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Denis Marleau repousse les limites du théâtre -- Ses « fantasmagories technologiques » de passage à Ottawa

1 novembre 2004

«Est-ce de la vie, est-ce de la vision ? Les physionomies bougent, les voix psalmodient, c’est du Beckett à l’état pur. »
– Georges Banu, ArtPress, octobre 2002

Ottawa -- Dans le cadre de la saison 2004-2005 du Théâtre français du Centre national des Arts (CNA), Denis Marleau a le plaisir de présenter, du 10 au 20 novembre, deux de ses « fantasmagories technologiques » : Dors mon petit enfant de Jon Fosse et Les Aveugles de Maurice Maeterlinck.

L’installation-théâtre Dors mon petit enfant est présentée en première canadienne au CNA. Elle a été créée au Manège de Maubeuge lors du dernier Festival Borderline et commandée par Lille 2004, Capitale européenne de la Culture. Tandis que la fantasmagorie technologique Les Aveugles, qui a été créée au Musée d’art contemporain de Montréal puis présentée au Festival d’Avignon en 2002, s’arrête enfin au CNA après avoir effectué deux importantes tournées européennes et un passage à Taipei. Ensuite, la production repartira pour la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne et la Norvège. Rappelons que Les Aveugles ont reçu le Prix de la meilleure production de Montréal par l’Association québécoise des critiques de théâtre en 2002.

Avec ces deux spectacles hors normes, à la fois troublants et fascinants, Denis Marleau repousse les limites du théâtre, proposant une aventure visuelle, sonore et textuelle. Or, ces expérimentations, bien qu’elles empruntent des formes plus associées aux arts visuels et à l’installation vidéo, demeurent des œuvres théâtrales liées à son parcours de metteur en scène. Déjà en 1997 dans Les Trois Derniers Jours de Fernando Pessoa d’après Tabucchi, Denis Marleau intègre la vidéo au service du personnage pour permettre la rencontre entre l’acteur et son double jouant Pessoa et ses hétéronymes. Il poursuit cette recherche en 1999 dans Urfaust, tragédie subjective d’après Goethe et Pessoa, en animant de projections vidéo bustes, miroir et mannequins.

Avec ces deux fantasmagories technologiques, il aborde une fois de plus la scène comme « un lieu d’étrangeté », élaborant une sorte de sonate des spectres pour notre temps. Avec ces projections de visages sur des masques, le souvenir du vivant épouse la matière et naît alors un théâtre qui renvoie le spectateur à l’émouvante fragilité de la vie. Comme l’a dit l’essayiste français Georges Banu : « L’absence/présence des corps qui accompagnent les paroles du texte évoque l’errance immobile des êtres engagés dans l’infinie quête d’un monde qui leur échappe. ». Ce grand critique et professeur de théâtre viendra d’ailleurs donner une conférence à l’Université d’Ottawa le vendredi 12 novembre à 13 h et à la Salle Fontaine du CNA à 20 h 10*.

Dors mon petit enfant de Jon Fosse

Trois petits êtres parlementent doucement. Où sont-ils ? Tous les trois, ils se le demandent. Dans la blancheur des limbes ? Tout juste après la vie ? Tout juste avant ? L’un d’eux dit : « j’ai toujours été  ici / même quand je n’étais pas ici / j’étais ici ». Un autre dit : « Mais moi je trouve que ça ressemble à mes enfants ». Dans ce lieu sans portes ni fenêtres, où le temps n’existe pas, ils sont plutôt bien. Et s’ils étaient nulle part mais que « nulle part » n’existe pas ? Et s’ils étaient à l’intérieur de l’amour ?

Courte pièce cristalline écrite en 2000, Dors mon petit enfant nous entraîne dans les circonvolutions métaphysiques de l’auteur norvégien Jon Fosse, qui évoquent ici un état de plénitude flottant entre l’existence et son contraire qui ne serait pas la mort mais le début de tout. Depuis sa première pièce de théâtre, Et jamais nous ne serons séparés (1994), Jon Fosse poursuit une écriture simple, minimaliste et répétitive, mais presque baroque dans la multiplication et la transformation infinie de ses motifs, captant ainsi les pensées intimes, les contradictions et les soubresauts des sentiments qui nous assaillent. Il est aujourd’hui une des figures de proue de la dramaturgie contemporaine d’Europe. En 2002, Denis Marleau a mis en scène pour la première fois au Canada un texte de Fosse, Quelqu’un va venir, avec Pierre Lebeau, Alexis Martin et Pascale Montpetit. La fantasmagorie technologique Dors mon petit enfant, conçue et réalisée par Denis Marleau, est interprétée par Céline Bonnier, Ginette Morin et Paul Savoie. Cette création scénique réalisée au Manège de Maubeuge lors du Festival Borderline 2004 a été ensuite présentée à Lille dans le cadre d’un des week-ends de la série Mondes parallèles portant sur Montréal, avec Les Aveugles et Comédie de Samuel Beckett.

