Miron sera là -- L’Âge de la parole se poursuit à la Quatrième Salle du CNA avec la poésie de Gaston Miron et la musique de Béla Bartók -- Les 21 et 22 novembre 2006 à midi
20 novembre 2006
« Je ne serai jamais qu’une bestiole de la poésie et qu’un chicot de poésie. »
– Gaston Miron
Pour sa série Les Spectacles-midi intitulée L’Âge de la parole, le Théâtre français du Centre national des Arts (CNA) poursuit sa traversée des œuvres de quatre grands poètes québécois de l’après-guerre : Roland Giguère, Gaston Miron, Anne Hébert et Paul-Marie Lapointe. Les mardi 21 et mercredi 22 novembre prochains à l’heure du lunch, on y présentera une lecture des poèmes de Gaston Miron (1928-1996) tirés de son recueil L’Homme rapaillé, devenu aujourd’hui emblématique de la poésie québécoise. Pour cette deuxième lecture avec musique, le comédien Carol Beaudry, dirigé par Tibor Egervari, sera accompagné sur scène par le pianiste Jean Desmarais qui interprétera quelques « études progressives pour piano » de Béla Bartók (1881-1945) extraites de Mikrokosmos.
Gaston Miron avance en poésie « comme un cheval de trait », tantôt navré et tracassé, tantôt marchant à l'amour d'un pas difficile, en murmurant ses harmonies. Sa vie et ses écrits ont joué un rôle-clé dans le développement de la culture québécoise des cinquante dernières années. Encore aujourd’hui, il est considéré comme le plus grand poète du Québec contemporain, par l’universalité, la force et la profondeur des interrogations qu’il soulève à partir des tensions entre l’individu et la collectivité. Son poème « La Marche à l'amour » est sans conteste l'un des plus beaux jamais écrits en Amérique française.
Le poète Gaston Miron
Gaston Miron a fait ses études primaires, secondaires et supérieures (École normale) chez les frères du Sacré-Coeur. De 1947 à 1950, il suit des cours de sciences sociales à l’Université de Montréal. En 1953, il participe à la fondation des Éditions de l’Hexagone, qui auront une influence déterminante sur la vie poétique du Québec. Il séjourne à Paris en 1959 et 1960 et suit des cours d’édition à l’École Estienne. De retour au Québec, il travaille pour Formac Ltée/HMH jusqu’en 1965, année où il décide de se consacrer à l’écriture et à la gestion de l’Hexagone. De 1973 à 1978, il enseigne la littérature à l’École nationale de théâtre de Montréal, puis de 1972 à 1980, il est attaché aux Éditions Leméac. En 1993, il revient à l’édition pour prendre la direction de la collection «Typo» qu’il avait fondé dix ans auparavant aux Éditions de l’Hexagone.
Dès 1954, Gaston Miron ébauche patiemment de longues suites de poèmes : La Vie agonique, La Marche à l'amour et La Batèche. De 1962 à 1967, il publie des fragments de ses grands cycles poétiques dans Amérique française et Le Devoir, puis dans plusieurs revues et journaux dont Parti pris, Maintenant, Estuaire, ainsi que Liberté qu’il contribua à fonder. Son œuvre jusqu'alors dispersée ne sera rassemblée qu'en 1970 dans L’Homme rapaillé, dont l’impact littéraire, voire social, sera considérable.
En 1970, L’Homme rapaillé lui a valu le Prix Québec-Paris et le Prix de la revue Études françaises et, en 1972, le Prix Canada-Belgique ainsi que celui de la Ville de Montréal. Le Prix Duvernay lui a été attribué en 1977 pour l’ensemble de son œuvre. À l’occasion de la parution en France de L’Homme rapaillé en 1981, le Prix Apollinaire est venu couronner l’un des plus importants poètes du Québec. Il a également reçu le Prix Athanase-David en 1983 et le Prix Molson du Conseil des Arts du Canada en 1985. En 1990, il obtient la Médaille de l’Académie des lettres du Québec et, en 1993, le Prix international de la paix et le Signet d’Or de Plaisir de lire. La même année, il devenait Commandeur des Arts et des Lettres de la République française.
Par la force de ses convictions et par l’écoute constante qu’il aura de la parole des autres poètes, Gaston Miron aura été celui qui a fait en sorte que la poésie québécoise prenne place parmi les voix fortes de la Cité. D’une prodigieuse ouverture d’esprit, il a su rassembler des paroles individuelles pour leur donner un impact collectif, sans jamais sacrifier la spécificité de chaque voix.
L’Âge de la parole : Gaston Miron
Poèmes : Gaston Miron / Interprétation : Carol Beaudry / Mise en lecture : Tibor Egervari / Musique : Béla Bartók / Piano et choix musicaux : Jean Desmarais / Coordination artistique : Paul Lefebvre / Régie : Dalelle Mensour / Une présentation du Théâtre français du Centre national des Arts en collaboration avec l’Orchestre du Centre national des Arts et la Quatrième Salle
les 21 et 22 novembre 2006 de 12 h à 13 h
Centre national des Arts / Quatrième Salle
53, rue Elgin, Ottawa (ON)
Billets : 16 $ (adulte), 8 $ (étudiant)
En vente à la Billetterie du CNA, chez Ticketmaster au (613) 755-1111 ou via le réseau Internet au www.nac-cna.ca.
Le Théâtre français du CNA tient à remercier la Première Chaîne de Radio-Canada, 90,7 FM comme partenaire de la série Les Spectacles-midi.
- 30 -
Renseignements :
Guy Warin, agent de communication et de relations médiatiques
Théâtre français, Centre national des Arts
(613) 947-7000, poste 759
gwarin@nac-cna.ca
