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Page d'accueil À propos de nous Rapport Document de recherche 2000 Évolution et diversité des relations au sein des familles canadiennes

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Rapport

Document de recherche

Évolution et diversité des
relations au sein des
familles canadiennes

Teresa Janz
Département de psychologie
Université York et Université Carleton


septembre 2000




Le présent document a été préparé pour la Commission du droit du Canada sous le titre The Evolution and Diversity of Relationships in Canadian Families. Les opinions qui y sont exprimées sont celles de l'auteure et elles ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Commission. Seule l'auteure répond de l'exactitude du contenu du présent document.

This paper is also available in English under the title The Evolution and Diversity of Relationships in Canadian Families.





        Teresa Janz, B. Sc. (Université de Brandon), M.A. (Université York), termine à l'heure actuelle un doctorat en psychologie sociale à l'Université York, Toronto (Ontario). Elle s'intéresse particulièrement à la recherche sur les questions relatives aux femmes et sur les thèmes reliés à la violence et à la résolution de conflits. Sa thèse de recherche portait sur la médiation et la justice communautaires, tandis que son mémoire portait sur la violence conjugale. En plus d'avoir reçu une bourse d'études du Conseil de recherches en sciences humaines, Mme Janz a reçu aux fins de sa recherche de doctorat quatre bourses d'études en vertu du Régime de bourses d'études supérieures de l'Ontario ainsi qu'une bourse d'études offerte par le Patricia Allen Memorial Fund.

        Teresa Janz est aussi chargée de cours à temps partiel à l'Université Carleton. Elle a enseigné les matières suivantes : analyse des conflits et intervention, psychologie des femmes, psychologie sociale, et motivation humaine. Mme Janz est en outre médiatrice communautaire, et elle pratique la médiation depuis maintenant six ans. Récemment, elle a notamment publié un article traitant de la forme subtile de discrimination qui est exercée contre les femmes au sein du système d'éducation. Mme Sandra Pyke est coauteure de cet article, qui a paru dans le Canadian Journal of Higher Education (2000). Parmi les récentes allocutions de Mme Janz, mentionnons « The Challenges of Mediating and Researching Cross-Cultural Disputes », présentée le 4 février 2000 lors du symposium sur la résolution de conflits tenu à l'Université d'Ottawa.




        Le présent article est une recension des écrits portant sur la nature des relations intimes cultivées par les Canadiens d'âge adulte et sur l'influence que peuvent exercer sur ceux-ci des relations intimes fondées sur l'interdépendance et la dépendance. Le présent article s'appuie sur l'apport de spécialistes des sciences sociales oeuvrant dans des domaines aussi variés que la psychologie sociale, la psychologie de la motivation, la psychologie expérimentale, la sociologie, l'anthropologie, la biologie évolutive et la philosophie, ainsi que sur des études traitant du mariage et de la famille. Bien que le présent article consiste essentiellement en une description des écrits portant sur les relations, nous avons fait une place importante à l'analyse critique.

        Les relations intimes sont généralement celles qu'on suppose être des relations à long terme, et elles sont caractérisées par des interactions fréquentes et intimes qui ont lieu dans divers milieux sociaux et qui exercent une forte influence sur les deux personnes concernées. En général, les personnes engagées dans des relations intimes sont également motivées par un désir mutuel de favoriser les intérêts de l'autre. Les relations intimes sont habituellement interdépendantes, en ce sens qu'un changement chez une personne occasionne un changement chez l'autre. Sinon, ces personnes se fieront à l'occasion à leur partenaire ou dépendront parfois de celui-ci. Ces dépendances mutuelles ont pour effet d'estomper la distinction entre interdépendance et dépendance. Une relation sera assimilée à une relation de dépendance uniquement lorsque sa principale caractéristique tient au fait que chacune des personnes s'occupe de l'autre et peut compter sur l'appui de l'autre.

        La section II du présent article traite de certains des principaux cadres théoriques ayant été appliqués à la recherche sur les relations, notamment la théorie de l'attachement, le structuro-fonctionnalisme, l'interactionnisme symbolique, la théorie de l'échange et les théories féministes. Bien que ces théories aient toutes des applications générales, nous examinerons dans le présent article en quoi elles nous aident à comprendre ce que sont les relations. Il ne s'agit évidemment pas d'une étude exhaustive de toutes les théories, et celles dont il est question ici ont été choisies parce qu'elles étaient fréquemment mentionnées dans les études portant sur les relations.

        Ensuite, dans la section III, nous examinerons certaines des plus récentes tendances, au plan statistique, relatives aux types de relations formées par les Canadiens, en tenant compte de l'évolution du climat socio-politique. Puisque la majeure partie des relations a lieu au sein de familles, ces tendances seront examinées en fonction des répercussions qu'elles peuvent avoir sur « la famille ». Les tendances sociales, telles que la baisse du taux de natalité, l'augmentation du nombre de couples remettant le mariage à plus tard, l'augmentation du taux de divorce ainsi que l'augmentation du nombre d'unions libres formées au Canada, sont en partie responsables de changements palpables dans la structure des familles canadiennes. D'autres changements d'ordre démographique ont également exercé une influence sur la famille, comme par exemple le vieillissement de la population, l'augmentation du nombre de femmes s'intégrant à la population active et l'augmentation du nombre d'enfants d'âge adulte vivant avec leur famille.

