Michaëlle Jean

nov
06
2006

Un monument aux Valeureux

par Son Excellence Michaëlle Jean

Le  monument que nous avons inauguré hier représente quatre siècles d’histoire. Vaste entreprise ! Le choix s’est porté sur quatorze personnages qui ont contribué à la création du Canada.

Des femmes et des hommes qui se sont distingués par leurs gestes héroïques dans le contexte des guerres coloniales au XVIIème siècle jusqu’à celui de la Seconde Guerre mondiale.

Au début du 20e siècle, le Canada a été appelé à jouer un rôle clé dans le gigantesque conflit qu’a été la Première Guerre mondiale. Les Canadiens ont vaillamment répondu à l’appel, prêts à défendre les principes de démocratie et de liberté contre la tyrannie.
À la fin de cette terrible guerre, plus de 600 000 soldats en uniforme avaient servi : 60 000 ont péri.
Les sacrifices consentis par les Canadiens et les Canadiennes durant cette guerre ainsi que les victoires remportées ont permis au Canada de se hisser au premier rang des nations du monde. Notre  contribution à l’effort de guerre a donné au premier ministre Robert Borden la stature morale lui permettant d’insister pour que le Canada et les autres dominions soient traités en égaux à la Conférence de paix de Paris et par la suite.

Soulignons enfin, la qualité du dernier groupe de Valeureux, ces hommes qui ont servi avec grande distinction, sur terre, dans les airs et sur mer, durant la Seconde Guerre mondiale.
Ces anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que les autres hommes et femmes qu’honore ce monument, ont joué un rôle significatif dans les progrès que notre pays a accomplis et ils ont aidé à jeter les fondements du Canada.

De nos jours, les Forces canadiennes sont de nouveau impliquées dans une guerre. Au sein de l’OTAN, ils combattent en Afghanistan un ennemi insaisissable dans le but de ramener la paix et la stabilité dans un pays lourdement affligé.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, les Canadiennes et les Canadiens se voient contraints de faire face à la pénible réalité d’un conflit armé. Inutile de dire à quel point c’est pour nous tous une expérience douloureuse et troublante.

Une situation qui ravive la réflexion sur notre responsabilité envers les peuples d’autres pays.
C’est la raison pour laquelle nous nous remémorons le souvenir de ces quatorze Valeureux, et de tous les hommes et femmes qui ont servi et de ceux qui servent actuellement au sein des Forces canadiennes. Qu’ils soient au Canada ou qu’ils soient déployés ailleurs dans le monde, ils sont les gardiens de notre sécurité, de notre liberté et du mode de vie auquel nous tenons tant.

2 Commentaires

Votre excellence,

Pendant que vous honorez « Les Canadiens qui ont vaillamment répondu à l’appel, prêts à défendre les principes de la démocratie et de la liberté contre la tyrannie », j’aimerais pour ma part honorer Honoré Bergeron (49 ans), Alexandre Bussières (25 ans), Édouard Tremblay (23 ans), Georges Demeulle (15 ans), ainsi que les 70 blessés de l’émeute de Québec le premier avril 1918. Nous avons la fâcheuse tendance à honorer uniquement les vainqueurs. Pourtant, leur geste de se lever contre la conscription forcée est à mon avis tout aussi héroïque. Avant d’aller nous protéger d’une tyrannie de l’autre coté de l’océan, il faut penser avant tout à protéger la liberté et la démocratie dans notre propre pays.

Effectivement la situation ravive la réflexion sur notre responsabilité envers les autres peuples. Chaque jour il est de notre devoir de se demander si nos actions respectent la démocratie. De nous demander la liberté « de qui » nous sommes en train de protéger et surtout... au nom de quel dieu nos chefs d’états, héraut de la paix mondiale, se permettent de transformer de nos jeunes concitoyens en tueurs.

Vincent Pelletier
Québécois
Vincent Pelletier - 6 novembre 2006 - 07:52:21
À chaque fois qu'un nouveau monument à la gloire de nos chers soldats, pères et fils, morts au combat est dévoilé, j'ai cette sensation, ce frisson qui me parcourt le corps. Aussitôt que j'entends à la télévision ou que je lis dans les journaux un reportage sur la grandeur d'âme, le courage et le dévouement de ces hommes qui combattent sous les couleurs de notre drapeau à la feuille d'érable rouge de leur sang, je m'attarde à cette information et un sourire se dessine sur mon visage rayonnant de fierté.

Dans ces moments, que je suis fier d'appartenir à un pays qui n'est pas ma patrie mais qui me permet de dire que mon gouvernement envoit régulièrement ses citoyens combattre le mal. Comme ce fut le cas en 1914 lorsque qu'en bon Dominion nous avons prêté main forte à notre grand Empire Britannique dans son combat aux côtés de l'Empire Français contre l'Empire d'Allemagne refusant son rôle de second violon dans l'économie et la géopolitique mondiale et ne voulant que s'accapparer les richesses extirpées de l'Afrique dont nous faisait bénéficier nos amis Européens.

Vraiment, à chaque fois, je connais davantage mon rôle de Canadien.
Martin Guimond - 6 novembre 2006 - 10:46:10

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