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Étude sur l’enseignement de la littérature canadienne-anglaise dans les écoles secondaires

Commandée par le Conseil des Arts du Canada. Préparée par The Writers’ Trust of Canada (La Société d’encouragement aux auteurs du Canada).

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Aperçu

Au cours des années 1970, le Writers’ Development Trust (ancien nom du Writers' Trust of Canada) a produit une série de manuels sur la littérature canadienne à l’intention des enseignants. De conception thématique - littérature des Prairies, auteurs féminins, traductions d’oeuvres québécoises, littérature du Grand Nord, des immigrants, etc. - ces guides étaient en grande partie rédigés par des équipes d’enseignants en collaboration avec un groupe consultatif formé de membres du monde de l’édition, dont des écrivains, des éditeurs et des rédacteurs. La question est de savoir si le moment n’est pas venu de produire une autre série de manuels.

À la suite de certaines études préliminaires, il nous est apparu évident que le monde de l’enseignement avait subi de profondes transformations depuis les années 1970. Les éditeurs rapportent une désaffection envers les livres éducatifs et une chute des ventes. L’enseignement est une profession qui doit relever de grands défis, dont les modifications de programmes scolaires et une réduction du financement. Par ailleurs, l’utilisation largement répandue de l’Internet a une incidence sur l’accès aux ressources.

Nous avons alors convenu qu’une recherche devait être entreprise afin de mieux cerner certains des problèmes fondamentaux, des changements et des défis. En fait, il faut se demander quelle place occupe l’enseignement de la littérature canadienne dans nos écoles secondaires et pour quelle raison.

L’étude qui en découle, déposée en avril 2002, compte plus de 100 pages. Le présent sommaire remis à la direction reprend les points saillants du rapport dont on peut obtenir copie, en anglais, auprès du Conseil des Arts et du Writers Trust of Canada (Société d’encouragement aux auteurs).

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Sommaire de l’étude soumis à la direction

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Terminologie

En vertu de notre mandat, le rapport devait à la fois documenter la situation actuelle dans les écoles secondaires anglophones et apporter des suggestions pratiques visant à favoriser le choix d’oeuvres canadiennes par les élèves et les enseignants dans nos écoles.

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Méthodologie

Nous avons avisé tous les intéressés du projet de recherche et leur avons demandé de proposer des suggestions. Un sondage préliminaire a été élaboré, de concert avec les enseignants. Soumis par la suite à un test, le sondage révisé a été posté dans toutes les écoles secondaires en même temps qu’un sondage à l’intention des élèves. Aussi inclusif que possible, le sondage a été conçu pour fournir l’occasion aux enseignants et aux bibliothécaires en milieu scolaire d’identifier et de discuter de toutes les questions connexes relatives à l’enseignement de la littérature canadienne.

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Résultats

Réponse

Les résultats du sondage auprès des enseignants montre une représentativité adéquate de la population des provinces dans l’ensemble du pays. De la même façon, la réponse des commissions scolaires présentait un bon éventail, y compris des milieux urbains, ruraux et de l’enseignement privé. La représentativité des niveaux scolaires, des années d’expérience en enseignement et de la hiérarchie d’emploi était acceptable. Étant donné la situation instable des enseignants et du contexte hautement politique dans plusieurs provinces, le taux de réponse était très bon, compte tenu surtout de la durée du sondage et de l’éventail de questions.

Programme scolaire

Les documents relatifs aux programmes scolaires sont complexes et abondants. Bien que toutes les provinces expriment le souhait d’inscrire des oeuvres d’auteurs canadiens à leur programme, les politiques adoptées varient largement. Les directives provinciales mettent dorénavant l’accent sur la technologie et les méthodes de communications autres que l’imprimé. On a remplacé les cours de littérature anglaise par des cours sur la langue anglaise et les enseignants doivent user de nouvelles stratégies comportant l’utilisation de nombreux supports, y compris, les reproductions d’oeuvres d’art, les disques compacts, la vidéo, les quotidiens, les revues, etc. La nouvelle définition du mot " texte ", qui enthousiasme de nombreux éducateurs, signifie en pratique que les élèves lisent moins de textes imprimés d’une certaine longueur, plus particulièrement les romans. Les nouveaux programmes scolaires exigent souvent l’achat de manuels ou d’anthologies, ce qui entraîne une diminution, voire même la disparition, des achats de romans ou de collections de livres. Les efforts se concentrent sur les résultats, l’évaluation des élèves et le développement des habiletés.

