La saison 2005-2006 du Théâtre français du Centre national des Arts -- Une saison d’émerveillements et de surprises, de large envergure et de haute qualité artistique

4 mai 2005

« Des corps qui bougent, là, devant vous, à l’instant. Des bouches qui soufflent, des doigts qui courent, des mains qui frappent, des yeux qui se cherchent, des têtes qui se penchent, des oreilles qui se tendent, des bouches qui parlent, des lèvres qui chantent, des êtres réels qui racontent des histoires d’êtres réels à d’autres êtres réels dans l’espace réel qu’est le théâtre et dans le temps réel d’une représentation. Il n’y a pas d’autre projet que ça. » − Enzo Cormann, L’Artisan chaosmique, dans LEXI/textes 8, L’Arche, 2004

Ottawa -- Denis Marleau, pour sa cinquième saison à la tête du Théâtre français du Centre national des Arts (CNA), poursuit sa démarche de direction artistique en offrant une programmation diversifiée, novatrice, marquée par un souci de présenter un théâtre qui surprenne, étonne, interroge. Pour ce faire, il a choisi de donner la parole à ces artistes — auteurs, metteurs en scène, concepteurs — qui, par leur pratique visionnaire, donnent forme à ce qu’est aujourd’hui le théâtre. Et ce sera aussi, bien sûr, une saison qui donne une place de choix aux acteurs, car, comme il le souligne, « eux seuls savent marcher sur un fil de rasoir tout en faisant monter les enchères du rêve ».

Denis Marleau souhaite ainsi vous emmener à la rencontre d’auteurs et de metteurs en scène qui « à la fois regardent et vivent le monde », mais aussi d’acteurs — connus, méconnus ou inconnus — dont « l’intimité puissante et fragile des voix et des corps parvient chaque soir à revivifier notre présent… » Parmi ceux qui fouleront les différentes scènes du CNA (le Théâtre, le Studio et la Quatrième Salle), mentionnons Robert Bellefeuille, Annick Bergeron, David Boutin, Maxime Denommée, Claude Despins, Daniel Gadouas, Erika Gagnon, Hedwige Herbiet, Robert Lepage, Guy Mignault, Pascale Montpetit, Ginette Morin, Christiane Pasquier, Béatrice Picard, Gérard Poirier, Ruddy Sylaire, Maxine Turcotte, Mylène Wagram et Alain Zouvi pour n’en nommer que quelques-uns.

Les Invitations spéciales

Pour que le Théâtre français soit aussi un lieu de connivence, des invitations particulières ont été faites à des artistes à la démarche unique. Il y a d’abord l’auteur québécois Normand Chaurette, l’un des grands dramaturges contemporains de langue française, dont on créera — en première canadienne — de nouvelles lectures des Reines, par Denis Marleau, et de La Société de Métis, par Joël Beddows, directeur artistique du Théâtre la Catapulte d’Ottawa.

On y accueillera aussi deux pièces à l’écriture implacable produites par le Théâtre de La Manufacture de Montréal, qui célébrera la saison prochaine ses trente ans : Howie le Rookie de l’auteur irlandais Mark O’Rowe, traduite par Olivier Choinière et mise en scène par Fernand Rainville, et Gagarin Way de l’auteur écossais Gregory Burke, traduite par Yvan Bienvenue et mise en scène par Michel Monty.

Afin de vous faire découvrir de nouvelles voies scéniques, les 7 doigts de la main et leur DJ, une troupe de cirque qui n’hésite pas à puiser dans le théâtre et la danse, prendront possession du Théâtre du CNA. Pommes en main !

Puis on vous fera entendre la voix d’un autre dramaturge majeur de la francophonie contemporaine, l’auteur franco-béninois José Pliya, en vous présentant la création de son récent texte Nous étions assis sur le rivage du monde…, dans une mise en scène de Denis Marleau. Par la même occasion, José Pliya animera en mai 2006 le cinquième Laboratoire du Théâtre français axé sur l’écriture dramatique et « l’invention d’une langue ».

