Banque du Canada

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Publications et recherches

Périodiques

Revue de la Banque du Canada

Hiver 2003-2004

Hiver 2003-2004

L'évolution comparative des prix des services et des biens
Edith Gagnon, Patrick Sabourin et Sébastien Lavoie

Les déséquilibres des paiements courants : quelques-uns des principaux enjeux touchant les grands pays industrialisés
Jocelyn Jacob

Motivations et conséquences de la cotation à l'étranger
Éric Chouinard et Chris D'Souza

Voir aussi : Tableaux A1, A2 et les Notes relatives aux tableaux

Revue intégrale (PDF, 504 ko)

Couverture : Caisse enregistreuse en laiton — 1910

La caisse enregistreuse est vraisemblablement l'appareil le plus courant, voire le plus important dans tout magasin. Il s'agit du point vers lequel convergent les clients pour régler leurs achats de biens ou de services offerts par le commerçant. La caisse enregistreuse permet de tenir le compte des paiements : elle sert à enregistrer et à calculer les ventes ou les sommes portées au débit d'un compte, à rendre la monnaie et à produire les reçus, procurant au commerçant et au client un relevé exact de la transaction.

Avant l'invention de la caisse enregistreuse à la fin du XIXe siècle, les commerçants déposaient les recettes et les reçus de la journée dans un simple tiroir-caisse et consignaient dans un grand livre distinct les détails des opérations effectuées. Ce système prêtait aux inexactitudes et aux abus de la part de commis malhonnêtes. Pour remédier à la situation, James Ritty, un propriétaire de bar de l'Ohio, décida de concevoir un appareil automatique qui permettrait de traiter les opérations commerciales d'une manière sûre et précise. En 1879, ses efforts portèrent des fruits et, au bout d'à peine quelques années, son invention jouissait d'une grande popularité auprès des commerçants.

En 1884, John H. Patterson acheta la National Manufacturing Company, qui avait été mise sur pied pour produire les caisses enregistreuses de Ritty, et la renomma National Cash Register Co. Établie à Dayton, en Ohio, l'entreprise ouvrit son premier bureau canadien à Montréal vers 1888, puis un autre à Toronto l'année suivante. En 1910, elle comptait des succursales dans toutes les grandes villes du Canada ainsi qu'une importante usine à Toronto.

Le modèle illustré, qui fait partie de la série 500 produite par cette entreprise, alliait raffinement mécanique et esthétique. De taille impressionnante, cette caisse enregistreuse, qui mesurait 73,6 cm sur 83,8 cm sur 50,8 cm, était tellement lourde qu'il fallait au moins deux personnes pour la déplacer. Outre les mécanismes de calcul nécessaires, les modèles de cette série étaient dotés d'éléments en option tels que moteurs, lampes électriques, horloges et timbres horodateurs, le tout réuni dans un boîtier en laiton ouvragé et muni d'une tablette en marbre. L'appareil reposait sur un socle en chêne robuste pouvant comporter jusqu'à six tiroirs, selon le modèle.

La caisse enregistreuse qui figure en page couverture fut fabriquée à Toronto en 1910 pour P. D. Herbert, dont l'épicerie était située au 228-232 de la rue Bank, à Ottawa. Certains objets associés à cet appareil semblent indiquer que John W. Thomson, de Buckingham, au Québec, propriétaire d'un magasin pour hommes, en fit l'acquisition pendant ou après la Première Guerre mondiale, et s'en servit jusque dans les années 1940.

La caisse enregistreuse fait partie de la Collection nationale de monnaies de la Banque du Canada.

Photographie : Gord Carter, Ottawa.