Prix John-Humphrey pour la Liberté 2006

Su Su NwaySu Su Nway …

« Je voudrais vraiment venir au Canada, mais je ne peux pas. Dis-leur que je viendrai au Canada dès que la Birmanie sera une démocratie » Su Su Nway, entretien, septembre 2006

Agée de 34 ans, Su Su Nway, a attiré l’attention de l’opinion publique internationale par ses efforts pour traduire en justice les représentants de la junte qui les avaient forcés, elle et d’autres villageois, à réparer une route sans être rémunérés. Consciente des risques qu’elle prenait en affrontant les autorités militaires birmanes, Su Su Nway a été récompensée pour sa détermination l’an passé lorsqu’un juge a condamné le président et un représentant du village à huit mois de prison conformément à une loi jusqu’alors inappliquée qui interdit le travail forcé depuis 1999. Il s’agissait du tout premier verdict prononcé contre le travail forcé, pratique imposée depuis longtemps par le régime militaire en Birmanie. Quelques mois après cette victoire, elle est accusée de diffamation à l’égard du nouveau président du village, elle a été condamnée, en octobre 2005, à 18 mois d’emprisonnement. De santé fragile, Su Su Nway a passé neuf mois dans la prison d’Insein avant que les autorités ne cèdent à la pression internationale et la libèrent le 6 juin 2006. La lutte de Su Su Nway pour la défense des droits et de la dignité de la personne en a fait un symbole de résistance et de courage pour le peuple birman qui la surnomme « la courageuse Su Su Nway ».


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Numéro spécial du bulletin Libertas

 

Informations générale sur la Birmanie et notre engagement

Prix John-Humphrey 

Communiqués de presse


Et au Canada, que se passe-t-il?




 

La Birmanie en bref

S ous le joug d’un régime militaire depuis 1962, la Birmanie est l’un des pays les moins démocratiques du monde. En 1988, lors des grandes manifestations organisées à l’échelle du pays pour exiger un changement de régime, les manifestants ont été victimes de violentes répressions de la part des militaires.

Ces dernières élections de 1990, à la suite des manifestations étudiantes de 1988, ont toutefois marqué l’histoire de la Birmanie. La Ligue nationale pour la démocratie (National League for Democracy ou NLD), fondée par Aung San Suu Kyi, a obtenu une majorité écrasante des votes et remporté 82 % des suffrages au Parlement. À cause de cette répression, la NLD a décidé de tenir une rencontre secrète en décembre 1990 dans le but d’envoyer des députés à l’étranger, dont le D r Sein Win, cousin de Daw Aung San Suu Kyi, pour former un gouvernement en exil : le Gouvernement national de coalition de l’Union de Birmanie (National Coalition Government of the Union of Burma ou NCGUB).

La situation des droits de la personne est une catastrophe en Birmanie. La recherche, par la junte militaire, d’une solution aux exigences des nombreuses communautés ethniques/autochtones de Birmanie a donné lieu au déplacement interne d’environ un million de personnes au pays, tandis qu’environ trois millions de personnes ont trouvé temporairement refuge dans des pays voisins comme la Thaïlande, la Chine, l’Inde et le Bangladesh. Dans ces pays hôtes, les réfugiés de Birmanie subissent diverses formes de discrimination, d’exploitation et de violence. Les femmes, en particulier, vivent dans l’insécurité et sont sans cesse menacées de diverses formes d’exploitation et de violence sexuelle.

La répression se poursuit sans relâche en Birmanie. Récemment, le Conseil d’État pour la paix et le développement (State Peace and Development Council ou SPDC – la junte militaire) a lancé l’une de ses plus importantes offensives militaires de la dernière décennie en déracinant plus de 11 000 civils dans l’État Karen. La dictature militaire a créé un état de terreur en Birmanie et se maintient au pouvoir par la force tout en cherchant sa légitimité à l’étranger.


La Birmanie

 

Quelques données sur la Birmanie

Population : 50 520 000 habitants (les Birmans représentant le groupe ethnique le plus important. Autres groupes ethniques/autochtones : Karen, Shan, Akha, Chin, Chinois, Danu, Indiens, Kachin, Karenni, Kayan, Kokang, Lahu, Môn, Naga, Palaung, Pao, Rakhine, Rohingya, Tavoyan et Wa).

Nature du régime : Dictature militaire. Junte baptisée Conseil d’État pour la paix et le développement (SPDC) gouverne la Birmanie. La Ligue nationale pour la démocratie, principal parti d’opposition, avait remporté 82 % des suffrages aux dernières élections.

Dernières élections : 1990. Les résultats de ces élections législatives n’ont jamais été respectés.

Indicateur du développement humain (classement sur 177 pays) : développement moyen : 29

Nombre de traités et protocoles relatifs aux droits humains ratifiés (possibilité de 13) : 2 (Convention relative aux droits de l’enfant, Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes).

































