Schweizer 2-33
C-FARD
31 octobre 2004
Trois-Rivières (Québec)
Deux planeurs étaient repositionnés
de la piste principale de l'aérodrome deTrois
Rivières vers une piste en herbe où
devaient se dérouler les opérations
de vol à voile de la journée. Aucune
inspection de la piste en herbe n'a été
effectuée, et le premier planeur (C-FARD) a
été contraint d'atterrir au milieu de
la piste afin d'éviter une flaque d'eau qui
s'y trouvait. Peu après, le deuxième
planeur était en rapprochement pour l'atterrissage
et l'officier de surveillance des remorquages (OSR)
s'est senti obligé de faire enlever le planeur
qui obstruait la piste en herbe. L'OSR a demandé
à un pilote instructeur qui se trouvait à
proximité de faire monter un cadet dans le
planeur C-FARD pour lui donner un vol d'instruction.
L'équipage a rapidement effectué l'inspection
prévol et a décollé dans des
conditions de vent difficiles sans exposé avant
le vol. Le lancement s'est fait sans l'appui de l'équipe
minimale requise au point de lancement.
L'élève-pilote était aux commandes
pour le décollage, et l'instructeur a engagé
la procédure de largage prématuré
du câble à 600 pi AGL, sur la branche
vent debout. Pendant la branche vent arrière,
le planeur a dérivé vers la piste et
le virage en étape de base a été
engagé tardivement. L'instructeur a pris les
commandes alors que le planeur était encore
en étape de base et qu'il débordait
de l'axe de piste vers le sud. L'instructeur a augmenté
l'inclinaison jusqu'à au moins 45 degrés
pour essayer de se réaligner avec la piste.
L'appareil se dirigeait ensuite vers les arbres voisins
et l'instructeur a amorcé un virage à
gauche au cours de l'étape finale de l'atterrissage.
Le planeur a touché le sol aile gauche en premier,
la roulette de queue a touché ensuite, puis
l'aéronef a dérapé sur l'herbe
sur une distance de 30 mètres avant de s'immobiliser.
L'enquête a porté principalement sur
les procédures utilisées au terrain
de vol à voile de Trois-Rivières et
sur les facteurs humains. L'accident a pour cause
le fait que l'aéronef a été placé
dans une position dans le circuit à partir
de laquelle l'équipage ne pouvait le faire
atterrir en toute sécurité. Les conditions
météorologiques au moment de l'accident
étaient très difficiles et l'environnement
du terrain d'aviation autour de la piste en cause
laissait peu de possibilités pour compenser
en toute sécurité les erreurs de jugement.
Les mesures de sécurité recommandées
comprenaient le fait d'utiliser cet accident à
titre d'étude de cas pour la formation des
instructeurs des cadets et dans le cadre du programme
sur les performances et facteurs humains en aéronautique
des Cadets de l'Air. En outre, l'École de vol
à voile de la région de l'Est (EVVRE)
a modifié ses consignes de vol locales afin
d'inclure l'obligation d'un exposé complet
sur les opérations avant de reprendre les activités
sur la piste en herbe. Il est également recommandé
que l'EVVRE revoit ses procédures lorsqu'elle
repositionne ses planeurs à partir de la piste
principale.
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