Série Théâtre – 5 pièces dans une salle à l’italienne avec balcon sans loges

En première canadienne les 20, 21, 22, 28 et 29 octobre 2005 : Les Reines de Normand Chaurette dans une mise en scène Denis Marleau, qui a déjà créé de lui Le Passage de l’Indiana et Le Petit Köchel au Festival d’Avignon. Pour incarner ces reines shakespeariennes qui tentent à coups de coude et à coups de langue d’accéder au nouveau souverain, Denis Marleau a fait appel à une distribution virtuose : Annick Bergeron, Louise Bombardier, Louise Laprade, Ginette Morin, Christiane Pasquier et Béatrice Picard. Une création d’UBU compagnie de création, en coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts, le Théâtre d’Aujourd’hui et le Théâtre du Nord (Lille-Tourcoing).

Les 8, 9, 10, 16 et 17 décembre 2005 : Les 7 doigts de la main, le spectacle éponyme des 7 doigts de la main, une troupe de sept artistes-acrobates qui nous révèlent un cirque autre, différent, urbain, théâtral. Un cirque intime, sans costumes extravagants, sans roulements de tambours (un DJ se charge plutôt de l’environnement sonore), où acrobaties et mouvements se font métaphores poétiques des mille petites choses qui tissent la vie quotidienne. « C’est un cadeau du dieu des arts de la scène qu’on attendait depuis longtemps… » − Stéphane Baillargeon, Le Devoir

Les 16, 17, 18, 24 et 25 février 2006 : Nous étions assis sur le rivage du monde… du dramaturge français d’origine béninoise José Pliya. Pour mettre en scène ce texte bouleversant qui mêle haines muettes et désirs inavoués, douceurs feintes et violences subtiles, Denis Marleau a travaillé avec un électrisant quatuor de comédiens antillais : Éric Delor, Nicole Dogué, Ruddy Sylaire et Mylène Wagram. En création à Montréal dans le cadre du Festival de théâtre des Amériques, puis en tournée à Lisbonne au Festival d’Almada, à Faro (capitale culturelle nationale du Portugal, 2005), à Limoges au Festival Les Francophonies en Limousin, à La Filature de Mulhouse et, à Paris, au Théâtre de la Cité internationale.

Les 28, 29, 30, 31 mars et 1^er avril 2006 : Le Projet Andersen, le dernier spectacle solo conçu, mis en scène et interprété par Robert Lepage. Depuis Vinci en 1985, les solos de Robert Lepage — Les Aiguilles et l’Opium, la face cachée de la lune — ont rythmé son parcours d’artiste; et chaque fois qu’il prend seul la scène, il revient avec une honnêteté désarmante sur une dynamique fondamentale à la base de son travail créateur : la tension qui s’exerce entre l’exploration des douleurs intimes et l’ouverture à l’inconnu.  « Un conte moderne foisonnant. […] Un spectacle en perpétuel mouvement dont l’unique interprète se défonce comme jamais auparavant. » − Ève Dumas, La Presse

Les 20, 21, 22, 28 et 29 avril 2006 : Le Malade imaginaire de Molière mis en scène par Carl Béchard. Treize comédiens se retrouveront sur scène dans cette production du Théâtre du Nouveau Monde, dont Pascale Montpetit, Gérard Poirier et Alain Zouvi dans le rôle d’Argan. C’est bien connu, Molière est mort en jouant la quatrième représentation du Malade imaginaire… Il y a effectivement quelque chose de troublant dans cette comédie où un homme sérieusement malade s’est écrit le rôle d’un bien portant qui, continuellement, s’imagine aux portes de la mort. Un classique à redécouvrir !

Le Théâtre français du CNA est fier d’avoir Desjardins comme partenaire privilégié pour sa série Théâtre.

