De
faibles émissions de carbone pour le Canada à l'avenir
: rapport consultatif de la TRNEE sur l'énergie et les changements
climatiques
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(De gauche à droite) Alexander Wood,
président et premier dirigeant par intérim de
la TRNEE, Glen Murray, président de la TRNEE, et Manon
Laporte, Présidente-directrice générale
d'Enviro-Accès et membre de la TRNEE, ont rendu publics
les Conseils sur une stratégie à long terme
sur l'énergie et les changements climatiques de la
TRNEE à une conférence de presse tenue à
Ottawa, le 21 juin 2006.
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"
C'est seulement par des mesures soutenues et à long terme
que le Canada peut opérer des réductions importantes
des émissions de GES, mais nous devons commencer maintenant
si nous voulons effectuer des changements significatifs. "
-
Alexander Wood
Le Canada peut réduire de façon importante
ses émissions de gaz à effet de serre (GES) tout en
augmentant sa productivité et sa compétitivité,
en améliorant la qualité de son air et en répondant
aux besoins énergétiques de son économie en
pleine croissance. Telle est la conclusion du rapport consultatif
sur l'énergie et les changements climatiques de la Table
ronde nationale sur l'environnement et l'économie (TRNEE).
Rendue publique le 21 juin, l'étude portait
sur deux questions : Comment le Canada peut-il protéger et
faire valoir ses intérêts nationaux en ce qui a trait
aux questions d'énergie et des changements climatiques d'ici
à l'an 2050? Et que doit-on faire, dès maintenant,
pour atteindre cet objectif à long terme?
" C'est une première ", a déclaré
le président de la TRNEE, Glen Murray. " D'autres études
ont décrit, en termes généraux, comment les
changements climatiques modifiera notre économie et notre
environnement, mais la nôtre est la première à
examiner en détail ce à quoi un Canada émettant
peu de carbone pourrait ressembler au cours de la prochaine moitié
du siècle. "
D'après l'étude, qui s'inscrit dans
la stratégie à long terme sur l'énergie et
les changements climatiques de la TRNEE :
- en recourant à des technologies existantes,
et même avec une économie en pleine croissance et
des augmentations de la production des sables pétrolifères,
le Canada peut, d'ici à l'an 2050, diminuer ses émissions
de GES jusqu'à 60 p. 100 par rapport aux niveaux actuels;
- en ce siècle, une politique énergétique
doit porter tant sur l'utilisation que sur la production d'énergie
en augmentant l'efficacité énergétique tout
en diminuant les émissions de carbone;
- environ 40 p. 100 du 60 p. 100 de réduction
d'émissions de GES pourraient être réalisés
par l'accroissement de l'efficacité énergétique.
Il ne s'agit pas de déterminer quelles technologies mettre
en place, mais comment faire appel à toutes les techniques
potentielles de réduction des GES, surtout dans le secteur
du transport de passagers et de marchandises et dans celui de
la construction résidentielle et commerciale;
- le rôle croissant du Canada en tant qu'important
exportateur d'énergie n'est pas incompatible avec de fortes
réductions de GES, à condition de perfectionner
le captage et le stockage du carbone (CSC); l'utilisation de cette
technologie dans le secteur pétrolier et gazier pourrait
profiter au Canada sur les plans environnemental et concurrentiel
en tant que grand fournisseur mondial d'énergie;
- afin de réduire ses émissions de
gaz à effet de serre de 60 p. 100, le secteur de l'électricité
devra être transformé d'ici à 2050; comme
pour le secteur pétrolier et gazier, le CSC et la technologie
du charbon épuré joueront un rôle important,
tout comme la cogénération et les énergies
renouvelables, en particulier l'énergie éolienne;
- la réduction des émissions de GES
diminuera nettement la pollution atmosphérique en plus
d'apporter plusieurs autres avantages.
L'étude souligne le besoin d'envoyer un message
clair à long terme, surtout au secteur privé, annonçant
que le Canada prendra des mesures face aux changements climatiques.
Le texte intégral du rapport consultatif au
ministre de l'Environnement est disponible à l'adresse www.nrtee-trnee.ca.
À
quoi ressemble le Canada de l'an 2050 selon ce scénario?
Le rapport consultatif présume que le
Canada aura une population d'environ 45 millions d'habitants
en l'an 2050, une économie deux fois plus importante
en termes réels et une croissance de la production
pétrolière et gazière surpassant celle
de la demande intérieure. L'analyse se limite aux technologies
existantes.
Utilisation
individuelle de l'énergie
La densité résidentielle a augmenté
et les logis canadiens sont beaucoup plus éconergétiques,
les systèmes de chauffage et d'alimentation électrique
solaires étant la norme. La majorité des emplois
se trouvent dans le secteur des services et de l'industrie
légère, et les superficies qu'ils occupent sont
intégrées aux nouveaux quartiers résidentiels,
de sorte qu'il est devenu plus courant de vivre et de travailler
dans le même quartier, " à distance de marche
", ou de travailler à partir de son domicile quelques
jours par semaine.
