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Conseil consultatif national sur le troisième âge, 1980-2005

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Aînés en marge

Les aînés des minorités ethnoculturelles

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Santé physique

La culture est un facteur déterminant de la santé. Les valeurs culturelles d'une personne peuvent influer sur ses perceptions de la santé et de la maladie, ses attitudes vis-à-vis celles-ci, ses décisions de consulter ou non des professionnels du domaine, et même sa perception de la gravité d'un problème de santé. La santé est aussi influencée par les valeurs de la société dans laquelle nous vivons. Les valeurs façonnent les attitudes qui contribuent au maintien de conditions de stigmatisation, de perte ou de dévaluation de la langue et de la culture ainsi qu'au manque d'accès à des soins et services de santé adaptés à la culture. Tout cela se répercute sur la santé et le bien-être. Par exemple, le taux de diabète est plus élevé chez certains groupes, dont les Canadiens d'origine asiatique ou africaine. Cela s'explique en partie par le fait que, souvent, les membres des groupes ethniques minoritaires ne passent pas de tests de dépistage de la maladie en raison de barrières linguistiques et culturelles. De plus, la majorité de l'information concernant le diabète et les modes de vie sains (sur la diète et l'exercice, par exemple) est rédigée à l'intention des groupes linguistiques et culturels dominants. Très peu de programmes d'information sur la prévention et la gestion du diabète ciblent les aînés des minorités ethnoculturelles.

Comme le diabète constitue un problème de plus en plus grave chez les aînés de certains groupes ethniques, le Conseil ethnoculturel du Canada a récemment conçu et mis à l'essai divers outils d'information multilingues traitant du diabète et de l'activité physique. Les organismes ethnoculturels ont cependant besoin d'aide pour adapter et diffuser ces ressources au sein des collectivités qu'ils desservent.

La consommation de médicaments est aussi influencée par l'origine ethnique et la culture. Le recours à la médecine traditionnelle de leur culture est une pratique assez fréquente chez certains immigrants. L'utilisation combinée de remèdes traditionnels et de médicaments occidentaux peut produire des réactions indésirables et, souvent, les médecins ignorent que leurs patients âgés utilisent les deux types. Une étude auprès de Canadiens âgés d'origine chinoise a montré que certains ne disent pas à leur médecin qu'ils font appel à leur médecine traditionnelle de peur d'être ridiculisés ou d'en être dissuadés. Constatant cela, les chercheurs ont souligné l'importance de comprendre non seulement les effets physiologiques de la consommation de médicaments et remèdes, mais également le contexte social entourant leur utilisation chez les minorités culturelles7.

Santé mentale

La santé mentale est un autre secteur préoccupant en ce qui a trait aux aînés des minorités ethnoculturelles, surtout ceux qui ont immigré récemment, car les problèmes sont trop souvent non diagnostiqués et non traités. Le Conseil ethnoculturel du Canada a constaté que plusieurs personnes ne répondaient pas aux questions sur la santé mentale dans ses sondages. Selon le Conseil, les questions relatives à la santé mentale demeurent privées dans bien des cultures. À cela s'ajoute que la plupart des services de santé mentale sont mal adaptés aux besoins des minorités ethniques, de sorte que même les aînés en quête d'aide n'obtiennent pas nécessairement le secours dont ils ont besoin. Une étude auprès d'aînés d'origine chinoise vivant au Canada a révélé que même si les personnes de ce groupe se disent en moins bonne santé mentale et présentent plus de symptômes de dépression que l'ensemble de la population âgée, leur niveau d'utilisation des services de santé mentale est extrêmement faible8. En plus des problèmes de santé mentale que peuvent causer les pertes liées au vieillissement chez les aînés de toutes les cultures (par exemple, perte d'un proche, d'une capacité physique, d'un travail rémunéré, d'identité ou de statut), les immigrants âgés doivent composer avec un ensemble de facteurs de stress liés au fait qu'ils ont quitté leur terre natale. Le fait d'être retiré de sa culture d'origine, de mal comprendre la culture dominante, d'être confronté à des barrières linguistiques et de souffrir d'un manque de contacts significatifs avec des gens autres que les membres de la famille peut mener à l'isolation et à la dépression. Les immigrantes âgées sont très à risque face aux problèmes de santé mentale, car elles sont un des segments de la population les plus aux prises avec l'isolement9. Les femmes âgées qui ont rejoint leur famille au Canada se retrouvent souvent dans le rôle d'aidante pour leurs petits-enfants, un rôle qui peut les isoler de leurs pairs, ce qui les rend plus vulnérables face à la dépression et à la solitude10.

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Mise à jour : 2005-03-30 13:39
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