Numéro 19 - Vérification sur les langues
officielles - Technologie de l'information
Cette vérification a été menée
pour évaluer le degré de conformité de
certaines institutions fédérales
pré-sélectionnées en ce qui a trait à
la mise en application des dispositions de la Loi sur les
langues officielles et de la politique du Conseil du
Trésor sur la technologie de l'information.
Ce rapport présente les objectifs de la
vérification, l'approche adoptée, le nom des
institutions vérifiées et les conclusions de notre
étude.
Les objectifs de la vérification ont été
établis à l'aide du Manuel du Conseil du
Trésor sur la gestion de l'information et les
systèmes informatiques. Ce manuel traite, entre autres,
des obligations des institutions fédérales en ce
qui a trait aux langues officielles et à la langue de
travail.
Les objectifs de la vérification sont les suivants
:
- déterminer dans quelle mesure les ministères,
les organismes, les sociétés d'État et
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC), en
tant qu'organisme central, s'acquittent de leurs
responsabilités linguistiques en matière
d'acquisition de biens et de services dans le domaine des
technologies de l'information;
- déterminer, pour chaque institution
sélectionnée, la disponibilité, dans les
deux langues officielles, des systèmes informatiques
d'usage courant et généralisé, du
matériel et des logiciels;
- déterminer, à l'aide d'un échantillon
représentatif d'employés des deux groupes
linguistiques, le degré de satisfaction des
employés, dans les institutions visées par la
vérification;
- élaborer des recommandations qui aideront les
institutions fédérales à mieux se conformer
à leurs obligations et aideront la Direction des langues
officielles et de l'équité en emploi (DLOEE)
à leur fournir assistance et conseils.
Quatorze institutions fédérales ont
été examinées afin de déterminer si
les systèmes informatiques d'usage courant et
généralisé étaient disponibles dans
les deux langues officielles. Ces institutions ont
été sélectionnées par la Direction
des langues officielles et de l'équité en emploi
(DLOEE) du Secrétariat du Conseil du Trésor.
Les extraits suivants de la Loi sur les langues
officielles définissent le contexte de cette
vérification :
35(1) Il incombe aux institutions fédérales de
veiller à ce que :
a) dans la région de la capitale nationale et dans les
régions ou secteurs du Canada ou lieux à
l'étranger désignés, leur milieu de travail
soit propice à l'usage effectif des deux langues
officielles tout en permettant à leur personnel d'utiliser
l'une ou l'autre;
...
36(1) Il incombe aux institutions fédérales,
dans la région de la capitale nationale et dans les
régions, secteurs ou lieux désignés au titre
de l'alinéa 35(1)a) :
...
b) de veiller à ce que les systèmes
informatiques d'usage courant et généralisé
et acquis ou produits par elles à compter du 1er janvier
1991 puissent être utilisés dans l'une ou l'autre
des langues officielles;
36(2) leur incombe également de veiller à ce que
soient prises, dans les régions, secteurs ou lieux
visés au paragraphe (1), toutes autres mesures possibles
permettant de créer et de maintenir en leur sein un milieu
de travail propice à l'usage effectif des deux langues
officielles et qui permette à leur personnel d'utiliser
l'une ou l'autre.
Notre examen a été effectué
principalement dans la région de la capitale nationale. Au
départ, nous devions également examiner les bureaux
des régions de Montréal et du nord et de l'est de
l'Ontario où ces institutions exercent des
activités. Le Groupe de l'évaluation, de la
vérification et de l'examen (GÉVE) du Conseil du
Trésor nous a demandé de restreindre l'examen
à la région de la capitale nationale. Les
institutions vérifiées sont les suivantes :
Agence canadienne de développement international
Agriculture et Agro-alimentaire Canada
Archives nationales Canada
Bureau des passeports
Bureau du vérificateur général
Citoyenneté et Immigration Canada
Commissariats à l'information et à la protection
de la vie privée
Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie
du Canada
Développement des ressources humaines Canada
Élections Canada
Finances Canada
Industrie Canada
Musée canadien des civilisations
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
La vérification a porté sur les
micro-ordinateurs, les mini-ordinateurs et les ordinateurs
centraux. Pour chaque type d'ordinateur et de système
d'information, nous avons examiné les mesures mises en
place pour se conformer aux politiques du Conseil du
Trésor.
Le travail sur place s'est déroulé de la
mi-janvier jusqu'à la fin du mois de février 1996.
