La Vis comica de Plaute -- Traduite et mise en scène par Jean-Pierre Ronfard
4 février 2003
« ...des scènes d'un comique torrentiel,
d'une truculence vraie ou d'une grande finesse dans
l'enflure et la grandiloquence. »
- Jean Saint-Hilaire, Le Soleil
« Comme à son habitude, le metteur en scène
dirige de façon magistrale. »
- David Cantin, Le Devoir
Ottawa -- Les 6, 7, 8 et 14, 15 février 2003, le
Théâtre français du CNA présente La Vis
comica de Plaute, traduite et mise en scène par
Jean-Pierre Ronfard. Cette production du Théâtre du
Trident réunit Jean-Jacqui Boutet, Vincent Champoux, Fabien
Cloutier, Eva Daigle, Ginette Guay, Jacques Laroche,
Pierre-François Legendre, Réjean Vallée et
Maryse Beauchamp.
L'action se passe à Épidaure, en
Grèce, qui par la magie un peu louche du théâtre
ressemble décidément beaucoup à Rome deux cents
ans avant Jésus-Christ. Phédrome est jeune, beau et
riche. Enfin, assez riche pour qu'un parasite, nommé
Curculio, vive à ses dépens, mais pas assez pour
acheter comptant la jolie servante du proxénète local.
C'est pourquoi il envoie son parasite au diable vert emprunter
de l'argent à Jupiter sait qui, ce qui,
évidemment, lui apportera des ennuis avec un banquier
(véreux ! magouilleur !) et un militaire (colérique !
obtus !). Mais ce n'est pas là la véritable
histoire de la pièce. Car ce que La Vis comica raconte
en fait, c'est la naissance de la comédie
moderne.
Plaute
Titus Maccius Plautus a vécu à Rome environ
200 ans avant Jésus-Christ. On ne peut lui attribuer avec
certitude que l'écriture de vingt et une pièces.
Il a retenu l'attention d'abord pour s'être
consacré à un seul genre, la comédie, pratique
peu courante en ce temps-là. En effet, à
l'époque de Plaute, la société romaine
n'est plus démocratique et il a dû inventer toutes
sortes de moyens pour se moquer des puissants sans encourir de
risques. Plaute reprendra les personnages et les situations des
auteurs grecs de son temps, tout en truffant ses pièces de
références latines. En fait, Plaute a rassemblé
les éléments qui vont faire rouler la comédie
pour plus de deux millénaires : valets plus brillants que leur
maître, vieillard amoureux de jolies jeunes filles,
méprises de jumeaux, soldats aussi pleutres que vantards.
Plaute désirait plaire au peuple, c'est pourquoi ses
intrigues sont rudimentaires mais pleines de vie et de personnages
pétillants. Il a aussi énormément
développé l'utilisation des chansons au
théâtre; en fait, plusieurs de ses pièces
seraient aujourd'hui considérées comme
des comédies musicales. Les grandes pièces de Plaute
ont inspiré plusieurs auteurs, particulièrement
Molière, qui a repris son Amphitryon et, sous le titre
de L'Avare, sa Marmite, ainsi que Shakespeare qui
a adapté Les Ménechmes sous le titre de
La Comédie des erreurs.
Jean-Pierre Ronfard
Homme de théâtre passionné et audacieux,
Jean-Pierre Ronfard a occupé les postes de directeur de la
section française de l'École nationale de
Théâtre du Canada et de secrétaire
général du Théâtre du Nouveau Monde. En
1975, il a cofondé le Théâtre expérimental
de Montréal, puis, en 1979, il a cofondé le Nouveau
Théâtre Expérimental (NTE) et, depuis, ne cesse
d'écrire, de mettre en scène et de jouer des
spectacles ludiques et pénétrants. Parmi ceux-ci,
rappelons ses mises en scène au TNM de Les oranges sont
vertes et de La Charge de l'orignal épormyable
de Claude Gauvreau et celle de HA ha !... de Réjean
Ducharme. Il a écrit et mis en scène la saga
théâtrale Vie et Mort du roi boiteux dont le
rôle-titre était défendu par son grand complice
des premiers instants, le regretté Robert Gravel. Sa
pièce La Mandragore a obtenu un beau succès et a
été jouée à plusieurs reprises sur
différentes scènes québécoises. Que ce
soit au NTE ou dans le cadre d'ateliers qu'il donne depuis
plusieurs années dans les écoles de
théâtre, Jean-Pierre Ronfard continue d'explorer
les textes de l'Antiquité gréco-latine, lui qui a
déjà mis en scène Eschyle, Euripide et
Aristophane.
Le Théâtre du Trident
OEuvrant sur la scène culturelle
québécoise depuis maintenant trente ans, le
Théâtre du Trident est, à plusieurs
égards, un phare dans le panorama théâtral de la
ville de Québec. Chaque année, le Trident
présente cinq productions puisées à même
les grandes oeuvres de la dramaturgie mondiale et nationale et du
théâtre de création. Ses productions sont
présentées à la salle Octave-Crémazie du
Grand Théâtre de Québec, qui compte 500 places.
Depuis son inauguration en 1971, la compagnie a produit plus de 3 600
représentations de 163 spectacles qui ont été
vues par 1 800 000 spectateurs. Le Trident a coproduit plusieurs
spectacles avec le Théâtre français du CNA; on se
souviendra, entre autres, de La Tempête de Shakespeare,
présentée en 1998 dans une mise en scène de
Robert Lepage, ainsi que des Parents terribles de Jean Cocteau
(1997) et de Volpone de Ben Jonson (1995). Depuis 1998, le
Théâtre du Trident est dirigé par
Marie-Thérèse Fortin.
Rencontre animée par Paul Lefebvre, adjoint du directeur
artistique du Théâtre français
Quelques minutes après la représentations, les
comédiens viennent sur le plateau rejoindre le metteur en
scène et engagent une discussion avec le public. Ces
rencontres ont lieu le jeudi dans la salle même et elles sont
animées par Paul Lefebvre, l'adjoint du directeur
artistique du Théâtre français.