Les Aveugles de Maurice Maeterlinck

« Il faudrait peut-être écarter entièrement l’être vivant de la scène. Il n’est pas dit qu’on ne retournerait pas ainsi vers un art de siècles très anciens, dont les masques des tragiques grecs portent peut-être les dernières traces. Sera-ce un jour l’emploi de la sculpture, au sujet de laquelle on commence à se poser d’assez étranges questions ? L’être humain sera-t-il remplacé par une ombre, une projection de formes symboliques ou un être qui aurait les allures de la vie sans avoir la vie ? Je ne sais ; mais l’absence de l’homme me semble indispensable. » – Maurice Maeterlinck, Menus Propos – Le Théâtre, 1890

Douze visages surgissent de l’obscurité. Six visages de femmes et six d’hommes. Des regards qui ne se croisent pas, qui ne portent sur rien de précis ou qui s’absentent à nous… Ils sont tous aveugles. Immobilisés dans une forêt obscure où ils s’étaient assoupis, ils attendent leur guide. Alors ils se parlent pour meubler l’angoisse, pour s’assurer qu’ils ne sont pas seuls. Ils écoutent avec peur ou avec espoir les bruits qui émergent du noir, autour d’eux. Leur guide ne répond pas, ne répond plus. Ces Aveugles, ne sachant plus s’il fait jour ou nuit entre la vie et la mort, se sentent abandonnés.

La fantasmagorie technologique Les Aveugles, coproduite par UBU, le Musée d’art contemporain de Montréal et le Festival d’Avignon, a été créée par Denis Marleau en 2002 à Montréal dans le cadre d’une résidence à la salle multimédia du Musée d’art contemporain. Objet théâtral croisant les arts visuels et les masques de la tragédie grecque, le spectacle est interprété par Céline Bonnier et Paul Savoie dont les visages multipliés par la projection vidéo sur des masques animent et habitent l’espace-temps de la représentation d’une façon intense – malgré leur absence réelle. À la suite de sa présentation au Festival d’Avignon et au Festival d’Edimbourg en 2002, le spectacle (dont la version anglaise est doublée par Ellen David et Hubert Fielden) a amorcé une première tournée européenne importante lors de la saison 2002-2003 (Bruges, capitale européenne de la culture 2002, Varsovie, Rouen, Mons, Modène, Compiègne, Lubjana et Lisbonne). En 2003-2004, Les Aveugles ont été présentés dans vingt-trois villes de quatre pays d’Europe. Mentionnons entre autres le Festival Noorderzon de Groningen au Pays-Bas, le Festival Bellones-Brigittines à Bruxelles, le Festival européen Temps d’images de la ferme du Buisson à Marne-la-Vallée, le Festival bis-Arts de Charleroi en Belgique, le Spielart Theater Festival de Munich et maintes scènes nationales de France. Au printemps 2004, Les Aveugles ont fait un arrêt à Taipei.

« Prophétique, Maeterlinck ne pouvait cependant imaginer qu’il serait totalement pris au mot. Il l’est de la façon la plus absolue : sa pièce Les Aveugles est jouée à Avignon par des acteurs totalement absents. […] L’on est stupéfait par la prouesse, mais davantage par le fait que la pièce – quarante-cinq minutes – est admirablement jouée. […] La réussite est au-delà du phénomène de curiosité. »

– Gilles Costaz, Les Échos, Paris, 17 juillet 2002

« Maeterlinck n’est pas le seul à caresser le rêve d’un “théâtre et son double”. Du moins s’en tient-il au conditionnel, à l’interrogatif. Denis Marleau lui emboîte le pas, sans réserve. […] Denis Marleau a réalisé un spectacle beau, mystérieux, soufflant, qu’accueilleront avec bonheur toutes les scènes du monde. »