Nous avons interviewé plus de 75 gestionnaires, dont 58
responsables de la gestion des systèmes d'information.
Nous avons distribué 193 questionnaires aux
employés des institutions vérifiées. De ce
nombre, 163 (85 %) ont été remplis et
retournés.
De plus, nous avons examiné les documents suivants
:
- le plan de gestion de l'information des institutions
vérifiées en ce qui concerne la stratégie de
mise en oeuvre de la gestion de l'information et l'acquisition du
matériel informatique;
- les politiques et les directives internes des institutions en
ce qui concerne la langue des logiciels commerciaux et des
logiciels développés à l'interne, et le
matériel connexe, tel que les claviers, les imprimantes et
les guides d'exploitation mis à la disposition des
employés;
- les contrats d'acquisition de biens et services
informatiques.
Les éléments suivants ont aussi
été vérifiés :
Formation
- le respect de la langue de préférence des
employés dans la prestation des activités de
formation;
- la qualité de la formation, selon la langue officielle
utilisée et choisie par l'employé, et la
qualité du matériel fourni;
- le moment de la prestation de la formation dans chaque
langue;
- la compétence linguistique de l'instructeur.
Service de dépannage
- la capacité du service de dépannage de
répondre aux besoins dans les deux langues
officielles;
- les mesures prises pour que les services soient fournis en
tout temps dans les deux langues officielles;
- autres aspects : les plaintes formulées au sujet de la
langue de travail, plus particulièrement les plaintes
ayant trait aux systèmes informatiques, à la
formation, au dépannage, etc.
Télétravail
- les conditions du régime de travail, le nombre
d'employés qui y participent et les mesures mises en place
pour assurer le respect de la langue de préférence
des employés qui ont opté pour ce
régime.
Internet
- la disponibilité de la documentation et des
instructions (manuel de l'utilisateur, formation, initiation,
etc.).
-
N.B.: Notre vérification a porté sur
l'utilisation d'Internet aux fins de la langue de travail et non
de la prestation de services au public;
- autres aspects : les plaintes formulées au sujet de la
langue de travail, plus particulièrement les plaintes
ayant trait aux systèmes informatiques, à la
formation, au dépannage, etc.
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
(TPSGC)
La Direction générale du service des
approvisionnements (DGSA) de TPSGC est chargée de fournir
des services communs aux ministères et organismes
gouvernementaux, services qui sont orientés vers la
fonction approvisionnement. Ces services comprennent la
définition des besoins, l'acquisition de biens et
services, l'élaboration de normes et les services de
gestion des transports. En ce qui concerne l'approvisionnement,
la Direction générale a pour responsabilité
d'acquérir les produits et des services complexes
liés aux sciences et à la technologie, de
même que des produits et des services de nature
commerciale. La Direction générale est
également chargée de l'impartition des travaux de
recherche et de développement.
À ce titre, nous avons examiné les deux
critères suivants à TPSGC :
- dans quelle mesure les institutions communiquent à
TPSGC, et à leurs fournisseurs, leurs exigences
linguistiques en ce qui a trait aux acquisitions prévues
dans le domaine des technologies de l'information, et dans quelle
mesure ces exigences sont conformes aux politiques et directives
sur les langues officielles;
- le rôle de TPSGC dans l'acquisition de matériel
pour le compte des institutions, et les mesures mises en place
pour respecter les politiques et les directives sur les langues
officielles et les exigences des institutions en matière
d'acquisition.
Sondage auprès des employés
Nous avons mené auprès des employés de
chaque institution un sondage limité sur la
disponibilité, dans les deux langues officielles, des
systèmes informatiques d'usage courant et
généralisé, ainsi que du matériel et
des logiciels. Les responsables des services des langues
officielles et de la gestion de l'information des institutions
vérifiées nous ont aidé à identifier
les participants au sondage. Ces participants présentent
les caractéristiques suivantes :
- ils sont majoritairement francophones;
- ils sont sensibilisés à l'utilisation des
logiciels de langue française;
- dans la plupart des cas, ils sont connus des responsables des
services des langues officielles et des services de gestion de
l'information pour avoir abordé avec eux les questions de
la gestion des systèmes d'information et des langues
officielles.
Les résultats du sondage diffèrent à
l'occasion de nos constatations, pour les raisons suivantes :
- soit par manque d'information des employés, par
exemple : ne pas être informé de la
disponibilité des logiciels dans les deux langues
officielles au sein de l'institution;
- soit par manque de connaissance des employés, par
exemple : ne pas connaître la façon de reproduire
les caractères avec accents français à
partir de claviers bilingues ou unilingues;
- soit par manque de compréhension du sujet;
- soit par manque de compréhension de notre
questionnaire qui pouvait s'avérer complexe à
certains égards.
