Santé Canada - Gouvernement du Canada
Sautez à la barre de navigation de gaucheSautez des barres de navigation au contenu
Système de soins de santé

Rapport final du conseiller fédéral sur les temps d'attente

Chapitre 4 : Technologie de l'information (TI)

La mise au point et la mise en application des technologies de l'information et des communications sont la pierre angulaire qui garantit la qualité des soins de santé. Dans les systèmes de santé, l'importance de la technologie est attribuable au fait qu'elle permet aux fournisseurs de soins de santé de communiquer facilement et avec précision des renseignements cruciaux sur les patients. « Des renseignements précis doivent être disponibles pour que les patients aient des choix et reçoivent des soins de santé qui leur conviennent au moment opportun [...] pour que les professionnels de la santé aient facilement accès, de manière sûre, aux renseignements concernant les patients, partout et chaque fois que cela est nécessaire. »[33] Pour que les patients et les professionnels puissent prendre connaissance des renseignements pertinents au moment opportun, les administrations fédérale, provinciales et territoriales, par l'entremise d'Inforoute Santé du Canada Inc., travaillent de concert à la mise en place d'une infostructure pancanadienne de santé qui permettra à toutes les personnes qui en ont besoin d'avoir facilement accès à ces renseignements.

Comme nous l'avons indiqué au chapitre 3, les nouvelles pratiques commerciales et les mesures novatrices peuvent avoir une incidence importante lorsqu'elles sont appliquées aux systèmes de santé. « Le système de santé canadien a souvent traîné derrière d'autres pays le temps venu d'adopter une nouvelle technologie de l'information et des initiatives de gestion de gestion de l'information. »[34]

Le recours accru à la technologie peut contribuer à l'amélioration des services dans les hôpitaux, les cliniques et à domicile, grâce à l'utilisation d'outils comme : les registres informatisés des patients, les bases de données interconnectées des médicaments, les résultats des tests de diagnostic et les dossiers de santé électroniques, qui permettent tous aux patients et aux fournisseurs de soins dans le secteur de la santé d'avoir accès aux renseignements nécessaires.

Le présent chapitre vise à aborder les solutions en matière de TI et à formuler des recommandations à cet égard afin d'accélérer l'accès aux soins de santé. Il renferme également une description de certains outils de TI et des prochaines étapes en voie d'être élaborées avec l'aide d'Inforoute Santé du Canada Inc. À mon avis, il s'agit d'investissements nécessaires aux fins de la transformation des systèmes de santé au Canada.

Haut de la page4.1 État actuel de l'infostructure canadienne de santé

En septembre 2000, les premiers ministres ont convenu « de travailler de concert au renforcement de l'infostructure de santé d'un bout à l'autre du pays afin d'améliorer la qualité, l'accès et le caractère opportun des soins de santé pour les Canadiens »[35]. En conséquence, Inforoute Santé du Canada Inc. (Inforoute) a été mise en place en 2001 pour que « la technologie de l'information atteigne à l'avenir l'état souhaité en ce qui concerne le système de santé canadien »[36]. Depuis 2004-2005, et depuis la mise en oeuvre d'Inforoute en 2001, 105 projets ont été lancés dans tous les secteurs d'investissement (infostructure, registres, imagerie diagnostique, systèmes de renseignements sur les médicaments, systèmes de renseignements sur les laboratoires, télémédecine, surveillance médicale, dossiers de santé électroniques interopérables, innovation et adoption)[37].

Par « infostructure de santé », on entend :

[...] l'élaboration et l'adoption de systèmes modernes de technologies de l'information et des communications (TIC) dans le système de santé du Canada. Ces systèmes permettraient aux Canadiennes et aux Canadiens (la population en général, les patients et les soignants, les fournisseurs de soins de santé ainsi que les gestionnaires, les responsables des politiques et les chercheurs du secteur de la santé) de prendre des décisions éclairées à l'égard de leur propre santé, de la santé des autres et du système de santé au Canada[38].

Une infostructure résulte de la combinaison d'outils technologiques et de renseignements fournis par les patients et les praticiens qui forment une base de connaissances éclairant les décisions prises par tous les intervenants du système de santé. L'élaboration et l'utilisation soutenues de cette structure d'information auront un effet bénéfique pour le système de santé en général et permettront l'accès à une vaste gamme d'outils aux fins de la résolution des problèmes liés aux temps d'attente.

