Banque du Canada

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2000

POUR PUBLICATION IMMÉDIATE
4 décembre 2000
COMMUNIQUER AVEC : Pierre Laprise
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Le gouverneur de la Banque du Canada conclut qu'un régime de changes flottants demeure le meilleur choix pour le Canada

MONTRÉAL, QUÉBEC — Lors d'une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le gouverneur de la Banque du Canada, M. Gordon Thiessen, a passé en revue les divers arguments évoqués dans le débat sur le régime de changes flottants et a conclu qu'un taux de change flexible demeure le meilleur choix pour le Canada.

M. Thiessen a reconnu qu'on peut être attiré par la diminution de l'incertitude entourant le taux de change et par la réduction; des coûts des transactions transfrontières qui découleraient d'une parité fixe avec le dollar américain. Il a cependant fait remarquer que la seule façon d'y arriver ne serait « pas de se doter d'un taux de change fixe, mais bien de s'engager dans une sorte d'union monétaire avec [les États-Unis] ». En réalité, « une union monétaire avec ce pays obligerait le Canada à adopter le dollar américain », a-t-il ajouté.

Le gouverneur a souligné que les implications du choix du régime de change vont bien au delà des seuls coûts de transaction. Il a fait valoir que « le réel avantage que nous procure un taux de change flottant est qu'il nous permet d'avoir des conditions monétaires différentes de celles des États-Unis [...] des conditions adaptées à notre propre situation économique ».

Pour illustrer ses propos, M. Thiessen a cité deux exemples tirés de l'expérience canadienne récente : la chute marquée des cours mondiaux des produits de base lors de la crise financière asiatique de 1997-1998 et la période de restriction budgétaire qui a commencé au milieu des années 1990. Tout en reconnaissant qu'il y a aussi moyen de faire face aux chocs inattendus et aux différences de politique de cette nature sous un régime de changes fixes ou dans une union monétaire, le gouverneur a signalé que « les ajustements sont plus longs, plus difficiles et [...] coûtent plus cher au bout du compte » que sous un régime de changes flottants.

Pour conclure, M. Thiessen a affirmé que « les bienfaits qu'un taux de change flexible nous procure sur le plan macroéconomique dépassent encore de loin les avantages d'une [...] réduction des coûts de transaction. Tant et aussi longtemps que notre pays sera un grand producteur de matières premières et que nous voudrons mener des politiques économiques qui sont adaptées à nos besoins et exigent des conditions monétaires distinctes, nous avons tout avantage à tirer parti du rôle d'amortisseur que joue un taux de change flexible. »


Voir aussi : Allocution prononcée par le gouverneur