Ces facteurs doivent être pris en considération
dans l'interprétation des résultats. Toutefois, les
résultats illustrent les difficultés
éprouvées quotidiennement par les employés
dans la mise en oeuvre des directives sur la technologie de
l'information et les langues officielles.
Nous avons noté que, à l'exception de quelques
cas, les employés se plaignent peu, même s'ils
remarquent des dérogations aux directives. À
l'occasion, on nous a fait part de plaintes faites aux services
des langues officielles et exceptionnellement au Commissariat aux
langues officielles.
Les ministères, les organismes et les
sociétés d'État, de même que Travaux
publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC), en tant
qu'organisme central, s'acquittent généralement de
leurs responsabilités linguistiques en matière
d'acquisition de biens et services liés aux technologies
de l'information.
Dans la majorité des cas, les institutions effectuent
elles-mêmes leurs achats à l'aide de commandes
locales ou d'offres à commandes. Pour les achats de plus
de 40 000 $, elles ont recours à l'expertise de TPSGC.
La plupart des institutions vérifiées
préparent leurs demandes de soumissions et leurs contrats
en anglais. Toutefois, on fait traduire ces documents lorsque la
langue de choix du fournisseur est le français.
TPSGC met à la disposition des institutions toute
l'information requise pour qu'elles puissent acquérir
leurs biens et services dans les deux langues officielles. Les
institutions peuvent communiquer avec le personnel
qualifié de TPSGC et accéder aux babillards
électroniques et à tous les manuels et documents
informatisés du Ministère. Les tests que nous avons
effectués nous ont toutefois révélé
que la liste des logiciels de langue française est
incomplète. Plusieurs logiciels de langue française
n'y apparaissent pas, notamment des logiciels des compagnies
Lotus, Borland, Delrina, Netscape Communications, etc.
TPSGC n'exerce aucune fonction de contrôle sur
l'acquisition de biens et services par ces institutions. Ces
dernières établissent elles-mêmes leurs
propres spécifications.
Résultats par institution
Voici un bref compte rendu des résultats de notre
vérification par institution. Ce compte rendu
résume l'essentiel de nos recommandations pour chacune des
institutions vérifiées. Toutefois, nous
désirons souligner que plusieurs institutions ont pris des
mesures positives.
- L'Agence canadienne de développement international
devrait mettre à la disposition des employés, dans
la langue officielle de leur choix, les logiciels donnant
accès à Internet qui sont disponibles dans les deux
langues officielles.
- Agriculture et Agro-alimentaire Canada ne possède que
la version anglaise de plusieurs logiciels commerciaux d'usage
courant, p. ex. : Microsoft Access, Microsoft Excel, Group Wise.
De plus, certains cours spécialisés ne sont offerts
qu'en anglais.
- Aux Archives nationales du Canada, quelques employés
nous ont indiqué que le traitement de texte qu'ils
utilisent n'affiche pas les caractères avec accents
français. Cette situation a été
rapportée, mais aucune mesure n'a été prise
à ce jour.
-
Certains logiciels commerciaux et logiciels
développés à l'interne, de même que la
documentation connexe, ne sont pas disponibles dans les deux
langues officielles.
Les services de dépannage ne sont pas offerts dans les
deux langues officielles. De plus, la formation sur Internet
n'est pas toujours fournie dans les deux langues officielles.
- Au Bureau des passeports, les logiciels de courrier
électronique ne reproduisent pas les caractères
avec accents français. De plus, le matériel, qui au
cours de sa vie utile pourra être assigné à
plusieurs employés, n'est pas toujours conforme aux normes
du Conseil du Trésor. Enfin, la documentation anglaise et
française portant sur les logiciels mis à la
disposition des employés n'est pas toujours de
qualité comparable.
- Au Bureau du Vérificateur général du
Canada, la plupart des claviers d'ordinateurs de bureau que nous
avons vérifiés ne possèdent pas les
caractères avec accents français. De plus, un
certain nombre de logiciels internes ne sont disponibles qu'en
anglais.
-
Les services de dépannage ne sont pas disponibles dans
des délais comparables et de qualité comparable aux
employés des deux groupes linguistiques.