 

Myanmar ou Birmanie?

À la suite de son accession à l’indépendance, sous le gouvernement élu, le pays avait pour nom Union de Birmanie. En 1989, la junte militaire au pouvoir a émis un décret modifiant le nom de plusieurs villes, rivières et régions, de même que le nom officiel du pays, qui est passé de Birmanie à Myanmar. « Myanmar » est une translittération du mot « Birmanie » en birman, langue parlée par le groupe ethnique du même nom, le plus important au pays.

Le mouvement pro-démocratie de Birmanie (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays) rejette le nom de « Myanmar » pour trois raisons :

1) Le nom du pays a été changé en vertu d’un décret émis par la dictature militaire. Or, seul un parlement élu est légitimement autorisé à changer le nom d’un pays, en faisant adopter une loi à cet effet.

2) L’utilisation du nom de Myanmar, dérivé de la langue birmane, revient à ne pas tenir compte du caractère multiethnique et multilingue de la Birmanie, qui comporte une importante minorité pour qui le birman est une deuxième ou même une troisième langue. (La population est également composée des groupes ethniques ou autochtones Karen, Shan, Akha, Chin, Chinois, Danu, Indien, Kachin, Karenni, Kayan, Kokang, Lahu, Môn, Naga, Palaung, Pao, Rakhine, Rohingya, Tavoyan et Wa.)

3) L’armée est dominée par les Birmans, et ceux-ci sont majoritaires aux postes de pouvoir. Les dirigeants militaires birmans ont été sévèrement critiqués pour les actes flagrants de violation des droits humains qu’ils commettent à l’encontre des minorités ethniques et des autochtones. Certains experts considèrent ces violations comme une forme de génocide ou de nettoyage ethnique. Pour bien des gens, l’utilisation du nom de « Myanmar » équivaut à apporter un soutien aux tentatives du régime militaire de « birmaniser » le pays.

La plupart des pays, dont le Canada, l’Union européenne et les États-Unis, ont choisi d’utiliser le nom de Birmanie.

Cependant, étant donné que le régime militaire est membre des Nations Unies, tous les documents de l’ONU faisant référence à ce pays doivent employer le nom de Myanmar.

L’utilisation du nom de Myanmar quand il est question de Su Su Nway ou de tout autre membre du mouvement pro-démocratie est considérée comme une insulte. De plus, l’emploi du nom Myanmar dans une publication pourrait être interprété comme une mauvaise connaissance, chez le ou les auteurs, de la situation qui prévaut actuellement en Birmanie ou, pire, comme un parti pris pro-militaire, un souci d’éviter le mot « Birmanie » de peur d’offenser les dirigeants du régime au pouvoir (SPDC, Conseil d’État pour la paix et le développement).

 


Droits et Démocratie et son engagement en Birmanie

Droits et Démocratie appuie une transition pacifique vers la démocratie en Birmanie depuis plus de 15 ans. Droits et Démocratie a ouvert ses portes en 1990, l’année où ont eu lieu les élections démocratiques en Birmanie. Lorsque le Gouvernement national de coalition de l’Union de Birmanie (NCGUB) a été formé, le 18 décembre 1990, Droits et Démocratie a pu réagir rapidement et a été la première institution au monde à appuyer le gouvernement en exil. Ce soutien n’a jamais cessé depuis.

Droits et Démocratie est par ailleurs reconnu internationalement pour son solide soutien à la Birmanie. En 1993, par exemple, une mission des lauréats des prix Nobel de la Paix, qui s’est rendue en Thaïlande, a été organisée par l’institution. La mission était composée de Monseigneur Desmond Tutu, sa Sainteté le Dalaï Lama, Betty Williams, Mayread Corringan, Adolfo Perez-Esquivel, Oscar Arias et du président de Droits et Démocratie. Plus récemment, à l’automne 2005, Droits et Démocratie a coorganisé une journée complète d’activités en l’honneur du premier ministre Sein Win, chef du NCGUB à Ottawa, et pour souligner les 10 ans d’assignation à résidence de Aung San Suu Kyi. Par ailleurs, Droits et Démocratie travaille en étroite collaboration avec le gouvernement en exil de Birmanie et des ONG canadiennes afin de porter la cause de la Birmanie auprès d’instances canadiennes, régionales et internationales. L’organisme soutient aussi l’Union des femmes de Birmanie, un groupe qui encourage la participation des femmes aux mouvements prodémocratiques et qui travaille aux frontières thaïe, chinoise et indienne.

