Haïti : Préval devrait former un gouvernement de réconciliation nationale

Le gouvernement du Canada doit maintenir son engagement à long terme envers Haïti

MINUSTAH Photo/Sophia Paris, 7 February 2006MONTRÉAL, le 16 février 2006 ­— La décision de proclamer René Préval vainqueur de l’élection présidentielle en Haïti doit être suivie de mesures immédiates afin d’apaiser les anciennes divisions, notamment la formation d’un gouvernement de réconciliation nationale, déclare Droits et Démocratie.

Plus de 60 % des électeurs admissibles ont exprimé leurs suffrages et prouvé leur attachement envers la démocratie, malgré les longues files d’attente, les craintes pour leur sécurité et les graves problèmes survenus lors de l’inscription des électeurs. Droits et Démocratie encourage M. Préval à se servir de son mandat pour tendre la main à ses adversaires et les inviter à participer à la reconstruction du système politique fragmenté d’Haïti.

« Dans l’histoire récente, l’attitude du « vainqueur rafle tout » a malheureusement dominé le processus politique haïtien », dit Jean-Louis Roy, président de Droits et Démocratie. « M. Préval devrait rompre avec cette tradition et approcher ses adversaires pour former un gouvernement de réconciliation nationale. »

Les politiciens des partis d’opposition, les membres du Parlement et du Sénat nouvellement élus, ainsi que les groupes de la société civile ont un rôle important à jouer pour atténuer les anciennes divisions, selon Droits et Démocratie. Ils devraient saisir l’occasion offerte par les élections et travailler de manière constructive avec le nouveau gouvernement.

« La population haïtienne a prouvé qu’elle est prête à faire les sacrifices nécessaires pour instaurer une démocratie durable dans le pays », déclare M. Roy. « Le moment est maintenant venu pour les personnes qui ont sollicité son appui en briguant les suffrages de faire preuve du même engagement. »

Il faut répondre de façon urgente et transparente aux préoccupations concernant la destruction des bulletins de vote, les bulletins vierges et nuls, ainsi que le décompte des votes. Ces réponses sont nécessaires pour que la reconstruction puisse commencer du bon pied.

La communauté internationale, en particulier le Canada, doit réaffirmer son engagement à long terme envers les Haïtiens. Le Canada et ses partenaires internationaux doivent maintenir leurs contributions essentielles à la réforme du secteur de la sécurité, à la réforme du système judiciaire et au désarmement. Ils doivent toutefois, en même temps, soutenir la société civile haïtienne qui s’efforce de répondre aux besoins fondamentaux – y compris la nourriture, les soins de santé, l’éducation et l’emploi – ainsi que d’assurer la promotion et la protection des droits de la personne.

Pendant de nombreuses années, le Canada a investi beaucoup de ressources et d’énergie dans le développement des institutions et des processus démocratiques en Haïti. Il doit maintenant veiller à ce que ses efforts soient durables en continuant d’offrir une aide cohérente et adéquate pour renforcer les institutions haïtiennes.

Voir aussi :
Lettre ouverte concernant le climat d’insécurité en Haïti

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