Chaque province en soit est à une étape différente de la mise en oeuvre de son programme de technologie de l'information, mais il y a des caractéristiques communes qui sont les suivantes :

  • régionalisation;
  • création de dossiers de santé électroniques;
  • numérisation du processus de collecte des données relatives aux patients, tant en milieu hospitalier que dans une institution extra-hospitalière;
  • automation des cabinets des médecins et place centrale du patient dans le système de santé;
  • dans certains secteurs, s'assurer que tous les médecins ont des systèmes informatiques compatibles avec les dossiers de santé électroniques provinciaux; et
  • d'autres personnes se concentrent sur l'établissement de registres et autres systèmes déterminants.

Haut de la page4.2 Scénario des professionnels de la santé

Pour illustrer l'importance de la technologie de l'information et le rôle qu'elle peut jouer pour réduire les temps d'attente, Inforoute a décrit le scénario de Betty Smith[39], s'étendant sur une période de treize mois, depuis son premier rendez-vous avec son médecin de famille jusqu'à son opération visant à la soulager d'une douleur à la hanche. Le scénario montre qu'à chacune des étapes des soins prodigués à Betty, la gestion et la technologie de l'information sont des éléments cruciaux de la présentation de données précises et courantes sur son état. Il n'est pas difficile d'imaginer comment Betty vit cette expérience ou de comprendre ses doutes concernant la communication, dans les délais les plus brefs, de la bonne information dans les mains de la bonne personne ou au bon endroit.

Les professionnels de la santé qui prodiguent des soins aux patients ont les mêmes préoccupations. Un médecin de famille peut voir un patient, peut-être à maintes reprises, ajoutant à chaque consultation des notes manuscrites au dossier de ce dernier classé à la main dans le bureau local. Des tests de diagnostic sont demandés et une réceptionniste fixe les rendez-vous. L'envoi des résultats des examens par la poste ou par courriel au cabinet du médecin constitue peut-être la seule indication que le patient a bel et bien subi des examens. Les résultats des tests sont manuellement consignés sur la demande d'examen et transmis par la poste, par messager, et quelquefois par télécopieur, au cabinet du médecin, où ils seront peut-être déposés dans des corbeilles d'arrivée ou versées dans des chemises en attendant que le médecin ait la possibilité de les examiner et de prendre d'autres mesures.

Dans le même ordre d'idées, l'aiguillage d'un patient vers un spécialiste se fera par téléphone et sera confié aux réceptionnistes. Le médecin de famille peut dicter ou rédiger un brouillon de lettre, qui sera dactylographiée ou envoyée par la poste ou par télécopieur. La grande majorité des médecins ne communiquent pas par courriel dans leur pratique. Des retards peuvent survenir et se produisent bel et bien; il se peut que des appels ne soient faits que le lendemain matin ou ne soient retournés qu'un jour ou deux plus tard. Les résultats des tests de diagnostic ou des consultations peuvent être renvoyés lentement au cabinet du médecin ou peuvent être perdus ou retardés. Étant donné que le patient consulte un ou plusieurs spécialistes, il se peut que le médecin de famille soit complètement dissocié des soins qui lui sont prodigués et qu'il reçoive beaucoup plus tard le compte rendu du spécialiste. Pendant ce temps, le médecin de famille s'occupe d'autres personnes dont les besoins et les circonstances sont uniques. Le soin de transmettre les renseignements d'une personne ou d'un endroit à l'autre peut être confié à bon nombre de personnes qui utilisent à cette fin diverses méthodes de communication sur papier, ce qui peut donner lieu à des erreurs ou s'avérer inefficace.

Haut de la page4.3 Questions actuelles dans le domaine de la technologie de l'information

Soins prodigués dans les hôpitaux et dans les cabinets des médecins

Un peu partout au Canada, les provinces concluent des ententes et prennent des initiatives en vue de la mise en application de solutions technologiques dans le système de santé. Ces efforts ont permis de répondre aux besoins, à la fois en ce qui a trait aux soins actifs et aux soins communautaires. À l'heure actuelle, des registres et des bases de données contenant des renseignements sur l'imagerie diagnostique, les produits pharmaceutiques et les temps d'attente sont surtout disponibles dans le contexte des soins actifs. Toutefois, dans leur cabinet, les médecins de famille ou généralistes doivent également être branchés à ce système afin de se tenir au courant des soins donnés par le spécialiste.