Cours

Le sondage auprès des enseignants montre que des cours de littérature canadienne se donnent dans 31 % des écoles. Le nombre de ces cours a diminué au cours des dernières années et la tendance à la baisse se poursuivra dans certaines provinces à mesure que de nouveaux programmes scolaires seront instaurés.

Les directives provinciales varient énormément quant à la latitude accordée aux professeurs par rapport au choix de leur matériel de cours. Les réponses indiquent que le choix des oeuvres se fonde sur l’accessibilité des textes (livres que l’école possède déjà), leur acceptation (directives provinciales, normes sociales, intérêt des élèves) et l’accord consensuel du corps enseignant.

De nombreux obstacles empêchent l’implantation de programmes d’auteurs invités, dont l’isolement, les frais encourus, les problèmes d’horaire et le manque d’information. Les enseignants qui invitent ainsi des auteurs dans leur classe soulignent que c’est ce qui stimule le plus l’intérêt des élèves envers la littérature canadienne. Hors du cadre scolaire, peu d’écoles participent à des événements littéraires ou à des festivals de lecture.

Les plus grands défis que doivent relever les enseignants dans les cours sur la langue anglaise sont les suivants : stimuler la lecture, tenir compte de la faiblesse des élèves en la matière, trouver du matériel propre à soulever leur intérêt, s’ajuster à différents niveaux de lecture sans offusquer la communauté, financer l’achat de livres et de ressources pour leur entretien, trouver des ressources ainsi que du temps. De nombreux enseignants ont exprimé leur frustration profonde vis-à-vis le milieu de l’éducation actuel.

Élèves

Les enseignants soulignent que peu d’élèves créent des oeuvres d’imagination - poésie, nouvelles, etc. Ils ajoutent que seul un petit nombre d’élèves peut identifier dix auteurs canadiens et que la plupart des élèves lisent cinq livres ou moins d’auteurs canadiens au cours de leurs études secondaires. Selon les enseignants, voici les moyens les plus efficaces pour rendre la littérature canadienne attrayante aux étudiants : la découverte d’un auteur en particulier, les programmes d’auteurs invités, l’enthousiasme de l’enseignant, l’adaptation cinématograpique d’oeuvres canadiennes, les livres qui font écho à leur propre vie et à leur milieu social, la brièveté de l’oeuvre, les périodes de lecture en silence, l’étude de nouvelles en classe et enfin, l’utilisation de matériel supplémentaire, tels que des articles de magazine.

Textes

La majorité des oeuvres littéraires enseignées dans les écoles du Canada sont celles d’auteurs américains. Une faible quantité de nouveaux titres est présentée en classe, et ce, à un rythme lent. Les livres primés tout comme les auteurs réputés de l’heure dans le monde de l’édition remportent la palme en matière d’achat. La crainte des réactions des parents ou de la communauté influence les enseignants dans leur choix de matériel. Souvent, il existe des différences énormes entre le programme scolaire et sa mise en application en classe.

La plus grande part du récent budget a été allouée aux anthologies présentant à la fois un bon contenu canadien, composé d’oeuvres de genres variés (extraits de nouvelles, poésie, articles journalistiques, oeuvres d’art, photographies), et des époques particulières. Certains enseignants affectionnent les anthologies, alors que d’autres soutiennent que " les élèves ne s’y intéressent pas ". L’étude du roman n’est plus la norme.

De l’avis de certains enseignants, la littérature a perdu sa place dans un système qui dévalorise de plus en plus le secteur des lettres. Ils estiment que les ministères accordent trop d’importance à la théorie et à la pédagogie. Tout en s’efforçant de trouver un mode de financement pour des livres propres à insuffler le goût de la lecture aux élèves, les enseignants gardent à l’esprit que " l’objectif politique est de s’assurer qu’en fin de compte les élèves réussissent leurs examens ".

Matériel de soutien et ressources subsidiaires

Afin d’inscrire plus d’auteurs canadiens au programme, il faut accorder aux enseignants des cours sur la langue anglaise un meilleur soutien et l’accès à des ressources subsidiaires, et plus particulièrement : un meilleur financement pour les textes scolaires et les outils de référence en classe, des livres à prix abordable, des sites Web éducatifs et axés vers la littérature, des manuels pour les enseignants, une meilleure information sur la littérature pour les jeunes adultes, le mandat de leur ministère provincial de s’inscrire au programme CanLit, des anthologies d’oeuvres, de nouvelles et de poésie régionales, un plus grand nombre de vidéos, d’affiches et de lectures d’auteurs, des revues de critique littéraire, des possibilités de perfectionnement et enfin, un meilleur appui de la part des éditeurs. On pourrait aussi faire meilleur usage de l’Internet comme outil de diffusion.

