Droits et Démocratie se réjouit de la décision du Conseil de sécurité d’inscrire la Birmanie à son ordre du jour

MONTRÉAL, le 19 septembre 2006 – La décision du Conseil de sécurité des Nations Unies d’inscrire la détérioration de la situation des droits humains en Birmanie à son ordre du jour permanent est une étape déterminante en vue de mettre fin au règne du brutal régime militaire qui dirige le pays depuis plus de quatre décennies, affirme Droits et Démocratie.
 
Les 15 membres du Conseil de sécurité ont voté à 10 contre 4, et une abstention, en faveur de la motion présentée par les États-Unis visant à inscrire la Birmanie à son ordre du jour permanent. L’Argentine, le Danemark, la France, le Ghana, la Grèce, le Japon, le Pérou, la Slovaquie et le Royaume-Uni,  considérant par ce fait que la junte au pouvoir représente une menace pour la paix et la sécurité internationales, se sont joints aux États-Unis pour faire adopter la motion. Celle-ci prépare le terrain pour une résolution du Conseil de sécurité. La Chine, la Russie, le Qatar et la République démocratique du Congo ont voté contre la motion et la Tanzanie s’est abstenue.
 
L’adoption de cette motion fait suite à une campagne menée par des gouvernements et des organisations internationales de la société civile pour que le Conseil de sécurité inscrive la situation des droits humains en Birmanie à son ordre du jour. Droits et Démocratie, dont l’engagement envers le mouvement démocratique en Birmanie remonte à 1990, avait écrit à ce sujet au Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, et au premier ministre du Canada, Stephen Harper.  
 
Le Conseil de sécurité souligne la situation de plus en plus précaire des droits humains en Birmanie et son effet déstabilisateur dans toute la région. La campagne militaire en cours dans les États Karen et Karenni dans l’est de la Birmanie a détruit des douzaines de villages et chassé des dizaines de milliers de personnes de leurs foyers, celles-ci s’ajoutent aux plus de 500 000 citoyens de Birmanie qui ont déjà été déplacés à l’intérieur du pays. En outre, plus d’un million de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins, en Thaïlande, en Inde, en Malaisie, en Chine et au Bangladesh.
 
La répression des opposants politiques au régime militaire se poursuit également avec la même intensité, notamment avec la détention de Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix et chef du mouvement démocratique de Birmanie.
 
« Cette motion est une étape importante qui mènera, espérons-le, à une résolution ferme et contraignante du Conseil de sécurité sur la situation catastrophique des droits humains en Birmanie, affirme Jean?Louis Roy, président de Droits et Démocratie. En soulignant le rapport entre les droits humains et la stabilité régionale, le Conseil de sécurité a posé un geste important que les autres régimes répressifs ne pourront ignorer. »
 
La crise des droits humains en Birmanie est également l’objet du prix John-Humphrey pour la liberté, remis chaque année par Droits et Démocratie. La lauréate de cette année, Su Su Nway, a été choisie en raison de sa courageuse campagne contre le travail forcé imposé par la junte militaire qui s’est conclue l’an dernier par un jugement d’une portée historique contre ce régime.
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