L’appui canadien est essentiel pour la démocratie et les droits humains en Birmanie

Aung San Suu Kyi - Credit: Leslie KeanMontréal – Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit adopter des mesures concrètes de manière à obliger le régime militaire Birman (SPDC) à respecter les droits humains et à mettre fin au recours à la violence ainsi qu’à la répression politique à l’encontre de sa population, a affirmé hier Droits et Démocratie dans une lettre adressée à M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU.

La récente prolongation sous résidence surveillée de la récipiendaire du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, laquelle totalise maintenant plus de dix ans, et le déplacement interne de plus de 13 000 villageois de l’État Karen suite aux assauts militaires sont deux cas récents de répression en Birmanie, d’où la nécessité d’une résolution ferme et non équivoque du Conseil de sécurité visant à défendre les droits humains et la démocratie dans ce pays.

« Les interventions internationales pour la paix et le respect des droits de la personne ont été des échecs, écrit Jean-Louis Roy, président de Droits et Démocratie. La paix et la démocratie en Birmanie ne sont pas seulement essentielles à la protection des droits humains de millions de personnes en Birmanie, mais aussi en regard de la sécurité régionale et globale. »

Cette lettre de Droits et Démocratie s’inscrit dans la foulée d’une campagne internationale soutenant un rapport récent commandé conjointement par Vaclav Havel, ancien président tchèque, et de l’archevêque Sud-Africain Desmond Tutu, lauréat d’un prix Nobel de la paix. Le rapport, intitulé Threat to the Peace: A Call for the UN Security Council to Act in Burma conclue qu’une résolution du Conseil de sécurité est la clé pour soustraire la Birmanie à l’emprise totalitaire du SPDC.

Droits et Démocratie croit qu’une résolution du Conseil de sécurité devrait inclure les quatre points suivants :

• Exhorter le SPDC de mettre fin à ses attaques à l’endroit des minorités ethniques ou autochtones et de libérer Aung San Suu Kyi ainsi que tous les prisonniers politiques ;

• Inciter le SPDC à mettre en place des conditions de transparence, de responsabilité et de non-ingérence nécessaires à l’aide humanitaire internationale pour rejoindre les groupes les plus vulnérables de la population, en incluant les personnes déplacées ;

• Demander au SPDC de travailler avec le bureau du secrétaire général des Nations Unies à la mise en œuvre d’un plan de réconciliation nationale de manière à restaurer la démocratie tout en respectant les résultats des élections de mai 1990 ;

• Permettre au secrétaire général de faire rapport au Conseil de sécurité sur une base régulière.

Droits et Démocratie a également écrit au ministre canadien des Affaires étrangères, M. Peter MacKay, pour obtenir du gouvernement du Canada son soutien dans ce dossier, suite à la résolution parlementaire sur la Birmanie adoptée en mai 2005. Curieusement, aucun gouvernement canadien par le passé n’a soutenu les institutions démocratiques de Birmanie comme le Gouvernement en exil et l’Union des membres du Parlement. Ces institutions sont dépendantes des fonds des gouvernements étrangers pour assurer leur existence. C’est pourquoi, Droits et Démocratie presse le Canada de rompre son silence et de combler cette lacune.

L’implication de Droits et Démocratie en Birmanie remonte à 1990, année où le régime militaire a refusé de céder le pouvoir au parti de la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi au lendemain de sa victoire électorale écrasante. Droits et Démocratie a été la première institution à aider les représentants élus démocratiquement du Gouvernement en exil et demeure engagé à soutenir le mouvement démocratique de Birmanie.

Voir aussi : Lettre à Kofi Annan re. Demande de résolution sur la Birmanie par le Conseil de sécurité des Nations Unies

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