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![La qualité de l'environnement dans les villes canadiennes : le rôle du governement fédéral [version Adobe PDF - 3.2 MB]](/web/20061209043849im_/http://www.nrtee-trnee.ca/Publications/HTML/Complete-Documents/SOD_Urban_F/Graphics/Urban_SOD_Banner_f.gif)
Résumé
Ce rapport
de la série « l’État du débat
» traite de l’importance grandissante des villes
et des enjeux environnementaux auxquels elles sont de plus en
plus souvent confrontées. Il constitue le point final
des travaux réalisés dans le cadre du Programme
de viabilité écologique urbaine de la Table ronde
nationale sur l’environnement et l’économie.
Lancé au mois de décembre 2001, le Programme vise
à repérer les politiques fiscales fédérales
qui seraient susceptibles d’améliorer la qualité
des environnements urbains canadiens. |
L’état
de l’environnement urbain
La question de la qualité de l’environnement
urbain touche un nombre croissant de Canadiens, qui ne cessent de
s’installer dans les villes. Le recensement de 2001 a révélé
que 80 % d’entre eux vivent dans des centres urbains et la
moitié d’entre eux, dans les quatre grandes régions
urbaines les plus importantes— la région élargie
du Golden Horseshoe, Montréal et la région avoisinante,
la région du Lower Mainland en Colombie-Britannique et le
corridor Calgary-Edmonton—où s’est concentrée
la presque totalité de la croissance démographique
au Canada au cours des cinq dernières années.1
Pourtant, la performance des villes au Canada sur
le plan de l’environnement s’est révélée
au mieux inégale. En dépit des améliorations
qui ont été réalisées dans certains
domaines, comme celui de la consommation en carburant des automobiles
(à l’exception notable des VUS et des camionnettes),
la plupart des indicateurs clés révèlent des
tendances négatives : l’utilisation des automobiles
est en augmentation, celle des transports en commun, en diminution,
et les villes utilisent le sol de moins en moins efficacement. Les
concentrations d’ozone au niveau du sol—liées
à l’asthme chez l’enfant, à des maladies
respiratoires et à une série d’autres problèmes
de santé publique—sont aussi en augmentation.
Les effets d’une qualité médiocre
de l’environnement urbain se font souvent sentir à
la périphérie des villes. Les centres urbains contribuent
dans une large mesure aux émissions de gaz à effet
de serre. Par conséquent, pour que le Canada soit en mesure
de remplir les engagements qu’il a pris en vertu du Protocole
de Kyoto, la participation des centres urbains est essentielle.
Leur expansion est susceptible d’empiéter sur des terres
agricoles à fort rendement et sur des terres écosensibles.
Les liens entre la qualité de l’environnement urbain
et une saine économie du savoir sont de plus en plus prononcés—p.
ex. les conséquences économiques négatives
de l’encombrement des voies de circulation pour le commerce,
ou le rôle majeur joué par la qualité de l’environnement
dans l’attraction et la rétention des talents générateurs
de richesse.
Le
rôle de la politique budgétaire fédérale
Compte tenu, entre autres, de ces facteurs,
le gouvernement fédéral—par le truchement d’initiatives
comme le Groupe de travail libéral du Premier ministre sur
les questions urbaines et les récents discours du Trône—a
reconnu qu’il était nécessaire d’adopter
une approche plus stratégique, cohérente et uniforme
en matière de qualité de l’environnement urbain.
Certes, le gouvernement fédéral a la possibilité
d’exercer un leadership dans ce domaine, même dans le
cadre restreint de ses compétences sur le plan constitutionnel.
Cependant, une approche uniquement fondée
sur la réglementation est vouée à l’échec.
Même si elle constitue une option efficace et privilégiée
de traiter de nombreuses questions environnementales, la réglementation
n’a aucune influence sur la résolution des enjeux liés
à l’environnement urbain par excellence : le choix
par les individus de l’endroit où ils vont vivre (p.
ex. dans des centres déjà urbanisés ou dans
de nouvelles banlieues qui empiètent sur les terres agricoles);
le choix par les entreprises du lieu où elles vont exercer
leurs activités (p. ex. dans des zones déjà
bien desservies par les transports en commun ou dans des régions
qui ne sont accessibles qu’en voiture); enfin les domaines
choisis par les gouvernements pour investir dans des infrastructures
et la manière dont ces investissement sont réalisés
(p. ex. s’ils investissent dans des infrastructures dites
« vertes » ou, au contraire, moins durables sur le plan
écologique). Comme ces choix sont fortement influencés
par le facteur prix, la politique budgétaire est susceptible
d’avoir un impact là où la réglementation
n’a aucun effet.
