Wanda Koop : le pouvoir humaniste des arts
Depuis près de 30 ans, Wanda Koop poursuit constamment ses recherches et documente le monde imaginaire de son art. Elle a pris part au festival Think Canada, une exposition itinérante qui l’a menée à Delhi, Madras et Bombay, en Indes. Sa traversée des mondes des arts l’a conduite à la Biennale de Venise de 2001 où elle a présenté son installation In Your Eyes, fruit de cinq années de travail. En 2000, elle recevait le Prix de bâtisseur communautaire de la Fondation du Conseil des arts du Manitoba, et, plus récemment, un doctorat honorifique de l’Université de Winnipeg en reconnaissance de son travail artistique, sur la scène internationale, et de son projet ART CITY, sur la scène locale.
Wanda Koop possède un talent qui franchit les seuils de sa communauté et les portes du monde et laisse transparaître une vision intelligente du cœur. De Winnipeg, elle nous livre le récit de son projet ART CITY (ville de l’art) et nous fait partager sa détermination artistique. (Pour lire le récit complet de Wanda Koop, consulter le numéro 11 de Pour les Arts)
ART CITY : le projet
«Art City amorce sa cinquième année. À l’origine, c’était un centre artistique de quartier pour les jeunes à risque; aujourd’hui, il est ouvert à un public de différents âges. En fait, aux jeunes enfants se sont ajoutés les parents. Le projet est en plein épanouissement : le centre reçoit 25 à 40 jeunes par soir.
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«J’appelle Art City le cœur d’art du quartier West Broadway, et c’est vraiment cela. Nous avons un programme de photographie avec chambre noire, un studio de céramique, un laboratoire pour la vidéo et l’informatique, un programme d’alimentation et une fourgonnette Art City, un «fourgonart» créé par l’artiste vancouverois Ken Gubrick. Nous offrons aussi plusieurs programmes sociaux: des assistants sociaux amènent les jeunes des foyers pour enfants à nos ateliers. Nous accueillons aussi des étudiants (dans un cadre hors campus), donnons des ateliers de broderie perlée et de couture, organisons des rencontres avec les maisons de retraités et des activités avec le Manitoba Theatre for Young People, et conduisons des projets de peintures murales sur les édifices, de parades communautaires et d’embellissement des parcs.
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«Art City prouve qu’individuellement et collectivement nous pouvons tous explorer notre créativité, c’est-à-dire ce que nous possédons de plus précieux.»
ART CITY : le rêve
« […] La presse locale a utilisé les termes de quelques arpents de crimes pour désigner ce quartier (West broadway). Nous avons alors formé un groupe résolu à changer les choses, et nos efforts ont largement porté fruit. […] Nous avons donc amassé des fonds en sollicitant les entreprises locales afin de pouvoir louer un local, puis nous avons « emprunté » les services d’étudiants qui devaient arroser les plantes et qui ont travaillé comme coordonnateurs. Une personne du milieu des affaires a fait un don pour les frais des artistes invités, et j’ai travaillé gratuitement. En ce qui a trait aux résultats de ce type de projet, il est impossible de les quantifier. Je peux toutefois témoigner avoir vu des enfants et des vies transformés. [..] Dans notre quartier, les problèmes de gang ont diminué, et les effractions ont presque disparues. La communauté vibre d’une énergie et d’une synergie vraiment spéciales.»
ART CITY : la réalité
« […] Le financement demeure un problème constant. […] Au début, les organismes culturels de financement voyaient là un projet à vocation sociale; et les organismes sociaux, un projet culturel. Nous devons faire des demandes de financement pour tout et tout le temps : les fonds de roulement nous font encore défaut. Dans la mesure où Art City a de grandes ambitions, nous avons constamment besoin de dons pour répondre à celles-ci.
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«Art City a permis à une communauté de saisir le pouvoir de changement social de la création. Reproduisez l’expérience au sein de toutes les communautés et essayez d’imaginer ce qui pourrait arriver. D’autres villes examinent notre projet et disent : “ Si ça fonctionne pour eux, peut-être que ça pourrait fonctionner pour nous.” Honnêtement, je ne vois vraiment pas pourquoi ça ne marcherait pas pour d’autres.»