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Notes pour une allocution
de l'honorable John Manley,
ministre de l'Industrie du Canada

Annonce de la Stratégie
canadienne de normalisation

Ottawa (Ontario)
Le 29 mars 2000

La version prononcée fait foi.

Bonjour Vancouver, Yellowknife, Calgary et Saskatoon. Bon après-midi Toronto, Montréal et Halifax.

Nous voici réunis, bien que nous trouvant dans huit endroits différents couvrant quatre fuseaux horaires. Nous avons amorcé notre réunion au même moment exactement, sûrs de pouvoir passer du temps ensemble. Sur un certain plan, cette confiance est due à un satellite canadien qui permet d'établir des liaisons pour vidéoconférences qui font fi de la distance.

Cependant, notre certitude prend aussi racine dans une série de normes nationales et internationales qui fixent nos rencontres dans le temps et font en sorte que les produits et les services que nous tenons souvent pour acquis fonctionnent toujours de la même manière, peu importe où nous nous trouvions.

Rendons-nous à Oxford, en Angleterre, et les choses seront tout à fait différentes. Là, sur une horloge installée dans la tour de la cathédrale Christ Church, l'heure accuse cinq minutes de retard sur celle du reste du monde. En 1852, la Grande-Bretagne a adopté le temps universel pour synchroniser les horaires des chemins de fer fixés autrefois d'après la position du soleil. Oxford est située à un degré et quart à l'Ouest de Greenwich. À cause de cela, l'horloge en question était en retard de cinq minutes (soit une minute pour chaque quart de degré) sur l'horloge maîtresse placée à quelques centaines de pieds plus loin, sur les rives de la Tamise. Les autorités universitaires d'Oxford refusèrent de régler l'horloge, car elles ne voyaient pas pourquoi elles changeraient ce qui était scientifiquement correct — à leurs yeux. Elles estimaient que l'horloge d'Oxford devait afficher sa propre heure.

Le Canada et le reste du monde ne peuvent se permettre un isolement aussi excentrique. Nous vivons dans un contexte mondial intensément compétitif que la technologie transforme tous les jours et où la réussite est mesurée en grande partie en fonction de la précision et de la vitesse.

Dans une économie du savoir, nous savons tous et toutes qu'il ne suffit plus que les entreprises canadiennes produisent des biens et des services uniques en leur genre. Dans la majorité des cas, les anciennes règles qui déterminaient notre mode de pensée ne valent plus : le maintien du statu quo en affaires n'a plus sa place dans un monde de plus en plus dominé par Internet.

Les nouvelles règles détermineront qui connaîtra la prospérité et qui sera relégué aux dernières places. Au coeur de ces nouvelles règles figurent les normes qui protègent la santé, la sécurité et l'environnement, et qui aident à améliorer la qualité des biens et des services.

Un sain régime de normes est essentiel au système mondial des échanges commerciaux, surtout maintenant que les obstacles tombent et que les systèmes de réglementation s'assouplissent.

À mesure que les technologies de l'information continuent d'évoluer, ce régime doit répondre aux besoins des entreprises canadiennes et aux attentes de nos marchés. Cela ne saurait se produire sans une collaboration sans précédent entre les groupes de consommateurs, l'industrie et les gouvernements provinciaux et fédéral.

De plus en plus, des accords et des codes internationaux régissent des dossiers primordiaux en matière de santé, de sécurité et d'environnement. L'ALENA et l'Organisation mondiale du commerce ont tous deux pour raison d'être clé l'harmonisation des normes internationales. De nombreux pays intègrent ces dernières à leur réglementation, et au moins 120 pays, dont le Canada, participent à leur élaboration.

Certaines industries, telles que celles de la construction d'automobiles et de la technologie de pointe, exigent que les fournisseurs répondent à des spécifications internationales. Autrefois limités au secteur technique, les codes volontaires sont maintenant adoptés dans de nouveaux domaines, par exemple ceux du développement durable, de la protection des renseignements personnels et des services. Au Canada, l'an dernier, plus de 60 p. 100 des normes nationales approuvées reposaient sur des normes internationales. Cette tendance correspond à l'évolution du commerce canadien : en effet, 60 p. 100 des biens manufacturés canadiens sont exportés à l'étranger, comparativement à seulement 25 p. 100 en 1980.

Rien de surprenant, donc, à ce que la Stratégie canadienne de normalisation annoncée aujourd'hui soit une composante essentielle du programme d'innovation à long terme du gouvernement fédéral. Le Canada doit se conformer à un nombre grandissant de normes internationales et contribuer à les formuler. Il lui faut aussi s'assurer un accès libre aux marchés mondiaux.

