faire aussi!)

Au-delà des questions de politiques-cadres fondamentales, tout plan visant la croissance et la prospérité du Canada doit aussi inclure des investissements dans les domaines clés qui poussent une économie moderne vers l’avenir. En voici trois : les infrastructures publiques, notre propre matière grise et l’innovation (c’est-à-dire, la création d’idées nouvelles et leur mise en marché dans de nouveaux produits et services).

Permettez-moi de dire quelques mots sur chacune de ces questions :

L’essor économique du Canada et l’amélioration de la qualité de vie au pays reposent sur une infrastructure matérielle de premier plan. Cette infrastructure facilite le commerce et le tourisme, et elle contribue à faire diminuer le coût des activités commerciales. Elle sert à attirer les investissements et les gens. Elle fait de nos collectivités des lieux attrayants où il fait bon vivre et travailler.

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement du Canada a investi plus de 12 milliards de dollars dans une douzaine d’initiatives de travaux d’infrastructure au Canada pour la construction de routes, de ponts, de réseaux d’aqueduc et d’égout, d’installations d’élimination de déchets, la réalisation de projets énergétiques et environnementaux, l’amélioration des réseaux de transport en commun et la création de parcs, de centres culturels et de loisirs, de logements abordables et plus encore. La valeur totale des fonds mobilisés pour l’ensemble de ces activités à l’échelle nationale sera supérieure à 30 milliards de dollars.

Outre les trois programmes d’infrastructure nationaux qui existent actuellement – projets municipaux et ruraux courants, projets stratégiques de plus grande envergure et infrastructure frontalière – il existe désormais deux sources supplémentaires de nouveau financement fédéral pour les administrations locales.

  • Le remboursement intégral de la TPS sur tous les achats des municipalités. Ceci fournira en moyenne 700 millions de dollars par année à l’échelle du pays pour les 10 prochaines années.
  • À cela s’ajoute la possibilité de conserver jusqu’à la moitié de la taxe d’accise fédérale sur le carburant, ce qui représentera 5 milliards de dollars au total au cours des cinq prochaines années, et 2 milliards de dollars par année par la suite. Pour les cités, villes et municipalités du Manitoba, ce plan de partage des revenus fournira 167 millions de dollars au départ et plus de 60 millions par année par la suite.

J’en viens maintenant à la question de l’innovation – c’est-à-dire la conception d’idées brillantes, puis la transformation de ces idées en produits et services commercialisables et l’adoption ainsi que l’adaptation au Canada des meilleures technologies de pointe que l’on puisse trouver à l’échelle internationale.

Depuis que le gouvernement du Canada a commencé à présenter des budgets équilibrés, il a accordé plus de 11 milliards de dollars supplémentaires aux universités et aux hôpitaux universitaires pour la recherche-développement.

L’Université de Brandon, les universités du Manitoba et de Winnipeg, le Red River College et l’Hôpital général de Saint-Boniface ont profité de cet appui pour mener des études scientifiques de pointe dans des domaines allant de la santé cardiovasculaire à des cultures agricoles et à une biologie végétale plus efficientes.

Les investissements fédéraux en sciences ont contribué à hisser le Canada de la sixième à la première place parmi les pays du G7 au chapitre de la recherche-développement financée par les fonds publics et menée dans les universités et les hôpitaux universitaires. Nous sommes bien déterminés à conserver cette première place, que nous avons méritée au prix de grands efforts. Nous continuerons d’exercer le même leadership, mais la recherche financée par les fonds publics ne suffit pas en soi.

Pour obtenir des résultats comparables à ce qui se fait de mieux dans le monde en matière de sciences et de technologie, il faut aussi miser sur la force d’entraînement indispensable engendrée par l’investissement privé. Dans certains secteurs clés, le Canada accuse du retard par rapport à son voisin américain. Nous avons de l’avance pour ce qui est des activités financées par l’État, mais nous tirons de l’arrière en ce qui a trait à celles financées par le secteur privé.

Certaines entreprises canadiennes n’investissent pas autant dans la recherche-développement. D’autres tardent à mettre leurs idées sur le marché. D’autres encore n’adoptent pas les meilleures options technologiques du monde. Règle générale, en proportion du PIB, les entreprises canadiennes investissent moins dans les machines et le matériel que les entreprises des autres pays du G7.

Comment expliquer cette situation alors que nous possédons l’un des régimes fiscaux les plus avantageux en matière de recherche et de développement et que les sociétés dégagent d’importantes marges de bénéfices depuis quelques années? Nous devons collaborer avec les dirigeants d’entreprise pour déterminer quels sont les obstacles et trouver les solutions.

En dernier lieu, je veux mentionner l’éducation, les compétences et l’apprentissage permanent, qui représentent peut-être les éléments les plus importants de tout programme visant à favoriser la croissance économique et la prospérité.

