LILONGWE – Le 20 avril 2006 – Une mission d’observation internationale des droits de la personne examinant les efforts consacrés au traitement de la crise alimentaire persistante du Malawi a indiqué que le manque de responsabilité, la discrimination systémique et une dépendance chronique à l’aide alimentaire figuraient au nombre des obstacles que le gouvernement du Malawi doit surmonter pour répondre à ses obligations humanitaires au chapitre des disponibilités alimentaires adéquates pour sa population.
La mission d’une semaine menée par Droits et Démocratie (Canada) et FIAN International (Allemagne), en collaboration avec des organisations de la société civile du Ghana et de la Zambie ainsi qu’avec le National Right to Food Taskforce du Malawi, a constaté que les efforts gouvernementaux pour répondre à l’urgence alimentaire touchant actuellement près de cinq millions de Malawiens sont entravés à tous les niveaux par des carences institutionnelles, dont le manque de mécanismes de surveillance et de procédures de traitement des plaintes efficaces, notamment au niveau des régions et des villages.
La mission a également visité des collectivités rurales dans les secteurs de Kasungu, de Salima et de Mchlnji où elle a rencontré des représentants des gouvernements local et national, des organismes donateurs et des groupes de la société civile du Malawi. Ses enquêtes ont révélé que le manque de mécanismes de communication et de responsabilités ouvre la voie à des infractions en ce qui a trait à l’obligation du Malawi de respecter le droit à l’alimentation, par exemple la vente présumée de maïs provenant de l’aide internationale à des négociants par l’entremise de points de distribution gouvernementaux en pleine urgence alimentaire.
De plus, la mission a trouvé des preuves de discrimination systémique au détriment de ceux qui ont le plus besoin d'aide, particulièrement dans la façon dont les coupons d'engrais sont distribués aux fermiers. Elle a observé que les segments les plus pauvres de la population rurale n'obtenaient souvent pas de coupons d'engrais à cause d’un ciblage déficient ou se trouvaient dans l’impossibilité de racheter les coupons faute de moyens financiers suffisants.
Finalement, le manque de programmes et de ressources spécialisées dans le développement agricole ainsi que de services d'appoint a perpétué une dépendance excessive par rapport au maïs et aux importations, comme les engrais chimiques, ce qui a pour effet de retarder le progrès vers la sécurité alimentaire nationale.
À partir de ces constatations, la mission d’observation propose entre autres les recommandations préliminaires suivantes :
Communiquer avec Louis Moubarak (poste 261) ou Steve Smith (poste 255), au 514 283-6073.