En l’absence d’un bibliothécaire qualifié à plein temps, la tâche de doter une école d’une collection de livres est difficile. Compte tenu de l’allocation aux anthologies d’une large part du budget attribué aux cours sur la langue anglaise et du peu d’argent consacré à l’achat de titres par auteur, l’accès des élèves et des enseignants au matériel littéraire est de plus en plus difficile à mesure que disparaissent les bibliothèques en milieu scolaire.

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Formation des enseignants

Formation collégiale ou universitaire

Une proportion de 69 % des répondants a suivi un cours sur la littérature canadienne pendant ses études universitaires. Souvent, les enseignants ont mentionné qu’on ne mettait pas l’accent sur la littérature canadienne pendant leur formation en enseignement et que sans une licence en la matière, ils n’auraient acquis aucune expérience. Ceux qui se sentent à l’aise de l’enseigner décrivent leurs études de licence comme une bonne expérience, ayant pu touché à différents genres littéraires, y compris plusieurs cours sur la littérature canadienne. Avides lecteurs, la littérature canadienne leur tient à coeur, ils participent à des groupes de lecture et ils s’intéressent à la littérature régionale. Dans bien des cas, ils ont suivi des cours de littérature canadienne à l’école secondaire.

Perfectionnement ou formation continue

Les possibilités de perfectionnement en littérature canadienne varient grandement dans ce pays. De nombreux membres de faculté dans les établissements postsecondaires ont indiqué qu’ils seraient prêts à se rendre dans les écoles et à organiser des ateliers avec les enseignants. Les éditeurs s’inquiètent du peu de ressources offertes à ces derniers pour améliorer leurs compétences. Ils souhaiteraient la tenue de conférences suivies de séances visant à discuter du contenu. De nombreux répondants ont fait remarquer que la participation à des ateliers de perfectionnement était souvent problématique : les conflits d’horaire avec les cours, les frais, la distance - dans le cas de certaines écoles, l’éloignement des grands centres urbains où ont lieu les ateliers - la rareté des cours.

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Attitudes à l'égard de la littérature canadienne

Deux factions semblent exister dans le système d’éducation concernant la " légitimité " d’enseigner la littérature canadienne. D’un côté, on estime que la littérature canadienne fait partie d’une bonne éducation et du bagage d’un " bon citoyen ". On souligne que nous sommes probablement " le seul pays au monde qui n’enseigne pas sa propre littérature dans ses écoles ". Leurs opposants soutiennent que la nationalité de l’auteur n’a aucune importance. " Le nationalisme et les visées nationalistes excluent la valeur culturelle de l’oeuvre littéraire et inversement. "

En dépit d’une industrie de l’édition qui jouit d’une réputation internationale, plusieurs enseignants affirment que leurs collègues " méprisent " la littérature canadienne. Certains sont d’avis que notre littérature manque d’envergure, n’aborde pas de thèmes universels et est dépourvue de " fibre morale ". Un contenu acceptable selon les normes sociales représente un énorme problème pour les enseignants, car " règle générale, les oeuvres de fiction canadiennes ne satisfont pas ce critère ".

Les ardents défenseurs du programme CanLit parmi les enseignants estiment que le système scolaire n’apporte aucun soutien à la littérature canadienne, voire même ne permet pas de lui rendre hommage. Les enseignants qui souhaitent donner des cours du programme CanLit sont frustrés du peu de soutien offert par leurs collègues et par l’administration scolaire. À leur avis, une autre variable vient aussi compliquer les choses : " lorsque les administrateurs dressent la liste des cours, on n’y retrouve pas les livres qui font l’objet de l’affection ou de l’enthousiasme des enseignants ".

Un consensus se dégage à l’effet que l’enseignement de la littérature canadienne réclame de plus grands efforts. La majorité des répondants souhaitent qu’une meilleure part soit faite à la littérature canadienne mais qu’à cette fin, il est nécessaire de lui accorder un meilleur soutien, des ressources financières et le mandat sans équivoque de l’enseigner de la part des ministères provinciaux.