Connectivité

Les professionnels qui prodiguent des soins actifs (d'ordinaire dans les hôpitaux secondaires et tertiaires) et ceux qui dispensent des soins primaires doivent être en mesure d'avoir accès aux renseignements concernant l'état de santé des patients. En collaboration avec Inforoute, les provinces et les territoires tentent de répondre à ce besoin en élaborant et en mettant en place des dossiers médicaux électroniques (DME). Signalons que le dossier médical électronique est celui qui est conservé dans le cabinet du médecin et dans lequel sont dûment consignés tous les examens demandés, les résultats reçus, les médicaments prescrits, les consultations au cabinet et d'autres renseignements individuels propres au médecin. La mise au point simultanée de cette capacité garantira qu'il n'y aura aucune lacune statistique et que les fournisseurs faisant partie du système de santé utiliseront les renseignements se rapportant aux patients afin d'accroître l'efficacité des continuums de soins.

Selon le rapport sur les effectifs médicaux du Groupe de travail Deux, les médecins qui traitent un patient ont tendance à utiliser la technologie avant tout aux fins d'exécution de fonctions administratives plutôt que cliniques[40]. L'Association médicale canadienne (AMC) a laissé entendre que, même si les médecins ont plus souvent recours à la technologie que bon nombre de personnes le prévoyaient, les DME ne sont pas utilisés au maximum au Canada[41]. Seulement 14 % des médecins canadiens se servent à l'heure actuelle des DME, et seulement 3 % de ces utilisateurs s'en servent uniquement pour avoir accès aux renseignements concernant les patients. Les dossiers des patients se trouvent encore plus souvent sur papier et on suppose que ce sera ainsi jusqu'à ce que « tous les fournisseurs adoptent des systèmes de données interopérables permettant d'avoir accès à un DSE et de l'étoffer »[42]. Le dossier de santé électronique (DSE) est le dossier à l'échelle du système faisant état des interventions dont une personne a fait l'objet, des consultations de médecin, des soins médicaux découlant des consultations, des séjours à l'hôpital et d'autres activités se rapportant au système de santé provincial.

Consentement éclairé

On doit tenir compte à l'étape de l'élaboration du DSE du problème du consentement éclairé pour ce qui est de la collecte et du stockage des renseignements concernant les patients. Grâce aux progrès de la gestion et de la technologie de l'information, les médecins peuvent être mieux renseignés sur les antécédents en matière de santé des patients, leurs traitements courants et la progression des maladies ou de leur état. Cela garantit également que les patients sont en mesure d'obtenir l'information nécessaire pour faire des choix éclairés au sujet des soins de santé qui leur sont prodigués et des soins auto-administrés.

Veiller à ce que les patients et les médecins aient un accès complet à l'ensemble de données leur permet de prendre des décisions et de faire des choix éclairés en ce qui concerne le traitement de la maladie du patient. Cette connaissance et cette compréhension accrues permettront au patient de consentir de façon éclairée aux décisions en matière de traitement ou aux mesures de prévention suggérées par son médecin, qui à son tour aura une influence directe sur les résultats de santé.

Confidentialité

La confidentialité de l'information sur la santé est une question importante dans la gestion des temps d'attente - une question qui touche des renseignements en matière de santé qui sont identifiables. Une infostructure de santé électronique qui est conforme à la législation relative à la protection de la vie privée adoptée dans l'ensemble du pays (p. ex. règlements différents en vue de la gestion du consentement). La solution au problème des temps d'attente vise à établir le fondement de cette infostructure, et non à réinventer la roue.

Haut de la page4.4 Outils technologiques

L'adoption de systèmes de santé électroniques est une priorité absolue dans tous les secteurs de compétence en matière de santé. Pour chaque secteur de compétence, la principale question devant être résolue est la suivante : comment pouvons-nous accélérer la mise en place, à l'échelle provinciale, d'un système de santé électronique? La TI offre des solutions qui étayent les infrastructures des systèmes fondés sur des outils de TI. Voici un inventaire de certains de ces outils essentiels :

Télésanté

Les initiatives de télésanté sont un élément du cadre de santé électronique[43] actuellement mis en oeuvre un peu partout au Canada. La télésanté[44] est définie comme la prestation de services et de renseignements en matière de santé par l'entremise des technologies de télécommunications. Par « utilisation clinique des technologies de la télésanté », on entend :

  • la transmission d'images médicales à des fins de diagnostic;
  • des groupes ou des personnes mettant en commun des services de santé ou de la formation par vidéoconférence;
  • la transmission de données médicales à des fins de diagnostic ou de gestion des maladies; et
  • la prestation de conseils téléphoniques sur la santé.