Pour en savoir plus sur l'engagement de Droits et Démocratie, consultez notre Dossier Birmanie

 

Sites Web utiles sur la Birmanie

Organisation internationale du travail (OIT) : www.ilo.org
International Confederation of Free Trade Unions (ICFTU)  : www.icftu.org
Info-Birmanie : www.info-birmanie.org
Women’s league of Burma (WLB) : www.womenofburma.org
Burma Lawers’ Council (BLC) : www.blc-burma.org
Federation of Trade Union (Burma) FTUB : www.ftub.org
Actions Birmanie : www.birmanie.net
Burma Forum Canada : www.burmaforum.org
Gouvernement de coalition nationale de l'Union de la Birmanie (NCGUB) www.ncgub.net
Karen Human Rights Groupe : www.khrg.org
Les amis canadiens de la Birmanie (CFOB) www.cfob.org

 

Documents utiles sur la situation en Birmanie et sur le travail forcé

1. Threat to the Peace: A Call for the UN Security Council to Act in Burma
Rapport commandé par Vacláv Havel et Archbishop Desmond Tutu et préparé par DLA Piper
20 septembre 2005 (anglais seulement)
http://www.burmacampaign.org.uk/reports/Burmaunscreport.pdf

2. Faits nouveaux concernant la question de l’exécution par le gouvernementdu Myanmar de la convention (nº 29) sur le travail forcé, 1930
Organisation Internationale du Travail
Novembre 2006
http://www.ilo.org/public/french/standards/relm/gb/docs/gb297/pdf/gb-8-1.pdf

3. Statement by Mr. Paolo Sergio Pinheiro, Special Rapporteur on the situation of human rights in Myanmar.
20 octobre 2006 (anglais seulement)
http://www.ibiblio.org/obl/docs3/GA2006-SRM-oral2.pdf

4. Asian Politicians plead for UN Action in Myanmar, 4 Oct. 2006
ASEAN Inter-Parliamentary Myanmar Caucus, 4 octobre 2006 (anglais seulement)
http://www.aseanmp.org/index.php?option=com_content&task=view&id=124&Itemid=19

5. Burma: UN Security Council Must Press for Reforms, 29 sept. 2006
Human Rights Watch, 29 septembre 2006 (Anglais seulement)
http://hrw.org/english/docs/2006/09/29/burma14282.htm

6. Myanmar: senior UN official set to return for high-level talks on rights and democracy, 29 Sept. 2006
UN News Center (anglais seulement)
http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=20089&Cr=myanmar&Cr1=&Kw1=Myanmar&Kw2=&Kw3

7. Situation of human rights in Myanmar
United Nations. General Assembly. A/61/369
21 septembre 2006 (anglais et français)
http://www.ohchr.org/english/bodies/GA/61documents.htm

8. La situation au Myanmar
Nations Unies. Conseil de sécurité. S/PV.5526.
Soixante et unième année. Vendredi 15 septembre 2006
http://www.un.org/depts/dhl/resguide/scact2006fr.htm

9. Divided UN Security Council agrees to focus on situation in Myanmar, 15 Sept. 2006
UN News Center (anglais seulement)
http://www.un.org/apps/news/storyAr.asp?NewsID=19862&Cr=myanmar&Cr1=&Kw1=Myanmar&Kw2=&Kw3

10 Myanmar - Des dizaines de milliers de personnes sont astreintes au travail forcé, volées et rouées de coups
http://www.amnestyinternational.be/doc/article5883.html

11. International Confederation Free Trade Unions
World Confederation of Labour- ECOSOC
26 juillet 2006 (anglais seulement)
http://www.cmt-wcl.org/cmt/ewcm.nsf/0/2d96dbc03669e3c4c12571e9002ac6f0/$file/annex%20ecosoc%20burma%20speech%20biondi.pdf?openelement

12. Conférence internationale du Travail. Compte rendu provisoire
Quatre-vingt-quinzième session, Genève, 2006
http://www.ilo.org/public/french/standards/relm/ilc/ilc95/pdf/pr-2.pdf

13. Rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Paulo Sérgio Pinheiro
7 février 2006 (E/CN.4/2006/34) (Anglais et français)
http://ap.ohchr.org/documents/dpage_e.aspx?si=E/cn.4/2006/34

14. Une alliance mondiale contre le travail forcé. Rapport global en vertu du suivi de la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail.
Genève, Bureau international du travail . 2005
http://www.ilo.org/dyn/declaris/DECLARATIONWEB.DOWNLOAD_BLOB?Var_DocumentID=5060

15. Le Travail Forcé au 21ème Siècle.
Anti-Slavery International /Confédération internationale des Syndicats libres (CISL), 2001
http://www.antislavery.org/homepage/resources/french%20forced%20labour.pdf

16. Convention sur l'abolition du travail forcé, 1957
http://www.ohchr.org/french/law/abolition.htm

17. Convention sur le travail forcé, 1930 (No. 29)
http://www.ohchr.org/french/law/travail_force.htm

Événements

Prix John Humphrey pour la liberté 2006
Prix John Humphrey pour la liberté 2006
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