Le service Internet est à l'essai au Bureau en ce
moment. La formation relative à Internet, les conseils et
les manuels ne sont offerts qu'en anglais.
- À Citoyenneté et Immigration Canada, les
claviers d'ordinateurs personnels que nous avons testés ne
possèdent pas les caractères avec accents
français. De plus, plusieurs logiciels commerciaux
n'affichent pas les caractères avec accents
français et ne sont disponibles qu'en anglais.
-
Les services de dépannage ne sont pas disponibles de
façon immédiate en français.
Internet est actuellement à l'essai au
Ministère, et seules trois directions y ont accès.
Internet n'est accessible qu'en anglais. La formation et les
manuels de cours sont fournis en anglais et en français.
Toutefois, plusieurs documents ne sont disponibles qu'en
anglais.
- Au Commissariat à l'information, les services de
dépannage ne sont offerts qu'en anglais.
- Le Commissariat à la protection de la vie
privée devrait, en ce qui a trait à Internet,
mettre à la disposition des employés, dans la
langue de leur choix, les logiciels et la documentation connexe
disponibles dans les deux langues officielles.
- Au Conseil de recherches en sciences naturelles et en
génie, certains logiciels tels qu'Ami Pro, Lotus 123,
Lotus Organizer et ccMail, et la documentation connexe, ne sont
pas disponibles dans les deux langues officielles ou dans la
langue de choix des employés.
- Au ministère du Développement des ressources
humaines, nous avons noté l'existence d'un grand nombre de
claviers unilingues anglais. De plus, des utilisateurs ont
déclaré ne pas avoir accès à la
version française de certains logiciels commerciaux
disponibles sur le marché à la fois en
français et en anglais, p. ex.: WordPerfect, Beyond
Mail.
- À Élections Canada, l'affichage et l'impression
des caractères accentués ne peuvent se faire avec
certains logiciels commerciaux d'usage courant, p. ex.: Fox Pro,
Sharkmail. De plus, on nous a rapporté des situations
où la documentation distribuée lors des
séances de formation n'était qu'en anglais.
- Au ministère des Finances, les claviers de certains
ordinateurs portatifs ne possèdent pas les
caractères accentués français. De plus, les
instructeurs donnent des cours «bilingues»,
c'est-à-dire que, le contenu du cours est en anglais, mais
les participants peuvent poser des questions dans la langue de
leur choix. Le Ministère devrait s'assurer, qu'en tout
temps, la formation offerte aux employés respecte leur
choix de langue.
- À Industrie Canada, certains employés
francophones n'ont encore accès qu'à des claviers
anglais. On nous a rapporté, lors du sondage, que la
qualité de la formation n'est pas la même dans les
deux langues. De plus, il arrive, à l'occasion, que le
matériel de formation ne soit pas disponible dans la
langue de préférence des employés.
- Au Musée canadien des civilisations, aucun des
claviers que nous avons vérifiés n'avait les
caractères avec accents français. De plus, on nous
a rapporté que certains cours ne sont donnés qu'en
anglais.
- À Travaux publics et Services gouvernementaux Canada,
nous avons observé que plusieurs claviers d'ordinateurs de
bureau et d'ordinateurs portatifs n'ont pas les caractères
avec accents français. La plupart des guides de
l'utilisateur des ordinateurs personnels ne sont disponibles
qu'en anglais. De plus, on met à la disposition des
employés la version anglaise des logiciels sans leur
offrir le choix de la version française. Lorsqu'un
employé désire obtenir la version française
d'un logiciel, il doit en faire la demande au gestionnaire de son
unité.
-
On exige un nombre minimum de participants pour former une
classe, question de rentabilité. Les employés qui
désirent suivre les cours en français doivent
attendre plus longtemps pour que les classes soient
formées. Les manuels de cours sont disponibles dans les
deux langues officielles. Toutefois, nous avons noté que
la qualité des manuels de langue anglaise et
française n'est pas comparable. Certains manuels de langue
française sont mal structurés, incomplets, de
présentation moins soignée, etc.
Les services de dépannage n'offrent pas tous des
services de qualité comparable dans les deux langues
officielles. Les bureaux centraux accueillent le personnel au
téléphone et au comptoir dans les deux langues
officielles. Les messages enregistrés des boîtes
vocales sont bilingues. Par contre, certains «petits»
bureaux ne donnent les services qu'en anglais.
