Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie
Canada
English
Contactez-nous
Aide
Recherche
Site du Canada
À notre sujet
Salle des médias
Bibliothèque
Carte du site
Accueil
Atteindre un équilibre
" " Salle des médias
Contacts
Communiqués
Articles
Membres de la TRNEE
   
" " Énergie et de
changement
climatique
" " Marchés financiers
" " Écologisation de la fiscalité et énergie
" " Écologisation du budget fédéral
Subscribe to NRTEE e-briefs
-

© 2006

-
""
" "

« L’application du protocole sur les émissions ayant, plus que jamais, placé le Canada à l’avant-scène dans le monde de l’environnement, le pays devrait mobiliser d’autres intervenants. »

Gene Nyberg

L’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre place le Canada, plus que jamais, à l’avant-scène dans le monde de l’environnement. Depuis le 16 février, le Protocole est un accord international qui lie le Canada : cet automne, Montréal accueillera 10 000 scientifiques, politiciens et diplomates dans le cadre d’une conférence des Nations Unies sur le changement climatique.

Le monde entier ayant les yeux tournés vers le Canada, le moment est bien choisi pour nous de prendre des décisions clés concernant notre avenir énergétique. Devant des représentants de 181 pays regroupés à Montréal, le contexte indique, à lui seul, que nous devrons donner l’exemple.

Il y a toutefois plus important que le contexte. Le Canada s’est engagé à Kyoto à réduire ses émissions de 6 % (par rapport aux niveaux de 1990) entre 2008 et 2012. Une des raisons pour lesquelles on organise la réunion de Montréal, qui doit avoir lieu en novembre, c’est qu’il est déjà clair que nous devrons tous aller plus loin que nos engagements de Kyoto pour que le monde s’attaque mieux au problème posé par le changement climatique.

Même si le Canada jouit d’une abondance de ressources, notre avenir énergétique est loin d’être garanti. Les fluctuations récentes des prix de l’essence offrent en réalité un avant-goût des incertitudes qui nous attendent si nous n’entreprenons pas une réflexion sérieuse et à long terme au sujet de l’énergie – pour nous préparer à des restrictions de l’offre et à un monde où les émissions de carbone sont limitées.

D’autres pays, y compris les États-Unis, investissent déjà énormément dans l’énergie durable et élaborent les politiques nécessaires pour affranchir l’économie des carburants et combustibles fossiles. Même s’ils ne sont pas signataires de l’Accord de Kyoto, les États-Unis investissent 1,7 milliard de dollars dans des programmes d’énergie à base d’hydrogène.

Le Canada n’est pas sur le point de manquer de pétrole, mais l’époque heureuse de l’énergie bon marché ne semble pas sur le point de retourner. Des pays comme la Chine et l’Inde consomment maintenant de plus en plus de pétrole. La Chine, qui a dépassé le Japon sur le plan de la demande de pétrole, est de plus en plus énergivore.

Les sables bitumineux du nord de l’Alberta renferment, il est vrai, d’énormes réserves d’hydrocarbures – environ 175 milliards de barils, selon l’Alberta Energy and Utilities Board. Il faut toutefois extraire les sables bitumineux, mélange de pétrole lourd et de sable, en dégager le bitume puis le transformer en un produit qui ressemble un tant soit peu au pétrole brut classique. Le coût est énorme et le prix à payer sur le plan environnemental est tout aussi important. Sans compter les obstacles technologiques.

Il serait possible de surmonter ces obstacles, mais cela ne nous donnera qu’un court répit. Le Canada devra quand même réfléchir plus sérieusement à l’après Kyoto – un monde où, selon la plupart des scientifiques, la consommation de carbone sera limitée si l’on veut éviter les conséquences du changement climatique, qui pourraient être catastrophiques.

Le gouvernement fédéral cherche à mettre en place un cadre de programmes et de politiques susceptibles de faciliter le respect par le Canada de son engagement de Kyoto. Ottawa a aussi reconnu qu’il faudra aller au-delà du calendrier de Kyoto. À cette fin, le Premier ministre a demandé à la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE) de formuler des conseils sur deux enjeux importants pour le Canada.

Il y a d’abord le système international du changement climatique et la meilleure façon pour le Canada de protéger ses intérêts dans le cadre de l’évolution future de ce régime. La TRNEE analysera les façons de mobiliser des pays clés (comme les États-Unis, l’Inde, la Chine et d’autres grandes économies émergentes) dans le processus du changement climatique ; il formulera des conseils à cet égard et sur la façon de garantir qu’on tiendra compte de nos intérêts dans les mécanismes de flexibilité intégrés à l’Accord de Kyoto qui permettent d’établir un régime international d’échange de crédits d’émission de carbone. Sur un plan plus général, la Table ronde cherchera des moyens de mieux intégrer le changement climatique à nos politiques sur les relations avec l’étranger, le commerce et l’aide extérieure.

La TRNEE se penchera ensuite sur ce que devrait être l’objectif final et donc, à long terme, de l’intervention du Canada et du monde face au changement climatique, et sur ce que cela signifiera pour les ressources d’énergie. À quoi ressemblera l’avenir énergétique du Canada en 2050 et par la suite ? Comment assurer que les choix que nous faisons aujourd’hui dans le domaine de l’énergie étayent nos objectifs à long terme dans le domaine du changement climatique tout en continuant de soutenir le rôle crucial que l’énergie joue dans notre économie ? Qu’est ce que d’autres pays font qui devrait nous servir d’exemple ? Nous sommes actuellement le plus gros consommateur d’énergie au monde par habitant – que pouvons-nous faire pour que le Canada de nos enfants et de nos petits-enfants devienne le leader du rendement énergétique et de la conservation de l’énergie ?

D’aucuns diront que ces questions sont tirées par les cheveux. Mais rappelons-nous que cela semblait aussi être le cas du réchauffement de la planète il y a peu de temps encore. Préparons-nous donc à l’avenir et montrons au monde de quel bois les Canadiens se chauffent…

Gene Nyberg est Président et premier dirigeant par intérim de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie.

-30-

Printer Friendly