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Préoccupations au niveau postsecondaire

Selon les membres des facultés de l’enseignement de l’anglais dans les universités canadiennes," le degré de préparation des étudiants de première année aux cours d’anglais de niveau universitaire varie de l’inaptitude totale à des capacités de lecture et d’écriture impressionnantes". "La plupart des étudiants n’ont pas de véritable connaissance de la littérature canadienne, ils sont très peu renseignés sur les auteurs canadiens et même sur les ouvrages "importants", ce qui n’était pas le cas auparavant ". Les membres des facultés s’inquiètent de l’accent mis sur les examens et sur " les résultats de l’apprentissage - l’habileté, en opposition à la pensée et à l’analyse". De nombreux éducateurs de niveau postsecondaire voient d’un mauvais oeil les nouvelles approches préconisées au niveau du secondaire.

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Problématiques dans le milieu de l'édition

Les changements apportés au financement dans le milieu de l’éducation ont transformé les méthodes d’achat, ce qui a provoqué des répercussions dans l’industrie canadienne de l’édition. Les problématiques principales sont : le peu de budget des bibliothèques scolaires, la réduction de personnel et l’importance moindre accordée aux collections, les problèmes de mise en marché - étendue géographique et coût, l’absence d’un mécanisme d’examen de livres pour les écoles secondaires, le coût élevé des livres canadiens, des directives concernant les programmes scolaires de plus en plus restrictives, les démêlés des éditeurs au cours du processus pour obtenir l’autorisation ou l’ajout d’une oeuvre sur les listes provinciales, sans toutefois obtenir de garantie d’adoption ou de vente. Les programmes conçus pour résoudre ces problèmes ont connu plus ou moins de succès.

Les éditeurs souhaitent une collaboration plus étroite avec le monde de l’éducation et le marché. Les enseignants réclament une meilleure information concernant les oeuvres publiées. Trouver le moyen de faire entrer plus de livres dans la classe préoccupent les uns et les autres. Éditeurs et enseignants s’inquiètent des méthodes d’achat fondées sur les coûts plutôt que sur la qualité ou les préférences. Des deux côtés, on souhaite trouver le moyen de soulever l’enthousiasme pour les textes de base en classe, ce que d’aucun considère comme un investissement dans la prochaine génération de lecteurs.

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Résultats du sondage auprès des étudiants

Les étudiants des écoles secondaires lisent sur une variété de sujets, depuis la philosophie et l’histoire jusqu’à la science-fiction et la poésie. La série Chicken Soup (en traduction, Bouillon de poulet), les histoires d’horreur et le fantastique sont extrêmement populaires auprès des jeunes. Les étudiants affirment être plus enclins à se procurer des livres dans les librairies plutôt qu’à la bibliothèque scolaire. Seulement quelques-uns consultent les revues critiques, se fiant d’abord aux recommandations des membres de la famille et des amis. Les jeunes sont friands de magazines et se branchent beaucoup sur l’Internet. Parmi eux, 57 % affirment écrire des oeuvres de création.

Le degré de sensibilisation politique des jeunes à la situation du livre est très élevé. Le manque de ressources et la pertinence de celles-ci les préoccupent. Alors que bon nombre d’élèves affectionnent vraiment la lecture, pour d’autres, aussi nombreux, la lecture est associée au travail, presque à une punition, une corvée qui exige du temps et des efforts plutôt qu’une activité agréable. D’autres études sont nécessaires pour concevoir des mesures incitatives à la lecture dès cet âge, des mesures indispensables pour le développement d’habitudes de lecture pour la vie durant.

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Changements par rapport aux années antérieures

Un certain nombre d’enseignants affirme qu’on trouve plus d’oeuvres littéraires canadiennes à différents niveaux scolaires, mais qu’il y a moins de cours portant sur le sujet. Dans certaines écoles secondaires, on a constaté une augmentation de leur nombre, dans d’autres établissements, une baisse et dans certaines écoles aucun changement notable. Le milieu tout comme les problèmes demeurent à peu près les mêmes qu’il y a trente ans.

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Conclusions du sondage

Les renseignements compilés au cours de ce projet de recherche soulignent plusieurs aspects et méthodes qui exigent des modifications afin de favoriser l’enseignement de la littérature canadienne dans nos écoles secondaires. À l’heure actuelle, on ne stimule pas adéquatement la lecture d’oeuvres littéraires canadiennes chez les enseignants et les étudiants.

