Fuir l’apparence du réel Dialogue sur Tchekhov entre Denis Marleau et Wajdi Mouawad
13 février 2004
Ottawa, le 5 février 2004 -- À l’occasion du centenaire de la mort d’Anton Pavlovitch Tchekhov (1860-1904), le Théâtre français du Centre national des Arts, le Département de théâtre de la Faculté des Arts de l’Université d’Ottawa et le journal étudiant La Rotonde vous convient le 19 février prochain à une conférence sur ce grand auteur russe en présence des metteurs en scène Denis Marleau et Wajdi Mouawad.
CONFÉRENCE SUR TCHEKHOV
Denis Marleau
Metteur en scène et directeur artistique du Théâtre français du CNA et d’UBU, compagnie de création
Wajdi Mouawad
Auteur, metteur en scène, comédien et directeur artistique du Théâtre de Quat’Sous
Le jeudi 19 février 2004, de 13 h à 14 h 30
à la Salle Académique de l’Université d’Ottawa
133, Séraphin-Marion, Ottawa
Animateur : Paul Lefebvre
Entrée libre
Le point de départ de la conférence
Tchekhov est habituellement monté comme un dramaturge réaliste, voire naturaliste, et ce depuis Stanislavski. Pourtant, dès après la production de La Mouette au Théâtre d’Art de Moscou en 1898, Tchekhov a écrit dans des lettres à quel point le réalisme maniaque de Stanislavski l’irritait; il citait le premier acte de La Mouette dans la mise en scène de Stanislavski comme exemple de ce qu’il ne pouvait pas supporter. Vu que l’action de cet acte se passe en juin au bord d’un lac en début de soirée, Stanislavski en avait déduit qu’il y avait des moustiques : les personnages, pendant tout l’acte, ne cessaient d’agiter les mains pour chasser les bestioles qui les importunaient et on ne parle même pas des claques sur les joues...
Et vient avec la tradition stanislavskienne le Tchekhov dramaturge des états d’âmes, de la mélancolie, de l’ennui et de la tristesse. Il est lié au premier par la grâce du réalisme psychologique...
Or, un autre courant, que l’histoire a effacé mais que l’on redécouvre, voyait dès l’origine Tchekhov comme un symboliste. Lui-même admirait le théâtre symboliste et il confie dans une lettre, après avoir lu Les Aveugles de Maeterlinck, qu’il rêverait d’avoir un théâtre pour le seul plaisir de monter cette pièce. Peu avant de mourir, il projetait d’écrire une pièce dont l’action se serait passée sur les glaces du pôle Nord...
Après les mises en scène d’Efros, de Krejka, de Strehler, de Nekrosius, et ce en dépit du réalisme récurrent de la tradition anglo-américaine (que des metteurs en scène comme Brassard ont reconduit ici), le symbolisme qu’il faudrait redéfinir paraît de plus en plus comme la voie privilégiée pour aborder l’auteur russe.
Deux metteurs en scène qui tournent le dos au réalisme traditionnellement associé à Tchekhov Denis Marleau et Wajdi Mouawad parlent de leur approche de cet auteur qui, cent ans après sa mort, est devenu avec Shakespeare, le plus universel de tous les dramaturges.
Prochainement au Centre national des Arts !
Les Trois Sœurs
de Tchekhov
Traduction d’Anne-Catherine Lebeau, en collaboration avec Amélie Brault
Mise en scène de Wajdi Mouawad
Une production du Théâtre du Trident
12, 13, 14 et 20, 21 février, 19 h 30
Le Moine noir
Une nouvelle de Tchekhov
Traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan
Adaptation et mise en scène de Denis Marleau
Une coproduction du Théâtre français du Centre national des Arts, de manège.mons-centre dramatique, du Festival Borderline, dans le cadre de Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture, et d’UBU, compagnie de création
22, 23, 24, 30 avril et 1er mai, 19 h 30
|Billets en vente à la Billetterie du CNA, chez Ticketmaster au (613) 755-1111 ou via le réseau Internet au www.nac-cna.ca. Billets à prix réduit pour les étudiants qui s’inscrivent à Buzz en direct (www.buzzendirect.ca)
Renseignements :
Guy Warin, agent de communication
Théâtre français, Centre national des Arts
(613) 947-7000 ou 1 866 850-2787, poste 759
gwarin@nac-cna.ca