        Bien que la structure de la famille ait changé, l'idéologie touchant la famille n'a pas connu de changement correspondant. Certains groupes sont associés à des familles, ce qui leur confère un certain pouvoir. Les personnes formant des familles sont plus fréquemment visées par la recherche en sciences sociales. Les personnes qui profiteront des politiques sociales, juridiques et économiques varieront selon les définitions qui seront retenues pour le terme « famille ». À titre d'exemples de relations qui sont souvent omises dans les traités sur la famille, nous pourrions mentionner les couples homosexuels, les membres d'une même famille vivant ensemble (par ex. des frères et soeurs d'âge adulte), les amis qui sont considérés comme des membres de la famille, les personnes vivant ensemble au sein d'une coopérative ou d'un cercle d'entraide ou encore en communauté, ainsi que les couples qui ne vivent pas sous le même toit. Le présent article tient compte de ces familles « invisibles ».

        Pourquoi les adultes nouent-ils des relations? Nombreux sont les chercheurs qui tentent de trouver des caractéristiques universelles associées à des relations valables et satisfaisantes. La section IV traite de certaines des caractéristiques les plus communes des relations, y compris l'interdépendance, le pouvoir, l'amour, l'intimité, l'engagement et la dépendance, ainsi que les besoins fondamentaux auxquels elles satisfont. Selon la recherche, les relations satisfaisantes tendent raisonnablement à être des relations égalitaires au sein desquelles l'engagement des personnes est mutuel et celles-ci se sentent aimées, respectées et en sécurité. De telles relations comblent nos besoins économiques, sociaux, physiques et psychologiques et nos besoins en matière de communications interpersonnelles. Nos proches nous aident en outre à nous faire sentir importants et dignes, unifiés au plan social, et en sécurité. Par conséquent, les relations intimes nous rendent plus heureux et contribuent à l'amélioration de notre santé physique et mentale.

        Nous examinerons en dernier lieu dans le présent article les liens existant entre les relations et la société, ces liens pouvant être pertinents au regard de la politique sociale. Suivant une de nos recommandations, il serait utile de procéder à un examen du sens du mot « famille ». Puisque diverses structures familiales peuvent remplir les fonctions familiales (par ex. la socialisation des enfants, la prestation de soins, la procréation, le don de soutien et d'amour), une définition fonctionnelle de la famille serait peut-être plus appropriée que des définitions structurelles. Selon une autre conclusion constante, ce sont les femmes qui dispensent la plupart des soins au sein des familles. Bien que la prestation de soins constitue une valeur sociale importante, de nombreux coûts y sont également associés, pour le pourvoyeur de soins, aux plans psychologique, financier et émotionnel. Les politiques sociales et les programmes sociaux devraient, selon une autre recommandation formulée dans le présent article, tenir davantage compte de ce travail non rémunéré. Pour que des politiques sociales et des programmes sociaux appropriés puissent être établis, davantage de recherches portant sur les défis auxquels sont confrontés divers types de familles canadiennes devront être effectuées.

        



TABLE DES MATIÈRES

NOTICE BIOGRAPHIQUE
SOMMAIRE
I.INTRODUCTION
A.Rapports personnels étroits fondés sur l'interdépendance et la dépendance
1.Définition des rapports personnels étroits
2.Définition d'interdépendance et de dépendance
II.APPROCHES THÉORIQUES
A.La théorie de l'attachement
B.Le structuro-fonctionnalisme
C.L'interactionnisme symbolique
D.La théorie de l'échange
1.La théorie de l'interdépendance sociale de Thibaut et Kelley (1959)
2.La théorie de l'équité
E.Les théories féministes
III.LA DIVERSITÉ DES RELATIONS - TENDANCES STATISTIQUES RÉCENTES
A.Tendances démographiques exerçant une influence sur les familles
1.Le mariage
2.Les unions libres
3.Le divorce
4.Le vieillissement de la population
5.Les femmes et le travail rémunéré
6.La dénatalité
7.Les enfants d'âge adulte vivant avec leurs parents
B.Définition de la « famille »
1.Définition des familles « non traditionnelles »
2.Définitions exhaustives
3.Définitions fonctionnelles
C.Les familles « invisibles » : qui a-t-on oublié dans les définitions courantes de la famille?
1.Les couples homosexuels
2.Vivre avec des membres de la famille
3.Les amis qui sont considérés comme des membres de la famille
4.Groupes de familles
5.Membres de la famille vivant séparément
D.La famille diversifiée ou la famille en déclin?
IV.CARACTÉRISTIQUES DES RELATIONS
A.Pourquoi les relations sont-elles précieuses?
1.Le soutien social
B.L'interdépendance
C.Le pouvoir et l'influence
1.Caractéristiques des relations inégales
(a)Inégalité et bien-être
2.Caractéristiques des relations égalitaires
D.L'amour
1.Types d'amour
2.Besoins fondamentaux comblés par l'amour
E.L'intimité
1.Besoins fondamentaux comblés par l'intimité
F.L'engagement
1.Théories psychologiques de l'engagement à l'égard de la relation
(a)La dissonance cognitive
(b)La théorie de l'échange
(c)Le modèle de l'investissement de Rusbult
(d)Le modèle de l'engagement de Johnson (1991)
2.Facteurs reliés à l'engagement
3.Les couples et l'engagement
(a)Couples homosexuels
(b)Couples en union libre
G.Soutien des personnes à charge
1.Soin des enfants
(a)Éducation des enfants
(b)Enfants d'âge adulte
2.Soin des parents vieillissants
3.Conséquences de la prestation de soins
(a)Besoins fondamentaux comblés par les soins et le soutien social
(i)Santé physique
(ii)Santé psychologique
(b)Prestation de soins - conséquences négatives
V.LEÇONS À TIRER DE l'HISTOIRE ET DÉFIS À VENIR
A.Examiner le sens de « famille »
1.Les définitions restrictives de la « famille » perpétuent la discrimination
2.Envisager des définitions fonctinnelles de la « famille »
B.Réviser les politiques et les programmes appuyant les familles
C.Promouvoir les relations
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