Le télétravail est actuellement à l'essai
à TPSGC. De plus, TPSGC fait la promotion du
télétravail à la fois à l'interne et
dans les institutions fédérales. La responsable du
projet ne s'exprime qu'en anglais. Les documents
préparés sur ce sujet sont disponibles à
l'état d'ébauche pour la plupart en anglais et en
français.
La plupart des institutions vérifiées
possèdent leurs politiques sur la technologie de
l'information. Toutefois, nous avons noté qu'aucune
institution n'aborde l'aspect des langues officielles dans son
plan de gestion de l'information.
La majorité des claviers d'ordinateurs personnels
possèdent les caractères avec accents
français. À l'occasion, les institutions se
procurent des claviers conformes aux normes du Conseil du
Trésor sur la technologie de l'information (NCTTI-5). Les
claviers des ordinateurs portatifs possèdent rarement les
caractères français accentués. Souvent, pour
remédier à l'absence de caractères
accentués français, on utilise des
étiquettes transparentes avec accents. Ce palliatif n'est
pas idéal et ne devrait être considéré
que comme une mesure temporaire.
Toutefois, nous avons constaté que plusieurs
employés utilisent encore les codes ASCII (American
Standard Code for Information Interchange) pour produire les
caractères accentués. Cette façon
inefficiente de procéder, qui prévalait dans les
années 80, révèle un manque d'information
des employés. De plus, elle démontre les
répercussions que peuvent avoir sur les habitudes de
travail des employés, et ce, pendant plusieurs
années, tout retard à mettre en place les outils de
travail adéquats et l'absence d'information sur
l'existence de tels outils.
L'affichage et l'impression des caractères n'est plus
un problème dans la majorité des institutions. On
nous a cependant rapporté à plusieurs reprises que
le courrier électronique sur Internet ne transmet pas les
caractères accentués, situation qui sera
corrigée dans un proche avenir, au fur et à mesure
que la technologie actuelle et les logiciels seront
améliorés.
Plusieurs logiciels de courrier électronique,
conçus il y a plusieurs années aux
États-Unis, ont été codés en sept
bits. Ils ne contiennent que 128 caractères, ce qui suffit
à peine à inclure les 26 lettres de l'alphabet
romain en majuscules et en minuscules et quelques symboles
connexes. Il n'y a donc pas de place pour les caractères
accentués. Ces applications ne supportent que l'anglais.
Les applications récentes codifient les documents en huit
bits, ce qui porte la capacité du code à 256
caractères et satisfait aux exigences de la plupart des
langues occidentales. De plus en plus, les applications
supportent 16 bits et même 32 bits. L'acquisition
d'applications et de matériel informatique récents
devrait contribuer à régler ce problème.
Dans presque toutes les institutions vérifiées,
nous avons noté que les guides de l'utilisateur des
systèmes d'usage courant sont pour la plupart dans la
langue spécifiée au moment de l'achat de
l'équipement. Ces guides sont disponibles sur support
papier ou sur support électronique. Le problème qui
se pose, c'est que l'équipement peut être
assigné par la suite à des utilisateurs dont le
choix de langue de travail diffère. Dans ces cas, les
guides ne respectent pas toujours les choix de langue de travail
des employés. Toutefois, les utilisateurs nous ont
indiqué qu'ils consultent rarement ces guides.
Chaque année, l'industrie produit un nombre grandissant
de logiciels de qualité en versions anglaise et
française. Toutefois, plusieurs logiciels ne sont pas
encore dans les deux langues officielles. Ils sont cependant
utilisés quotidiennement par les employés des deux
groupes linguistiques, sans que cela n'affecte, selon ce qu'on
nous a indiqué, leur choix de langue de travail. Les
problèmes les plus fréquemment notés chez le
personnel des services de la technologie de l'information des
institutions sont les suivants :
- On n'est pas au courant de l'existence des versions
françaises des logiciels, tels que : Group Wise, Delrina
Fax, Lotus, Norton Anti Virus, etc.;
- On n'informe pas les employés de l'existence des
logiciels en français;
- On ne sait pas comment procéder à une
installation économique des deux versions sur les disques
rigides, par exemple, WordPerfect;
- On est réticent à se procurer ces logiciels
pour des raisons de coût;
- On ne se procure qu'un nombre limité de licences de
logiciels de langue française, en raison d'une mauvaise
évaluation de la demande;
- On omet de joindre les correcteurs orthographique et
grammatical de la version française à la version
anglaise d'un logiciel de traitement de texte, même si ces
correcteurs sont disponibles.