Série Studio – 4 pièces dans le cadre intime d’une salle à géométrie variable

En exclusivité les 21, 22, 23 et 24 septembre 2005 : La Princesse de Clèves, une adaptation scénique du roman de Madame de La Fayette, un des chef-d’œuvres de la littérature classique française, mise en scène et interprétée de façon éclatante par Marcel Bozonnet, « l’Administrateur général », c’est-à-dire le directeur artistique, de la Comédie-Française. Voilà dix ans que ce réputé comédien français reprend presque chaque saison en Europe cette Princesse de Clèves qu’il joue en pourpoint Henri II, recréant par des gestes minutieusement chorégraphiés la grâce corporelle de la Renaissance française. « Superbement vêtu de soies d’or de l’époque, Marcel Bozonnet est, plus qu’un acteur, une apparition, un “esprit”, un diamant d’anachronisme, exquis, aérien, féerique […]. » − Michel Cournot, Le Monde

Les 5, 6, 7 et 8 octobre 2005 : Howie le Rookie de l’auteur irlandais Mark O’Rowe. Cette pièce, écrite dans une langue brutale où rugit l’écho lointain de la grande rivière verbale de Joyce, témoigne du profond engagement du Théâtre de La Manufacture envers les dramaturgies contemporaines de la parole. Dans cette  production marquante de l’histoire de ce théâtre dirigée par le metteur en scène Fernand Rainville, se déploie l’art d’un maître de la langue, l’auteur-traducteur Olivier Choinière, et de deux acteurs souverains : Claude Despins et Maxime Denommée. « Le rôle du Rookie a valu le Masque de l’interprétation masculine 2002 à Maxime Denommée. On comprend vite pourquoi. […] Une grande interprétation qu’il faut courir entendre pour ce qu’elle est et pour ce qui l’entoure. » − Jean St-Hilaire, Le Soleil

En première canadienne les 23, 24, 25 et 26 novembre 2005 : La Société de Métis de Normand Chaurette, une coproduction du Théâtre la Catapulte, du Théâtre français du Centre national des Arts, du Théâtre Blanc et du Théâtre français de Toronto, mettant en vedette Lina Blais, Erika Gagnon, Hugo Lamarre et Guy Mignault. Pour cette production, Normand Chaurette a retravaillé en profondeur cette pièce qu’il a écrite il y a plus de vingt ans. Et pour monter cette fable où les personnages s’étourdissent de mots tout en rêvant de devenir d’éternels tableaux – muets ! –, le metteur en scène Joël Beddows s’est adjoint une équipe de créateurs d’Ottawa, de Toronto et de Québec, dont le scénographe Jean Hazel.

Les 1^er, 2, 3 et 4 mars 2006 : Gagarin Way de l’auteur écossais Gregory Burke, avec David Boutin, Daniel Gadouas, Stéphane Jacques et Francis Poulin. D’un humour aussi intelligent que carnassier, cette coproduction du Théâtre de La Manufacture et de Trans-Théâtre a bénéficié d’une exceptionnelle équipe, pour laquelle le théâtre ne se conçoit pas hors d’un ancrage politique et social : Jean-Denis Leduc à la direction artistique, Yvan Bienvenue à la traduction et Michel Monty à la mise en scène. « David Boutin occupe la scène avec une vivacité et un ludisme tels qu’il sautille encore au moment du salut. » − Hervé Guay, Le Devoir

Spectacles-midi – 4 lectures avec musique dans une salle de type cabaret 

En collaboration avec l’Orchestre du CNA et la Quatrième Salle, le Théâtre français offre pour une quatrième année consécutive la série des Spectacles-midi, quatre lectures accompagnées de musique à l’heure du lunch. Paul Lefebvre, le coordonnateur artistique de cette série, et Jean Desmarais, le conseiller musical et pianiste, vous proposent un bestiaire littéraire et musical qui se déclinera en quatre temps.