Au nombre des utilisations non cliniques des technologies de la télésanté, mentionnons :

  • la formation à distance, notamment l'enseignement médical continu, les séances scientifiques et l'enseignement aux patients;
  • les utilisations administratives, notamment les réunions des participants aux réseaux de télésanté, la supervision et les présentations; et
  • la recherche.

Dossier médical électronique (DME)

Comme il est mentionné précédemment, on trouve à l'heure actuelle des DME dans certaines cliniques et cabinets de médecins qui sont informatisés. Ces dossiers sont semblables aux DSE mais ils ont une moins grande portée définie en fonction de la contribution du médecin aux soins dispensés au patient. Le DME peut documenter le DSE et être lié au DSE afin de fournir des renseignements plus exhaustifs concernant le fournisseur ou le patient.

Dossier de santé électronique (DSE)

L'un des principaux outils de la mise en oeuvre de la télésanté est le dossier de santé électronique (DES), qui est conçu pour faciliter la diffusion des données dans l'ensemble du continuum de soins, des organismes de prestation des soins de santé et des secteurs géographiques. Ce dossier électronique est un dossier privé et sécuritaire faisant état de tous les soins, épisodiques et chronologiques, reçus dans le système. Les fournisseurs de soins de santé et les patients ont accès à ce dossier n'importe où, n'importe quand, au besoin. Un DSE est également un outil important pour réduire les erreurs médicales évitables en garantissant que le praticien a toute l'information disponible au moment de la prise de décision et en augmentant la sécurité du patient du fait de l'accès rapide à ces renseignements.

En général et en résumé, les avantages du DSE dans le cadre du système de santé sont les suivants :

  • faciliter l'accès aux renseignements intégrés concernant les patients;
  • réduire les examens et les prescriptions en double;
  • réduire le nombre d'appels des pharmaciens aux médecins concernant les prescriptions;
  • réduire les coûts des déplacements des patients et des fournisseurs;
  • améliorer la gestion des vaccins; et
  • améliorer la gestion de l'information, entraînant une réduction des coûts.

Les dossiers de santé électroniques peuvent jouer un rôle significatif dans la réduction des temps d'attente. « Essentiellement, le DSE augmentera la productivité grâce aux économies réalisées et à la coordination des soins à un niveau qu'il serait difficile, sinon impossible, d'atteindre s'il n'y avait pas la technologie. »[45]

Les dossiers de santé électroniques ne sont pas seulement utilisés dans le cabinet du médecin. Les hôpitaux peuvent enrichir et utiliser l'information versée aux DSE. Toutefois, comme l'AMC l'a souligné : « seulement 25 % des hôpitaux canadiens sont en mesure de saisir électroniquement les ordonnances de médicaments, seulement 15 % ont des systèmes électroniques de gestion des images servant à des diagnostics et seulement 36 % utilisent des dossiers électroniques à l'heure actuelle[46]. »

Registres

De plus en plus de fournisseurs de soins de santé délaissent les systèmes fondés sur du papier pour se tourner vers des systèmes électroniques afin de stocker des renseignements pertinents sur les patients dans des bases de données construites en vue d'analyses approfondies de l'information qu'elles renferment. Ces bases de données sont connues sous le nom de registres des listes d'attente[47] et fournissent de précieux renseignements, tant aux patients qu'aux fournisseurs. Ces données sur le patient permettront de déterminer l'urgence et d'autres détails pertinents et ayant un rapport avec les soins donnés au patient. Essentiellement, le registre des listes d'attente est la liste des patients qui sont en attente d'une intervention ou d'un acte médical en particulier. Les listes de ce genre sont d'ordinaire sur papier mais ce support offre aux fournisseurs de soins une capacité limitée d'analyser ou de comparer l'information recueillie.

« Les systèmes traditionnels de collecte et de stockage des données sur papier ne soutiennent plus de façon efficace et efficiente depuis longtemps les services de santé. Par conséquent, bon nombre d'omnipraticiens et d'hôpitaux tiennent désormais une sorte de dossier personnel pouvant être diffusé à l'interne. »[48] Cette capacité de diffuser l'information, à la fois à l'interne et à l'externe, est une avancée significative de la technologie.