  • Les enseignants ont besoin d’un meilleur accès à des ressources sur la littérature canadienne;

  • La connaissance des auteurs canadiens et du monde de l’édition du Canada est très limitée dans le système éducatif du niveau secondaire, même parmi les enseignants qui appuient le programme CanLit;

  • Le système éducatif du niveau secondaire entretient un préjugé défavorable à l’endroit de la littérature canadienne, jugée médiocre et indigne d’être enseignée à l’école;

  • Le nouveau programme scolaire et de nouvelles approches visant l’étude de la littérature rebutent les professeurs, ce qui entraîne des répercussions sur la quantité d’oeuvres littéraires enseignées à l’école;

  • Les littératures américaine et britannique sont de sérieuses concurrentes;

  • Le financement est problématique - insuffisance de fonds pour les livres, les ressources, les programmes d’auteurs invités à l’école ou le perfectionnement;

  • Le nombre décroissant de bibliothécaires a eu des répercussions sur l’accès aux livres et a dégarni les collections des bibliothèques scolaires;

  • Le programme d’auteurs invités reste méconnu, bien qu’on le considère comme l’un des moyens les plus efficaces d’intéresser les élèves à la littérature canadienne;

  • Peu de recherches sur la situation de la littérature canadienne dans les écoles peuvent fournir du matériel pour inspirer les concepteurs de programmes scolaires;

  • La mise en marché auprès des écoles secondaires est problématique pour l’industrie de l’édition;

  • Aucune méthode de communication efficace n’existe entre les parties intéressées;

  • Les possibilités de perfectionnement sont insuffisantes pour les enseignants;

  • Les normes imposées par la communauté et la crainte de représailles ont une incidence notable sur la sélection de matériel par les professeurs;

  • L’exploitation de l’Internet et des nouvelles technologies est insuffisante dans le cas des études du programme CanLit;

  • Les enseignants ont besoin de l’appui de tous les secteurs, y compris celui des organismes gouvernementaux.

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Conclusions du rapport

Réseau

L’absence d’un réseau pour partager l’information concernant la littérature canadienne et pour en faire la promotion auprès des écoles secondaires est l’un des problèmes les plus importants soulevés durant ce projet de recherche. De nombreux enseignants et organismes qui tentent de prendre des initiatives à cet égard travaillent en vase clos et de ce fait, ils perdent leur efficacité. Il est indispensable de créer de nouveaux réseaux et d’ouvrir des canaux de communication efficaces. Nul doute qu’un réseau national est essentiel si l’on souhaite que les projets entrepris au plan national aient un impact. Des solutions génératrices de résultats exigeront la participation de tous les intéressés.

Utilisation de l’Internet

On peut résoudre certains problèmes d’accès à l’information identifiés au cours du projet par la création d’une base de données sur le Web. On pourrait réduire l’isolement grâce à un accès en ligne à l’information. Les ressources en ligne actuelles sont insuffisantes pour les besoins éducatifs de niveau secondaire.

Les programmes d’auteurs invités et des festivals jeunesse

Selon nos données, les programmes d’auteurs invités font une différence en classe et stimulent la lecture chez les jeunes, celle d’oeuvres canadiennes de surcroît. De tels programmes stimulent aussi la création littéraire chez les élèves et ils accroissent la sensibilisation des enseignants au programme CanLit. À l’école secondaire, ces programmes souffrent radicalement de sous-financement et de sous-utilisation. Les organismes responsables des programmes des auteurs invités et des concours d’écriture pour les jeunes font face à des problèmes semblables. Il existe actuellement peu de possibilité, voire même aucune, de partager l’information et l’expertise entre ces deux programmes.

Publication à l’intention des enseignants et des bibliothécaires

À l’heure actuelle, on ne distribue dans les écoles secondaires aucun imprimé à l’intention du corps éducationnel comportant des critiques de livres appropriés au milieu de l’éducation. Le besoin existe d’une publication qui offrirait une critique des publications, y compris les nouvelles oeuvres littéraires, les anthologies, les collections et les succès littéraires, un engagement à recenser et promouvoir les titres pour les jeunes adultes, des entrevues et des essais.

Une publication imprimée contribuerait à mieux renseigner les enseignants sur les tendances dans le monde de l’édition et à améliorer leur attitude à l’égard de la littérature canadienne. Un tel imprimé pourrait devenir un outil précieux de mise en marché pour l’industrie de l’édition.