D’abord, les 18 et 19 octobre 2005, il y aura Jean de La Fontaine, dont les Fables, sommet de la littérature du Grand Siècle (plus haut que Racine, oui !), reposent sur une insaisissable tension entre le discours sur l’humain et celui sur l’animal. Une mise en lecture d’André Perrier avec Hedwige Herbiet.

Puis il y aura, les 29 et 30 novembre 2005, le truculent Alexandre Dumas père qui, dans Histoire de mes bêtes, nous entretient avec verve des quadrupèdes et volatiles qui ont partagé son existence. Une mise en lecture de Claire Faubert avec Paul Lefebvre.

Viendra ensuite, les 14 et 15 février 2006, l’ironique monsieur Jules Renard avec ses savoureuses et succinctes Histoires naturelles. Une mise en lecture et une interprétation de Robert Bellefeuille.

Et, pour clore cette série, nous ferons place les 11 et 12 avril 2006 à celle qui, mieux que tout autre en langue française, a su parler des bêtes – et les faire parler : Colette. Un spectacle intitulé Colette au pays des bêtes, dans une mise en lecture d’Alain Doom, avec Maxine Turcotte.

Série pour l’Enfance – 6 spectacles à proximité d’eux !

Les 12 et 13 novembre 2005 : Barbe Bleue, une création chorégraphique d’Hélène Blackburn, produite par Cas public. Un rendez-vous excitant avec l’étrange beauté de l’alliance du rêve et du conte, un tourbillon de danse, de théâtre et d’effets fantastiques enveloppés par des musiques de Bach qu’interprète une mystérieuse violoniste.

Les 3 et 4 décembre 2005 : Le Papa et l’Œuf (titre provisoire). L’histoire vraie et improbable d’un monsieur et d’une madame qui seraient en fait des manchots et qui finissent par se rencontrer au Studio du CNA. Une pièce ludique, intelligente et savoureuse, écrite par la très étonnante néerlandaise Heleen Verburg, traduite par Carole Tremblay et mise en scène par Caroline Lavoie. Une création de P.P.-Pingouin et du Festival Les Coups de Théâtre.

Les 28 et 29 janvier 2006 : Wigwam, une création du Théâtre des Confettis qui, la saison dernière, nous avait enchantés avec Amour, délices et ogre. Rassemblant des légendes autochtones des trois Amériques, l’auteur et metteur en scène Jean-Frédéric Messier fait vivre devant nous le monde magique des esprits de la nature.

Les 4 et 5 février 2006 : moi moi moi … Avec l’humour et le ludisme qu’on leur connaît — pensons à Mur-Mur — les comédiens-acrobates de DynamO Théâtre, grâce à un scénario alerte de Lise Vaillancourt et une mise en scène de Robert Dion, abordent avec légèreté un sujet grave : le rejet.

Les 6 et 7 mai 2006 : La Cité des Loups. Une création du Théâtre de l’Œil (La Félicité, Le Porteur) qui réunit quatre exceptionnels créateurs : l’auteure Louise Bombardier (Hippopotamie), le maître-marionnettiste André Laliberté, le concepteur de marionnettes Richard Lacroix et la metteure en scène Martine Beaulne. Une histoire de loups et de petite fille pas comme les autres…

Les 27 et 28 mai 2006 : Fabulations. Seul en scène, Paul Vachon multiplie les personnages, les acrobaties et les prouesses autant physiques que langagières et musicales, incarnant pleinement cette définition par le grand clown russe Léonid Yengibarov : « Le clown, c’est un artiste qui peut tout faire. » Par le Théâtre de l’Aubergine dont on n’a pas oublié l’ébouriffant NWOLC.

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Le Centre national des Arts du Canada est situé au 53, rue Elgin, à Ottawa.

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Des photos d’artistes de la saison 2005-2006 du Théâtre français du CNA sont disponibles sur demande ou peuvent être téléchargées à l’adresse www.nac-cna.ca/media/. Ces photos ont été prises en exclusivité par l’artiste maquilleur et photographe Angelo Barsetti.

Renseignements :
Guy Warin, agent de communication
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