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Conseil consultatif national sur le troisième âge, 1980-2005

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Aînés en marge

Les aînés des minorités ethnoculturelles

photo couverture

Enjeux

Un certain nombre de facteurs contribuent à la marginalisation des aînés des minorités ethniques. Les obstacles aux soins de santé et autres services comme ceux causés par les différences de langue et de culture, la discrimination et le racisme, ou le manque d'accès à des sources de revenu, peuvent mener à des situations d'isolement, de dépendance et de pauvreté. D'autres facteurs comme le lieu de naissance, l'âge à l'immigration et le nombre d'années de travail depuis l'immigration peuvent aussi jouer un rôle quant au nombre d'obstacles à surmonter. Toutefois, la marginalisation ne touche pas seulement les personnes nées à l'extérieur du Canada. Beaucoup d'aînés des minorités ethnoculturelles nés au Canada font face à des difficultés découlant du racisme et de l'ignorance. Pour trouver des solutions permettant de répondre aux besoins d'une population vieillissante de plus en plus diversifiée, il faudra un effort de collaboration de la part des fournisseurs de soins de santé, du gouvernement, des organismes de service ainsi que des aînés des minorités ethnoculturelles eux-mêmes.

Revenu

Les améliorations au bien-être économique des aînés ne sont pas ressenties également au sein de la population. En 1995, les immigrants âgés (hommes) avaient un revenu inférieur de 8,5 % à celui des hommes nés au Canada et les immigrantes âgées avaient un revenu inférieur de 9,2 % à celui des femmes nées au Canada1. Chez les immigrants âgés, surtout chez les femmes, le taux de pauvreté est plus élevé que chez les aînés nés au Canada. En 1995, 17,5 % des immigrants âgés et 26,5 % des immigrantes âgées avaient un faible revenu, comparativement à 11,5 % des aînés non-immigrants et à 23 % des aînées non-immigrantes2.

Cette inégalité s'explique en partie par le fait que le système de pension du Canada tient pour acquis que les gens économiseront durant leurs années de travail en vue de préparer leur retraite. Toutefois, pour les aînés qui arrivent au Canada au milieu de leur vie, leur entrée tardive sur le marché du travail canadien signifie qu'ils ont moins de temps que la majorité des Canadiens pour économiser de l'argent en vue de leur retraite. De plus, les immigrants arrivent habituellement au pays avec peu d'argent. Par contre, même si, par le passé, les immigrants avaient habituellement un revenu inférieur à la moyenne de l'ensemble de la population dans leurs premières années au pays, la plupart réussissaient éventuellement à rattraper leurs concitoyens nés au pays. Il semble toutefois que cela soit de plus en plus rarement le cas. Le Conseil canadien de développement social s'inquiète du fait que les nouveaux immigrants ont plus de difficultés à se tailler une place sur le marché du travail que leurs prédécesseurs, et qu'il est possible que leur revenu n'atteigne jamais la moyenne canadienne3.

Le désavantage financier des immigrants du Canada est clairement illustré par le fait que la perspective de la retraite est beaucoup plus incertaine chez les adultes immigrants que chez leurs homologues non immigrants. Selon les résultats de récents sondages nationaux, près de la moitié des immigrants non retraités âgés de 45 à 59 ans ne savent pas s'ils vont prendre leur retraite ou quand ils vont la prendre. La moitié de ces gens ont également exprimé leurs inquiétudes au sujet de leur préparation financière en vue de la retraite. En comparaison, le tiers seulement des pré-retraités d'origine canadienne ne planifient pas leur retraite ou ne savent pas quand ils la prendront et ne se sentent pas prêts financièrement à le faire4.

La situation financière des nouveaux immigrants âgés est encore moins rassurante. En effet, plus l'âge au moment de l'immigration est élevé, plus l'immigrant risque d'être pauvre5. Pour ceux qui ont immigré plus vieux, l'accès à des sources de revenu est très difficile. Ayant peu travaillé au Canada, voire pas du tout (n'étant donc pas admissibles aux régimes de retraite du Canada et du Québec), et ne répondant pas aux critères selon lesquels il faut y avoir résidé pendant au moins dix ans pour avoir droit à des prestations de la Sécurité de la vieillesse, il est fort probable que plusieurs immigrants aînés ne puissent pas obtenir une pension de l'État. De plus, même après dix ans, ils ne seront admissibles qu'à des prestations partielles et ne pourront recevoir des prestations complètes jusqu'à ce qu'ils aient vécu au Canada pendant 40 ans.

En outre, leurs possibilités d'emploi sont limitées. Les différences culturelles et linguistiques, la non-reconnaissance de diplômes obtenus à l'étranger ainsi que certains obstacles structurels causés par le racisme peuvent entraver l'accès aux occasions de formation et d'emploi. De plus, les politiques sur la retraite obligatoire à 65 ans peuvent accroître grandement les difficultés économiques des personnes qui dépendent d'un revenu d'emploi.

Les membres des minorités visibles nés au Canada sont également une population plus à risque face à la pauvreté que les autres Canadiens d'origine. Selon une étude, leur revenu est inférieur à celui des autres Canadiens d'origine même lorsque des facteurs comme l'expérience de travail et le niveau de scolarité sont pris en compte. Cela nous laisse croire qu'il y a de la discrimination dans les pratiques relatives à l'embauche et au milieu de travail6.

Recommandations pour le revenu

Que les gouvernements provinciaux, en collaboration avec le gouvernement fédéral :

1)

Abolissent les politiques de retraite obligatoire et modifient les lois fédérales et provinciales relatives aux droits de la personne qui permettent la discrimination fondée sur l'âge, afin que les aînés des minorités ethnoculturelles puissent continuer à gagner un revenu.

2)

De concert avec les organismes professionnels, facilitent la reconnaissance des diplômes obtenus à l'étranger ainsi que des compétences professionnelles.

3)

Apportent de l'aide aux organismes afin qu'ils offrent aux immigrants âgés des possibilités de formation, de recyclage, de perfectionnement, de réadaptation professionnelle et de placement.

4)

Créent des programmes de placement à l'intention des aînés là où ils n'existent pas, comme des programmes gouvernementaux prévoyant le versement de subventions aux employeurs qui embauchent des aînés à des postes à temps plein ou à temps partiel.

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Mise à jour : 2005-04-07 15:04
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