Récompenses

Bien qu’il y ait eu prolifération de prix littéraires au cours des trente dernières années, aucun n’est attribué pour favoriser la participation des lecteurs des écoles secondaires.

Distribution

La mise sur pied d’un système de distribution est nécessaire et son fonctionnement serait de notoriété publique - il pourrait s’agir d’un colis que les enseignants s’attendent à recevoir et dans lequel ils sont certains de trouver des renseignements utiles concernant la littérature canadienne. On pourrait l’établir en conjuguant une base de données des adresses électroniques, une publication imprimée ou un colis expédié aux écoles par la poste de façon régulière.

Sensibilisation accrue

La sensibilisation à la situation de l’enseignement de la littérature canadienne dans les écoles secondaires fait défaut, autant aux concepteurs de programmes et aux ministères qu’aux enseignants et aux parents. Les résultats de ce rapport devraient faire l’objet d’une large diffusion dans les médias, auprès du gouvernement et de tous les intéressés. On doit prévoir la création d’une campagne de sensibilisation continue. On doit accroître la visibilité de la littérature canadienne à l’occasion des conférences portant sur l’éducation, des stages de perfectionnement, des tables rondes et en toute autre occasion propice à la promotion de l’utilisation d’oeuvres littéraires canadiennes dans nos écoles.

Recherche continue

Peu de recherches sont effectuées sur la situation de la littérature canadienne dans les écoles secondaires. Afin de découvrir des méthodes efficaces pour en simplifier l’enseignement, les recherches doivent déboucher sur des modèles éprouvés dans d’autres pays, comme par exemple : le rapatriement de la littérature australienne dans les écoles d’Australie, les nouveaux mécanismes de financement des livres destinés aux bibliothèques scolaires des États-Unis ainsi que les études internationales sur la lecture.

Regroupements d‘auteurs

Les regroupements d‘auteurs devraient être invités à donner des ateliers et à présenter leurs oeuvres dans les instituts de formation des maîtres et à l’occasion de conférences pour les enseignants. On doit mettre à la disposition des écoles une plus grande quantité de matériel éducatif concernant les regroupements d’auteurs et faire front commun pour l’amélioration de la communication entre l’industrie de l’édition et le milieu de l’éducation.

Semaine nationale du livre

L’impact de la Semaine nationale du livre sur le système d’éducation a été énorme. On devrait songer à faire revivre ce programme sous un nouveau nom, en l’axant sur l’école secondaire et convertir la Journée canadienne du livre en Semaine canadienne du livre sous la forme d’une programme d’une semaine dans les écoles.

Corps consultatif/Liaison

La continuité est une composante essentielle de tout projet visant une sensibilisation accrue à la littérature canadienne et une meilleure connaissance de sa situation dans nos écoles. On doit resserrer les liens entre les enseignants des écoles secondaires et les responsables des programmes postsecondaires, préparatoires et de perfectionnement. Lorsque le lien est rompu, les résultats sont moins probants. On devrait recourir à un comité consultatif.

Lecture en bibliothèque/Événements littéraires

Un gouffre existe entre les possibilités de programmation pour enfants et celles pour les adolescents. On doit susciter une collaboration plus efficace entre les bibliothèques publiques et les écoles secondaires pour favoriser les séances de lecture et les programmes d’auteurs invités. On doit inciter les responsables des événements à y ajouter une composante éducative. Il est essentiel de financer les événements qui comportent déjà un programme éducatif afin qu’ils puissent offrir une formation et partager leurs connaissances avec d’autre responsables d’événements soucieux d’instaurer eux aussi de tels programmes.

Études littéraires canadiennes

Les résultats de ce rapport indiquent que les élèves des cours de littérature canadienne y acquièrent la notion de contexte et une connaissance de la culture. Il est essentiel de favoriser cette dernière afin de léguer à la prochaine génération à la fois la connaissance et la fierté du riche patrimoine littéraire du Canada.

Le Conseil des ministres de l’éducation devrait être invité à élaborer des cours de littérature canadienne obligatoires au moment de concevoir des programmes scolaires et à émettre des directives quant au pourcentage d’intégration d’oeuvres littéraires canadiennes dans les cours de tous les niveaux. Afin de prendre ces recommandations en sérieuse considération, on doit mettre en application les autres éléments de ce rapport, en l’occurrence le soutien, le financement, l’accès à l’information et la formation continue.