Nous devrions constamment avoir comme but de nous assurer que tous les Canadiens ont la chance de connaître le sentiment de satisfaction, de liberté et d’habilitation que peuvent procurer le savoir et la compréhension des choses. Il n’est pas simplement question ici de réussite personnelle, de satisfaction de soi. Dans un monde comme le nôtre – un monde fondé sur le savoir, alimenté par la technologie, intensément compétitif et extrêmement spécialisé –, la prospérité du Canada est tributaire de la qualité de son capital intellectuel.

D’ailleurs, parmi les grandes économies, rares sont celles dont les résultats se comparent aux nôtres. Ainsi, de tous les pays du G7, c’est au Canada que l’on retrouve la plus forte proportion de personnes ayant fait des études postsecondaires. Les étudiants canadiens de niveau secondaire se classent, en moyenne, au premier rang en lecture et au deuxième rang en mathématiques et en sciences.

Tout cela est fort bien, mais il n’en reste pas moins que ces compétences demeurent l’apanage d’une minorité de Canadiens. Nous devons faire mieux. L’avenir du Canada en dépend.

À cette fin, même si l’éducation est la chasse gardée des provinces, le gouvernement du Canada investit plus de 10 milliards de dollars par année pour soutenir l’apprentissage à l’échelle canadienne.

  • Plus de 2 milliards de dollars en espèces sont versés chaque année aux provinces et aux territoires grâce au Transfert canadien en matière de programmes sociaux pour l’enseignement postsecondaire.
  • À cela s’ajoutent 1,7 milliard de dollars par le biais des transferts fiscaux entre gouvernements.
  • Près de 600 millions de dollars sont versés aux provinces dites « moins riches » pour l’éducation grâce au Programme de péréquation.
  • Plus de 5 milliards de dollars sont accordés chaque année à titre d’aide fédérale directe sous forme de bourses d’études, de subventions, de bourses d’entretien et de prêts, sans oublier les fonds offerts par nos conseils scientifiques et par d’autres organismes fédéraux au titre des chaires de recherche universitaire, des études supérieures, des coûts indirects de la recherche et d’autres initiatives de R-D, à quoi il faut ajouter les allégements fiscaux à l’intention des étudiants ou associés à l’apprentissage et à l’innovation.
  • En outre, des fonds fédéraux supplémentaires ont été prévus dans le budget du printemps pour les personnes handicapées, l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, l’alphabétisation de base, la formation en milieu de travail, l’établissement des immigrants, la reconnaissance des titres de compétence étrangers et l’éducation des Autochtones.

Ce sont autant de question auxquelles le Canada devra constamment accorder beaucoup d’attention.

Selon moi, l’une de nos grandes priorités dans l’avenir aura trait à la formation universitaire visant à intégrer le savoir scientifique au domaine du commerce et de l’administration des affaires. Il s’agit d’une combinaison de disciplines qu’on trouve trop rarement à l’échelle internationale et qui pourrait devenir très en demande.

Une autre question importante sera de déterminer dans l’avenir quand et où injecter des fonds publics supplémentaires. Alors que les transferts fédéraux aux administrations provinciales atteignent des niveaux sans précédent et continuent d'augmenter automatiquement d'année en année, il n'existe pas de raison impérieuse de nous cantonner dans cette voie.

Le débat autour de l’apprentissage devrait porter non pas sur combien d’argent est recyclé d’un ordre de gouvernement à un autre, mais plutôt sur quel nouvel investissement net chaque ordre de gouvernement est prêt à faire dans l’apprentissage.

Nos investissements doivent continuer d’augmenter, en respectant bien le domaine de compétence de chaque ordre de gouvernement.


L'accès aux études supérieures, une culture de l'innovation, des infrastructures publiques solides, des principes cadres clairement établis, y compris un régime fiscal compétitif et la prudence budgétaire, à quoi tout cela rime-t-il? Tout simplement à perpétuer la prospérité canadienne.

Le Canada – un pays qui a confiance en ses moyens, un bastion de la tolérance et de la cohésion dans la diversité – quel accomplissement remarquable en un monde aussi âpre que le nôtre!

Une société inclusive et compatissante, dans laquelle notre progrès se mesure à l’aune de l’équité et de l’égalité des chances.

Un pays soucieux de l’environnement, qui protège son riche patrimoine naturel.

Un peuple respecté, conscient de ses responsabilités à l’échelle internationale – la diplomatie et le maintien de la paix, la défense et la sécurité, l’aide étrangère et la promotion des droits et libertés de la personne.

Et pour soutenir tout cela, pour nous habiliter à agir, pour nous donner les moyens d’atteindre ces objectifs, une excellente économie canadienne.

Voilà un programme digne du XXIe siècle! 


Dernière mise à jour :  2005-09-28 Haut

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