La majorité des employés ont appris à
travailler avec la version anglaise des logiciels. Plusieurs
désirent conserver cet environnement pour traiter leurs
textes français, mais aimeraient également utiliser
les utilitaires disponibles en français.
Dans la plupart des institutions, les guides de l'utilisateur
des logiciels commerciaux sont disponibles dans les deux langues
officielles lorsque les logiciels le sont. Les guides
destinés au personnel d'exploitation sont disponibles dans
les deux langues officielles. Par contre, les procédures
d'exploitation et d'entretien des systèmes sont le plus
souvent rédigées en anglais seulement, compte tenu
de l'origine des fabricants. C'est le cas dans presque toutes les
institutions vérifiées.
En ce qui a trait à la formation, certaines
restrictions sont parfois imposées par les institutions.
Ainsi, il arrive que les logiciels et le matériel ne
soient disponibles que dans la langue du cours, que le choix de
langue soit laissé à la discrétion de
l'instructeur, etc. Certains employés nous ont
indiqué qu'il peut arriver que les cours prévus en
français soient finalement donnés en anglais, tout
simplement parce que l'instructeur se sent plus à l'aise
en anglais, ou encore, parce qu'un participant de langue anglaise
le réclame, ou enfin, parce que le matériel et les
logiciels dont se sert l'instructeur sont en anglais. Dans la
plupart des cas, les cours très techniques ne sont offerts
qu'en anglais. Pour suivre le cours en français, il faut
souvent aller au Québec, ce qui occasionne des frais de
déplacement.
Nous recommandons que les services responsables des langues
officielles dans les institutions
fédéralesnbsp;:
- rappellent aux gestionnaires leur rôle et leurs
responsabilités à l'égard de la mise en
oeuvre du Programme des langues officielles;
- s'assurent que les droits des employés et leur choix
de langue de travail soient respectés en tout temps;
- s'assurent que les employés possèdent les
moyens de travailler dans la langue de leur choix (claviers
d'ordinateurs, logiciels, documentation, formation, service de
dépannage, télétravail, etc.);
- établissent des contrôles efficaces et
effectuent des vérifications
régulières :
-
- des services offerts dans les deux langues officielles;
- du respect du choix de la langue de travail des
employés;
- de la prestation de services de qualité comparable dans
les deux langues officielles;
- de la transmission, dans les deux langues officielles, des
messages envoyés par courrier électronique à
des groupes d'employés.
Que les services responsables de la technologie de
l'information dans les institutions fédérales :
- n'acquièrent que du matériel conforme aux
normes du Conseil du Trésor sur les langues officielles,
lorsque ce matériel est susceptible d'être
assigné à plusieurs employés des deux
groupes linguistiques au cours de sa vie utile;
- fournissent aux employés l'équipement
nécessaire, c.-à-d. des claviers dans la langue de
leur choix;
- informent les employés des choix de langues possibles
pour les logiciels et mettent à leur disposition des
logiciels dans les deux langues officielles ou dans la langue de
leur choix, lorsqu'ils sont disponibles;
- fournissent sur demande aux employés la documentation
et les manuels sur les logiciels dans la langue de leur
choix;
- évaluent, de façon régulière, la
demande de cours, de manuels et de logiciels en anglais et en
français, et s'assurent que la formation offerte aux
employés respecte en tout temps leur choix de langue;
- assurent en tout temps des services de dépannage de
qualité comparable dans les deux langues officielles;
- sollicitent les commentaires des employés sur l'usage
de la technologie de l'information et son incidence sur les
langues officielles, et les informent régulièrement
de la façon la plus efficace d'exploiter les ressources
technologiques existantes.
Nous recommandons que Travaux publics et Services
gouvernementaux Canada :
- s'assure de l'exactitude de l'information portant sur les
logiciels transmise aux institutions.
- Agence canadienne de développement international
- Agriculture et Agro-alimentaire Canada
Région de la capitale nationale
- Archives nationales Canada
- Bureau des passeports
Région de la capitale nationale
- Bureau du vérificateur général du
Canada
Région de la capitale nationale
- Citoyenneté et Immigration Canada
Région de la capitale nationale
- Commissariats à l'information et à
la protection de la vie privée
- Conseil de recherches en sciences naturelles
et en génie du Canada
- Développement des ressources humaines Canada
Région de la capitale nationale
- Élections Canada
- Finances Canada
- Industrie Canada
Région de la capitale nationale
- Musée canadien des civilisations
- Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Région de la capitale nationale
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