Sites Web sur les temps d'attente[49]

Afin de fournir plus de renseignements aux patients et aux fournisseurs, bon nombre de provinces, ont mis en place des sites Web sur les temps d'attente[50]. Ces sites Web contiennent divers niveaux de détail sur la longueur des listes d'attente pour diverses chirurgies et interventions médicale, depuis la chirurgie cardiaque jusqu'à la radiothérapie contre le cancer.

Certains sites Web sur les temps d'attente offrent une vaste gamme de renseignements, notamment le temps d'attente moyen pour certaines chirurgies ou interventions particulières et ce, à l'échelon de la province. Certains sites renferment des données sur les résultats pour ce qui est des chirurgiens qui autorisent leurs patients à établir des comparaisons entre leur médecin et les praticiens des provinces. En ayant accès à ces renseignements, un patient peut demander à être traité à un autre endroit ou à consulter un autre médecin afin de réduire son temps d'attente.

Haut de la page4.5 Inforoute Santé du Canada Inc.

Inforoute Santé du Canada Inc. est un organisme indépendant, sans but lucratif, qui travaille en partenariat avec le secteur public. Son rôle consiste à investir dans des systèmes d'information sur la santé compatibles qui rendent plus sécuritaires et plus efficaces les soins de santé, à les mettre en place et à les réutiliser. Parmi les membres, mentionnons 14 représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, et le conseil est composé de tous les ministres de la Santé. Jusqu'à présent, Inforoute a financé plus d'une centaine de projets, qui ont été soit menés à terme, sont soit en voie d'exécution, dans tous les secteurs de compétence. Ces activités assurent la « prestation aux Canadiens de solutions de santé électroniques - de solutions qui ont une valeur tangible du point de vue des patients, des fournisseurs et du système de santé » [51].

À ce jour, Inforoute a touché 1,2 milliard de dollars au titre de la mise au point de systèmes d'information en matière de santé, entre autres les DSE, la télésanté et les systèmes de surveillance électronique de la santé. En date du 31 mars 2005, Inforoute a approuvé l'octroi de 321 millions de dollars pour des projets d'investissement. Il prévoit autoriser l'octroi de la somme additionnelle de 325 millions de dollars en 2005-2006, ce qui permettrait d'atteindre le total cumulatif estimé de 646 millions de dollars au chapitre des projets approuvés.

La mission permanente d'Inforoute est d'élaborer une infostructure de santé électronique d'un bout à l'autre du pays afin de permettre aux fournisseurs pertinents d'accéder plus facilement aux renseignements concernant les patients, au bon endroit et au bon moment, et son exécution nécessitera des investissements à la fois par les administrations fédérale et provinciales.

Analyse des solutions aux temps d'attentes d'Inforoute Santé du Canada Inc.

Pour comprendre parfaitement les répercussions de la mise en place d'un système de gestion efficace des temps d'attente au Canada, j'ai demandé aux responsables d'Inforoute Santé du Canada de mener une analyse de l'état actuel de la technologie dans le système de santé canadien. Leur analyse est jointe au présent rapport (rapport 2 : Inforoute Santé du Canada : Addressing Wait Times with Information Technology).

Au Canada, diverses initiatives ont été adoptées afin de réduire les temps d'attente, depuis la diffusion sur Internet des temps d'attente pour certaines interventions chirurgicales ou diagnostiques jusqu'aux investissements plus ciblés qui accroîtront la capacité et remanieront les processus du système de santé. Les technologies de l'information et des communications ont prouvé leur valeur dans le cadre d'un bon nombre d'efforts déployés par Inforoute Santé du Canada Inc. jusqu'à présent et deviendront de plus en plus essentielles pour soutenir les cliniciens qui offrent aux Canadiens un accès opportun et équitable à des soins de santé de qualité.

L'utilisation des technologies de l'information et des communications procurera les avantages qui suivent du point de vue de l'accès, de la qualité et de la productivité.