Éditeurs

Ce rapport identifie les besoins suivants directement liés aux éditeurs : une meilleure documentation sur les études autochtones, des subventions aux écoles pour l’achat de livres canadiens, un plus grand nombre d’anthologies de poésie et de nouvelles canadiennes, une production accrue de matériel de soutien concernant les auteurs canadiens et des anthologies à portée historique et de mise en contexte. L’exécution des recommandations de ce rapport créera une demande dans les écoles. Si la demande existe, les éditeurs produiront du matériel connexe.

Une version de ce rapport devrait être distribuée aux administrations scolaires, aux conseils d’administration et aux parents, afin de stimuler l’achat et la promotion des livres canadiens dans nos écoles. Les éditeurs ont besoin de financement pour la promotion de leurs titres dans le marché de l’éducation. Des fonds sont aussi nécessaires pour produire des vidéos, des disques compacts, des affiches et d’autres promotions liées pour les écoles secondaires. À l’heure actuelle, on dépense une part astronomique des fonds consacrés à l’éducation pour l’achat de produits américains. Ces fonds devraient être rapatriés au profit des produits et des éditeurs du Canada.

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Niveau postsecondaire

Certaines universités canadiennes rendent les cours sur la littérature canadienne obligatoires, en tant qu’exigence de programme pour les enseignants en formation. Ces politiques doivent être appuyées et instaurées là où elles n’existent pas encore. En outre, on devrait inviter les facultés à participer à des équipes de formation sur la littérature canadienne, à l’occasion des conférences pour les enseignants et des stages de perfectionnement.

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Publication étudiante

L’étude révèle que l’écriture d’oeuvres de création engage l’étudiant, valide ses capacités et améliore sa compréhension de la littérature. Les enseignants de tous les niveaux indiquent que les étudiants qui font preuve d’esprit créatif lisent plus que leurs confrères. On accorde peu de reconnaissance à la création littéraire et elle est de peu d’intérêt dans les programmes d’études. Une distinction est établie entre littérature, lecture et écriture alors qu’on devrait les intégrer. Une publication consacrée aux créations littéraires des étudiants s’attaquerait à ces problèmes. On devrait y trouver des créations littéraires d’élèves du secondaire, de l’information sur les auteurs canadiens et sur le milieu de l’édition, des recensions, des essais d’étudiants sur la littérature canadienne et enfin, des entrevues d’auteurs canadiens menées par des étudiants.

Les camps littéraires et les concours d’écriture constituent deux autres projets susceptibles d’améliorer les habiletés de lecture et de communication ainsi que la connaissance de la littérature canadienne.

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Avantages

La mise sur pied d’un organisme ou d’un projet engagé pour voir à la mise en application des recommandations de ce rapport présenterait de grands avantages pour l’industrie de l’édition, le système d’éducation et les autres parties intéressées. En conséquence, nous pourrions

  • Promouvoir l’étude et le goût de la littérature canadienne;

  • Renforcer les partenariats entre les organismes existants;

  • Mettre de l’avant l’étude de la littérature canadienne dans les écoles secondaires;

  • Améliorer la façon de dispenser les programmes existants;

  • Créer un nouvel auditoire;

  • Promouvoir la place de l’artiste dans la société;

  • Soutenir les auteurs et leurs oeuvres;

  • Améliorer les connaissances du milieu de l’éducation en matière de littérature canadienne;

  • Combler le gouffre séparant les enfants des adultes;

  • Créer un réseau et une structure propices à la distribution et à la diffusion de l’information concernant la littérature canadienne;

  • Établir une structure qui permettra aux auteurs canadiens de faire plus de tournées et de lectures publiques;

  • Augmenter le nombre de partenariats entre les organismes communautaires - école secondaire, bibliothèques et autres regroupements littéraires;

  • Stimuler la coopération et la référence croisée;

  • Obtenir des résultats pertinents, efficaces et mesurables;

  • Réduire le dédoublement des ressources financières et humaines;

  • Établir un meilleur réseau liant les programmes t les organismes existants.

  • Le Conseil des Arts du Canada et le ministère du Patrimoine du Canada ont le mandat clair de soutenir les projets des jeunes. Il est ironique de constater qu’à un moment propice à l’éclosion d’un engouement durable pour la culture et la littérature canadiennes, les écoles secondaires ne reçoivent pas le soutien nécessaire pour mettre les programmes en application. En conséquence, peu de finissants ont suivi des cours sur la littérature canadienne.