– Michel Cournot, Le Monde, Paris, 16 juillet 2002

« […] un objet singulier et fascinant qui transcende les genres. […] Denis Marleau a imaginé pour Les Aveugles une forme stupéfiante, qui sert idéalement le court texte de Maeterlinck, lequel rêvait d’un art faisant l’économie des acteurs en chair et en os, qui “aurait les allures de la vie sans avoir la vie”. Ce qui est exactement le cas de cette œuvre mariant en parfaite symbiose la substance et la forme. […] Au-delà de son éclatant pari esthétique, la réussite des Aveugles tient au fait que la dimension entièrement virtuelle et le statisme de l’œuvre ne nous empêchent pas de ressentir l’anxiété et le désespoir de ces fragiles créatures. »

– Marie Labrecque, Voir, Montréal, 7-13 mars 2002


Dors mon petit enfant
de Jon Fosse / Traduction de Terje Sinding
Conception et réalisation de Denis Marleau / Avec Céline Bonnier, Ginette Morin et Paul Savoie

Une coproduction du Théâtre français du Centre national des Arts, d’UBU, compagnie de création, et du Manège, scène nationale de Maubeuge

Collaboration artistique : Stéphanie Jasmin / Réalisation vidéo : Pierre Laniel /
Design sonore : Nancy Tobin Montage vidéo : Yves Labelle /
Réalisation des poupées : Claude Rodrigue / Maquillage : Angelo Barsetti

Les Aveugles
de Maurice Maeterlinck
Conception et réalisation de Denis Marleau / Avec Céline Bonnier et Paul Savoie

Une coproduction d’UBU, compagnie de création, du Musée d’art contemporain de Montréal et du Festival d’Avignon

Collaboration artistique : Stéphanie Jasmin / Réalisation vidéo : Pierre Laniel
Design sonore : Nancy Tobin / Consultant à la réalisation et au montage : Yves Labelle
Montage vidéo : Michel Pétrin / Maquillage : Angelo Barsetti

Les 10, 11, 12, 13 et 18, 19, 20 novembre à 19 h et 21 h au Studio du CNA

Ces deux « fantasmagories technologiques » sont présentées l’une à la suite de l’autre.
Durée : 15 minutes et 45 minutes.


Billets : 30 $ (16 $ étudiant) en vente à la Billetterie du CNA, chez Ticketmaster au (613) 755-1111 ou via le réseau Internet au www.nac-cna.ca.

Les groupes de vingt personnes et plus économisent jusqu’à 20 % sur les billets. Réservations au (613) 947-7000, poste 384, ou par courriel à l’adresse grp@nac-cna.ca.


ACTIVITÉS DE SAVOIR

Mercredi 10 novembre à 20 h 10
(après la représentation de 19 h)
RENCONTRE DE LA PREMIÈRE
Avec les concepteurs Denis Marleau et Stéphanie Jasmin
– Salon du Centre national des Arts –
Entrée libre

Vendredi 12 novembre à 13 h 00
*CONFÉRENCE DE GEORGES BANU
Essayiste, critique, professeur d’études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle et à l’Université de Louvain-la-Neuve
La Nuit symboliste, de Spilliaert et Maeterlinck à Claude Régy et Denis Marleau
Avec la participation de Denis Marleau
En collaboration avec le Service culturel de l’Ambassade de France et la Faculté des arts de l’Université d’Ottawa
– Salle Académique de l’Université d’Ottawa –
133, rue Séraphin-Marion, Ottawa
Entrée libre

Vendredi 12 novembre à 20 h 10
(après la représentation de 19 h)
*CONFÉRENCE DE GEORGES BANU
Essayiste, critique, professeur d’études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle et à l’Université de Louvain-la-Neuve
La Nuit symboliste, de Spilliaert et Maeterlinck à Claude Régy et Denis Marleau
En présence de Denis Marleau
En collaboration avec le Service culturel de l’Ambassade de France
– Salle Fontaine du Centre national des Arts –
Entrée libre

Vendredi 19 novembre à 20 h 10
(après la représentation de 19 h)
CONFÉRENCE DE RAINIER GRUTMAN
Professeur agrégé, Département des lettres françaises de l’Université d’Ottawa
Maeterlinck hier et aujourd’hui
En collaboration avec l’Ambassade de la Belgique
– Salon du Centre national des Arts –
Entrée libre

- 30 -

Renseignements :
Guy Warin, agent de communication
Théâtre français, Centre national des Arts
(613) 947-7000 ou 1 866 850-2787, poste 759
gwarin@nac-cna.ca

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