Accès

  • Appuyer la prestation de soins en temps opportun - des solutions visant à améliorer les processus d'aiguillage et de planification de même que la gestion générale des cas aideront les intervenants à réduire la période globale qui sépare la détermination des besoins et le traitement; et

  • Appuyer la répartition équitable des soins - des solutions en vue de prioriser l'utilisation des ressources aideront à assurer que les soins sont prodigués de façon appropriée en fonction des besoins.

Qualité

  • Améliorer la pertinence des soins - l'évaluation normalisée et la priorisation des temps d'attente aideront les intervenants à s'assurer que la période d'attente est acceptable pour le patient; et

  • Améliorer l'efficacité des soins - l'accès plus rapide aux médecins, aux spécialistes, aux tests de diagnostic, aux interventions chirurgicales, de même qu'aux services postérieurs aux soins permettront d'améliorer les résultats en matière de santé et d'atténuer la pression exercée sur le système.

Productivité

  • Améliorer la productivité du fournisseur - la technologie de l'information exercera une incidence sur la productivité des intervenants de diverses manières, allant de la facilitation de l'accès aux renseignements à la réalisation d'économies (p. ex. réduction des appels, des examens en double).

  • Utiliser plus efficacement les ressources - des solutions aux problèmes de planification aideront les gestionnaires à optimiser l'utilisation des rares ressources humaines et matérielles; et

  • Améliorer la coordination des soins - la gestion des cas permettra à une équipe virtuelle d'intervenants de coordonner plus facilement la réalisation fructueuse du programme de traitement d'un patient.

Pour mieux gérer les temps d'attente, nous devons investir dans les systèmes de gestion de l'aiguillage, de planification, de gestion des cas, de surveillance des temps d'attente et de déclaration, le registre des établissements, les dossiers médicaux électroniques des médecins et les technologies qui permettraient aux patients d'avoir accès à un portail Web.

Les coûts des technologies continueront de croître au fil des ans. Nous devons éviter de prendre du retard dans la mise en application des solutions mettant en cause de la TI dans le domaine des soins de santé. Les systèmes de TI futurs miseront sur le travail déjà effectué dans le cadre de projets financés par Inforoute Santé du Canada Inc. ou le gouvernement qui ont déjà été mis en oeuvre un peu partout au Canada. La période de temps prévue pour la mise en application des systèmes proposés associés à la gestion des temps d'attente varie entre trois et six ans. Je suggère que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux continuent à collaborer à des initiatives provinciales et pancanadiennes de technologie et de gestion de l'information pour tirer pleinement parti des avantages découlant de cette technologie. S'ils ne le font pas, ils mettront en danger les soins aux patients de même que nos systèmes de santé.

Haut de la page4.6 Conclusion

La mise en place d'une infrastructure électronique des dossiers de santé est un outil essentiel pour l'élaboration future des outils de gestion des temps d'attente. Les systèmes de gestion des temps d'attente en voie d'être mis au point dans les provinces et les territoires constituent un premier pas et tireraient profit de la fonctionnalité qu'offre Inforoute. L'analyse menée par les responsables d'Inforoute indique comment nous devons nous y prendre pour mettre en place, dans l'ensemble du pays, un système de dossiers de santé électroniques interopérables d'ici 2009. Qui plus est, la technologie recommandée aux fins de gestion des temps d'attente peut être mise en application en même temps que les DSE, ce qui signifie que lorsque les systèmes de gestion des temps d'attente pourront être exploités en direct, des données seront disponibles pour les appuyer. Même si l'adoption de solutions technologiques se fait lentement, à la fois du point de vue des systèmes et du point de vue des utilisateurs finaux, tous les secteurs de compétence doivent faire des efforts pour réduire au minimum les retards. Plus vite cette technologie sera utilisée, plus vite la gestion des listes d'attente et des soins des patients en général s'en trouvera améliorée.

Chapitre 4 : Technologie de l'information (TI)

Recommandations

8. Que le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux accélèrent le rythme de mise en oeuvre de la technologie pancanadienne de l'information en santé au moyen d'Inforoute Santé du Canada Inc. (Inforoute).

9. Qu'Inforoute :

- crée les outils proposés pour réduire les temps d'attente;

- continue l'élaboration du dossier de santé électronique en suivant un plan et un échéancier approuvés par les gouvernements FPT; et

10. Que l'élaboration des systèmes d'information de santé de TI au Canada s'accompagne d'un programme d'éducation du public pour garantir aux Canadiens la confidentialité de l'information.
Mise à jour : 2006-06-30 Haut de la page