  • Les nouvelles technologies ne comblent pas le besoin de livres dans les écoles. Le défaut d’investir dans les livres amoindrit considérablement la qualité de l’éducation. À une époque où l’analphabétisme est un problème épineux, il faut fermement inciter les jeunes à devenir des lecteurs passionnés leur vie durant. Il reste beaucoup à accomplir.

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Recommandations

Recommandation un :

Créer une entité distincte, soit un nouvel organisme, soit utiliser en partie un organisme existant et la nommer CanLit Educational Project (projet éducatif CanLit) afin de d’établir une coopération et de stimuler l’utilisation d’oeuvres littéraires canadiennes dans nos écoles secondaires. Le mandat de CanLit Educational Project consisterait à :

  • Créer de nouveaux partenariats et de nouveaux réseaux;

  • Mettre sur pied des projets visant à s’attaquer à certains problèmes;

  • Concevoir des méthodes de communication propices à l’échange d’information entre les parties intéressées;

  • Provoquer une sensibilisation au besoin de reconnaissance de la littérature canadienne dans les écoles secondaires;

  • Poursuivre la recherche concernant la situation de la littérature canadienne dans nos écoles secondaires;

  • Être réceptif aux idées et aux méthodes nouvelles visant à favoriser l’usage d’oeuvres littéraires canadiennes dans nos écoles secondaires;

  • Fonctionner comme un organisme consultatif;

  • Être réceptif à la nouveauté sur le plan des idées, des méthodes, des projets et des partenariats;

  • Se consacrer à l’exécution des recommandations de ce rapport.

Recommandation deux :

Présenter une proposition détaillée de base de données en ligne pour le CanLit Educational Project sur l’Internet. La base de données serait complémentaire aux sites et aux ressources existantes dans les provinces et elle serait accessible à tout le milieu de l’éducation.

Recommandation trois :

Mettre sur pied un réseau national d’organismes pour administrer les programmes d’auteurs invités et d’événements littéraires pour la jeunesse. Ce réseau élaborerait un plan d’action pour s’attaquer aux problèmes soulevés par ce rapport.

Recommandation quatre :

Concevoir un dépliant explicatif de la publication du CanLit Educational Project pour distribution dans les écoles secondaires.

Recommandation cinq :

Étudier les types de prix littéraires existants et soumettre une proposition pour des prix visant la promotion de la littérature canadienne dans les écoles secondaires.

Recommandation six :

Concevoir et remettre un dépliant aux départements d’anglais des écoles secondaires pour l’instauration d’un réseau de distribution auquel pourrait accéder tous les intéressés et qui servirait à la diffusion de l’information et d’autres produits découlant de ces recommandations.

Recommandation sept :

Concevoir un programme de relations publiques dynamique pour provoquer une sensibilisation à CanLit dans les écoles secondaires.

Recommandation huit :

Le CanLit Education Project devra poursuivre l’étude sur l’utilisation de CanLit dans les écoles et créer des outils de mesure pour évaluer les projets mis sur pied.

Recommandation neuf :

Le CanLit Education Project jouera un rôle pour établir la liaison avec les organismes et pour de promouvoir l’utilisation d’oeuvres littéraires canadiennes dans les écoles, selon les recommandations suivantes :

Recommandations à titre consultatif :

  • Les organismes subventionnaires du gouvernement doivent adopter une approche proactive pour offrir davantage de possibilités éducatives aux enseignants et aux étudiants du secondaire à l’occasion des lectures publiques en bibliothèque et des festivals de la lecture.

  • Le Conseil des ministres de l’éducation doit adopter une approche proactive afin de décider de l’élaboration de cours obligatoires sur la littérature canadienne et de leur inscription aux programmes provinciaux.

  • On doit inviter les gouvernements provinciaux à investir dans les bibliothèques scolaires et à instaurer des programmes incitatifs à l’intention des écoles pour favoriser l’achat de livres canadiens.

  • Patrimoine Canada doit envisager des mesures incitatives en matière de subventions aux éditeurs pour la mise en application des recommandations de ce rapport.

  • On doit adopter une approche proactive à l’égard des universités et des facultés de l’éducation du Canada pour rendre les cours sur la littérature canadienne obligatoires comme exigence du programme de formation postsecondaire des enseignants.

  • Le ministère du Patrimoine du Canada et le Conseil des Arts du Canada doivent envisager des mesures incitatives en matière de subventions pour les publications étudiantes, les camps littéraires et les concours de création littéraire pour les étudiants.

Avril 2002