Les Canadiens qui se déplacent pour se
rendre au travail sont plus susceptibles d'utiliser le transport
en commun, devenu davantage efficace et commode par suite
de la densité plus élevée et d'une conception
améliorée. Les véhicules personnels offrent
une meilleure consommation (moyenne de près de 3,6
l/100 km) et carburent généralement à
l'éthanol mélangé à 15 p. 100
d'essence.
De l'énergie
pour faire tourner l'économie
L'électricité est produite par
un réseau de générateurs beaucoup plus
diversifié et réparti, dans lequel la cogénération
locale, les microturbines, l'énergie éolienne
et les autres sources renouvelables jouent un rôle grandement
élargi. Il y a davantage d'interconnexions est-ouest
au sein du réseau.
Le transport du fret ne s'est pas transformé
radicalement depuis le début du siècle, même
si l'efficacité a au moins doublé et l'utilisation
du camion est revenue aux niveaux de 1990, le transport maritime
et ferroviaire ayant absorbé la différence.
La structure industrielle du Canada a poursuivi
sa transition graduelle vers la fabrication, les services
et la production de haute technologie. Les industries grandes
consommatrices d'énergie ont accru leur efficacité
énergétique. Alors que la demande d'énergie
à l'échelle nationale a fléchi, l'industrie
pétrolière et gazière continue de produire
à des rythmes semblables à ceux d'il y a 50
ans, exportant pétrole et gaz naturel vers les États-Unis
et le reste du monde.
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Les
coins de cale
Pour présenter le scénario de réduction
de 60 p. 100 des émissions de GES d'ici 2050, le rapport
consultatif de la TRNEE fait appel à un graphique de coins
de cale pour illustrer comment les technologies existantes peuvent
permettre de relever le défi des changements climatiques.
Les coins de cale représentent la réduction
d'équivalent CO2 qui serait obtenue par année d'ici
à 2050. Le graphique de réduction des GES pour le
Canada comporte 31 coins de cale, mais les trois priorités
stratégiques sont l'amélioration de l'efficacité
énergétique, le captage et le stockage du carbone
dans le coin de cale pétrolier et gazier et la production
d'électricité.
Ces priorités stratégiques constituent
des coins de cale si importants qu'ils deviennent des facteurs décisifs
de réussite ou d'échec pour le Canada. Tarder à
mettre en uvre ces technologies compromettrait notre capacité
à réduire de façon importante nos émissions
de GES, même à longue échéance.
Pour consulter le graphique de coins de cale en entier,
veuillez vous reporter à la section IV du rapport consultatif.
Étapes
suivantes
Les graphiques de coins de cale du rapport consultatif
indiquent les technologies et les mesures qui peuvent être
combinées afin d'atteindre un objectif donné de réduction
des GES, mais ils ne précisent pas comment y parvenir. La
TRNEE évalue donc actuellement les coûts et les avantages
des technologies liées aux coins de cale clés, les
politiques visant à encourager l'adoption de ces technologies
aux niveaux proposés dans l'analyse, et les façons
possibles d'élaborer des politiques de réduction des
GES à long terme.
La TRNEE amorce également une discussion nationale
sous la forme d'une série de séminaires d'une demi-journée
qui se tiendront dans un maximum de dix villes d'un bout à
l'autre du Canada, entre septembre 2006 et avril 2007. Ces séances
engageront des acteurs clés, faisant appel à l'analyse
de coin de cale et aux principales constatations du rapport consultatif
comme point de départ de la discussion sur la réponse
à long terme du pays en matière d'énergie et
de changement climatique ainsi que sur les rôles potentiels
des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux.
L'analyse des résultats sera transmise au ministre
de l'Environnement.
Stratégie
à long terme sur l'énergie et les changements climatiques
: le Canada et le monde
La TRNEE croit que notre réponse aux changements
climatiques aura une grande incidence sur la prospérité
économique, la compétitivité, le bien-être
social, la sécurité énergétique et nationale
et la souveraineté du pays. En outre, vu l'effet potentiellement
immense des changements climatiques sur son économie et son
environnement, le Canada peut et devrait être un chef de file
mondial dans la lutte contre ce phénomène.
C'est pourquoi la TRNEE met la dernière main
aux éléments internationaux de sa Stratégie
à long terme sur l'énergie et les changement climatiques.
Voici un bref survol des recommandations stratégiques du
rapport international, qui devrait être diffusé au
début de l'automne.
