La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones : le gouvernement conservateur est de plus en plus isolé dans son opposition sans scrupules à l’adoption de cet instrument essentiel en matière de droits de la personne

DÉCLARATION PUBLIQUE


Le 2 novembre 2006

Alors que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones est sur le point de faire l’objet d’une dernière discussion avant d’être adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, les représentants des peuples autochtones et des diverses organisations de défense des droits humains du Canada accueillent avec satisfaction le soutien apporté par les trois partis qui représentent la majorité des parlementaires canadiens.

 

Mardi dernier, le Comité permanent des affaires autochtones a adopté une résolution demandant au gouvernement d’appuyer l’adoption immédiate de la Déclaration. Les sept membres du Comité représentant le Parti libéral, le Bloc québécois et le NPD ont donné leur appui à la résolution, tandis que les trois membres conservateurs s’y sont opposés.

 

Cette semaine, la Déclaration sera débattue par une Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies. Si elle est appuyée par la Troisième commission, la Déclaration, qui a déjà été adoptée par le Conseil des droits de l’homme, sera soumise pour adoption à la plénière de l’Assemblée générale dès décembre.

 

La Déclaration, où sont consignées les normes minimales nécessaires à la dignité, à la survie et au bien-être des peuples autochtones du monde, fait l’objet de discussions au sein des Nations Unies depuis plus de deux décennies.

 

Au cours des dernières années, le Canada a joué un rôle de premier plan dans la poursuite des négociations entourant la Déclaration et a travaillé, en collaboration avec les représentants des peuples autochtones, à l’élaboration d’un certain nombre de dispositions qui ont été déterminantes dans l’adhésion d’autres États.

 

Toutefois, depuis l’élection du gouvernement conservateur, le Canada s’est joint aux États-Unis, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande pour dénoncer des dispositions qu’il avait soutenues antérieurement.

 

En juin 2006, le Comité permanent des affaires autochtones a adopté une résolution demandant au gouvernement de voter en faveur de la Déclaration lors de la première session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, nouvellement créé. Toutefois, les représentants canadiens au sein du Conseil ont plutôt pris l’initiative de l’opposition à la Déclaration, mais n’ont réussi à convaincre qu’un seul autre membre du Conseil, la Russie, de voter avec le Canada contre la Déclaration.

 

Le gouvernement conservateur a peu à peu dévoilé une longue liste d’articles qu’il souhaite voir reformulés. Toutefois, les arguments qu’il a apportés jusqu’ici ne résistent pas à l’analyse. Le gouvernement n’a pas non plus été capable d’expliquer de façon convaincante pourquoi le Canada a changé sa position en ce qui a trait à l’appui à la Déclaration.

 

Les représentants des peuples autochtones et les organisations de défense des droits humains affirment que le gouvernement devrait préserver la réputation internationale du Canada, respecter la volonté du Parlement et apporter son appui à la Déclaration. Toutefois, le gouvernement conservateur a catégoriquement refusé de consulter les peuples autochtones à propos de cette question fondamentale en matière de droits de la personne, et a déjà annoncé que le Canada continuerait de voter contre la Déclaration.

 

L’adoption de la Déclaration est urgente car elle représente un pas important dans la lutte visant à mettre fin aux violations généralisées des droits humains que subissent les peuples autochtones du monde entier.

 
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