En réalité, les travaux de recherche
commandés par la Table ronde—y compris l’analyse
complète des politiques et des programmes fiscaux fédéraux
ainsi qu’une étude de cas de la région du Grand
Toronto — confirment les résultats obtenus auparavant
et selon lesquels les politiques fiscales gouvernementales ont un
impact notable sur la qualité de l’environnement dans
les villes canadiennes. Les politiques fiscales de tous les ordres
de gouvernement déterminent les choix concernant les transports,
l’emplacement et les marchés immobiliers régionaux.
Toutefois, ces impacts des politiques gouvernementales sont pour
la plupart involontaires et vont à l’encontre des objectifs
de viabilité écologique.
En d’autres termes, il y a une absence
marquée de synergie entre les politiques fiscales et autres,
pour ce qui touche à la qualité de l’environnement
urbain. Il existe aussi une absence de synergie horizontale à
l’intérieur d’un même ordre de gouvernement
et de synergie verticale entre les gouvernements. Il en découle
une mauvaise orientation des ressources publiques et un mauvais
fonctionnement des programmes.
Les
recommandations
Après plus d’une année de recherches
et de consultations, les membres du Groupe de travail sur la viabilité
écologique urbaine—ainsi que les experts et intervenants
qui ont été consultés—en sont venus à
la conclusion que le meilleur moyen d’améliorer la
qualité de l’environnement urbain passe par l’adoption
de politiques fiscales fédérales qui touchent aux
questions interdépendantes de la forme urbaine,2
du transport et de la consommation d’énergie. La Table
ronde a identifié onze mesures fiscales hautement prioritaires
ainsi que cinq domaines qui méritent d’être davantage
explorés.
Les trois premières recommandations hautement
prioritaires demandent au gouvernement fédéral d’exercer
un leadership en matière de qualité de l’environnement
urbain, par l’adoption de mesures immédiates et complètes
destinées à faire le ménage de sa propre cour.
Les recommandations quatre à sept incitent le gouvernement
fédéral à collaborer davantage avec les autres
ordres de gouvernement, pour les questions liées à
l’environnement urbain, par la réalisation d’un
plus grand nombre d’investissements stratégiques dans
les transports en commun et l’infrastructure municipale. Les
quatre dernières recommandations hautement prioritaires portent
sur la manière dont le gouvernement fédéral
pourrait inciter le secteur privé et les citoyens à
utiliser de manière plus efficace l’énergie
et les terrains.
Les cinq recommandations à moyen terme visent
l’adoption d’une série de mesures fiscales supplémentaires
destinées à améliorer l’efficacité
énergétique des logements, des automobiles et des
carburants renouvelables; ainsi que l’examen de l’impact
du transport des marchandises sur la qualité de l’environnement
urbain et la mise sur pied d’une approche fédérale
plus cohérente en matière de viabilité écologique
urbaine.
La Table ronde souhaite que ce rapport attire l’attention,
suscite davantage de recherches et favorise la tenue de débats
sur la qualité de l’environnement urbain et, en particulier,
sur le rôle que doit jouer la politique budgétaire
dans l’amélioration de la viabilité écologique
des villes canadiennes.
Notes
1 Statistique Canada, Un profil de la population canadienne
: où vivons-nous ?, Série analytique du recensement
de 2001, catalogue 96F0030XIF100012001.
2 Dans ce rapport, l’expression «
forme urbaine » désigne le modèle d’aménagement
dans une région urbaine. Elle comprend la densité
en milieu urbain, l’utilisation du sol (à des fins
commerciales, industrielles, institutionnelles ou d’habitation);
l’existence de « nœuds » plus denses, de
centres ou de couloirs et le degré de contiguïté
du développement urbain ou de dispersion à la périphérie.
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