Intégration
des changements climatiques à l'aide, à la politique
étrangère et à la politique commerciale du
Canada
Il faut voir dans les changements climatiques une
composante essentielle de la politique étrangère traditionnelle
du Canada, surtout en ce qui a trait à la souveraineté,
à la sécurité et à la stabilité
économique mondiale, de notre politique commerciale et de
l'aide. On recommande notamment d'établir des partenariats
bilatéraux servant de nombreux intérêts économiques
et environnementaux canadiens, de faire de l'Arctique une plus grande
priorité, d'échafauder une stratégie énergétique
durable au sein du G8 et de redéployer les ressources de
développement du Canada pour la lutte contre les changements
climatiques.
Stratégie
de promotion commerciale des technologies liées au climat
La TRNEE croit qu'il faut relier étroitement
l'intérêt national canadien aux stratégies visant
à favoriser l'exportation des technologies canadiennes en
matière des changements climatiques.
Les recommandations comptent notamment l'intégration
accrue des programmes et des stratégies canadiennes existantes
de promotion commerciale, la création et le renforcement
des plates-formes technologiques nationales de démonstration
de réussite commerciale, la réduction ou l'élimination
des règles canadiennes en matière de teneur aux premiers
stades d'élaboration, l'amélioration du soutien gouvernemental
direct aux premières activités stratégiques
de développement de marché, et le soutien d'un régime
de commerce international qui encourage la diffusion de technologies
et de connaissances environnementales par l'intermédiaire
de l'Organisation mondiale du commerce et du cycle actuel de développement
de Doha.
Les marchés
du carbone et le lien entre le marché canadien et les marchés
internationaux
L'accès aux marchés mondiaux du carbone,
estimés à 3 billions de dollars d'ici 2020, est crucial
pour le Canada. Les marchés du carbone peuvent mettre la
réduction de carbone inhérente à un projet
au service du double objectif d'aider à financer le projet
et d'assurer sa valeur après l'installation initiale. Cependant,
tout marché international efficace du carbone et des gaz
à effet de serre doit ultérieurement comprendre les
États-Unis. La priorité du Canada en matière
de politique devrait être le développement d'un marché
comprenant les États-Unis ainsi que la possibilité
d'explorer les débouchés nord-américains de
commerce du carbone et des GES.
Pour plus de renseignements sur la stratégie
internationale à long terme sur l'énergie et les changements
climatiques, veuillez consulter notre site Web à l'adresse
www.nrtee-trnee.ca.
La
TRNEE lance un nouveau programme d'adaptation aux changements climatiques
Les effets des changements climatiques se font
de plus en plus sentir au Canada. Les gouvernements de tous les
niveaux doivent aider activement à faire en sorte que nos
collectivités et secteurs économiques puissent s'adapter
aux effets du changement climatique.
C'est pourquoi la Table ronde nationale lance
un nouveau programme de recherche stratégique sur l'adaptation
aux changements climatiques.
Le programme présume que les effets des
changements climatiques s'intensifient
et sont permanents, que la politique accuse un retard en ce qui
concerne l'atténuation des incidences des changements climatiques
et qu'en tant qu'organisme national plutôt que fédéral,
la TRNEE est bien placée pour conseiller plusieurs administrations
sur la façon de faire face à ce problème. La
TRNEE convoquera des réunions multilatérales afin
de consulter des spécialistes des divers secteurs de politiques
visés par le programme.
La TRNEE croit que le gouvernement fédéral
peut jouer un rôle considérable en amenant la société
canadienne à considérer les effets des changements
climatiques et l'adaptation à celui-ci comme des questions
de gestion du risque. La Table ronde a déjà relevé
quatre secteurs de politiques d'importance probable à cet
égard : la gestion des catastrophes, l'assurance et les autres
mécanismes de répartition des risques, les codes et
les normes ainsi que le financement de projets et les marchés
financiers.
La recherche sur la politique d'adaptation aux
changements climatiques se fera en deux étapes. La première
phase comprendra la préparation d'un document de base qui
exposera, dans ses grandes lignes, le rôle du gouvernement
en matière d'adaptation.
Dans la seconde phase, la TRNEE élaborera
des recommandations de politiques ayant pour but d'améliorer
l'intégration des effets liés aux changements climatiques
à la gestion du risque et à la prise de décision
au Canada.
Définir
l'adaptation
Ce terme est défini comme étant
l'adaptation des systèmes naturels ou humains en réponse
à des stimuli climatiques réels ou prévus,
en vue d'en modérer les effets nocifs ou d'en exploiter
les avantages. Par exemple, dans le contexte des changements
climatiques :
- l'adaptation anticipée a lieu
avant l'événement climatique;
- l'adaptation réactive se fait
en réaction à un événement climatique;
- l'adaptation planifiée résulte
de la connaissance des changements climatiques et de décisions
stratégiques réfléchies et peut appuyer
l'adaptation anticipée ou réactive.
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Renseignements
supplémentaires :
Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie
344, rue Slater, bureau 200
Ottawa (Ontario) K1R 7Y3
Tél. : (613) 992-7189
Téléc : (613) 992-7385
Courriel :
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