Il y a quelques années, le gouvernement a modifié la loi régissant le Conseil canadien des normes, afin de moderniser le fonctionnement de l'organisme et d'orienter plus justement le rôle stratégique de chef de file qu'il assume pour faire avancer les intérêts du Canada en matière de normes. Cette stratégie complète donne au CCN l'élan nécessaire pour accroître son prestige. Les entreprises canadiennes et les autres intervenants concernés par les normes de sécurité nationales profitent de cette stratégie.

Le gouvernement veut faire du Canada un chef de file mondial sur le plan de l'utilisation judicieuse des outils d'affaires électroniques. Il ne s'agit pas là d'un souhait, mais bien d'un impératif. Le potentiel de croissance du cybercommerce est phénoménal: de nombreux observateurs en estiment la valeur à plusieurs billions de dollars d'ici quatre ans.

Pourtant, les consommateurs ont dit à maintes reprises craindre de faire des achats en ligne. Malgré toutes les économies que le cybercommerce permet de faire aux chapitres de la production et de la distribution, il demeure un moyen peu connu de vendre et d'acheter des produits et des services.

L'adoption de normes internationales fixant les principes fondamentaux du commerce électronique contribuera grandement à dissiper cette crainte, tout comme la création d'une infrastructure sûre à clés publiques qui garantira la confidentialité et la non-répudiation des transactions. La question de savoir si ces normes favoriseront les intérêts du Canada dépend essentiellement de vous et des résultats des partenariats que la stratégie engendrera.

Aucun d'entre nous ne peut réaliser tout cela seul. La Stratégie fédérale sur le commerce électronique est conçue pour créer un milieu où le cybercommerce pourra prendre son essor. Toutefois, elle ne se réalisera pleinement que si des plans et des normes sont élaborés pour garantir la présence canadienne sur la scène mondiale.

Le Canada a été le premier pays du monde à adopter un code volontaire de normes sur la protection des renseignements personnels. Il lui faut maintenant persuader d'autres pays de lui emboîter le pas. Le commerce électronique transcende toutes les barrières. Les Canadiennes et les Canadiens veulent être sûrs que les renseignements les concernant sont protégés partout dans le World Wide Web.

Mon objectif, à titre de ministre de l'Industrie, consiste à faire du Canada le pays le plus branché du monde. C'est aussi l'objectif du gouvernement fédéral. Or, le branchement à Internet n'est sans doute plus important dans aucun autre secteur que dans celui des petites et des moyennes entreprises, car elles constituent le principal moteur de l'économie canadienne.

Pourtant, de nombreuses industries en devenir ne connaissent pas les possibilités qu'offre l'élaboration de normes. Elles ne sont pas au courant non plus des activités nationales et internationales d'évaluation de la conformité. Plus particulièrement, bon nombre ne comprennent pas la valeur d'une puissante voix canadienne au sein des organismes définissant les normes internationales : or, une telle voix contribue à dissiper les craintes des consommateurs et à abaisser les obstacles au commerce.

Cela revient à se lancer sur le terrain de soccer sans connaître les règles du jeu. Les entreprises perspicaces, telles que Ballard Power Systems de Burnaby (C.-B.), ne sont pas disposées à courir de tels risques. Ballard compte parmi les entreprises du monde qui font progresser la mise au point des piles à hydrogène, source d'énergie propre et très efficace. Sachant que les normes détermineront l'évolution et l'acceptation de cette technologie, l'entreprise assume un rôle actif dans les comités internationaux chargés de définir les normes qui façonneront ce nouveau secteur.

Ce n'est pas de la prescience, mais l'art de se préparer. C'est le genre d'esprit d'entreprise qui fera du Canada une puissance de tout premier plan dans l'économie mondiale.

Le Système national de normes est fort parce que tous les secteurs de l'économie et de la société canadienne y jouent un rôle. Il sera renforcé si un plus grand nombre d'entre vous travaillent avec les consommateurs, les agents de réglementation et d'autres parties concernées pour élaborer des normes claires et largement appliquées qui ouvriront de nouveaux horizons.

L'harmonisation mondiale ne produira les résultats escomptés pour tous les Canadiens que si elle favorise la réalisation des priorités, intérêts et objectifs du Canada. Je pense que la Stratégie canadienne de normalisation nous indique le cap à suivre pour que nos efforts soient couronnés de succès.

Le moment est venu pour tous les intervenants désignés dans la SCN de l'adopter pleinement, de dresser des plans concrets pour la mettre en oeuvre et d'en concrétiser la vision.

Je vous remercie d'avance du travail ardu que vous accomplirez.